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Les moments de la journée

Il est très important dans la vie de pouvoir se repérer dans le temps.
Si on est un peu observateur, un enfant entend toute la journée à l’école et chez lui : «  ce matin, il se passe ça », «  non, ça c’est ce soir », «  nounou vient ce midi ». En général, l’environnement ne se pose pas trop la question du degré de compréhension de ces petits mots : matin, midi, après-midi, soir et nuit.
Evidemment, vue la complexité de ces notions, beaucoup d’enfants, voire d’adultes, avec autisme n’ont pas du tout acquis ce à quoi ça se réfère.

Tout d’abord, afin que ça ait du sens, il faut relier cet enseignement à la vie quotidienne de l’enfant. Pour cela, l’idéal est de se servir de son EDTV (= Emploi Du Temps Visuel). L’article qui traite des EDTV se trouve ici.
Ls EDTV visuels sont largement utilisés dans le domaine du handicap : l’objectif mis en avant est en général le fait de rassurer l’enfant quant à ce qu’il va vivre dans la journée. Pour moi, le grand intérêt est (surtout) le travail des mots de la temporalité et la conscience du temps qui passe.

Si l’enfant n’a pas d’EDTV, on va lui en créer un exprès pour travailler ces notions de « moments de la journée », puis les heures qui sont associées.

 

Pour commencer …

Personnellement, je commence toujours pas placer le temps de midi : si l’enfant mange à la cantine ou dans un lieu spécifique (différent de celui où il prend son petit-déjeuner et son dîner) : tant mieux, ce sera encore plus facile à discriminer pour lui. Dans ce cas, servez-vous de la photo de ce lieu pour le « MIDI ». Dès le départ, je le « code » en jaune : un liserai autour jaune ou bien un fond jaune (voir pictogramme gratuit ici).
Le gros de l’enseignement se trouve autour de cette pierre angulaire : avant midi, ça s’appelle « le matin » et après-midi ça s’appelle « l’après-midi! » Après on introduira les subtilité : le dîner introduira « le soir » et on va au lit « la nuit ».

Je travaille donc avec des attributions de couleurs que je vais reprendre dans les apprentissages et exercices-papier. Ce codage de couleurs sera également présent sur les EDTV.
Comme explicité brièvement ci-dessus, afin de borner les moments de la journée j’attribue des couleurs :
le matin en vert, le midi en jaune, l’après-midi en bleu clair, pour le soir bleu-violet et le bleu marine pour la nuit.

 

Voici ci-dessous l’EDTV d’un enfant dont on a placé le « MIDI » (= jaune) : ici, je précise « 12h00 » car cet enfant est dans l’introduction de la notions des horaires. Même si le mot « MIDI » est remplacé par « 12h00 », il l’identifie très bien grâce à la couleur jaune de fond qui est restée.

 

Sur la photo ci-après, l’enfant doit placer les pastilles « matin », « midi », « après-midi », « soir » et « nuit » sur son déroulé  d’EDTV.
Les repas servent de repères : le petit-déjeuner sera dans le vert, le déjeuner sera dans le jaune, le gouter sera dans le bleu, le dîner sera dans le  bleu-violet.

Ce codage va également nous permettre de commencer à poser des questions relatives aux moments et d’introduire le mot interrogatif « QUAND ». L’enfant associera que ce terme « quand » est lié à son EDTV.
Exemple : « C’est quand Nathalie? », « C’est quand le bus? », « C’est quand le travail avec Frédérique? », etc, …

 

Introduction de la notion d’heures …

Pour relier les moments de la journée à des heures, j’ai choisi (arbitrairement) de les borner selon ces critères:

– le matin : de 7h00 à 11h59
– le midi : de 12h à 12h59
– l’après-midi : de 13h00 à 18h59
– le soir : de 19h00 à 20h59
– la nuit : de 21h00 à 6h59.

En effet, sans heures butoirs, il est très compliqué pour les enfants autistes (voire pour les neurotypiques!) de se représenter des concepts aussi flous que « le matin ». Pour certains qui se lèvent à 5h, le matin commence plus tôt que pour ceux qui se lèvent à 9h00 … J’ai donc décidé dans mes supports pédagogiques de fixer le matin à 7h00.

 

Introduction des heures (sans les minutes)

Normalement, l’enfant va connaître visuellement le « 12h00 » qui correspond à « quand je mange au milieu de la journée ».
Ensuite, on travaille avec des étiquettes d’heures pleines (sans les minutes) que l’enfant devra sérier.
L’enfant va alors pouvoir placer dans l’ordre les heures de la journée : on place le 7h00 tout à gauche et après l’enfant pioche et place les étiquettes jusqu’à 6h00 tout à droite.
C’est en faisant ces types d’exercice que l’on va entrainer le fait de verbaliser « X heure » : en effet, les enfants savent verbaliser les nombres mais il y a une difficulté supplémentaire lorsqu’on doit y ajouter une unité (heure, euro, centimètre, etc, …). De plus, verbaliser « X heure » à chaque piochage va permettre aussi de bien associer « EDTV = temps = heure ».
Si l’enfant n’arrive pas à faire cet exercice, reprenez l’entrainement de sérier des chiffres seuls (sans le H de heure).

Une étape un peu plus difficile consiste à placer 7h00 tout à gauche mais cette fois, les autres étiquettes vont être à piocher face cachée !! Il s’agira alors de placer l’horaire en évaluant à peu près la distance avec les autres horaires où il se trouvera quand les autres « trous » seront bouchés.

Voici un exemple de sériation (avec des nombres et non des horaires) où j’ai placé un ruban derrière de façon à aider à l’alignement des étiquettes.
Dans la photo du haut, la petite prend dans l’ordre les nombres dont elle a besoin, dans la photo du bas, elle pioche au hasard et doit placer les nombres « entre les trous » à la bonne distance. La seconde configuration est plus difficile mais nécessaire pour la gymnastique des nombres et horaires. Cela va permettre de se représenter que la piscine va entre le lever et le repas du midi.

 

Associer ces heures aux moments de la journée

Dans l’exercice ci-dessous, mon ado T31 trie les heures dans l’ordre croissant, comme on a vu ci-dessus, puis, il associe les couleurs des moments de la journée. Facile, tout a été bien préparé, alors ca va tout seul.

 

Voici un autre exercice qui permet de trier les heures : un support de travail pour la BàC (voir l’article ici sur la boîte à compter).
• Il y a une face facile : celle que l’on voit ci-dessous : les heures sont listées, il va s’agir juste de lire l’horaire sur l’étiquette et de la placer au bon endroit en verbalisant « c’est le soir », « c’est l’après-midi », etc, …
Cet exercice sert uniquement à apprendre « bêtement » : il n’y a rien à comprendre, c’est une convention établie que le début de la journée, donc les « petits nombre », s’appellent « le matin », etc, …

• Il y a une face plus difficile : au dos de cette face, il n’y a plus les horaires, seuls les moments de la journée sont stipulés. Il faut donc se rappeler des heures « transitoires ».

• Il y a une dernière étape : qui consiste à reprendre ces mêmes fiches mais à utiliser cette fois les étiquettes d’horaires AVEC des minutes, du type : « 15h22 ». Normalement, avec les entrainements à répétition, l’enfant a appris à trier en faisant focus uniquement sur les heures, « ce qui est avant le H », donc le tri ne sera pas impacté : 11h00, 11h01, 11h02 –> 11h57, 11h58, 11h59 tout cela va aller dans le matin car on ne regarde que le premier nombre! Par contre, après, 12h00 va aller dans midi, de même que 12h01, 12h02 etc, …

 

Voici un document pour travailler le fait d’ordonner des horaires avec les heures et les minutes :

Cliquez sur l’image puis, vous pouvez imprimer la première page en quantité désirée puis les autres pages en papier de couleur (bon ok, le rouge c’est un peu agressif …)

 

Comprendre que après Xh59, il n’y a pas Xh60 mais Yh00 !!

Jouer à calculer les heures en ajoutant 1 minutes (ou autre car j’ai laissé un fichier vierge à remplir par l’enseignant). Vous pouvez également remplir le 4ème horaire et non le premier et dans ce cas, l’enfant devra reculer d’une minute, puis encore d’1 minute, etc, …
Ce document peut être donné en feuille complète ou bien exercice par exercice, à voir selon l’enfant.

 

 

Important

A l’école, les enfants apprennent à lire les heures qu’on appelle « analogiques ». Il s’agit de lire l’heure avec les aiguilles et verbaliser des temps du type : « huit heures moins le quart ». Pour les enfants petits et avec un bon niveau, je le travaille.

Cependant, il convient de se poser la question de l’utilité réelle de cet enseignement.
Savoir lire l’heure et se repérer dans la journée est extrêmement important mais on peut le faire très facilement avec une montre digitale. L’important pour quelqu’un avec handicap est que l’enseignement soit fonctionnel, que la personne puisse s’en servir.

De nos jours, la plupart des supports qui donnent l’heure la donne en digitale ou écriture chiffrée directement, ou bien ont la possibilité de le faire en allant dans les options.

Pour les ados ou les enfants avec beaucoup de difficultés, je pense que l’enseignement de la lecture analogique est inutile.
Si votre enfant est scolarisé, au moment de cet apprentissages des heures analogiques, il peut travailler sur les heures SANS s’acharner sur la lecture de l’analogique. Mieux vaut qu’il passe du temps à comprendre ce que j’ai exposé ci-dessus plutôt qu’il ne comprenne pas la moitié des aiguilles heure/minutes et l’enseignement de 14h = 2h de l’après-midi.

 

Vous trouverez d’autres articles sur les heures sur ce site : tapez « Heures » dans le moteur de recherche du site pour avoir accès aux autres posts.

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Un emploi du temps visuel

Hé oui, j’aime les Emplois Du Temps Visuels (EDTV) : parce qu’ils peuvent renseigner l’enfant (handicapé ou non) sur les activités de la journée (en préparant un futur « agenda ») mais encore et surtout, car il permet aux enfants de comprendre des notions bien abstraites que sont : le moments de la journée, les jours de la semaine, les mois et les années qui passent …

Grâce à cet outil, je pose très tôt les jalons de la suite :comprendre les horaires, bien discriminer la différence entre les heures et les durées, etc,… c’est l’utilisation de ce support qui va permettre de mettre du sens sur toutes ces notions de temps.

Il est presque systématiquement mis en place dans le monde du handicap et en particulier avec les personnes avec autisme. Néanmoins, il est presque aussi fréquemment mal utilisé et n’a malheureusement souvent aucun sens, … et n’est en conséquence pas utilisé par la personne concernée.

D’une manière générale :

Un EDTV est personnel et individualisé : il est réfléchi pour l’enfant, en fonction de ses besoins et de son développement d’aujourd’hui. La façon dont il est créé à ce jour est donc fonction de lui et doit évoluer rapidement pour être compris et rester efficace. Dès le départ, comme pour les autres outils mis en place, il doit être prévu pour être cohérent avec notre objectif à long terme (rester sur un EDTV journée? ou bien proposition d’agenda à terme?, avec des pictogrammes ou bien propositions de mots écrits? un nomade ou bien un EDTV qui restera sur le lieu de vie?).
Il existe de nombreux supports disponibles sur le net mais … il ne sera jamais adapté à votre enfant à vous et combiner tout dans tous les sens sera forcément contre-productif.

Au tout début :

Lors de l’installation, je propose toujours de ne présenter à l’enfant que LA JOURNEE en cours (voire même dans certains cas, juste l’activité du moment) et je la présente verticalement sous la forme d’une bande (car c’est plus « logique » pour les enfants mais certains préfèrent horizontalement pour préparer le gauche-droite de la lecture).

Evidemment, jamais sur 2 lignes comme j’ai déjà pu le voir plusieurs fois dans des scenarii d’IME qui se voulaient simples. En effet, cela nous parait très logique à nous, adultes, d’enchainer le balayage du regard de gauche à droite et de bas en haut mais ce balayage nous a été appris : c’est une convention pour la lecture. Il est évident que ce balayage ne va pas de soi pour un enfant qui n’est pas lecteur …

Il y a quelques règles d’or à respecter QUAND ON COMMENCE l’utilisation d’un emploi du temps visuel :

— Il faut que les pictogrammes soient connus et compris de l’enfant (c’est idiot mais je vois souvent des EDTV dont les enfants ne connaissent/comprennent pas la moitié de ce qui est mis!!)

— Deux pictogrammes seront là en permanence : le repas de midi (codé et jaune) + coucher au lit (codé en bleu marine).
Ce sera « le squelette » : une façon de se repérer dans la journée.

Plus tard, lorsque l’enfant aura vraiment l’habitude de son EDTV, on lui enseignera que :

  • tout ce qui est avant le jaune : c’est « le matin »
  • ce qui est sur le repas (du midi, en jaune) s’appelle « le midi »
  • tout ce qui est après le jaune s’appelle « l’après-midi ».
  • on ajoutera ensuite qu’après le repas du soir (qu’on codera en bleu) s’appelle « le soir » et que le moment du lit (en bleu marine) s’appelle « la nuit ».

J’en profite pour glisser ici une parenthèse: pour les enfants dont les parents sont séparés, prenez une photo du « lit chez papa » et du « lit chez maman » et faites apparaître systématiquement le lit dans lequel l’enfant dormira le soir. On n’y pense pas mais c’est quand même agréable de savoir où on va dormir le soir! (Surtout quand les enfants n’ont pas acquis les notions de semaine ou de week-end pour anticiper les alternances de gardes)

— Il faut mettre un minimum de pictogrammes dans un 1er temps :  (le midi et coucher obligatoires, comme vu ci-dessus) et 2 à 3 pictogrammes en plus suffisent. Par exemple : « école » + « midi » + « école » + « mamie » + « coucher au lit », le lendemain, il aura par exemple « école » + « midi » + « tête de l’orthophoniste » + « coucher au lit », etc, …

— Attention à la pertinence des activités : plus vous aurez des activités « marquantes et changeantes » plus votre EDTV sera compris facilement par l’enfant.
Par exemple : « courses » + « manger » en jaune (le midi) + « piscine » + « repas »  + « coucher au lit ».
Si mamie passe tous les soirs, inutile de la représenter dans l’EDTV car cela va saturer les infos, si elle ne passe qu’une fois par mois, là, c’est intéressant de la faire figurer.
En effet, dans votre agenda, vous n’écrivez pas qu’il faut vous laver les dents et nourrir votre enfant (car c’est tous les jours). Cependant, vous notez votre rdv chez le dentiste, chez le coiffeur, la venue de la cousine d’Allemagne, etc,…
Faites la même chose pour votre enfant!!
Hé oui dans un 1er temps ce sont les activités qui vont permettre à l’enfant de comprendre l’EDTV et non l’inverse. Il faudra afficher les activités/évènements rares, quitte à en organiser spécialement pour faire comprendre l’EDTV.

— Veuillez à laisser l’EDTV à jour en permanence : ne pas laisser la journée de la veille traîner le lendemain car ça embrouille l’enfant et casse les apprentissages posés jusqu’alors. Comme vu ci-dessus, on commence par la journée en cours. Si vous n’avez pas le temps de mettre à jour, laissez vide ou alors reportez l’apprentissage de cette compétence à plus tard dans l’année. Quand l’enfant est plus à l’aise, on va commencer à installer la journée d’après, puis laisser la journée d’avant, etc, … pour représenter la semaine complète.

– Pensez à prévoir quelques pictogrammes vierges, blancs, pour dessiner rapidement un événement imprévu. Ca peut dépanner. Inutile d’être Michel-Ange, vous verrez que souvent, avec une petite explication simple, même un croquis très grossier permet de comprendre ce qui est dessiné.

D’un point de vue plus matériel :

Le support :

Tout est possible pour le support : une surface magnétique, un tableau velleda, une toile bon marché, une planche de bois, etc, … ainsi que pour les méthodes d’accroches : scratch autocollant (en magasin de tissus), colle repositionnable, scotch aimanté, vinyls transparents, …
L’important est qu’il soit simple, fonctionnel, à jour, et épuré : sans fioritures (genre décorations Hello kitty, ou que sais-je) qui noieraient les vraies informations pertinentes.
Je trouve personnellement qu’il est bien pratique que l’EDTV de la journée soit transportable. Ainsi, je fabrique un EDTV personnalisé avec velcro et pochette de pictos : tout y est !

Les pictogrammes :

Evidemment, vous devez posséder une plastifieuse : j’ai acheté la mienne chez Lidl il y a plus de 10 ans et elle est toujours en pleine forme. On en trouve pour un budget de 20 à 30€. Les feuilles à plastifier s’achètent en grande surface, à Lidl lors des arrivages de bureau, chez Action de façon permanente, bref, très facilement.
Je vous conseille de découper puis plastifier les pictos de façon à laisser un débord autour : comme les pictos seront énormément manipulés, ils tiendront mieux dans le temps si il y a une marge transparente tout autour.

En ce qui concerne les illustrations : il est important de bien les choisir, que l’enfant comprenne bien de quoi il s’agit.
Par exemple, privilégiez une photo de sa maison plutôt qu’un schéma de maison qui ne serait pas forcément clair pour lui, prenez la photo de la tête de sa psychologue, plutôt qu’une silhouette qui écrit avec noté « psychologue », etc, …
Pensez à prendre les photos en vous imaginant à sa taille : cadrez plutôt sur le petit portail de l’école en contre-plongée  que sur le bâtiment pris en drone!

Veillez dès aujourd’hui à prévoir la suite : la taille des photos pourra être réduite au fur et à mesure pour laisser place à l’écriture seule quelques années plus tard. On peut également utiliser des pictogrammes : il en existe des gratuits sur le net (voir ci-après). Un EDTV doit être évolutif !

Voici un exemple d’un EDTV autogéré dans la chambre d’un enfant :

photo ETV legendé

Dans l’EDTV ci-dessus, les images sur les pictos ont été estompées puis supprimées au profit de mots écrits car cet enfant est entré depuis dans la lecture. Il adoooooore son EDTV : comme les informations y sont pertinentes, il le regarde chaque matin. On note qu’il y a parfois 9 pictos sur la journée (il n’y a pourtant plus les midis et couchers) : les pictos peuvent se multiplier car cet enfant a compris depuis longtemps le fonctionnement et peut donc accueillir une multitude d’infos sans être dérouté.

 

Les EDTV, ce qu’il faut retenir:

  • Souvent très mal conçus avec des pictos sans aucun sens ( Exemple : le début de la journée avec « je me lève », information d’aucune utilité vu que l’enfant est déjà debout devant son emploi du temps,  …)
  • Souvent non mis à jour : mieux vaut ne pas le faire que de laisser la veille !
  • Souvent pas adapté à l’enfant : semaine complète, journée qui se déroule avec un retour à la ligne (car impression sur une page A4 trop petite), pictogramme avec sympboles non acquis par l’enfant, etc, …
  • Ou plus adapté à l’enfant : picto « bébé » au lieu de l’écrit pour un enfant lecteur!!
  • Il est très précieux pour prévenir les troubles du comportement (car l’enfant peut anticiper ce qui va lui arriver)
  • Il permet de comprendre et de travailler les notions temporelles
  • Il engendre également des demandes : super précieux pour les enfants peu ou non verbaux, certains vont chercher des pictos intéressants (cadeaux de Noël, Foire de Nancy, aller voir Papy, …) pour les coller sur leur EDTV, ce qui est très agréable !
  • Attention, il peut « surhandicaper » si trop utilisé (aucune place au changement) et/ou non évolutif (ce qui est très souvent le cas!)
  • Comme pour les autres programmes, celui de la mise en place d’un EDTV doit être très individualisé, évolutif et adapté!!

 

Où trouver des pictogrammes ?

Donc, afin d’illustrer l’EDTV, plusieurs solutions s’offrent à vous :

  • Utiliser des photos de chez vous, des vrais lieux, d’activités, de personnes, … L’enfant se représentera tout se suite de quoi il s’agit. Attention néanmoins à ce qu’elles soient bien épurées !!
    • Exemple :  il y a la famille Dupont qui vient manger demain : hop, un picto « Famille Dupont avec une photo de la petite famille ».)
    • Exemple 2 : l’enfant sera vendredi soir chez son papa : on met en fin de journée la photo du « lit chez papa » qui va faire sens immédiatement pour l’enfant par opposition au « lit chez maman » qui est en bas de l’EDTV d’habitude.
    • Exemple 3 : il n’y a pas maîtresse Sophie aujourd’hui et c’est maîtresse Vanessa qui remplace, on met le « picto tête de Vanessa » au lieu de celui « tête de Sophie » (voire, si l’enfant a acquis la négation, on met « tête de Sophie barrée » + « tête de Vanessa » juste à côté).
  • Utiliser des pictogrammes peut être utile pour monter en abstraction et/ou lorsqu’on ne dispose pas de photo.
    Il existe des sites de pictogrammes payants, d’autres gratuits, selon ce que vous cherchez en degrés d’abstraction notamment.
  • Mon petit préféré et le plus connu étant celui d’Anne-Marie : https://www.lespictogrammes.com/
    Il s’agit d’une maman d’un ado autiste qui a pris les pinceaux pour aider son fils lorsqu’il était petit. Ses illustrations sont très connues, elles sont agréables et épurées. Elles sont genrées : récemment, Anne-Marie a mis à disposition tous ses pictos en « version fille ».
    Ces pictos sont cependant plus adaptés aux enfants « petits » car ont un côté enfantin qui est gênant je trouve pour les ado/adultes.
  • Mon second préféré est le site espagnol Arassac avec 5 illustrateurs qui ont fait un travail de dingue pour mettre à dispos une quantité incroyable d’illustrations (à chaque fois couleur et noir et blanc). Des traducteurs bénévoles du monde entier font que les moteurs de recherche sont accessibles dans plein de langues ! Vous le trouverez à l’adresse suivante : https://arasaac.org/
  • Un petit troisième, gratuit également, est Sclera : un site belge qui présente des pictogrammes uniquement en noir et blanc. Je le trouve intéressant pour les ados/adultes.https://www.sclera.be/

 

Pour aller plus loin :

Pour travailler sur la durée, on utilise souvent des timers. Ils permettent de se représenter non pas les heures mais les durées. Je consacrerai un article entier à ce thème car la bonne utilisation des timers est important tant pour la gestion du comportement que pour l’enseignement du « ressenti » de la durée.

Comme explicité brièvement ci-dessus, afin de borner les moments de la journée j’attribue des couleurs : le matin en vert, le midi en jaune, l’après-midi en bleu clair, pour le soir bleu-violet et le bleu marine pour la nuit.
Ce sont les couleurs que j’utilise après dans mes supports de travail sur le temps afin de coder les moments de la journée.
Par exemple, de 11h à 11h59 ce sera colorié en vert et à 12h00, ça devient jaune jusqu’à 12h59 et hop, 13h00, ça devient l’après-midi donc en bleu clair, etc,…
Un prochain article ainsi que des exercices sur le temps suivront et je mettrais les liens ici.

De plus, afin de circonscrire les moments de la journée, j’ai choisi (arbitrairement) de les borner selon ces critères:

– le matin : de 7h00 à 11h59
– le midi : de 12h à 12h59
– l’après-midi : de 13h00 à 18h59
– le soir : de 19h00 à 20h59
– la nuit : de 21h00 à 6h59.

En effet, sans heures butoires, il est très compliqué pour les enfants autistes (voire pour les neurotypiques!) de se représenter des concepts aussi flous que « le matin ». Voici une illustration ci-après des moments de la journée codés :

 

Voilà, cet article était un peu long, j’espère pas trop indigeste. 😉