Souvent, les jeunes connaissent bien leurs tables de multiplications : retenir par cœur un résultat n’est pas le plus compliqué pour des enfants qui ont l’habitude d’entrainer leurs mémoires (comme c’est le cas souvent dans le handicap). Cependant, ils n’y mettent souvent aucun sens ! Or apprendre les tables de multiplication si les jeunes ne comprennent pas comment les utiliser, ça ne sert strictement à rien.
Il faut donc COMMENCER par leur faire comprendre ce qu’est la multiplication et en quoi elle peut être bien utile et économique cognitivement.
Vous trouverez sur ce site des supports qui peuvent aider à introduire la notion d’additions réitérées : par exemple dans l’exercice où il faut faire des paquets de X items :ici, ou encore dans l’article ici sur les barrettes Montessori ; je trouve que ces barrettes se prêtent particulièrement bien à la compréhension de la multiplication.
L’important n’est pas le résultat, mais bien de comprendre ce que cela signifie.
Afin de comprendre, essayez de passer le plus possible par la manipulation : des sachets, des tas, des tours, des boites, …
Afin de gagner un peu en abstraction, j’ai dessiné des bocaux et des papillons pour qu’un de mes élèves comprennent l’idée de « lots » dans lesquels il y a plus ou moins de quelque chose. Raisonner par lots, c’est être capable de faire tantôt le focus sur « l’extérieur » (le bocal, le sac, la rangée, le carton, la boite,…) tantôt sur « l’intérieur » (les bonbons, les billes, les salades, les livres, les crayons) et donc, c’est être au clair sur le vocabulaire qui est souvent mal connu des enfants avec autisme (un paquet, un sac, un lot, une rangée, un groupe, une équipe, …) et être capable de switcher d’un focus à un autre (contenant vs contenu).
J’ai commencé par cette fiche où il est question de bien regarder les papillons DANS les bocaux afin de s’habituer à bien regarder l’intérieur. C’est une étape très très facile pour un enfant qui en est à travailler les multiplications !
Ensuite on rentre dans le vif du sujet : il va s’agir de mettre une quantité de bocaux avec un certain nombre de papillons à l’intérieur. Les fiches « dénombrement de bocaux ET de papillons » peuvent être réalisées :
- avec les « étiquettes-bocaux » : cette étape va vous permettre de voir si votre élève a bien compris. Si il n’y parvient pas, revenez à de la vraie manipulation avec des objets comme expliqué ci-dessus.
- avec les « étiquettes-résultats » : qui sont pour le coup moins intéressantes mais qui permettent quand même de faire le lien entre des configurations de bocaux et un résultat TOTAL.
En parallèle ou à la suite des exercices dans la boite à compter, on peut réinterroger des équivalences sur des quantités totales de papillons. Ainsi, on peut voir que 2×1 papillons c’est pareil que 1×2 papillons parce qu’au final, en tout, on aura 2 papillons.
Vous pouvez également utiliser les bocaux librement pour de multiples activités :
- mettre une quantité de bocaux telle que 2 bocaux de 4 papillons et demander à l’enfant : « combien de bocaux? » « combien de papillons en tout? »
- mettre une quantité de bocaux identiques et demander de poser le calcul en addition réitérée puis en multiplications
- faire l’inverse : dire : « 4 bocaux de o papillon » (ou plus abstrait : « 4 bocaux sans papillon ») et l’enfant doit le matérialiser avec les étiquettes bocaux et doit écrire l’opération « 4×0 papillon ».
Il sera également intéressant de la mixer avec d’autres formes de représentation, comme les barrettes Montessori par exemple :
Bref, le PDF des bocaux et des papillons est ici.
Il faut que l’enfant soit bien à l’aise avec les manipulations de quantités pour comprendre la multiplication, à fortiori quand la multiplication sera à extraire d’un énoncé comme c’est le cas dans un problème de mathématiques par exemple.
D’autres exercices viendront … n’hésitez pas à repasser !