Publié dans Aide à la création de supports, Boîte d'enchainements, Outils d'autonomie

Mots croisés, mots non- croisés !

Ici, je vais parler des mots croisés et mots fléchés. Je vais tenter de préciser si il s’agit de fléchés ou croisés mais attention, dans les propositions du commerce faites pour les enfants, les termes sont souvent utilisés indifféremment. 

Les mots placés, mots croisés, mots fléchés, mots mêlés, sont régulièrement proposés dès la maternelle, en grande section notamment.
Au tout début dans les supports de mots croisés, il « suffit » de commencer à écrire en capitales. Pas besoin d’être bon lecteur : cela va permettre de préparer la lecture : il s’agit ici finalement d’enchainer l’écriture de lettres. 

C’est intéressant de pouvoir faire participer les enfants avec autisme car, présentés en étape par étape, ce type de tâche est tout à fait accessible et permet de faire comme les copains de classe!
De plus, c’est encore un petit exo évolutif qui pourra être présenté régulièrement en augmentant la complexité et bien sûr, un exo parfait pour la BàE (voir l’article ici) !!

J’en ai beaucoup, de différents éditeurs mais le principal est Nathan. Il existe des générateurs de mots croisés / fléchés sur le net et souvent, je fais quelques grilles avec des mots/prénoms connus ou personnages aimés de l’enfant : son prénom, celui des membres de sa famille, les animaux de compagnie, la stéréotypie du moment, etc, … ici, ici, ou ici.
Il y a sur le net des enseignants qui ont crée des grilles top, je vous laisse rechercher dans google.  🙂

Remarque : pour un enfant avec de grandes difficultés en graphisme, vous pouvez évidement proposer des gommettes / lettres mobiles pour faire le mot croisé/fléché. L’objectif n’étant pas le graphisme, il est préférable de le soulager là-dessus pour qu’il puisse se concentrer sur l’objectif primaire : l’emplacement des lettres.

 

Difficultés rencontrées avec les mots croisés / fléchés :

 
– Ne pas répéter les lettres déjà présentes : d’expérience, ils le font tous au début. C’est la raison pour laquelle j’ai fait des PDF avec des mots déjà remplis.

– Faire attention à l’ordre des lettres : cet ordre importe, et il faut que l’enfant suive du regard les lettres et les reproduise en séquence fixe (pertinence de l’ordre + bijection que l’on retrouvera en mathématiques)

– Comprendre l’utilisation des flèches : on ne se pose même pas cette question mais on s’aperçoit régulièrement que le fait de situer quelque chose au bout d’une flèche n’est pas une évidence pour tous. Il est intéressant de s’assurer déjà que l’enfant sache faire cela avant de faire des mots fléchés …
 
– Evaluer la longueur des mots et/ ou dénombrer le nombre exact de lettres afin de trouver l’emplacement des mots.
Au départ, on donnera le choix à l’enfant entre deux mots (voir les pdf ci-après)  : un très court et un très long de façon à ce que l’emplacement saute aux yeux et ensuite, on réduira la différence de façon à ce que, si possible de lui-même, l’enfant commence à dénombrer le nombre de lettres dans les mots pour savoir où le placer. Je rappelle que, comme pour tout enseignement, moins on guide extérieurement (et en particulier verbalement), mieux c’est !!
 
Voici deux PDF pour travailler sur le nombre de lettres contenues dans un mot : 
 
Trier en trois groupes des mots de 4, 5 ou 6 lettres :
Déduire quel mot est à écrire en fonction du nombre de cases et/ou des lettres déjà inscrites :
 
 
Mon jeune n’a plus besoin de gommer, maintenant il réfléchit avant d’écrire afin de ne pas avoir de travail inutile en recopiant le mauvais mot  😉
 
 

Bien analyser les différentes offres de mots-croisés / fléchés

Ils paraissent semblables mais sont loin de l’être. Il va falloir bien identifier les difficultés et donc les compétences à acquérir pour les maitriser.
 
Par exemple, dans ces trois grandes séries de mots croisés édités par Nathan, on peut repérer :
  • Le premier : il s’agit de placer les mots en fonction de l’horizontalité ou verticalité.
  • Le second : comprendre les flèches et où placer les mots.
  • Le troisième : plus complexe, il faut inférer les emplacements des mots en dénombrant les lettres de chaque mot et en prenant en compte l’emplacement des lettres déjà présentes dans la grille.
 
    
 
 
 
A NOTER :

Dans ces trois exemples, les mots apparaissent sous les images, il suffit donc de les recopier. Une version plus complexe est de cacher ces modèles afin que l’enfant les écrive sans modèle. 

De plus, ces mots sont écrits dans la même casse, c’est-à-dire, l’élève pourra les reproduire trait pour trait dans sa réponse (capitales-capitales) ce qui est plus facile qu’un modèle qui serait en minuscule ou en cursif. Dans ces deux derniers cas, il faudra que l’enfant transfère la casse : qu’il inhibe la lettre en script/ cursif, réfléchisse à l’équivalence en capitale puis produise graphiquement les traits.
 
 

 

Quelques pdf avec les compétences décomposées :

– Un pdf avec le travail de l’utilisation des flèches pour que l’enfant comprenne leur fonctionnement : ici

 

Travail sur les flèches
Travail sur les flèches
 
– un pdf « couleurs » avec illustrations et possibilité d’ôter le bas de page pour faire disparaître le mot écrit, avec lettres déjà présentes et A COLORIER (si vous n’avez pas d’imprimante couleurs) ici

 

 
– un pdf « objets » avec illustrations et possibilité d’ôter le bas de page pour faire disparaître le mot écrit, avec et sans lettres déjà présentes. ici
 
 
– un PDF avec des mots : entrainement avec des mots non-croisés : des horizontaux à écrire, puis des verticaux à écrire avec un modèle en haut qui peut être replié ou découpé et mis plus loin sur une table. L’élève pourra s’y référer mais le cout du déplacement le motivera à essayer de se rappeler comment s’écrit le mot.
 
 
Ici, j’ai replié la partie basse du document ; cela me permet de voir lorsque le jeune retourne la feuille quand il a besoin d’une guidance visuelle pour recopier.
Publié dans Aide à la création de supports, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Logique, Maths

Trouver ce qui manque …

Un de mes grands classiques que j’aime beaucoup travailler avec les enfants c’est « trouver ce qu’il manque ».
C’est évidement un pré-requis aux mathématiques mais c’est une compétence bien utile à acquérir dans la vie de tous les jours. Mine de rien, toute la journée nous faisons appel à elle : lorsqu’on cuisine : « ah il manque le sel », lorsqu’on réalise une tache qui demande plusieurs actions enchaînées, lorsqu’on reprend une tâche en cours, etc.

Parfois, nous avons le modèle sous les yeux à répéter. Par exemple, lorsque nous faisons des petits pic’apéro avec une séquence précise (une olive, une tomate cerise et un carré de fromage) mais la plupart du temps, nous devons compléter une séquence de mémoire, par exemple lorsqu’on doit mettre la table depuis le début, il n’y a donc pas de modèle, on doit se rappeler qu’il faut « fourchette/couteau/cuillère » et que donc, là, il manque les cuillères.

Compléter un pattern, comme on dit dans le jargon, signifie donc compléter une collection où des éléments manquent. Et ceci est très important.
Je vous invite à aller consulter cette page de mon site, qui aborde la complétion de séquence justement.

 

La manipulation d’objets

Il y a deux choses dans cet enseignement :
– pouvoir se rappeler de ce qui est manquant
– mais aussi et surtout comprendre le sens même de la consigne !! en général, c’est cela qui pêche.

Au départ, je commence toujours par de vrais objets que je mets sur la table, en général trois.
Je pose mes 3 éléments et je les nomme doucement en les pointant un par un, par exemple « ciseaux, crayon, gomme ».
Puis j’enlève un des éléments que je mets hors de vue et je montre l’emplacement vide et je dis : « rhoooo qu’est-ce qu’il manque ?? » et je sors triomphalement l’objet qui était disparu! « ahh la gomme!! ».
Avec la répétition de cette activité, l’enfant va comprendre petit à petit et on pourra augmenter (un peu) la quantité d’objets présentés.
On pourra également en faire disparaître plusieurs et dans ce cas, l’enfant devra se remémorer 2 cibles.
Attention, ça devient rapidement complexe : l’objectif n’étant pas de travailler la mémoire ici, mieux vaut se contenter d’une ou deux cibles.

 

Deux jeux pour travailler ces notions :

 

Les éléments du visage manquants

Voici un exercice avec un visage où il manque des éléments.
Imprimez, plastifiez puis découpez sur les pointillés.

Dans ce document, il y a une carte-modèle avec le visage en entier et une série de dessins où il manque un chaque fois un élément : les cheveux, le nez, la bouche, un œil ou l’ensemble des deux yeux.
Contrairement à l’exercice qui va suivre, l’enfant doit deviner les éléments manquants. En effet, il est sensé se représenter les manques sur un visage sans avoir besoin de les faire apparaitre en guidance visuelle à associer. C’est de plus un vocabulaire simple que l’enfant a en général acquis dans son lexique.

On montre à l’enfant la carte avec le visage entier, puis on présente les cartes lacunaires : l’enfant devra verbaliser « il manque [X] » et pointera l’endroit concerné.
 

 

Les objets manquants

Voici un autre support à imprimer, plastifier et découper. 
Cette fois-ci, il s’agit de collections d’objets incomplètes. Il va s’agir de retrouver les objets qui ne sont pas représentés.
Cet exercice est évidement l’occasion de faire verbaliser  : « il manque [nom de l’objet] ».

Il y a différents thèmes et différents niveaux :
– les 3 bols
– les 3 chaussettes
– les 4 habits
– les 4 pinces
– les 4 bols
– les 4 couverts
– les 4 habits
– les 4 formes
– et les 5 poissons.

En dernière page, il y a un puzzle avec des pièces manquantes. L’objectif est donc de verbaliser une quantité manquante et non un item.

 
 
Et voilà pour cette notion.
Vous pouvez également attaquer des petits sudokus simples, comme ici.
 
Les jeux du commerce qui se rapprochent de ce thème :

– un jeu super, PIPPO, qui travaille la « combinaison de manquants » : je l’avais présenté ici sur mon site !
– un jeu Sam la Pagaille : où il faut retrouver les manquants, ceux en double, etc… avec des contraintes genre Color Addict.
– le jeu « tête de Pioche » où on doit retrouver l’animal qui manque de la couleur manquante
– le jeu de chez Gladius : « la chasse aux bestioles » qui est super ludique et qui exploite, entre autres, cette compétence ! Vous trouverez un article sur mon site ici.
 
Et sinon, vous en connaissez d’autres ?