Publié dans Motricité fine, Pince pouce-index

Ergo manipulations diverses

Le développement de la motricité fine va conditionner les activités qui vont pouvoir être faites par l’enfant. Auprès des enfants que j’accompagne, beaucoup pour ne pas dire tous, présentent des difficultés motrices.

Avant même de s’intéresser à la motricité fine, comme dit ma copine ergo Lauriane, il faut prendre conscience que le développement moteur des membres supérieurs s’initie au niveau de l’épaule, puis progresse vers les doigts en passant par le coude, puis le poignet, la main et les doigts de manière différenciés.
Il faut respecter cette progression du proximal au distal sans sauter d’étapes sous peine de renforcer de mauvaises compensations qui seront complexes à retirer par la suite.

Lorsque la motricité globale et la posture sont adéquates, on peut s’atteler au développement de la coordination œil-main, de la coordination des deux mains (peut-être un futur article à rédiger mais cette fois en compagnie d’un(e)ergo … si certain(e)s me lisent …)  et de la motricité fine avec notamment, la fameuse « pince pouce-index » et toutes les manipulations que j’adore dites « manipulations dans la main ».

Petit mémo vocabulaire 😉 ces parties sont basées sur les nerfs qui les desservent.

Ici, je vais présenter des idées de petites activités afin de donner l’occasion à l’enfant d’entrainer les manipulations cependant, il est PRIMORDIAL de consulter un ERGOTHERAPEUTE si votre enfant a des problèmes moteurs manifestes.
Les informations ici vous permettront, je pense, de prendre conscience de toute la complexité de cette motricité et de souligner qu’on ne s’improvise pas ergothérapeute comme on ne s’improvise pas psy ou dentiste ! Nous, les pros non ergo ou parents pouvons/devons soutenir ces enseignements en donnant des occasions de manipuler mais nous devons nous référer aux recommandations précises de l’ergo qui garantira la validité d’une activité en fonction du développement sensori-perceptif de notre petit élève.

Avec un enfant sans handicap, on va pouvoir expliquer notre attente afin de travailler un objectif précis de motricité, mais … la tache se complique lorsqu’on accompagne des enfants qui ne peuvent pas comprendre nos consignes orales. Il va donc falloir organiser l’environnement de manière à ce que le matériel oriente un maximum vers le geste qu’on veut entrainer et parfois aider avec une guidance (imitative voire physique) pour obtenir le geste moteur exact que l’on veut voir apparaître.

Donc la réflexion autour du type de support à présenter est primordiale !!

Les types de pinces :

Pour attraper un objet, le bébé va faire évoluer sa prise tout au long de son développement. Petit à petit, l’enfant va adapter son geste moteur en fonction de ses capacités et de ses besoins :  attraper un gros objet ou seulement le maintenir? saisir un petit objet? le maintenir? le faire coulisser pour le faire rentrer dans quelque chose? le faire pivoter pour changer son orientation?

Ce développement de la préhension va permettre une multitude de compétences :

– soulever des objets à deux mains (souvent les enfants du cabinet oublie leur main d’appui)
– ajuster avec deux mains la position d’un objet
– manger de petits aliments
– fermer un zip
– mettre des boutons
– mettre des pressions
– attacher ses chaussures
– ouvrir des contenants comme des sachets zip
– utiliser une pince à épiler
– manipuler un trousseau de clefs
– écrire évidement !
Quelques soient la taille et la forme des objets à manipuler, il pourra ensuite, dans l’idéal vers 5 ans, obtenir une pince fonctionnelle et efficiente en fonction de l’activité qu’il veut réaliser.

Un article dédié entièrement aux activités avec la pince se trouve ici. 

Différents types de pince :

Elles sont généralement décrites en fonction du nombre de doigts utilisés.
Il y a les prises palmaires : par exemple la prise à pleine main avec l’objet contre la paume (quand on tient un verre ou une balle de tennis), ou encore la prise palmaire de force où toute la main est sollicitée et certains doigts sont tendus (brosse à dents ou couteau). Il y a les pinces tétra digitales quand on porte un sac de courses ou encore la pince tri digitales, qu’on connait bien dans l’éducatif avec la tenue de tous les outils scripteurs.

Ici, nous allons nous intéresser particulièrement au travail autour de la pince bi-digitales (2 doigts).
La pince pouce-index est la préhension qui arrive le plus tardivement dans le développement des prises, l’enfant ne pourra pas acquérir la pince pouce-index sans avoir fait l’expérience d’autres prises avant.
Ci-après, des photos où vous pouvez apprécier différentes prises, parfois adaptées à l’activité, parfois pas. Vous pouvez vous amuser à regarder si la pince vous semble fonctionnelle ou non, si elle permet d’avoir de la force ou de la précision, …

   


On distingue deux façons de pincer entre le pouce et l’index pour manipuler des objets :

— la prise en pince brute = la prise en pince inférieure :
c’est lorsque l’enfant tient un petit objet entre les coussinets de son pouce et les coussinets de son index. La prise sera « en canard » (entre 9 et 11 mois), il y a comme une forme de goutte/boudin qui apparait entre le pouce et l’index.

Par exemple ci-dessus, on voit que les doigts de l’enfant sont raides le long du crayon, la pince est « coincée » et ne pourra pas être souple en restant dans cette position. (C’est un enfant qui n’écrit pas encore)
Idem ici. Même si la prise s’améliore quand même un peu.

— la prise en pince soignée = la prise en pince supérieure :
elle se développe après la pince brute, où là, l’enfant va utiliser le sommet de ses doigts et non les coussinets pour saisir les petits objets. On verra un beau rond entre le pouce et l’index. C’est cette pince qui va être utilisée pour tenir un stylo.

 
Sur les photos ci-dessus, on voit bien le cercle se former dans la commissure et ce sont les sommets de doigts (et non les coussinets) qui sont sollicités.

Bon, on a dégrossi un peu les préhensions, maintenant, voyons tout cela en mouvements …

Les mouvements dans la main :

Les manipulations dans la main se réfèrent à la capacité à déplacer un objet d’un endroit à un autre dans une MÊME main. Il existe 3 types de mouvements distincts auxquels être attentif lorsque l’enfant manipule ou fait des activités :

  • Les translations – des doigts vers la paume ou l’inverse.
  • La rotation simple – qui consiste à faire tourner un objet sur une surface plane dans un mouvement simple.
  • La rotation complexe – qui inclut davantage de mouvements des doigts pour faire faire une rotation complète à un objet. Dans ce type de rotation, le pouce est beaucoup plus actif.
  • Le shifting – il s’agit de déplacer nos doigts sur l’objet pour le prendre différemment ou pour réajuster une prise. C’est par exemple un mouvement qu’on utilise pour replacer un outil dans sa main ou pour boutonner ou déboutonner.

Les translations

Il en existe 2 types :
— la translation des doigts vers la paume : un mouvement au cours duquel on prend un objet entre les doigts et où on le transfère vers la paume de la main.
— la translation de la paume vers les doigts : il s’agit du mouvement inverse. L’objet part de la paume et est transféré vers les doigts, par exemple introduire dans un distributeur à café, une par une des pièces qu’on a dans notre main.

 

Le plus facile est celui « Finger-to-palm » (des doigts à la paume) :

Il s’agit, par exemple, de ramasser des petits éléments tombés par terre : nous allons en ramasser un, puis un second puis un 3ème en les stockant dans notre main. Ce sont les doigts : auriculaire, annulaire et majeur qui font remonter le butin au creux de la paume, les deux restants (pouce index) vont continuer à ramasser en pince les autres petits éléments.
Les enfants qui n’ont pas cette capacité vont ramasser en poignées ou ramasseront un par un les éléments en les posant au fur et à mesure sur la table.

Si vous savez déjà que ce mouvement ne fait pas parti du répertoire de gestes de votre enfant, commencez au plus facile.
Voici comment moi je procède en général, mais les conseils d’ergo sont les bienvenus :
-1-  La première étape est de pouvoir saisir un élément alors qu’on a déjà quelque chose en paume.
Mettre une gomme dans le creux de la main de l’enfant en faisant une guidance physique (la moins invasive possible) pour qu’il la maintienne bien et posez un jeton qu’il devra prendre avec sa pince pouce-index. Mettre une tirelire à disposition peut être une astuce pour que l’enfant comprenne qu’il faut saisir le jeton et le mettre quelque part. Ce peut être utile pour les enfants à qui ne comprendraient pas la consigne de « prends le jeton »

-2- La seconde étape est que l’enfant saisisse le jeton mais enchaine directement en mettant ce jeton dans sa paume : il devra surement dans un premier temps tourner sa main légèrement vers le ciel (en supination) afin d’aider ses doigts (auriculaire, annulaire’ majeur à maintenir) à récupérer le jeton. On voit bien ce mouvement dans la vidéo ci-après.

Exemple d’activités :
Essayez de varier au maximum le matériel pour ne pas que l’enfant se lasse. De plus, il faut choisir des éléments petits de façon à ce qu’ils puissent être facilement stockés dans la paume de sa (petite) main.

Ici, on voit que sa main est déjà « pleine » et il ramasse un dernier jeton avec son pouce et son index!

Ici, le défi est plus complexe : je demande à cette jeune de me donner « tous les violets » : cette consigne implique indirectement le fait qu’elle en saisisse plusieurs et donc, qu’elle doive en stocker au fur et à mesure pour me donner le tout ensuite.

Sur les photos ci-dessous, on voit qu’elle prend les éléments petit à petit et les maintient auprès de sa paume au fur et à mesure :

    

On peut utiliser des petits élastiques mous de chez action, ou des petites graines, pois chiche, haricots rouges, petites perles, des petits bouts de pate à modeler ou des jetons. Le tout étant du matériel qui tient facilement dans la main et qui peut se saisir facilement avec une pince pouce-index.

 

Le mouvement inverse, plus complexe est le « Palm-to-finger (de la paume vers les doigts) » :

Ici, on va proposer par exemple à l’enfant de mettre les jetons dans la fente d’une tirelire mais cette fois, il va devoir prendre un lot de pièces dans le creux de la main et faire rapatrier ces pièces une par une depuis la paume vers le bout de ses doigts pour pouvoir les insérer dans la fente.

En utilisant de gros objets au début, cela facilitera la tache !

Sur la photo ci-après je me sers d’un Pop-it pour faire des lignes de couleurs de pompons. On remplit les trous ligne par ligne. Je donne 6 pompons jaunes dans le creux de la main de l’enfant et je lui demande de les mettre sur la ligne. Idem avec 6 autres jaunes que je lui donne en tas dans sa paume, idem avec les bleus … etc.

Il doit rabattre les pompons du coté radial de sa main pour le saisir avec son pouce et son index. Evidement, sans guidance, il prendrait tous les pompons dans sa main gauche et utiliserait sa main droite pour se servir en pompons un par un, stockés dans sa main gauche !  malin …  Donc, afin qu’il ne s’aide pas de sa seconde main, je lui tiens!

Ci-dessous, un enfant a deux pots et doit trier les 3 pompons qu’il a dans la main en les faisant descendre un par un. C’est du tri de couleurs comme on le fait classiquement seulement au lieu de mettre les pompons en tas sur la table, on les place dans la paume de l’enfant.  C’est encore très compliqué pour cet enfant alors j’oriente ses doigts de façon à ce qu’ils fassent descendre les pompons à trier :

Ci-dessous, j’ai mis dans la main de la petite fille 5 ou 6 pompons de différentes couleurs et je lui demande de les trier. Elle devra en faire « monter » un depuis sa paume jusqu’à sa pince pouce-index pour pouvoir ensuite le mettre dans la bonne case (il y a eu un loupé dans les jaunes ;-p ). Cet exercice est légèrement plus complexe que le précèdent car elle doit en plus être attentive au futur emplacement du pompon.

Ci-dessous, ça se complique. Avec une autre élève : je lui donne une poignée de jetons qu’elle devra faire monter un par un dans ses doigts pour pouvoir les présenter devant la fente et les insérer.
Là, on voit que sa pince est « bof bof » comme dirait son ergo Lauriane ! 😉 : faute d’être parvenue à remonter suffisamment le jeton jusqu’à l’index, elle l’insère avec une pseudo pince bi digitale pouce-majeur !

Autres idées : on peut varier et complexifier : on met plusieurs éléments dans la main de l’enfant et on lui demande d’en restituer une quantité donnée.
Par exemple ci-dessous, on a utilisé un dé ( ici de 1 à 3 car les éléments sont gros pour que ce soit plus facile) et on doit poser à coté du dé la quantité de pierres précieuses indiquée. On peut utiliser un dé à 6 faces (voire plus) si la taille des éléments à contenir dans la main le permet.

Dé fabriqué et pierres précieuse du coffre au trésor de chez ACTION (moins de 2€)

Et enfin, beaucoup plus difficile : on lui demande un élément spécifique contenu dans sa paume.
Ce peut être un item particulier : on met une noisette, une perle et un dé dans la paume de l’enfant et on lui dit « donne-moi le dé » et il doit manipuler les éléments dans sa paume et faire remonter à l’index afin de donner le dé demandé!

Ci-dessous, on met 3 billes de couleurs différentes dans sa propre main et dans la main de l’enfant. Ensuite, on doit donner le plus rapidement possible la couleur indiquée par le dé. Là par exemple, il va falloir intervertir le bleu et le jaune car le bleu se présente en seconde position.

Les noisettes viennent du jeu Feed Fuzzy de chez Gladius. On a joué avec 6 couleurs de noisette en en prenant qu’un seul exemplaire de chaque et en se les répartissant. En fonction de ce que le dé indique, ce doit être soit moi soit l’enfant qui met la bonne noisette.

Lorsqu’il y a des petits éléments maintenus à l’intérieur de la paume, on appelle ca « avec stabilisation » et cette compétence apparait vers 2 ans. Elle est très pratique dans la vie quotidienne. Les enfants « sans stabilisation » vont prendre des objets un par un et les poser (sur une table ou dans l’autre main) mais ne vont pas pouvoir les stocker dans la main au fur et à mesure qu’ils ramassent de nouveaux petits éléments.

Le shift

Le « shifting » correspond à manipuler des objets en utilisant le bout des doigts dans un mouvement souvent d’avant en arrière, on ajuste une prise grâce à la pulpe des doigts. Ce mouvement va impliquer par exemple le fait de plier les doigts pouce-index et de les tendre et de les replier … etc. Ce sont tous les petits ajustements que nous faisons sans avoir recours à l’autre main pour replacer un objet qui serait mal positionné.

On utilise cela par exemple pour tirer une languette (sans reculer le poignet ou le reste de la main.), pour décoller deux feuilles qui colleraient ensemble, pour étaler des cartes à jouer dans sa main, pour ouvrir le bouchon de feutre à une seule main, piocher une seule carte dans une pioche, découper une forme où il faudra faire bouger le papier en le tournant, pour ajuster ses doigts sur un crayon de haut en bas sans utiliser l’autre main, reculer les doigts sur une clef pour l’ajuster devant la serrure, ou encore quand on engage un bouton dans la boutonnière et qu’on doit ensuite le tirer à travers la fente en pinçant puis en pliant les doigts pour l’extraire de la fente, comme dans la photo ci-dessous :

L’enfant va shifter son boudin de pate à modeler en le hissant petit à petit pour le présenter sous les lames des ciseaux.

Les rotations

Rotation simple (RS) : tourner ou faire rouler un objet de 90 degrés ou moins avec les doigts se déplaçant comme une unité. (comme par exemple dévisser un couvercle de dentifrice)

Rotation complexe (RC) : tourner un objet complètement, en le retournant, et ce à l’aide de mouvements isolés des doigts et du pouce. (comme par exemple retourner un trombone). Cela va être par exemple d’écrire avec un crayon et de le retourner pour gommer sans utiliser l’autre main.

Pour solliciter ces rotations, on pourra par exemple :
– utiliser un crayon à double mine : un coté d’une couleur et l’autre d’une autre comme sur la photo ci-après (à défaut on peut utiliser un coton tige dont chaque bout serait mouillé avec une encre différente) (=RC)
– un crayon double avec un coté fin et un coté épais (
Twinmarkers): ils sont plus répandus (surtout chez action) et on peut demander à l’enfant par exemple de reproduire un algorithme « fin fin épais, fin fin épais, …) (=RC)
– utiliser des « mosaïques champignons » où l’enfant doit faire pivoter avec une seule main le petit picots (voir photo ci-après) (=RS/RC)
– faire mettre des trombones sur des cartelettes plastifiées (pour construire un jeu où on devra les attraper avec une tige magnétique par exemple), l’enfant devra prendre le trombone et le retourner si il ne se présente pas du on côté (=RS/RC) (voir photo ci-après, l’article pour imprimer les cartelettes est ici)
– visser des écrous sur des vis (=RS)
– utiliser des dés qu’on devra faire pivoter dans les doigts pour retrouver une certaine configuration (voir l’article là où on fabrique gratuitement le support) (=RS/RC)
– les puzzles : où il faudra faire pivoter la pièce pour la placer correctement
–  et plein d’autres encore !

Ici, le jeune (T21) ne doit pas lancer les dés (inhibition) mais les tourner dans ses doigts pour recomposer la série de nombres comme sur le modèle.

Sur les photos suivantes, j’ai bidouillé un feutre de chez action pour qu’il puisse avoir 2 mines de couleurs différentes. Je demande à l’enfant de colorier tel rond en rouge, tel rond en bleu et tel autre rond en rouge. L’enfant doit retourner son outil en se débrouillant d’une seule main.

Sur cette feuille il y a différents ronds à colorier, je donne oralement les consignes et l’enfant doit, selon les besoin, faire tourner son feutre. Cet enfant a adoré !
Détail du stylo « bidouillé » : j’ai mis un scotch illustré autour pour les reconnaitre parmi les autres feutres qui ne sont pas bicolores.
Feutre bi-mine de chez ACTION : on alterne épais/fin en faisant des algorithmes plus ou moins complexes.

Mettre des trombones sur un petit support cartonné et plastifié est un bon exercice de rotation (RC) :

Travailler avec des pièces ! : les empiler, les aligner en les ayant en paume, les retourner pour voir toujours la même face, les enfiler dans une fente verticale (type machine à café) … plein de possibles existent !

Conclusion sur les mouvements dans la main :

Souvent lors des manipulations dans n’importe quelle activités, on a une combinaison de différents gestes avec les deux mains et/ ou dans une seule main.

Par exemple : on a un lot de différents petits objets playmo dans la main et on les fait tomber tous sauf le balais qu’on veut mettre dans la main du playmobil, puis on fait migrer ce balai jusqu’au bout des doigts (car on tient le personnage dans l’autre main), on le tourne si il n’est pas dans le bon sens pour que le bonhomme puisse balayer et ensuite on l’ajuste par micro-mouvements pour l’avoir bien dans notre pince pouce-index pour pouvoir ensuite le mettre en face de la main du playmo et pousser pour que ça s’enclenche.

Et bien là, on a fait tous les « in hand » ! 😉

Ce qu’il faut retenir : si l’enfant a des difficultés importantes, il faut qu’il puisse bénéficier RAPIDEMENT et PRECOCEMENT d’un suivi ergo afin de ne pas cumuler un retard trop important. Ce professionnel pourra donner des conseils qui seront précieux pour l’avancée des autres domaines développementaux.

Comment un enfant peut-il aimer jouer aux Playmobil si mettre un personnage assis est déjà un défi trop important? Comment apprendre à tracer des lettres si déjà on ne maîtrise pas le déplacement de son avant-bras?

Donner des occasions multiples et variées de manipuler, être attentif aux gestes de l’enfant et réfléchir en amont aux activités et aux gestes qu’elles impliquent me paraissent 3 points essentiels pour soutenir l’enfant dans sa progression.

 

Merci à Alicia, ergothérapeute, de m’avoir relue

Publié dans Enseignements et apprentissages, Planification, Vie quotidienne

Ramasser les miettes et laver une surface plane

Contrairement à laver la vaisselle, nettoyer une table est une activité accessible « facilement » moyennant un petit enseignement rigoureux.
Laver une table signifie : débarrasser les miettes et passer un coup d’éponge pour ôter les traces de résidus (alimentaires par exemple).
Nous, nous le faisons en un seul geste, il y a pourtant deux étapes : dépoussiérage / dégager les miettes + lavage avec une éponge humide (contenant parfois un produit)

Dans cet article, on va s’atteler à la première étape : comment enseigner le fait de débarrasser les miettes d’une surface plane !

En général, quand on fait une ligne de base (LDB = ce que fait l’enfant par défaut, avant qu’on ne lui enseigne la compétence en question) et qu’on demande à l’enfant « lave la table » en tendant une éponge, l’enfant prend l’éponge et brasse dedans comme un essuie-glace toutes les miettes par terre !!  😉
Votre élève fait ça? bon, bah cet article est pour vous !

Pour l’enseignement « laver une table », on va utiliser un chaînage-avant en apprenant à l’enfant à ramasser les miettes car on ne veut pas se retrouver en même temps à lui enseigner l’aspirateur 🙂

Vous aurez besoin :
– d’une table/bureau/plan de travail,
– d’une éponge sèche
– d’éléments à pousser (gros puis de plus en plus petit et enfin de la semoule)
On étale les éléments sur la table (si possible en dehors de la présence de l’enfant) et on donne la consigne : « lave/essuie/nettoie la table ».

A) Première sous-étape : regrouper les éléments en tas au centre la surface.

On part d’un plan de travail avec les éléments répartis comme ci-dessous.

et on veut obtenir ça :

Si l’enfant est en mesure de comprendre une guidance imitative, on peut lui expliquer et lui montrer ce qu’on attend de lui, on lui montre comment rassembler la semoule au milieu de la table en un petit tas. Puis on réétale la semoule et c’est à son tour de faire pareil.

Si l’enfant ne peut comprendre une telle consigne, on va faire comme suit EN SE TAISANT :
On trace un cercle sur la table et on va guider la main de l’enfant pour pousser les éléments dans ce cercle. Ce sera notre première étape à travailler.
On va guider physiquement cette compétence en estompant petit à petit jusqu’à ce que l’enfant le fasse seul et en estompant également le cercle petit à petit.
Cette compétence ne demande pas de motricité fine mais fait intervenir le mouvement du bras, de l’avant-bras et du poignet. Il faut également que l’enfant sache traverser la ligne médiane. Si votre élève est en difficulté sur le geste, demandez conseil à un ergothérapeute.

Ensuite, il n’y a plus de cercle et l’enfant prend l’habitude de faire un petit tas central (toujours sans guidance verbale : le SD doit être la saleté sur la table) :

 

Pas si facile de regrouper en « tas » !

 

B) Deuxième sous-étape : poussez les éléments vers le bord de la table, dans une boîte

Une fois que les éléments sont regroupés, on va pouvoir les pousser vers le bord de la table. Je conseille vraiment de commencer cet enseignement avec une boîte pour que l’enfant puisse être en réussite. Parvenir à disposer sa main comme il faut est vraiment complexe, comme on le verra après donc le faire avec une boite permet de ne pas surcharger l’enfant.

L’élève va devoir coordonner ses deux mains qui font des actions différentes :
– sa main non dominante qui maintient la boite au bord contre la table et
– sa main dominante qui tient l’éponge et pousse les éléments dans la boîte.

PLUS la boîte sera petite, plus l’activité sera complexe. Il va falloir donc réduire la taille de la boîte petit à petit jusqu’à obtenir une boîte dont la taille s’apparente à la taille d’une main.

Une grosse boite large à bords haut.

Ici le « goulot » de la boite se rapproche de la taille d’une main, le jeune pousse les éléments en groupes pour tomber dans la boite.
Ici, avec un autre enfant qui a renversé des perles à repasser lors d’une activité de pesée. Pas évident de viser la boite !! pourtant je pensais que ça ne lui poserait pas de problème !

 

Avec cette boîte ronde, la surface d’ouverture fait la taille d’une paume de main. Prochaine étape : on fait tomber dans la main!!

C) Dernière sous-étape : retenir les saletés dans le creux de la main et aller jusqu’à la poubelle.

Alors cette étape est la plus compliquée : j’ai eu bien des surprises avec les enfants que j’accompagne.
Cela demande à l’enfant de mettre sa main parallèle au bord de la table, de mettre la paume vers le haut, de serrer les doigts et de creuser le milieu de la main pour faire un petit ceux qui servira de récipient. Si votre enfant est en difficulté, il faudra demander conseil encore à votre ergo.

J’ai crée un petit jeu préliminaire avec des animaux : il faut les attraper pour ne pas qu’ils tombent par terre !!
Avant de pouvoir récupérer des petites miettes volatiles, on s’entraine avec des petits animaux parce que c’est plus facile à réceptionner. L’enfant doit positionner sa main comme sur la photo ci-après et moi, je pousse les animaux avec l’éponge et je dis « attentioooooonnnnnn » et l’enfant doit placer sa main et la faire coulisser au bon endroit pour rattraper les animaux en péril. Au début vous poussez les animaux un par un et ensuite par deux puis par petits groupes. L’idée est que l’enfant y parvienne sans peine en augmentant petit à petit.

Ici, l’enfant a le paquet d’animaux sur les genoux et il doit positionner sa main pour sauver les petits que je pousse vers la falaise 🙂

Si et seulement si l’enfant maitrise ce sauvetage de petits animaux un par un, on pourra lui faire faire avec des petits éléments qui sont plus difficiles à contenir dans une main  (comme ci-dessous : des petits jetons, des graines ou de la semoule) :

Ici, le jeune gère ses deux mains : celle qui tient l’éponge et celle qui est contre la table prête à accueillir les jetons.

Ci-dessous, le jeune refait toute la chaine de comportement attendu : il a regroupé en un seul tas, il pousse ce tas vers sa main et met le contenu de sa main dans le pot de jetons derrière. Youpiii !

Et là, la méga classe : idem mais avec de la semoule (on voit que je touche légèrement sa main) qu’il va apporter jusqu’à la poubelle !

Pour que cet enseignement s’installe vraiment, il doit être entrainé régulièrement, dans différentes situations et lieux variés. Je reprécise encore une fois que l’enseignement de ce chainage doit se faire EN SE TAISANT : l’éducateur ne doit RIEN verbaliser.
Nous, même si nous ne connaissons pas les termes  : « crumbs, sponge, ou wiping » nous sommes capables de ramasser des miettes sur une table dans un pays anglophone !
On peut bien entendu enseigner « miettes », « ramasser », « éponge », etc avant cet enseignement, ou en parallèle ou après, mais le vocabulaire ne doit pas être utilisé pendant l’enseignement des gestes car ce sont deux enseignements distincts.

Une grille de procédure à côter sur cet enseignement sera mise ici ultérieurement, le temps qu’elle soit revalidée par une autre copine 🙂

Publié dans Motricité fine, Pince pouce-index, Pré-graphisme, Visuo-spatial

Respecter une zone : premiers exercices sur papier avec des tampons

Voici des feuilles d’exercices que j’ai faites pour le tout début sur papier.
Il s’agit de différentes zones matérialisées sous diverses formes : cadres, cercles, carrés, bulles, …

L’objectif ici est de commencer à ce que l’enfant comprenne l’objectif et respecte une délimitation et un endroit défini. Pour cela, vous allez utiliser au début des petits objets : pompoms, personnages en plastique, jetons, petits éléments, aimants, … et lorsque l’enfant aura compris et aura un geste plus précis, vous pourrez passer à quelque chose de plus abstrait : faire une marque avec un tampon.

 

Pour commencer

Comme d’habitude, commencez par imprimer les feuilles en A4 pour que les zones soient plus grandes et donc l’exercice plus facile. Vous pourrez par la suite réduire la taille en imprimant en 2 pages par feuille, voire 4 pages par feuille.

Présentez la feuille à l’enfant et faites-lui placer un élément mobile à mettre dessus : un jeton, un pingouin, un cube, etc, …

Exigez la précision dès le départ. Si c’est trop compliqué, il faut retravailler à côté cette compétence en faisant des zones encore plus grandes, par exemple sur un tableau velleda. Et seulement après vous reprenez les feuilles A4 du PDF. Il vaut toujours mieux faire plus facile mais juste et précis que de faire plus complexe et d’accepter de l’à peu près dans ce genre de tâche.

Lorsque l’enfant parvient facilement à mettre des éléments aux endroits voulus, vous pouvez passer à la suite.

 

A propos des tampons

On trouve des tampons en plastique auto-encrés dans la plupart des magasins discounts, notamment chez Action, où ils ne sont pas chers, avec des thèmes variés et franchement très jolis.
Vous trouverez des thèmes fruits, véhicules, oiseaux, etc. mais aussi des lettres capitales et des lettres scriptes.
ATTENTION : les tampons ont un sens haut-bas. Les enfants ne gèrent pas ce sens, c’est difficile d’orienter correctement car il n’y a pas d’indice sauf en retournant le tampon, en l’orientant par avance avant de tamponner…

Je vous conseille donc deux choses:

  •  Au début, évitez de prendre des tampons lettres (ou chiffres) pour ne pas que l’enfant s’habitue à les voir mal orientée, la tète en bas par exemple. C’est important car un « p » et un « d » ainsi qu’un « b » et un « q » ne se différencie que par leur orientation … donc il faudra que l’enfant soit vigilant quant au sens par la suite.
    Privilégiez donc les tampons « sans sens » genre les fleurs, les cercles, … Quoi qu’il en soit, ne prenez pas des tampons alphabets/chiffres AU DEBUT en tous cas, privilégiez par exemple les véhicules qui n’embrouilleront pas l’enseignement ultérieur des lettres/chiffres.

 

  • Lorsque vous prendrez des lettres et chiffres (après avoir travaillé sur l’orientation des items, voir cet article par exemple) mettez des gommettes ou des petites étiquettes avec la bonne orientation sur le manche du tampon afin que l’enfant puisse les placer correctement, tête en haut, comme la photo ci-après :


Petite précision quant à la manipulation du tampon :

Dès le départ, il va falloir que l’enfant apprenne à reboucher ses tampons. Ils seront préservés et ça vous évitera que l’enfant tache tout l’environnement.
Pour cela, comme c’est quelque chose qui doit être un reflexe et qui doit être chaîné, guidez le physiquement SANS DIRE « ferme ton tampon ». Ce doit être un « reflexe physique » donc on ne parle pas, on guide son mouvement physiquement comme un pantin (voir chapitre sur les guidances)

Puis, on varie !

Utilisez les feuilles en variant le plus possible les outils et / ou vos demandes !
Vous pouvez faire coller une gommette, demander à l’enfant de mettre l’emprunte de son doigt, lui faire mettre un tampon, lui faire tamponner un rond au feutre bingo, ….

J’utilise souvent les tampons car les enfants aiment et on peut choisir un dessin attrayant en fonction des goûts de l’enfant. De plus, cela permet de travailler le fait de se contenir et de ne pas s’exciter à tamponner partout … oui, oui, c’est du vécu ! 😉

Par la suite, l’enfant pourra même dessiner des ronds, faire des croix, etc, … à l’intérieur de ces formes.

Exemple avec des tampons et un stylo tampon.
Exemple avec des tampons et un stylo tampon.

Le PDF est ici !

Voici un PDF qui fait suite à celui ci-dessus (édit 21/08/23) : il va s’agir de tamponner en suivant une ligne :

L’alphabet et les chiffres

Travail des lettres isolées

Quand l’enfant maitrise le tamponnage et le tamponnage en ligne, comme ci-dessus, on va alors s’intéresser à ne pas prendre n’importe lequel et à l’ordre dans lequel on met tel et tel tampon.

Ci-dessous, un PDF à imprimer où vous allez pouvoir écrire à la main dans l’emplacement carré une lettre (en majuscule ou en script ou en cursif).
Selon ce que vous voulez travailler et selon le niveau de l’enfant, évidement, vous déciderez si il devra tamponner le même (facile) ou l’équivalent dans une autre écriture (plus difficile). Si vous faites avec des écritures différentes, pensez bien à inverser ensuite : par exemple, si vous écrivez la consigne dans le carré en capitale et que vous voulez qu’il tamponne en script, vous ferez le contraire la prochaine fois, vous écrirez en script et lui tamponnera en capitale.
Comment lui faire comprendre en quelle écriture il doit tamponner? bah … vous lui donnez accès uniquement la boite de tampons que vous voulez 😉

Variante : vous pouvez également donner une consigne en constellation de dé (les points sur un dé) et l’enfant devra tamponner en écriture chiffrée (si vous avez des tampons chiffre….)

 

 

Travail des lettres qui se suivent

Ensuite, beaucoup plus complexe car l’enfant devra balayer gauche droite et doit donc savoir suivre une séquence : former des mots en tamponnage.

Ci-dessous, un PDF où on peut écrire la cible à tamponner dans l’encart rectangulaire à gauche, et l’enfant devra tamponner les lettres les unes après les autres dans les cercles.

Comme ci-dessus quand il s’agissait des lettres seules, vous pourrez varier les écritures dans tous les sens, et même donner la consigne en cursive (= écriture attachée)! Pour contraindre l’enfant à tamponner dans l’écriture que vous voulez, donnez accès tantôt aux scripts, tantôt aux capitales. (Cliquer sur l’image pour le PDF)

Dans cet exemple : travail du prénom en différentes écritures, puis travail de petits mots. Vous pouvez au départ écrire au crayon (comme j’ai fait là pour l’exemple) pour que l’enfant fasse en terme à terme plus facilement, mais très rapidement, guidez-le pour qu’il regarde bien à gauche le modèle. En effet, le filigrane peut aider à comprendre le principe mais le but est que l’enfant comprenne que le modèle est à gauche et que les lettres se succèdent car tout le sens de cet exercice est dans cette difficulté de suivre un modèle en séquences successives et ordonnées. Vous pouvez évidement au début de l’enseignement ne mettre qu’une seule lettre à tamponner, puis 2, puis 3 au fur et à mesure des progrès de l’enfant.

Publié dans Aide à la création de supports, Apport théorique, Boîte d'enchainements, Motricité fine, Pré-graphisme

Coloriage

Le coloriage est une activité assez rapidement mise en place lorsqu’un enfant entre en maternelle. Après avoir manipulé différentes matières, collé des gommettes, et peint sur différents types de supports, les enfants apprennent à colorier.

L’attendu va être de ne pas dépasser. Afin que les enfants progressent à leur rythme, voici un support avec des bords dont l’épaisseur diminue petit à petit.

J’ai arbitrairement divisé en 5 niveaux d’épaisseur et le premier niveau, le 2ème et le 3ème : ne contiennent qu’une seule forme, le 4ème : deux formes et le 5ème : 4 formes.

Vous pourrez alors évaluer l’épaisseur de trait adaptée à l’enfant afin qu’il ne déborde pas du bord de contour. Pour ce faire, commencez à présenter à l’enfant les exercices de coloriage avec une forme à contours très épais. Si il ne dépasse pas des contours, donnez-lui ceux légèrement plus fin et ainsi de suite.
Vous pourrez lui donner des exercices avec un degré de difficulté adapté à son niveau et baisser en épaisseur dès que l’enfant maîtrise l’épaisseur donnée.
Si l’enfant est en difficulté malgré les bords très épais, essayer de coller un relief sur les contours (avec peinture à relief, une cordelette de pistolet à colle, etc, …) afin de donner un retour sensoriel lorsque l’enfant colorie.
 
Ces fiches peuvent aussi servir à maintenir un acquis en étant mises dans une Boîte à Enchaînements (voir l’article ici)
 
 

Beaucoup des enfants que j’accompagne n’aime pas du tout colorier. Pourquoi? Je ne sais pas, sans doute pour des raisons variées: difficultés motrices qui rendent très coûteuse cette activité, n’y attribuent pas de sens, rencontrent des problèmes sensoriels liés aux sons que génèrent les crayons ou feutres en contact avec le papier, etc,…

En fonction de ce que l’on pense poser problème, il convient donc de tester tout et dans tout les sens!
– les supports : cartons marrons dont on enlève une couche afin de pouvoir tracer le long des cannelures, des tissus qui absorberont les encres, des papiers lisses type papier à photos, des papiers granuleux, …
– les outils : crayons, feutres mais aussi craies très grasses, crayons à maquillage, etc,…

Il est recommandé d’utiliser des feutres pinceaux ou en tous cas, des feutres « gros » avec des surfaces petites à colorier de façon à être efficace et ne pas lasser l’enfant.

Afin d’aider l’enfant à avoir un retour sensoriel lorsqu’il arrive sur le contour, il est conseillé d’utiliser des supports avec des contours en relief. 
Le plus « gros relief » possible étant un bon vieux rebord de pâte à modeler :

Voilà, là, il n'a pas dépassé!  ;-)
Voilà, là, il n’a pas dépassé! 😉

 

Il y a beaucoup de sites internet de maternelle qui donnent des idées super sympas à créer avec vos enfants. Quitte à travailler, autant que le résultat soit varié et agréable à l’œil!
Diversifier permet de  moins lasser l’enfant et d’identifier les sources de difficulté sur lesquelles il faudra se pencher.

Publié dans Aide à la création de supports, Motricité fine, Pince pouce-index

Les boutonnières

La première étape dans les boutonnières est que l’enfant comprenne le principe : faire glisser le bord du bouton dans la fente.

Quand on regarde un enfant mettre un bouton, si il n’y parvient pas, c’est souvent qu’il tente d’enfiler le bouton par son centre (là où il y a la couture) et non par le bord de la tranche du bouton. Du coup, en procédant ainsi, il faudrait que la boutonnière soit un  « trou en cercle » et non un « trou en fente » ….

Mettre un bouton requière d’avoir acquis une bonne pince bidigitale (avec deux doigts) car il faut pincer pour pousser le bouton dans la fente et le rattraper avec l’autre main en pinçant également avec deux doigt pour tirer, voire même repincer de nouveau pour dégager le morceau de tissu.

Lorsqu’on boutonne un vêtement, on a également la contrainte d’avoir plusieurs boutonnières serrées sur une même bande de boutonnières. De plus, le fait que cette bande soit cousue au reste du vêtement limite les possibilités de manipuler librement pour boutonner. De plus, lorsqu’on boutonne sur soi (qui est le but final de cet enseignement), on a une vue plongeante et verticale sur la tâche. Enfin, souvent, les boutons les plus  « fréquents » sont ceux en traction : mettre un bouton de jeans avec un bidon qui écarte bouton et boutonnière rend la tâche encore plus complexe!

 

Quelques étapes décomposées

 

Du coup, on travaille avec des boutons du plus gros au plus petit, et également en adaptant le support :

Le ruban à boutons

C’est une activité que les enfants apprécient bien. Il s’agit d’un ruban avec aux extrémités deux boutons de tailles différentes (le plus petit sera plus facile à enfiler…) ainsi que des petits carrés de tissu ou de feutrine avec une boutonnière ou à défaut, juste une fente.
Remarque pour la fabrication : les petits carrés de tissu sont très faciles à réaliser, demandez autour de vous si vous ne savez pas coudre. Il suffira, une fois réalisés, de coudre une boutonnières au milieu du carré de tissu. C’est une belle façon de recycler les chutes de tissu! Si vous êtes professionnels, je vous conseille de les faire de cette facon car si vous utilisez de la feutrine avec une petite fente, votre matériel sera rapidement abimé.

      

Si vous en faites deux, vous pouvez créer un petit jeu :
Chacun prend un ruban à boutons et on met les carrés de tissu au centre de la table. Vous lancez un dé de couleurs (il suffit d’un cube de bois dont vous coloriez les faces) et prenez un bout de tissu correspondant. Le premier à avoir 10 / 6 carrés ou encore un de chaque couleur (tout dépend du niveau de l’enfant) a gagné ! 

   

Le bouton à fleurs

Alors succès garanti : j’ignore pourquoi, les enfants le demandent parfois même en renfo !! 
Pour la réalisation : un morceau de nappe/toile cirée d’environ 20 cm sur 16 cm, un rectangle de tissu en coton (pour éviter que ca ne glisse) de la même taille pour le dessous. Coudre comme pour les petits carrés de tissu ci-dessus, retourner l’ouvrage, coudre au centre un gros bouton en veillant à laisser une longue tige d’attache sous le bouton (voir la photo) de façon à laisser la place d’y loger les 3 fleurs qui viendront se boutonner dessus. Attention, mettez sur l’arrière un petit bouton (comme sur la photo) de façon à prévenir l’arrachement du tissu si l’enfant tire trop sur le gros bouton devant. 
Enfin pour faire les fleurs, personnellement, j’en ai fait trois dans mes chutes, le recto-verso diffère et sont de 3 tailles différentes. Attention : afin de faciliter le boutonnage, prévoyez de faire des boutonnières plus longues que vous ne l’auriez faire d’ordinaire pour un « vrai » ouvrage.

   

   

 

La bande crescendo 

Il s’agit ici d’une bande de tissu avec des boutons placés du plus petit au plus grand. Au début de l’enseignement, on demandera à l’enfant uniquement la manipulation du grand bouton se trouvant à l’extérieur de la bande. Petit à petit, au fur et à mesure des progrès, on déboutonnera et reboutonnera les boutons de plus en plus petits.
Voici un visuel : tout à gauche la bande entière, à droite avec un bouton ôté, encore à droite avec 2 boutons ôtés, etc, … jusqu’à la déboutonner complètement. 

 

Puis ensuite …

Vous pourrez utilisez des cadre type montessori où il faut boutonner « une gauche » avec « une droite ». Puis, ce même cadre mais retourné et placé sur le ventre de l’enfant afin de s’habituer à mettre des boutons en situation naturelle ensuite, puis sur de vrais habits! 

 

La réalisation de ces différentes étapes permet de ne pas lasser l’enfant et de le laisser expérimenter sans le guider physiquement advitam eternam.

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Motricité fine, Pré-graphisme

Dessinez … devinez

Un jeu que je ne connaissais pas il y a encore quelques semaines :

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Ce jeu comprend un grand plateau en bois avec une surface verte pour écrire à la craie :

et de petites cartes en bois sur lesquelles figurent des dessins très simples: 

Le principe est très simple, encore fallait-il y penser :
Il s’agit de piocher et de s’aider d’un dessin afin de le reproduire pour le faire deviner à l’autre. 
Les avantages de ce petit jeu est qu’il donne des idées de sujets à dessiner. Le fait de pouvoir regarder puis d’écarter le modèle permet à l’enfant de mémoriser globalement la ou les formes sans être dans la reproduction exacte de ce qu’il a vu. En cela, c’est vraiment très intéressant …

De plus, ce jeu permet de pouvoir questionner l’autre, et éventuellement d’apporter des commentaires. 

Ce jeu n’est plus édité mais cependant, il est assez facile à reproduire. Suite à des demandes, j’ai fait des dessins simples à reproduire pour créer un ersatz de ce super jeu aujourd’hui difficilement disponible, sauf sur le marché de l’occasion. 

Voici le fichier, vous pouvez plastifier et découper. Il faut les mettre dans un sac et on pioche tour à tour et on dessine pour faire deviner à l’autre. L’idéal étant de retourner le modèle afin de forcer la mémorisation des traits. 

Une ardoise et hop le tour est joué!

N’hésitez pas à me laisser un petit message si vous travaillez avec ce support !

Dessins très simples à reproduire …