Normalement, en quelques photos, cet article devrait répondre à pas mal de questions quant au matériel !
J’ajouterai en fonction des demandes des confrères et consœurs et de mes séances car il y a quand même 25 domaines et 544 compétences à répertorier et photographier !
En attendant, j’ai commencé avec les « jalons » qui posent le plus de questions quant au matériel adapté pour les faire passer car avec l’ablls, …. il faut être précis ! et j’adore ca 😉
Pour rappel : des infos sur d’autres tests, évaluations et bilans sont dispo sur le site. Pensez à utiliser le moteur de recherche.
PS : si vous êtes coutumier de l’ABLLS, n’hésitez pas à me contacter … 😉
Souvent, les parents et pros cherchent des idées et des supports pédagogiques pour enseigner à leurs jeunes des compétences qui pourront leur servir plus tard…. le plus tard arrive vite !
Il n’y a qu’à voir le succès de tous les produits type Montessori, qui souvent prônent l’entrainement à des tâches de la vie réelle, qui fleurissent sur toutes les plateformes de ventes.
Cependant, le plus économique, le plus écologique (au sens de l’environnement naturel de l’enfant) ainsi que la meilleure façon de s’entrainer pour le « après » est de travailler dès à présent sur de VRAIS objets, de VRAIS lieux et de VRAIES compétences.
Petit exemple tout bête : pourquoi acheter de fausses chaussures en bois pour s’entraîner à lacer les chaussures alors que nous avons tous des chaussures en format « réel » chez nous pour pouvoir nous entraîner !
Quel que soit le niveau de l’enfant dont vous vous occupez, il y aura toujours des petites tâches qui peuvent lui être enseignées. Lorsque je parle avec les parents, je dis souvent que dans une journée, la plupart du temps, nous faisons des gestes assez faciles qui ne demandent pas des compétences motrices ou cognitives énormes. Les petits ou les jeunes avec un handicap important sont donc en capacité de les réaliser, encore faut-il leur donner l’opportunité de le faire.
Dans cet article, vous trouverez :
– des idées de protocoles d’évaluation des compétences pour la vie autonome plus tard
– des idées de cibles que l’on peut trouver dans le quotidien
– du lexique développé pour jeunes adultes, notamment susceptibles d’apparaitre en atelier autour de la cuisine, de la menuiserie, du linge, …
A noter qu’il existe une version pour les plus âgés, les explications et la suite se trouvent ici !
Des protocoles d’Evaluation : quelles compétences ? quand? où et pourquoi ? Comment s’organiser?
Souvent, lorsque je parle avec des intervenants en structures, je me rends compte que les pros ont peu de grilles et matériel de cotation pour travailler les compétences chez l’enfant « grandissant ».
En effet, on trouve beaucoup de supports d’évaluations ou de guides d’enseignement pour les enfants en âges scolaires cycle 1 ou 2 mais ils deviennent plus rares au fur et à mesure qu’on avance en âge.
Devant cette lacune, chaque pro se débrouille pour rédiger comme il peut ses petits objectifs, avec plus ou moins de formation et plus ou moins d’adhésion de ses propres collègues.
Il existe pourtant quelques évaluations mais qui sont peu connues (voire inconnues de la plupart des IME, autour de moi en tous cas) et souvent en anglais.
En voici 3 que je connais en Français, mais si vous connaissez d’autres outils, n’hésitez pas à me le faire savoir !
Il existe également le TTAP : anciennement appelé l’AAPEP, il est la continuité de PEP3 et évalue des compétences « supérieures » à celles dans l’EFI-ré qui lui serait pour les jeunes plus en difficulté. Je ne peux néanmoins me prononcer davantage car je n’ai pas le TTAP. Je ne manquerais pas de vous faire un retour précis si je le croise bientôt 🙂
—- EFI-ré – Evaluation des compétences Fonctionnelles pour l’Intervention – Willaye, Deprez & Co
En 2020, a été développé l’EFI-ré, la révision et la complétion du EFI qui datait de 2005. L’EFI-Ré est l’Évaluation des compétences Fonctionnelles pour l’Intervention –Version Révisée et Évolutive) et est réservé aux adultes avec des déficiences sévères. J’aime particulièrement cette particularité « évolutive » car les auteurs soulignent l’importance de pouvoir et devoir s’approprier cet outil d’évaluation au point de proposer de développer soi-même des items pour les personnes accueillies en fonction de leur environnement social ou géographique. Cela souligne à quel point il est essentiel de se questionner sur la pertinence d’une cible pour UN individu donné.
Il s’agit d’un outil simple, qui est plus destiné à l’intervention éducative qu’à une évaluation psychométrique en tant que telle. Il se côte comme le PEP ou le TTAP c’est-à-dire en « réussite-émergence-échec ».
Un peu comme le PEP3, il nécessite du matériel pour la passation mais il est encore plus facile à trouver car il s’agit de matériel très « quotidien »: les bacs, des bouteilles vides, de la vaisselle, des feuilles blanches, des torchons, du produit ménager, …
Il évalue 5 domaines : la communication compréhension, la communication expression, le travail de bureau, le travail ménager et les activités de loisir. La passation dure environ 1h30 à 2h00.
Les auteurs précisent que cette évaluation doit être complétée par d’autres comme la Vineland (pour les comportements adaptatifs), le ComVor, et aussi par des échelles de comportements problèmes, d’évaluation des renforçateurs, etc,…
Ce test est extrêmement rapide à faire passer et dégage peu de cibles (selon moi). Il est pratique pour dégrossir des axes et je trouve le manuel facile à comprendre, accessible aux parents novices : il est intéressant et mérite d’être lu.
—- AFLS- Assessment of Functional Living Skills – Evaluation des Compétences de Vie Fonctionnelles – James W. PARTINGTON et Michael M. MUELLER
Il s’agit d’un lot de 6 livrets pour « l’Evaluation de Compétences Fonctionnelles pour Vivre » : chaque livret traite d’un domaine particulier :
• Compétences de Base
• Compétences à Domicile
• Compétences de Participation à la Communauté
• Compétences Scolaires
• Compétences Professionnelles
• Compétences de Vie Indépendante
Ces protocoles, récemment traduits (il me semble vers mars 2023, merci Angélique Bruet) sont extrêmement complets. Ils représentent néanmoins un investissement important (décembre 2023 : environ 50€ le livret et 300€ pour la collection complète) mais permettent de dégager des cibles utiles, de bien décrire les objectifs et de côter les résultats !
Dans chaque livret, c’est le même principe que pour l’ABLLSR : il y a des items comme ci-dessous avec le code, le score à côter, la description de la tâche, son objectif, le jalon sous forme de question, un exemple et les critères de cotation précis. Le score est ensuite reporté dans une grande grille récapitulative où figurent tous les jalons : cela permet d’avoir une vision globale et de dégager des objectifs clairs pour les mettre en enseignement.
Clairement, l’achat de cet outil d’évaluation représente une somme non négligeable pour un parent, cependant, tous les IME devraient l’avoir dans leur bibliothèque pour la construction de leur projets individuels car il serait rapidement rentabilisé au regard du nombre d’enfant à évaluer chaque année.
Cela permettrait de ne pas avoir à réinventer la roue et garder ce temps précieux pour travailler ces cibles auprès des élèves.
—- EPO de formavision – Evaluation pour la Programmation d’Objectifs.
Formavision édite des recueils depuis quelques années intitulés « Evaluation pour la Programmation d’Objectifs », il en existe 3 :
– E.P.O adultes
– E.P.O enfants et adolescents
– E.P.O polyhandicap.
J’ai eu l’occasion de croiser « E.P.O enfants et ado » que je trouve vraiment intéressant. Je ne peux malheureusement pas vous parler des deux autres, adultes et polyhandicap, car je ne les ai pas.
Cet E.P.O enfants et adolescents est évidement moins précis (voir l’exemple ci-dessous du lavage de dents) que les 6 livrets de l’AFLS décrits ci-dessus et il est également moins complet (recouvre moins de domaines que l’AFLS).
Cependant, je trouve que pour des familles, cet EPO permet de dégager des cibles intéressantes et de ne pas oublier de domaines. Ce recueil d’une soixantaine de pages permet de bien dégrossir les compétences « pour la vie future » et est nettement plus abordable (décembre 2023 : 65€)
En résumé à propos des ouvrages d’évaluation :
Je pense qu’il est essentiel pour les professionnels d’acquérir ce genre d’outils afin de ne pas réinventer la roue et de gagner du temps auprès des élèves plutôt que d’en perdre en réunionite aiguë d’objectifs.
J’ai moi-même rédigé pendant bien 3 ans un recueil « compétences pré-autonomiques et préprofessionnelles » avec tout ce qui me semble utile pour « plus tard » pour les enfants que j’accompagne et particulièrement pour mes deux jeunes qui sont devenus adolescents (bah oui, … en 10 ans…) et j’y ai passé clairement des nuits et des week-end entiers : avoir ces bases évaluatives avant m’aurait permis d’économiser pas mal de temps …
La rédaction de mon recueil m’a permis quand-même de prendre conscience de certaines choses, à ma connaissance non décrites dans les autres ouvrages, notamment:
l’importance de la précision de la description de la tâche, hé oui, encore et encore : « ouvrir un contenant » sera une compétence complètement différentes en fonction de si il s’agit : d’un bocal de cornichons (qu’il faudra éventuellement renverser et taper pour laisser échapper l’air), d’un sachet de dosettes de café (qu’on va couper ou arracher puis jeter), d’un sachet de gruyère (qu’on va couper méticuleusement pour ne pas détruire la glissière de fermeture car on garde le sachet tant qu’il y a du gruyère), d’un bac plastique operculé, d’une boîte de conserve, … On voit ici l’étendue de la variabilité des gestes et des techniques d’ouverture et l’importance de travailler sur des produits différents pour repérer ce qu’il faut travailler avec le jeune.
Et cela va se retrouver dans le fait de mettre la table par exemple, ainsi que dans énormément de domaines …
l’importance des inter tâches et inférences cachées : qui va rejoindre la notion de chainages et des types de guidances à apporter. Souvent les compétences sont complexes dans le fait qu’elles soient composer de sous-tâches plus ou moins nécessaires pour la réussite de l’activité finale et ces sous-taches seront parfois à varier en fonction du contexte. Par exemple, il sera important lorsqu’on va en courses de fermer la porte derrière soi si et seulement si on est le dernier à sortir. Lorsqu’on enseigne cette compétence, il faut donc penser à sortir en premier ou encore à se rejoindre dehors afin de voir si le jeune maitrise ce « petit bout de chaine ». Autre exemple : à la piscine, si le jeune pense à reprendre ses affaires en quittant son vestiaire, … et ce sans guidance verbale, évidement.
l’importance du Stimulus Discriminatif !!! alors ça, c’est mon cheval de bataille ;-), pour qu’un jeune soit autonome, il faut que les intervenants AIENT CONSCIENCE du SD de la tâche demandée.
Pour parler simplement, il va s’agir de bien réfléchir à ce qui déclenche le comportement donné de votre jeune car si on veut qu’il soit autonome, c’est que l’on veut que le jeune enchaine SEUL les taches.
Exemples concrets ; votre élève sait changer une poubelle?, débarrasser un lave-vaisselle?, sait aller au toilettes? ou encore il sait enlever son manteau? oui? vous êtes sûr?
Savoir enlever son manteau, c’est faire le geste de l’ôter et l’accrocher, oui mais également, c’est savoir quand l’enlever … seul …. c’est à dire, lorsque le jeune vient de dehors, ce doit être le fait de rentrer dans une pièce plus chaude et non le fait que quelqu’un lui dise « enlève ton manteau » ou encore, ce qui revient au même « t’as rien oublié là?! ».
Certaines tâches peuvent avoir des SD « externalisés naturels » et non-tributaire d’accompagnants, par exemple sortir le linge du sèche-linge lorsque la sonnerie retentie. Mais d’autres tâches n’auront pas cette guidance sonore « intrinsèquement ». Il faudra alors les créer. Il faut néanmoins toujours se rappeler qu’il vaut mieux que ce soit le jeune qui percute ce qu’il a à faire en regardant l’environnement, quitte à mettre en place une guidance environnementale dans un premier temps (perso je n’aime pas trop …), plutôt que ce soit quelqu’un qui lui dise ce qu’il a à faire.
Donc, à retenir, quand on met en place un enseignement d’autonomie, on pense à ce que ferait une personne « sans handicap » et on réfléchit à un SD possible qui sera le plus autogéré par la suite (en fonction de la personne, bien sur) donc on il faut bannir au maximum le verbal. Il faut y penser des le plus jeune âge de l’enfant, d’une manière générale, il faut SE TAIRE au risque d’avoir un jeune qui attendra systématiquement qu’on lui donne un ordre pour tout ce qu’il aura à faire dans sa vie.
Par exemple :
qu’est-ce qui déclenche le comportement de vider le lave-vaisselle? –> le fait qu’il bipe (SD « facile ») ou encore le fait qu’on puisse voir que la vaisselle est propre dedans (SD plus complexe).
qu’est-ce qui déclenche le comportement de changer le rouleau de papier toilette? –> le fait que le rouleau soit vide ! bon, souvent, ce qui déclenche le changement c’est que le prochain utilisateur hurle « hééééééé y’a plus de papiiiiiiiiieeerrrrr » 😉
qu’est ce qui déclenche le comportement de sortir la poubelle? –> dans l’idéal d’une belle autonomie, ce serait le fait qu’elle soit pleine et non le fait qu’on dise : »vide la poubelle, elle est pleine ». Mais là, la difficulté est de jauger quand est-ce que la poubelle est vraiment vraiment pleine.
qu’est-ce qui déclenche le comportement de se laver les mains après les toilettes ? –> le fait même d’être allé aux toilettes ET NON le fait qu’un accompagnant dise : « allez lave-toi les mains maintenant ».
Bon, vous aurez compris, il est essentiel de SE TAIRE dans l’enseignement de ces compétences d’autonomie. Le SD est tellement important pour ces compétences que perso, dans mon livret « compétences pré-autonomiques et pré-professionnelles », pour chaque item, j’ai précisé le SD idéal ou le SD souhaité, lorsque le « idéal » semble compliqué à la date donnée.
Si vous vous intéressez aux évaluations et curriculum autour de l’autisme, il existe sur ce site d’autres articles sur le sujet, notamment : ABLLSr et VBmapp ou encore un article sur le PEP3.
A noter également, l’existence de l’EFL : Essential For Living, dont j’explique le fonctionnement ici et qui est une perle !!
Des opportunités quotidiennes d’activités dans la maison
Dans la vie de tous les jours, en famille ou en institution, si on fait un peu attention il y a finalement beaucoup d’opportunités de petites taches simples qui se présentent. Il est important de les repérer pour donner à l’enfant l’opportunité de participer, de regarder autour de lui et d’être attentif aux personnes autour.
A ce sujet, je vous conseille la Formation de Caroline Peters sur le RDI (cliquez ici) je crois que maintenant elle est indissociable de ABAplay mais c’est intéressant aussi)
Dans cette formation, elle montre plein de situations concrètes où on peut percevoir l’importance des guidances à donner en fonction de ce que l’on observe de l’enfant. L’importance d’aider l’enfant à se poser des questions sur une situation précise afin qu’il puisse trouver une réponse adaptée, plutôt que de lui donner directement la réponse à produire par une injonction verbale du type » fais ça ».
Cette formation permet de prendre conscience de l’importance d’attendre afin que l’enfant puisse prendre des indices dans son environnement, de pouvoir l’aider à traiter ces indices plutôt que de lui donner une réponse toute faite qu’il exécutera en bon soldat.
Voici une petite liste d’activités simples de la maison, qui demandent peu d’acquis et qui sont peu risquées (pour le matériel et pour l’élève) :
— ranger les dosettes de café dans le tube à dosettes ou la boite cylindrique réservée à cet effet.
— arracher le plastique d’emballage autour d’un pack de lait ou de bouteilles et ranger les bouteilles dans le placard.
— empiler les rouleaux de papier toilette sur une étagère pour les stocker. (spéciale dédicace à Caroline Peters dans une vidéo sur le RDI ! 😉 )
— mettre un lot de couverts sales (sans les couteaux si vous voulez) dans la partie panier du lave-vaisselle
— trier les couverts propres pour mettre dans chaque espace du trieur
— mettre un tas de linge dans un sac
— ouvrir les filets de légumes pour les mettre dans le bas du réfrigérateur
— mettre le tas de linge sale dans le tambour du lave-linge, …
D’autres tâches un peu plus complexes mais qui sont souvent faisables moyennant un léger enseignement :
— détendre du linge sec pour le placer dans une panière à linge
— mettre des habits sur un cintre (on étale les vêtements à plat sur une table pour faciliter la procédure et l’enfant glisse dans le col le cintre, puis soulève pour le mettre sur une barre)
— couper les têtes de rosiers fanées avec un sécateur
— couper grossièrement des légumes qui iront dans une soupe (donc pas d’exigence de coupe)
— plier des lingettes microfibres carrées : au début vous les présentez à l’enfant avec un quadrillage pré plié (vous aurez marqué les plis au fer préalablement ou cousu une croix qui servira de guide), …
Ainsi que des activités plus « cognitives » qui demandent quelques compétences académiques :
— faire un inventaire
— écrire/suivre une liste de mots (pour des achats ou pour le contenu d’une valise) pour en faire quelque chose ;-p
Je publierai dans ce chapitre des exemples de programmes d’enseignement de vie quotidienne, par exemple, « ramasser des miettes sur un plan de travail ou une table », « laver une surface plane à l’éponge », …
Pour avoir connaissance de ces rajouts dans les publications quand elles paraissent, je vous conseille de vous abonner à la page Facebook autismenjeux.
Au delà des opportunités que l’on offre, il va falloir bien observer l’élève et ajuster au mieux les guidances. Pour ces compétences « hors table », je vous conseille (comme mentionné plus haut) une formation sur le RDI (un article traite de ce sujet sur mon site ici) ET de recourir à une personne formée qui pourra vous guider précisément dans les cibles, les SD et les procédures à utiliser d’une manière générale, etc.
Les inventaires : organiser un dénombrement
Avec le conditionnement, c’est une activité « classique » en IMpro et pratique d’une manière générale à acquérir pour faire le point sur ce qu’on a à la maison ou ce qu’on devra racheter par exemple. Vous trouverez un article sur les inventaires, ici.
Le PEP3, Profil Psycho-éducatif (3ème version, parue en 2004) est un outil d’évaluation pour les enfants présentant des troubles du développement. Il est adapté pour les enfants de 2 à 7 ans et 6 mois, mais il peut être utilisé (de manière informelle) pour les enfants plus âgés lorsqu’ils présentent un faible niveau de développement. (Le décret sur l’extension des 7 à 12 ans aurait été validé dernièrement?). Ce test a été élaboré dans le cadre du programme TEACCH (origine neurobiologique de l’autisme, approche structurée, collaboration avec les parents, …). Ce dernier accorde une place importante à l’évaluation diagnostique ainsi qu’à l’évaluation des caractéristiques individuelles.
Le PEP3 va donner des pistes de travail pour l’élaboration du PEI (Projet Educatif Individualisé) et surtout, il est indiqué pour faire des test-re tests, c’est-à-dire qu’il permet d’évaluer l’effet d’un accompagnement sur le développement d’un enfant donné. Le petit bémol, selon moi, est que ce test donne des âges développementaux.
La passation dure de 45 minutes à 1h30 selon les enfants évalués. Avec le PEP3, on peut fractionner la passation en fonction de l’enfant, ce qui peut être bien pratique.
L’administration demande de disposer : — d’une formation — du manuel — d’un kit de matériel.
Le PEP 3 recueille 2 types d’informations :
l’échelle de performance : (normée et standardisée) — avec des sous-tests développementaux (avec des sous-domaines : cognition verbale/préverbale (34 items), langage expressif (25 items), langage réceptif (19 items), motricité fine (20 items), motricité globale (15 items), imitation oculomotrice (10 items)) — et des sous-tests de comportements inadaptés (expression affective (11 items), réciprocité sociale (12 items), comportements moteurs caractéristiques (15 items), comportements verbaux caractéristiques (11 items) qui seront cotés en fin de passation à partir du comportement général de l’enfant.
le rapport de l’Educateur : (informel) il s’agit de questions précises sur les capacités de l’enfant que l’éducateur (parent ou professionnel qui le connait bien) constate au quotidien. La personne va évaluer le niveau de développement dans différents domaines (6 items), le degré de sévérité des problèmes (11 items), les problèmes de comportement (10 items), l’autonomie personnelle (13 items) ainsi que le comportement adaptatif(15 items).
La partie « échelle de performance », demande d’acquérir du matériel spécifique pour la passation : Autisme Diffusion propose un Kit tout prêt. Cependant, il est possible pour des raisons économiques ou pratiques, de réaliser soi-même son propre matériel.
Liste du matériel
Le Cahier de passation
et le Cahier d’Ecriture fourni dedans
Le Guide d’Administration (que l’on peut garder en format numérique)
le Livre de Langage / Livre d’Images (dans des pochettes transparentes)
le Rapport de l’Educateur (questionnaire à faire remplir)
des petits bonbons (type M&M’s, raisins secs, …)
une boisson (jus)
3 biscuits (salés ou sucrés, chips, )
des mouchoirs en papier
un interrupteur sur le mur
un escalier à proximité.
un flacon pour faire des bulles
3 cubes tactiles (avec des matières différentes au toucher : en fourrure, un granuleux et un avec des gravures)
un kaléidoscope
une clochette (avec un manche )
une sonnette (type celle que l’on a dans les jeux Gigamic : Halli Galli, Crazy Cups ou autres)
une claquette (il s’agit d’une castagnette avec un manche que l’on agite dans les matchs sportifs)
un pot de pâte à modeler
6 bâtonnets en bois (genre bâton de glace esquimau)
une marionnette de chien avec des bras (car on doit mimer des actions)
une marionnette de chat avec des bras (car on doit mimer des actions)
un verre en plastique rigide
une cuillère
une brosse à dents
un puzzle chaton avec 4 pièces en découpage style puzzle (environ 20 cm)
un puzzle vache avec 6 pièces avec des bords droits (environ 24 X 16 cm)
un puzzle à encastrements avec 3 formes géométriques
un puzzle à encastrements avec 3 moufles (pourquoi des moufles, bonne question …)
un puzzle à encastrements avec un papillon, un parapluie, un poussin et une poire (c’est précis!)
un support magnétique et 8 pièces composant un garçon : une tête, une chevelure, 2 yeux, un nez, une bouche, un pull et un pantalon
une chaussette (pour LE et LR)
un crayon
un pochette de feutres
un peigne
quatre gobelets OPAQUES (il faudra cacher des objets dessous) avec une anse, type ensemble tasses de camping
une paire de ciseaux enfants à bouts ronds
un sac en toile (d’environ 25 X25 cm) pour que l’enfant puisse mettre sa main dedans et sortir des objets dans regarder
6 pions de jeu de dame noirs (pour faire du tri)
une petite balle (genre ping-pong)
un morceau de tissu (serviette de table) qui peut cacher la tête (pour faire coucou-caché)
un sifflet
un ballon en mousse de 20 ou 25 cm
un lacet avec un nœud à l’extrémité
au moins 6 perles cubiques (voire 2 perles cubiques + 6 perles cubiques pour faciliter l’organisation)
un fil cure-pipe
des feuilles blanches
8 cubes rouges (voire 12, sinon, on peut ajouter ceux ci-dessous pour en faire 12 à empiler)
4 cubes : un bleu, un jaune, un vert, un blanc, pour apparier aux tâches de couleurs du Livre d’Images
9 lettres en capitales d’environ 5 cm (en bois ou carton épais) pour apparier dans le livre : le H, J, V, Z, U, E, Y, S et G.
2 boîtes en plastique qui ferment assez grandes pour contenir 6 cubes, et qui serviront à trier en 2 tas
12 cartes de catégorie : losanges, ronds, carrés, triangles, en vert, rouge et violet. (voir en bas de cet article pour imprimer ces cartes)
Réalisation du matériel pour la passation du PEP3
Bien que le manuel du PEP3 stipule que nous pouvons fabriquer le matériel nous-même, peu d’indications sont fournies. J’ai donc investigué intensément afin de ne pas dénaturer le test et rester dans l’étalonnage standardisé. Par crainte d’un impair, j’ai donc suivi scrupuleusement le commun que j’ai pu retrouver entre les différentes versions de matériel. Merci à mes collègues de Paris d’avoir pris le temps de m’envoyer des photos des leurs.
Pas mal d’objets de la passation peuvent se trouver dans le commerce, néanmoins, certains demandent à être réalisés soi-même. Un peu de patience, du tissu, une scie à chantourner, une plastifieuse, du bois et de la peinture permettent de compléter ceux que vous ne trouverez pas déjà réalisés.
Les puzzles :
Les trois puzzles à encastrement :
Il en faut trois en tout, en bois épais, :
37 X13 cm avec trois formes : carré, rond et triangle. Il serviront en encastrement mais aussi en réceptif, expressif, … J’ai choisi de mettre un fond contrastant afin de mettre en exergue la forme.
37 X13 cm avec trois tailles de rectangle : grand moyen et petit. Ce puzzle est toujours illustré avec des moufles rouges, alors bon, j’ai décidé de respecter ce choix (étonnant).
24 X 34 cm avec quatre formes : un parapluie, un poussin, une poire et un papillon (pourquoi ces formes et pas d’autres? bonne question …)
(Les housses ont été faites afin de pouvoir transporter plus facilement les puzzles pour se rendre dans les écoles)
Les puzzles « standards »: un de vache et un de chat
Ils sont réalisables en carton/bois car ils peuvent être découpés à la scie à chantourner. Attention, celui de la vache est juste une découpe en 6 carrés égaux tandis que celui du chat est découpé en 4 pièces « en forme puzzle ».
Pour celui de la vache : vous imprimez une photo d’internet, vous la placez sur un carton autocollant en marouflant et vous vernissez. Vous découpez au cutter en 6 parties égales et vous repassez un coup de vernis pour être sûr que les bords collent bien. Personnellement, j’utilise régulièrement le vernis-colle de chez action pour faire ce type de support :
Pour celui du chat : vous trouvez une image que vous mettez aux bonnes dimensions, vous pouvez partir d’un puzzle à 4 pièces en carton d’occasion (Emmaüs ou le Bon Coin) : décoller la fine couche pelliculée et coller votre image de chat avec un vernis colle. Une fois bien sec, vous glissez une lame de scalpel dans les fentes du puzzles d’origine puis vous repassez une couche de vernis afin de bien coller les extrémités de contour.
Les cubes sensoriels et les cubes colorés :
Les cubes sensoriels
Il s’agit de voir comment l’enfant va explorer ces 3 cubes sensoriels en bois. Selon les versions, on trouve des matières différentes, l’objectif étant de donner des sensations tactiles et d’observer si l’enfant a un comportement adapté lorsqu’il les manipule. Il y en a 3, en général : un en fourrure, un granuleux et un avec des gravures. Il n’est pas compliqué de les réaliser en en couvrant un de tissu à poils, un de papier à poncer et un autre lisse que l’on passe à la scie pour le rainurer.
Les cubes colorés
Il s’agit uniquement de carrés de bois que l’on peut peindre. Il faut en peindre 8 rouges, et 4 ( 1 bleu, 1 jaune, 1 vert, 1 blanc). On peut les fabriquer facilement ou encore en trouver au rayon manuel de magasins discounts (chez ACTION notamment).
Le personnages à 8 parties à placer :
Comme je n’en trouvais pas dans le commerce, même chose, j’ai fait moi-même! J’ai dessiné, collé sur des cartons magnétiques et hop. J’ai prévu plusieurs yeux et bouches, les petits éléments se perdent plus facilement.
Si vous voulez le fichier de mon dessin du bonhomme, je peux le transmettre : Photo de gauche, les morceaux à découper et coller sur carton autocollant (acheté en magasin Beaux-Arts) et scotch magnétique (rouleau de chez Action encore) et à droite, la production de mon petit A., qui se débrouille très bien! 😉
Le petit matériel :
Il y a pas mal de petits objets que l’on peut acheter en magasin discount. Les bâtonnets de glace, les perles cubiques, les cure-pipes, peigne, sifflet, tasse avec des anses, verres en plastique, produit à bulles, grand torchon, …
Beaucoup étaient disponibles chez ACTION, d’autres à décathlon ou encore des récupérations dans de vieilles boîtes de jeux.
Il faut également dans le PEP avoir des cartes de catégories que l’enfant devra trier. Il s’agit de losanges, ronds, carrés, triangles, déclinés dans les couleurs suivantes : vert, rouge et violet. Il y a donc 12 cartes.
Pour obtenir le PDF, cliquez sur l’image et imprimez. Vous pourrez ensuite les plastifier.
Hein qu’on s’amuse bien ?! 😉
Et après?
D’autres évaluations existent, vous trouverez sur ce site notamment : un article sur l’EFL, un autre sur les évaluations des adultes avec la suite du PEP3 ici ainsi que des ressources gratuites pour faire passer le VBmapp et l’ABLLSr par ici !
Vous êtes professionnels et vous faites passer régulièrement des évaluations ? (PEP3, WISC, EFL, AFLS, ABLLS, VBMAPP et autres?) Abonnez-vous sur la page Facebook d’autismenjeux afin de pouvoir télécharger des supports de passation, ressources gratuites pour faire passer ces bilans.