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Dis-moi le genre et le nombre

Dis-moi le genre et le nombre est un classique et basique édité chez Mot à Mot.
Dans cet article, je vais le présenter mais également vous fournir des pdf avec des exercices plus simples.

La boîte contient 3 jeux de cartes, deux sur le genre et un sur le nombre :

  • le genre du nom (cartes codées avec un carré vert): avec des métiers ou des loisirs : un avocat, une avocate, un infirmier, une infirmière, etc, …
  • le genre du pronom (cartes codées avec un rond rouge) : il / elle avant un verbe avec des illustrations identiques dont seul le sujet (fille ou garçon) varie : « une fille nage » et « un garçon nage », elle/il boit, elle/il mange, …
  • le nombre du verbe (cartes codées avec une étoile bleue) : avec des illustrations mettant en scène un ou deux personnages, ce qui permet de travailler les verbes à flexions irrégulières (il dort/ ils dorment, il boit/ ils boivent, …)

Ce matériel propose différentes règles de jeu et contient aussi des cartes-consignes avec un petit extraterrestre qui donnent des indications sur quelles cartes défausser : féminin, masculin, singulier, pluriel.

Comme d’habitude, on peut le travailler en réceptif, en expressif, en memory, en pouilleux, en textuel (si on a le courage de faire des petites cartes texte à associer!) et on peut l’adapter à volonté.

 

Au tout début, les cartes « genres » (points rouges)

La nécessite de distinguer sur image fille/ garçon

En général, je commence en faisant trier en deux tas les cartes « genre du pronom », celles avec les ronds rouges.
Je fais faire 2 tas à l’enfant en lui présentant les cartes par groupes de 2, avec les illustrations du même verbe. L’enfant va s’apercevoir que « c’est la même chose », sauf la tête du personnage : parfois c’est une fille, parfois un garçon. Et c’est à cela qu’il va falloir s’intéresser.

Si l’enfant ne parvient pas à discriminer visuellement les filles des garçons sur les cartes, il est inutile de continuer plus loin! il ne va pas pouvoir verbaliser « il / elle fait telle chose ».
Il va falloir travailler cette notion à part : tris de photos de personnes de la famille en « fille/garçon », tris de photos des copains de la classe, tris de dessins très stéréotypés fifilles et garçons, tris de Playmobil (bien genrés), …

Il faut reconnaitre qu’il est quand même pas évident de trier fille/garçon : les critères sont nombreux et subtiles.
On s’aperçoit que cette notion est souvent acquise très tardivement par nos enfants.
Parfois, je commence par les termes « un papa / une maman » car ces mots sont en général plus familiers (que une fille/un garçon, je ne parle même pas de femme/homme, expressions régulièrement inconnues !) et permettent de glisser gentiment vers les autres dénominations-cibles.

Il va falloir multiplier les supports très différents pour pouvoir généraliser, en faisant le tour des placards, on s’aperçoit qu’il y a de quoi travailler facilement dans une chambre d’enfant !

Trier les playmobils
Trier les playmobils

 

Trier les passagers de l'Arrêt de Bus.
Trier les passagers du jeu de l’Arrêt de Bus.

 

L’introduction de il et elle, puis de l’ensemble : pronom+verbe

Lorsque l’enfant maîtrise ce classement, qu’il est au clair avec le fait de distinguer visuellement les personnages féminins des personnages masculins, on peut commencer en tant que tel.
Je reprends mes petits pictogrammes (dispos en téléchargement au bas de la page) auxquels les enfants sont habitués et je verbalise UNIQUEMENT le pronom : « elle, il , il, elle, elle, … » pendant le tri. Normalement l’enfant va verbaliser également assez rapidement.

 

Puis, les cartes « nombres » (étoiles bleues)

Ces cartes fonctionnent comme les autres, par lots de deux. Les mêmes actions sont exécutées parfois par une personne, parfois par deux personnes.
Elles abordent des verbes simples mais utiles : écrit/écrivent, dort/dorment, prend/prennent, etc, … donc bien pratiques à connaitre.

Comme pour le travail ci-dessus, je fais trier aux enfants les cartes par lots des mêmes actions, et je leur demande de les mettre dans le paquet des « tout seul », ou dans le paquet des « plusieurs ». Je place un pictogramme « singulier/pluriel » (à télécharger dans le pdf ci-dessous si besoin) pour les aider dans ce tri.

Afin de travailler « un seul » versus « plusieurs », j’ai crée il y a quelques temps un support type « carte à compter ».
Il est disponible en bas de la page si vous avez besoin de le travailler à part. Ce pdf reprend toujours mon codage « un rond/deux ronds » pour symboliser seul/plusieurs. Les illustrations ne sont pas de moi, elles viennent de chez Arasaac (site génial) où les images sont libres de droit (Licence Creative Commons BY-NC-SA, sans utilisation commerciale donc).

Pour dynamiser mes séances, j’utilise aussi un dé fabriqué maison avec 1 ou 2 gommettes, qui va représenter singulier ou pluriel : l’enfant devra choisir dans les cartes étalées une illustration avec plusieurs personnages et le verbaliser correctement pour remporter la carte.

Jeu avec le dé singulier/pluriel
Jeu avec le dé singulier/pluriel

Puis, les cartes « nombres » métiers/activités (étoiles bleues)

Enfin, les cartes qui permettent de travailler sur les noms de métiers ou d’activités. En fait, je m’en sers rarement. J’utilise quelques cartes sur le vocabulaire connu de l’enfant : maître/maîtresse, danseur/danseuse, … mais peu me servent car j’exclue automatiquement ceux qui ne font pas sens (avocat/avocate, berger/bergère, etc, …)

 

Autres produits du même type :

J’essaie de me procurer le plus possible de matériels qui permettent de travailler ces notions car elles sont essentielles dans l’initiation à la compréhension de texte.
Voici ceux que je connais mais si vous en avez d’autres, laissez un petit commentaire !  😉

  • Que fait-il? que fait-elle? un magnifique matériel de chez Le Grand Cerf, il permet d’aller plus loin en produisant des phrases avec des attributs. Il est cependant bien plus cher que tous les autres, forcément. Il est composée de planches en plastiques avec des illustrations de personnages genrés ainsi que de cartons-indices avec des pictogrammes pour soutenir cet enseignement. (article à venir  !)
  • Ainsi font : fait … font, de chez Ortho Edition, qui travaille le singulier pluriel pour les verbes à flexions irrégulières (article à venir  !)
  • Verbes en images – au pluriel, de chez Passe-temps, qui est un lot de cartes. Celles-ci travaillent également la distinction entre pluriel féminin et masculin : il / elle /ils /elles. Je ne l’ai malheureusement pas (encore 😉 ).
  • Les phrases jumelles, de chez Passe-temps également : où il y a les mêmes actions (les mêmes images) faites par un personnage masculin et par un personnage féminin.
  • Tom et Léa de chez Educaland avec des petites illustrations de scénettes du quotidien et plusieurs propositions de jeux (une sorte de mots croisés à images).

Dans la même collection, il y a « dis-moi les pronoms » que j’aime beaucoup utiliser également. Il permet de travailler sur « le / la / lui/ se / les / leur », les reprises anaphoriques pronominales (COD est une personne, est un objet ou le COI est une personne) qui permettent de comprendre un énoncé.

 

Téléchargements gratuits sur ces notions :

PDF à imprimer avec les cartes à compter : un seul / plusieurs.

 
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PDF à imprimer avec les fiches d’exercices : féminin ou masculin à sélectionner. 20 pages avec difficulté croissante.
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Repérage spatial sur papier : en haut / bas / gauche / droite.

Plusieurs articles sur ce site traite de la question des prépositions et repère visuospatiaux.

En voici un cette fois pour travailler sur un plan plat, en 2D, avec les notions de haut et de bas, ainsi que de gauche et droite.

Avant de travailler ces plans « couchés », il vaut mieux les étudier avec l’enfant en plaçant des objets dans des boîtes, petites maisons, etc, … en utilisant de petits éléments du quotidien (maison playmobils voire objets réels). Il faudra distinguer également la droite relative, mais aussi le milieu et le centre, etc, …
Des idées peuvent être vues ici , … ou ici, ou ici ou ici

 

Ci-dessous, vous trouverez des fiches d’activités à imprimer (obligatoirement en couleurs), à découper et à plastifier.


Pour les enfants non lecteurs, il est possible de le travailler à l’oral uniquement. Pour ceux entrés dans la lecture, vous pouvez donner les cartes avec un crayon WOODY ou un stylo Stabilo non-permanent (qui a une pointe très fine et s’efface très bien à l’eau).


Il s’agit d’un quadrillage à 4 cases, donc sans centre ni milieu. Il faut retrouver des formes mais attention, les cibles changent (donc flexibilité mentale) et surtout, les indications spatiales sont écrites dans un ordre aléatoire …  🙂
J’ai testé et clairement, les enfants doivent bien se concentrer pour ne pas se tromper : l’ordre des indications variable embrouille un peu les moins à l’aide d’entre eux. Il est préférable de travailler sur ces fiches en interrogeant l’enfant d’abord à l’oral dans ce cas.

 

Cette seconde version est destinée à être imprimée en NetB pour faire des exercice sur un support papier.

Sur ce document, vous pouvez travailler :
_ le fait que l’enfant identifie l’emplacmeent d’un éléement (comme ci-dessus) mais aussi,
– le fait que l’enfant place lui même un élément/ une gommette d’après des indications spatiales
– la première page vierge permet de faire les deux, à votre convenance, en complétant vous-même.

Comme souvent, ces pages sont BàE (Boîte à Enchainement) compatibles !!  😉

 
Une maman avec laquelle je travaille a fait un support de mémorisation/flexibilité mentale. C’est le même type de fichier que celui sur les sapins de Noël où il fallait dessiner des boules, mais cette fois, au lieu du dénombrement, il s’agit des prépositions spatiales.
 
Le voici, et merci Sandrine! :
 
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« Beaucoup et peu » jusqu’au « plus et moins »

Souvent dans l’enseignement des mathématiques avec les enfants en difficulté, on va trop vite …

Avant tout apprentissage des chiffres et des nombres, je travaille la notion de « beaucoup » et « peu », puis de « plus » et de « moins ».

Ces notions sont primordiales en mathématiques mais aussi, évidement, dans la vie quotidienne !

 

Au commencement …

Toujours commencer par de la manipulation. Les supports imagés sont bien pratiques mais doivent être réservés à l’évaluation (voir si un enfant sait ou non) ou à la généralisation et l’abstraction de la notion déjà acquise.

Évidemment, en début d’enseignement, on commence par comparer deux quantités très différentes : on met très très peu et vraiment beaucoup dans deux bols, bols idéalement identiques afin que la comparaison ne se fasse que sur le contenu du bol.

Dès le départ, il faut penser à présenter à l’enfant des quantités dénombrables (par exemple 3 billes dans un bol et 20 dans un autre, 5 cotons-tiges dans un bol, 20 dans un autre, ) mais également de l’indénombrable (une cuillère à café de riz et un bol rempli de riz dans l’autre bol, un verre de sirop presque vide et un verre presque rempli,…)
Par expérience, les enfants comprennent mieux au départ par de l’indénombrable. Surtout pour ceux à qui on a présenté la numération avant, lorsqu’on présente des exercices de « peu versus beaucoup », les enfants ont tendance à dire « y’a trois » si il y a 3 billes … car ils ont été conditionnés  à la réponse quantité.

"Donne beaucoup"
« Donne beaucoup »

Concrètement …

Vous présentez donc deux bols identiques et vous demandez «montre/donne beaucoup » et vous guidez directement l’enfant vers le bon endroit.
Attention : il ne faut pas laisser l’enfant tâtonner en essai-erreur au risque qu’il apprenne ses erreurs et qu’il s’embrouille.
Comme chaque fois qu’un enfant doit apprendre une notion inconnue, on l’oriente pour qu’il ait directement la bonne réponse.

Pour l’enseignement de deux opposés, comme ici, on doit travailler les deux notions conjointement assez rapidement.
On reste un moment sur un seul terme (par exemple « beaucoup ») puis on introduit l’autre (le « peu ») dès que le premier terme commence à émerger. C’est important que l’enfant comprenne à ÉCOUTER la consigne car évidemment, au bout de nombreux essais à toujours vous donner «beaucoup», il va falloir qu’il se concentre pour écouter et se dire que selon ce qu’on lui demande, il ne faut pas toujours donner le même.
Là encore, plus la flexibilité cognitive sera bonne, plus l’enfant parviendra rapidement à comprendre l’alternance.

 

Puis, en images …

On peut ensuite continuer en présentant des supports illustrés. Vous pouvez vous servir de ces pdf.
Le second fichier présente des illustrations plus compliqués, avec des pièges cognitifs. Suite à la remarque d’une copine orthophoniste, j’ai refait des dessins avec des quantités qui occupaient l’espace différemment : par exemple des « peu » qui occupent plein de place et des « beaucoup » qui au contraire sont très peu étalés. Ceci afin que l’enfant ne couple pas la notion de beaucoup et peu avec l’occupation de l’espace dans un endroit donné.

Peu beaucoup moins plus -PDF

Beaucoup__Peu___Répartitions_Trompeuses

Moins et plus …

Une fois que l’enseignement « peu / beaucoup » est ok, on va introduire le «moins / plus » comme étant une extension de ces premières notions.
Je me suis aperçue que de cette façon, les enfants comprennent bien. Car ces deux notions sont finalement assez proches, « moins/ plus » apportant juste une notion de relativité supplémentaire.

Je présente donc à l’enfant deux récipients avec des quantités très différentes, comme on a fait avec « peu/ beaucoup » et je dis « donne moins» en guidant toujours immédiatement pour ne pas que l’enfant se trompe. Souvent le lien se fait entre peu et moins et entre beaucoup et plus.

 

Ordonner …

Ordonner n’est pas une compétence facile pour les enfants avec handicap.
Il va s’agir de mettre en ordre croissant ou décroissant des éléments : des quantités, des tailles oui, mais aussi des intensités, des séquences d’action, etc.

Je vous conseille de commencer par les tailles, car c’est, de fait, très visuel.
Voici un PDF (ici), adapté aux Boîtes à compter mais vous pouvez l’utiliser sans, évidemment. Il y a des tri à faire par taille mais aussi des chiffres à ordonner.

Ici, avec une fiche qui montre (des bulles) du plus petit au plus grand :

 

 

Ici, sans fiche et avec une consigne orale « tu mets du plus grand au plus petit », puis dans support physique, directement sur le bureau : « tu mets du plus petit au plus grand »

Enfin, voici deux derniers pdf avec des variations de quantités (cliquer sur les images pour télécharger le pdf) :

     

 

Pour la suite de cet article, je vous invite à aller par là

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Décline Je Tu, de Cit’inspir

Avant même de jouer avec ce jeu, si la notion Je/tu vous parait un peu complexe, je vous invite à consulter cet article pour faire un exercice sur-mesure à l’enfant dont vous vous occupez : ici. Une fois plus à l’aise, vous pourrez vous amuser avec « Décline je/tu » qui est plus symbolique.

Cette petite boîte est composée de 50 cartes d’action et d’une carte joker «patate ».
Il est à noter que toutes les actions représentées sont « mimables ».

Les 50 cartes représentent : 25 verbes d’actions avec un bonhomme, et 25 cartes avec ces mêmes actions mais où chaque bonhomme a un chapeau !

Le mode d’emploi propose de faire un pliage pour créer un chapeau en papier, et hop, c’est parti !
Ils décrivent 5 modes de jeu qui donnent des idées pour l’exploiter.

 

L’idée est simple

L’enfant (ou l’intervenant) met le chapeau, et on pioche les cartes tour à tour pour verbaliser selon les cas : « je nage », « tu dors », … en s’identifiant au personnage avec ou sans chapeau.

 

En conclusion, ce jeu, en étant très simple et épuré, offre plein de possibilités.
Il permet de travailler les verbes, les mimes en devinant les actions de l’autre (« tu nages? »), les différents pronoms sujets (« je … » , « tu … » mais aussi « il …  » ou « elle … »), la conjugaison (« demain je … »), les propositions relatives (« c’est toi qui … »), le subjonctif (« il faut que je … »)

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Qui se ressemble, s’assemble !

Petit jeu de cartes de chez Imag’Inès.

Le but est de trouver un critère en commun pour se débarrasser de ses cartes. Il y a 96 cartes avec deux photos d’items différents et également 16 cartes consignes.
Même si les auteures donnent une règle, à partir de ce matériel, on peut créer plein de possibilités de jeux.

Avec mes enfants, comme toujours, j’adapte la difficulté.

 

Avec la plupart des enfants, j’utilise uniquement les cartes avec photos : j’en place 8 et on tente de faire des couples de cartes en annonçant le commun entre les deux. Pour les enfants plus âgés, on peut augmenter la complexité en réduisant le nombre de cartes.

  • « poule et chien » ce sont des animaux
  • « brosse et sèche-cheveux » car ça se trouve dans la salle de bain
  • « aspirateur et rollers » car ils ont des roues
  • « sèche-cheveux et aspirateur » car ça se branche
  • « transat et jupe » car c’est en tissu
  • « patates et poisson » parce que ça commence par P
  • « lapin et ourson » parce qu’ils ont des poils, …

C’est assez amusant car quand j’y joue, les enfants reprennent souvent le même critère, celui de « animaux » mais à force de m’entendre ouvrir le champ des associations possibles, par exemple, par matières, par couleurs, par fonctions, ils glissent tout doucement vers d’autres combinaisons sans que je ne dise rien ! Super chouette …

Selon l’utilisation du jeu, on peut travailler des choses différentes. C’est un petit jeu transversal qu’il est bien d’avoir dans sa mallette de travail quelque soient les enfants dont on s’occupe!  Je suis très contente de posséder ce basique !

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Les prépositions spatiales

L’enseignement ne se fait PAS sur feuille au début!

La manipulation est essentielle : c’est cela qui va permettre de comprendre la notion dans l’espace avant de pouvoir se la représenter en 2D sur papier.

 

Enseigner les prépositions spatiales

 

Préalable à cet enseignement

Avant même d’introduire des termes, il faut s’assurer que l’enfant fasse la différence visuelle entre différentes situations. Souvent, les intervenants commencent l’enseignement des mots avant même de s’assurer de cela.

Dans un premier temps, on va tenter de demander à l’enfant de placer de la même manière que nous. Pour l’exemple ci-après, il faut 2 bonhommes Playmobil et 2 baignoires. On place par exemple le Playmobil DANS la baignoire, on dit « fais pareil » et l’enfant doit faire pareil avec le sien. C’est important d’avoir les éléments en double-exemplaire pour que l’enfant puisse comparer les deux états finaux.
On fera pareil avec droite et gauche, SANS verbaliser ! le but n’est pas qu’il apprenne les mot mais juste qu’il mette les éléments de la même façon et qu’il prenne conscience qu’on veut qu’il soit vigilant à comment sont placés les objets.

Ca, c’est déjà un premier pas important. Ensuite, l’enfant va comprendre qu’il existe des mots qui servent justement à décrire « l’endroit où on va le mettre » : les prépositions spatiales.

Si vous n’avez pas de Playmobil en double, vous pouvez prendre des boîtes tupperware identiques, des verres et des cuillères, etc, …

 

Définir les termes à enseigner

Ensuite, on va introduire le vocabulaire, il faut fixer les termes exacts que l’on va utiliser : sous? dessous? au-dessous? pour quelqu’un en apprentissage, ça fait bcp de termes pour une seule représentation. Dans l’idéal, il faudra que l’enfant les connaisse tous, cependant, nous lui apprendrons petit à petit.

Ci-dessous un tableau récapitulatif des prépositions à enseigner.
Sur fond bleu, il y a celles qui me paraissent les plus couramment utilisées et les plus faciles à apprendre (en réceptif et expressif). Au début de l’enseignement, concentrez-vous uniquement sur ces termes en veillant à utiliser toujours le même mot pour la même position dans l’espace.
Celles sur fond blanc pourront être enseignées comme synonymes en les rapprochant des premiers termes acquis (par exemple : « oui, c’est sous la table, c’est dessous! »).

 

Comment enseigner ces prépositions ?

Comme pour les autres enseignements, il convient :

  • de les travailler par petits groupes (selon l’enfant par groupes de 3 ou 4 termes, par exemple, on commence par « sous », « sur » et « dans »).
  • de les travailler en réceptif et en expressif, …
  • de les travailler avec beaucoup de supports différents, quelque chose « dans une boîte », « dans un verre », « dans la maison », « dans la voiture Lego », … il y a plein d’endroits possibles !!
  • puis seulement de les travailler sur images, photos, dessins, …

Ci-dessus, une maison que j’utilise depuis de nommmbbrreuuses années, faite sur mesure en bois : elle a une partie plate sur le toit et est sur pilotis (pour pouvoir avoir un « sur » et un « sous »). Je prends Bob (de Monstres et Compagnie) ou bien un autre personnage apprécié de l’enfant et c’est parti :

  • Je montre une image et dis « mets pareil » ou « fais le même », … et l’enfant doit placer Bob au bon endroit « ouiiii super il est SUR la maison! ».
  • Je place moi-même Bob et lui demande : « où est Bob ? » et je guide en échoïque (voir ici les types de guidances) « SUR [la maison] ».
  • Je dis « [mets] SUR la maison » et guide physiquement (voir ici les types de guidances) le bras de l’enfant pour le mettre dessus.

En parallèle, il faut travailler ces mêmes notions avec d’autres contenants, comme expliqué plus haut : boîtes, lego, maison de Barbie, etc, … On peut travailler avec les peluches du lit : « mets Winny entre Gros mouton et Lapin bleu », etc, ….

Playmobil et petits jouets :

On généralise le « le chat sous la table » (avec un seul chat, évidement, et un seul meuble, la table) :

 

Puis, on complexifie. Ici, je sélectionne bien mes objets de façon à avoir des « dessous » et des « dedans ».
Des consignes orales du type : « le chat sous la table », « le chat dans la baignoire », « le chat entre la table et la baignoire », « le chat sur la table », … l’enfant doit etre attentif à la spatialisation (dans, sur, entre, dessous, …) mais également au meuble (la baignoire, la table, le lit, l’armoire, …)

 

Idem avec des animaux : « mets le canard derrière l’éléphant » -> l’enfant doit prendre en compte l’animal et la position par rapport à cet animal, soit 2 éléments!

 

Et enfin, on utilise 2 petites figurines (ici : chat noir et chat blanc) et plusieurs meubles (ici : table et baignoire) pour combiner plein de possible. L’enfant devra être attentif à tous les termes de la phrase : la situation spatiale, le meuble et la figurine !

On va également pouvoir agencer une scène comme sur la photo ci-après et demander à l’élève : « où est le lapin? Où est le cochon? Où est le canard? Où est le crocodile? Où est la vache? Où est le perroquet? »

On travaille aussi avec son propre corps : « mets le panda à gauche », « mets le Winny sous toi/prénom de l’enfant »,  …

 

Généralisation et passage en 2D

Puis, lorsque qu’on ne guide plus et que les notions sont bien acquises, on peut commencer à travailler avec des images. Attention aux différences de focus : il faut être vigilant sur les supports et éviter ce genre d’images (trouvées sur le net) :

Pour nous, il est (plus ou moins) évident que nous allons focusser sur le rond mais si on se met à la place du carré, dans la première image, il est dessous, dans la seconde il est au-dessus ! Veiller à toujours choisir des images où le point de centration est évident (en général : du vivant).

 

Idées de jeux avec les prépositions spatiales

Pour travailler en jouant avec ces notions spatiales, voici quelques supports du commerce :

Dans les supports avec matériel à manipuler :

  • Il y a Lapin et Magicien de chez Smartgames avec des cartes à reproduire : avant de mettre des mots sur les notions spatiales, il va s’agir de bien regarder et de bien positionner les éléments.

    Lapin et Magicien de chez Smartgames
  • Il y a aussi « Où est Monty?« , un jeu de chez Beleduc que j’aime beaucoup, voir l’article ici. Ce jeu à l’avantage d’avoir des éléments à manipuler et une première étape peut être de tout simplement reproduire le décor avec la carte-modèle.

Dans les supports papier :

  • J’avais fait un article sur un jeu de chez DJECO que j’aime beaucoup : Pipolo. Attention, il faut prendre l’ancienne version et non la nouvelle. Pour voir l’article c’est par ici. Il y a également « Prépochat » de chez Logomax sur ce même principe d’associer soit le même personnage soit la même disposition.
  • Je vous conseille également les Prépofiches« , il en existe 3 tomes avec des termes différents :

    Vous allez pouvoir travailler sur des fiches noir et blanc et l’élève pourra verbaliser, écrire, placer des éléments : j’aime beaucoup ces multiples possibilités de travailler les notions spatiales.
  • Il existe également « cherche et trouve : les notions spatiales » des éditions passe-temps : Il s’agit de scènes avec des cartes représentant les termes : « sur, dans, en dessous, en avant, en arrière, à côté, entre, à l’intérieur, à l’extérieur, autour, à travers ». L’objectif est la production et la compréhension de ces termes en analysant les différentes scènes de vie.

    Ici, on doit retrouver « le garçon dans le carton » ou « le garçon sur le carton » dans la scène de la chambre.

 

Si vous pensez à d’autres choses, vous pouvez les ajouter en commentaires !  🙂

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Distracto et ses tapettes-ventouses !

Un super jeu, de chez Imag’ines.

Ce qui le rend très attrayant c’est …. le lot de tapettes à ventouses!

Il s’agit d’un jeu composé de deux lots de cartes :

  • un lot avec des distracteurs visuels : des objets à formes proches  (ex : une poire et une ampoule) sont représentés sur un fond de couleur (rouge, jaune, bleu, rose ou vert)
  • un lot avec des distracteurs phonologiques : des objets à noms proches (ex: la douche, la louche, la mouche, …) représentés sur un fond de couleur.

 

Diverses variantes de jeu sont possibles en fonction du patient, personnellement, je joue souvent avec des enfants peu ou pas lecteurs, j’ai donc opté pour cette option : dans chaque lot, il s’agira d’écouter la consigne lue (ex : une louche sur un fond bleu) et de prendre la carte le plus rapidement possible à l’aide de sa tapette.
Il faut donc être attentif et bien se concentrer.

Pour plus d’idées d’exploitation, allez sur le site de ces deux orthophonistes qui est ici.

Je me servais déjà des tapettes ventouses de « Tap ta moustache » (jeu super chouette, article à suivre!) car la plupart des enfants adooooooooooooore !
Je l’avais détournée pour rendre plus fun certains enseignements : là, j’en ai 2 de plus, et en plus, sans moustaches! de quoi bien s’amuser en petits groupes …

Tout petit bémol : les cases pour ranger dans la boîte sont trop serrées pour y loger les cartes, pour la maniaque que je suis, c’est un bon exercice de lâcher prise …  😉 Mais bon, comme je le prends presque toujours en séance, plus besoin de la boîte !

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Répondre oui / non à une question simple

Il faut différencier :

  • répondre « oui/non » à « est-ce que tu veux X? »
    exemple : « est-ce que tu veux un gâteau ? » 
  • répondre oui/non à la question : « est-ce que c’est X? »
    exemple : « est-ce que c’est un gâteau ? » alors qu’on montre un objet
  • répondre à la question : « est-ce que un X blablabla? » alors qu’on ne montre pas d’objet
    exemple : « est-ce que tu peux acheter un gâteau dans un garage? ? » 

C’est assez contrintuitif car souvent l’entourage des enfants se dit que c’est plus facile de répondre oui/non à une question « est-ce que tu veux un gâteau? » que de prononcer le mot « gâteau » …. Or, on s’aperçoit rapidement que pour l’enfant il est beaucoup plus aisé de donner le nom du mand directement (ex: « gâteau ») plutôt que de répondre « oui/non » à une question déjà construite (ex : est-ce que tu veux un gâteau?).

Cependant, même lorsque les enfants ont appris à choisir, donc à répondre à la question « est-ce que tu veux un gâteau? » (oui / non), souvent, répondre affirmativement ou négativement à une question non liée à l’obtention de quelque chose (un non-mand) n’est pas facile. 
Les enfants se trompent donc facilement aux questions  » X ou non X » si cette compétence n’a pas été travaillée intensément.

Bien souvent, lorsqu’on demande à un enfant « est-ce que c’est une cuillère? » en lui montrant une cuillère, il répond « non » car il n’en veut pas  ! Il faut donc être vigilant en gardant en tête que l’enfant répond certainement à la question : »est-ce que tu veux X » (ce qui correspond à un mand, Abllsr : F10) et non « est-ce que c’est X? » (ce qui correspond à un expressif, dénomination, Abllsr : G23).

 

Voici un exemple avec la connaissance des couleurs

On peut s’assurer que l’enfant connaisse les couleurs :

  • en lui demandant de montrer le rouge, parmi une petit dizaine de couleurs dont le rouge.  ———-> réceptif
  • en lui montrant le rouge et en demandant : »c’est quelle couleur? » « rouge » —————————-> expressif/tact

 

Un enfant ayant acquis ces deux notions principales peut néanmoins être en difficulté à répondre à :

  • « est-ce que c’est rouge? » en lui montrant une brique rouge (ou une bleue, ou une verte, …) et où il doit répondre oui ou non.

Après l’avoir travaillé à l’oral, il peut être utile de le travailler sur papier. Voici un document avec 14 pages de questions où il faut entourer oui/non à du vocabulaire imagé très simple. L’objectif n’étant pas le vocabulaire mais juste la compétence à répondre oui/non.
De plus, cet exercice est un premier pas vers la compréhension écrite d’un texte.
Pour un non-lecteur, cet exercice peut évidement être fait à l’oral …

 

Support de travail : le My chores

Signifiant « Mes tâches » en anglais, ce petit dispositif sert à l’origine à s’organiser quant à des tâches déjà réalisées ou non. 
Je le trouve néanmoins beaucoup plus intéressant pour renforcer des connaissances en répondant oui/non à une assertion et, à l’instar de tous ces dispositifs autocorrectifs, le fait de pouvoir manipuler est toujours mieux accueilli par les enfants que les exercices sur papier. C’est d’autant plus vrai pour les enfants qui ont des atteintes motrices et pour qui il est couteux d’écrire, même des petits mots.

 

Ces petites planchettes à 10 questions sont vendues sur les plateformes type amazone, temu ou autres à un prix inférieur à 2€ et peuvent s’acheter par lots. C’est particulièrement intéressant si on veut faire enchainer à un enfant plusieurs planches autocorrectives d’affilées sans qu’il n’ait à changer de fiche.

Pour que l’enfant puisse comprendre le principe, j’ai crée un « my chores » initiation le plus facile possible.

Il s’agit au début uniquement de faire du terme à terme : cocher le bon signe, comme celui qui est sur l’image. Puis, dire si une équivalence est vraie « éléphant = éléphant ».

   

Ce dispositif my chores est clairement plus restreint en possibilités qu’un logico piccolo mais il permet à moindre coût d’être utilisé en classe.
D’autres fiches suivront (sur Facebook tout d’abord) sur d’autres thèmes beaucoup plus complexes pour mes grands.
A noter que Helge blog s’est mis aussi à faire des supers fiches pour les My chores. 

 

Document papier standard

Dans ce document PDF à imprimer, de la page 1 à la page 5, ce sont des questions du type : « est-ce que c’est un chat? »
A partir de la page 6, il y a des RFCC (= Réceptif par fonction, caractéristique ou classe = RFFC en anglais) du type : « est-ce que c’est un animal? » (classe), « est-ce que ça a des roues? » (caractéristique), « est-ce que c’est pour cuisiner? » (fonction), …

Ce document peut aussi être l’occasion de faire verbaliser un enfant : « est-ce que c’est X? » et que l’enfant oralise une réponse du type :

  • « oui, c’est un X »
  • « non, ce n’est pas un X »
  • ou encore « non, c’est un Y ».

Il peut également être imprimé en 4 pages par feuille et être mis dans une Boîte à Enchaînements.

 

Si le document vous intéresse, le voici :

Ces illustrations ne sont pas de moi, elles sont extraites du site ARAASAC.

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Aide à la création de supports, Comparaison, Langage oral, Lexique - vocabulaire, Logique, Maths, Phonologie - lecture

Lectri 1 et 2

Le jeu LECTRI (Orthoédition) vise à travailler la compréhension de petites phrases simples qui présentent des subtilités (formes négatives, genres et nombres) ainsi que des informations à combiner (couleurs, formes, etc, …) le tout en visant la compréhension de  » est X », « n’est pas X », « n’est ni X ni Y », « est X ou Y », « est plus petit que X », « n’est pas plus grand que X », « a plus de X que de Y », etc, …

Le jeu est composé de triangles en carton épais, avec des écrits ou des dessins qui doivent être combinés. On retrouve ce principe dans le jeu beaucoup plus récent « Tricogito » (voir l’article ici).

 

Il existe 2 versions de LECTRI :
– LECTRI 1 :
ο avec des animaux avec tailles et couleurs différentes
ο des personnages comportant ou non certains atours (couleurs de cheveux, lunettes, cartable, etc,…)
– LECTRI 2 :
ο avec des déguisements (le vocabulaire est donc un peu plus complexe je trouve)
ο des oiseaux et fleurs qui vont travailler les notions de « il y a plus de X que de Y » ou « ni fleurs ni papillons », etc, … le vocabulaire de mathématiques de base nécessaire pour une compréhension basique des comparaisons.

Je commence toujours par les animaux et couleurs qui est  je pense la combinaison la plus facile. Avant de commencer à jouer, il faut s’assurer que l’enfant discrimine bien les grands et petit animaux car je trouve que la différence n’est pas très flagrante et donc qu’elle est source de confusion. Éventuellement donc, pour s’assurer de cette bonne discrimination, faites trier l’enfant en deux tas « grands / petits » avant de commencer.

 

Comment introduire ce jeu ?

Tout d’abord, pour aider à la compréhension orale, on peut s’aider d’un dessin avec un codage, donc compréhension avec visuel comme ci- dessous.
En effet, il est difficile de combiner les deux critères « animal+ couleur » dans la mesure où la négation vient embrouiller : « grenouille + non jaune ». Il faut un certain nombre d’essais avant qu’un enfant ayant acquis le double critère (« donne-moi le bleu et rouge », etc, …) ainsi que la négation (question du type : « donne-moi celui qui n’est pas rouge »/ « donne-moi le pas vert », …) puisse acquérir le « double critère avec négation » (« donne-moi le bleu mais pas carré »).

On peut également travailler la compréhension orale en lisant la question à l’enfant qui doit pointer parmi un ensemble de réponses possibles (à augmenter au fur et à mesure des progrès de l’enfant)

Enfin, on peut créer une structure triangle qui va s’apparenter au jeu dans sa règle finale, en demandant à l’enfant de remplir un triangle de 4 emplacements autour de la proposition (que l’on choisit nous), comme ci-dessous.
Le fait de travailler sur cette configuration permet à l’enfant de se familiariser avec les types d’agencements du jeu : certains enfants sont en difficulté pour placer les triangles aux bons endroits.
On peut alors se centrer sur une seule proposition centrale : « elle n’est pas grande ».
L’enfant doit chercher parmi les féminins (donc pas chat ni poisson mais tortue ou grenouille) et parmi les « non grandes », c’est à dire les « petites ».

NOTE : on pourra alors constater la force de ce que l’on appelle « la catégorie unique » : si l’enfant commence à mettre une petite tortue, il aura tendance à mettre de la tortue sur les autres triangles. Il peut même être bloqué si il ne reste plus que des grenouilles. Cette flexibilité à aller piocher dans une autre catégorie va être à travailler (on peut par exemple saboter pour contraindre l’enfant à changer d’animal).

Lorsque l’enfant est plus à l’aise et si il est lecteur, on peut enfin passer à la forme originelle du jeu : jouer avec tous les triangles.
Certains de mes enfants ayant des problèmes moteurs importants, j’ai fait une version imprimée, plastifiée et magnétisée : cela permet aux maladroits de ne pas dégommer tout le plateau de jeu en cas de geste malencontreux!

On place un triangle au milieu d’une grande ardoise, on donne 7 triangles (ou plus ou moins …)  à chacun et hop, en avant! que le meilleur gagne!

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Contrôle inhibiteur, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Phonologie - lecture, Planification

La compréhension orale et écrite, quelques supports

Les différents matériels proposés ci-dessous sont tous basés sur le même principe : ils servent à travailler la compréhension (de la lecture le cas échéant) et l’écoute si on préfère dicter (aux élèves ou à l’enfant). Je trouve intéressant d’en avoir plusieurs pour que les enfants ne se lassent pas trop et qu’ils puissent travailler sur du lexique dans des univers différents. Ils coûtent cependant à l’unité dans les 35€.
Quelques termes sont parfois à remplacer « chandail », « maïs soufflé », « souliers », pour les non canadiens! 🙂

 

Si ces supports vous paraissent inaccessibles, vous pouvez aller voir les articles qui permettent d’introduire les pré-requis : ici, ou ici
En toute fin de cet article, vous trouverez également des aménagements avec des supports plus faciles.

Le principe général

Pour chacun de ces jeux, il va falloir prendre connaissance des informations afin de trouver, à force d’éliminations, LA personne concernée. Il s’agit du principe du « qui-est-ce? »
Ils sont tous composés d’une grande illustration sur un thème spécifique (la photo de classe, la croisière, le cinéma, le camping, etc, …) et de fiches de lectures (une trentaine selon la version) qui ont un niveau croissant.

Selon le cadre (en classe ou en individuel) et selon les spécificités de l’élève (problème moteurs, visuo-spatiaux, etc, …), on pourra adopter une façon de sélectionner différente :
– dans une pochette plastique et on barre au welleda
– en la plastifiant et on barre avec des crayons woody (voir l’article)
– en posant des jetons opaques que l’on posera sur ceux à éliminer (je réserve les transparents pour les activités où on doit au contraire sélectionner)
– en posant l’illustration sur une plaque métallique et en donnant des aimants « croix » (si problème moteur, c’est moins labile), …

Cette activité peut se faire en individuel ou en petits groupes où chacun a son illustration et l’enseignant lit les consignes à tous.
Elle peut également être faite en autonomie avec des enfants lecteurs, la réponse ne figurant pas sur les éléments distribués mais sur une feuille à part! 😉

A NOTER : on différencie la compréhension orale (lorsque l’enfant entend la consigne) de la compréhension écrite (lorsque l’enfant lit lui-même sa fiche). Il est donc très intéressant de comparer les deux passassions.
Mais ATTENTION, lorsqu’un enfant lit par exemple : « il a un ballon » et qu’on reprend : « oui, il a un ballon, c’est ça » et bien cela devient … de la « compréhension orale!. Alors attention, comme d’habitude, on garde le silence !! (oui, je sais c’est difficile !)

 

Au moment où je rédige, les Editions Passetemps offrent des gratuités avec différentes planches : 
Téléchargez des extraits de certains jeux de notre populaire collection Lecture et inférences.

 

 

« La photo de classe »

Le plus facile dans ceux qui existent (et surtout ceux que je possède!!) est selon moi, « La photo de classe » car les premières phrases sont très courtes et font référence à des concepts et un vocabulaire bien connu des enfants (les vêtements, animaux, fruits, couleurs,…). De plus, les enfants sont assis et donc « bien rangés », ce qui facilite le balayage gauche -droite-haut-bas!
Il se présente comme ci-dessous (photo éditeur) :

photo de classe

Il y a 2 niveaux (3 apparemment dans la nouvelle réédition) : un niveau rouge, facile et un vert, plus complexe.
Voici un exemple de la toute première carte niveau rouge, la plus facile donc :


On voit que le vocabulaire est facile, même si il y a une négation « je n’ai pas de chien ». Il faut donc chercher sur le fameuse « photo de classe » un enfant qui a un sourire, qui est brun, qui a une pomme sur son bureau, qui n’a pas de chien et qui a un ballon sous son bureau.

 

« La photo de famille »

Plus complexe, mais avec du vocabulaire bien connu aussi. Les fiches ont une difficulté croissante là-aussi. Cependant, même les premières fiches comportent des distracteurs et négations ainsi que des inférences pas évidentes :

  • Exemple fiche 1 : « Quelqu’un a un oiseau sur la tête, ce n’est pas moi » (= je n’ai rien sur la tête »), ou encore « Afin de cacher mes cheveux blancs, j’applique une teinture sur ma chevelure » (= je n’ai plus les cheveux blancs).
  • Exemple fiche 17 : « Selon l’ordre alphabétique, mon prénom vient avant celui de Yves, mais après celui de Liam ».
  • Exemple fiche 19 : « Si je te disais que je suis le plus grand et le plus gros de ma famille, ce serait faux » (= je ne suis pas le plus grand et le plus gros de la famille) ou encore « je suis un être humain de sexe masculin ».

photo de famille

« Au cinéma »

Plus complexe que « la photos de classe », mais avec du vocabulaire connu. Les fiches ont une difficulté croissante là-aussi.

  • Exemple fiche 2 : « Certaines personnes ont apporté une peluche. Je ne l’ai pas fait. » ou encore « Ma chevelure est de la même couleur que celle de Clara » (= donc il faut regarder celle de Clara)
  • Exemple fiche 16 : « Si je te disais que mes cheveux sont gris, je te mentirais. » ou « Je ne regarde pas l’écran. J’observe attentivement la personne de sexe masculin à ma droite ».
  • Exemple fiche 20 : « Je peux te dire que mon abondante chevelure n’est ni rousse ni grise ».

aucinema

Bref, vous avez compris le principe de ces petits supports bien sympathiques. Pour varier les plaisir, vous trouverez également :

 

« L’anniversaire »

L'anniversaire - Espace Orthophonie

« La croisière »

la croisiere

« L’aquarium »

Celui-ci contient beaucoup d’infos à combiner pour retrouver des poissons (taille, déco, couleurs, forme …):

auqarium

« Dragons en mission et Mordus de vampires »

Ils sont selon moi plus complexes dans la construction des phrases, les inférences et le vocabulaire employés. Néanmoins, les enfants peuvent bien accrocher sur les thèmes abordés :

dragonsenmission

mordus de vampire

 

Il existe d’autres thèmes et de nouveaux sortent régulièrement.

Attention à ne pas dégouter les enfants car ces déductions demandent beaucoup de concentration. Pour les enfants pour qui tout cela est encore inaccessible, il faut travailler sur des supports et critères plus simples. Nous verrons cela sur prochain article.

 

Adaptations pour les planches gratuites de chez Passe-Temps

Ici, une version de défis avec uniquement des phrases positives et un vocabulaire très simple. Cela permet de se familiariser avec les personnages et la recherche de petits détails.

Nouvelle version avec La plage :

Pour travailler avec les petits non-lecteurs (à condition de leur lire, bien sûr!) et / ou avec les lecteurs qui devront se débrouiller.
Je vous propose un niveau TRES DEBUTANT afin de pouvoir tout doucement aller vers les jeux originels qui contiennent plus de challenges, évidement.
Je pars donc de l’illustration de la solution de leurs extraits (sur leur site donc), où il n’y a que 3 à 5 personnages, afin de simplifier au maximum.
Ensuite, il suffit de suivre les consignes que vous dicterez à l’enfant (ou bien qu’il lira, si c’est possible).
J’ai simplifié au maximum afin que les enfants soient en réussite.
– une seule consigne, critère positif
– une seule consigne, critère négatif
– deux consignes, critères positifs
– deux consignes, critères mixés.
J’ai tenté de simplifier au maximum également de lexique et de ne pas faire de reprises anaphoriques (donc il y a des répétitions).
REMARQUES :
– afin que l’enfant comprenne bien le fait d’exclure ou de sélectionner, vous pouvez lui faire mettre des jetons OPAQUES sur les personnages à éliminer et des jetons transparents cerclés, pour les personnages qui sont validés.
Ces dispositifs tangibles que vous mettrez en place SONT TRES IMPORTANTS. Ce sont des façons de sélectionner qui vont permettre à l’enfant de comprendre « celui-là ça ne va pas » versus « oui, c’est ok pour celui là ».
Car c’est deux nouvelles compétences qui sont complexes :
– L’enfant a l’habitude de vous donner un seul item parmi plusieurs, là il va falloir qu’il apprenne qu’il peut en « garder » plusieurs.
– L’enfant a l’habitude de sélectionner et non de désélectionner : il va falloir qu’il apprenne à exclure quelque chose qui n’est pas X.

Autres version : la soirée pyjama

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Aide à la création de supports, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Langage oral, Lexique - vocabulaire, Motricité fine, Pré-graphisme, Visuo-spatial

Drôles de Bobines

Voici « Drôle de bobines », un jeu assez ancien des Editions le Grand Cerf. Il est assez cher mais on le trouve sur internet assez facilement, notamment ici: Fiches gratuites à imprimer Drôles de Bobines 1.

J’ai imprimé le mien en petit A5, plastifié, troué et mis un anneau pour pouvoir l’emmener partout plus facilement.

 

C’est un jeu de langage, compréhension, dessin.

Le principe est simple : il y a des dessins très épurés ainsi qu’une description précise de ce dessin.
A partir de là, on peut faire des activités dans tous les sens : lire ou faire lire à l’enfant puis le faire dessiner, on peut demander à l’enfant de lire le descriptif et c’est l’adulte qui dessine mais encore, ce que je préfère, c’est que l’enfant décrive le dessin et que moi je dessine! Je peux poser des questions afin que l’enfant précise sa pensée, je peux faire exprès de me tromper car il n’a pas précisé un élément important, etc, …
En général, les enfants adorent quand c’est moi qui suis au travail et ils rigolent de mes erreurs!

On peut également faire dessiner le même d’après le modèle mais c’est dommage car on pipe un peu la possibilité de le faire découvrir en description pure par la suite. Pour redessiner des dessins simples, il y a d’autres supports sympas (Dessinetto, ou les cartes carrées sur mon site ici )

Cette activité travaille le vocabulaire : formes, couleurs, caractéristiques, repérage dans l’espace, les consignes complexes, les déductions, etc, …  et la flexibilité mentale (car même en suivant les consignes pas-à-pas, on ne peut jamais obtenir exactement _ au sens autistique du terme_ la même illustration)…

 

Pré-requis :
Pour beaucoup d’enfants, il faut travailler des notions d’espace sur papier antérieurement (au centre, en haut à droite, etc, …), le vocabulaire précis : différence entre un point et un rond, …

A noter :
Une nouvelle version est sortie récemment, « Drôles 2 Bobines » et ça, c’est assez chouette quand on connaît le premier par cœur! 😉

Support à imprimer :
Afin de faciliter le traçage des bobines dans un premier temps, je fais dessiner les enfants sur ce document où :
— il y a une guidance (un graaaannnnddd cercle léger pour servir de guide afin d’éviter qu’ils ne dessinent un tout petit rond et soient embêtés après pour tout placer)
— il y a la consigne adoptée à cocher : l’enfant a dicté, a dessiné ou encore a lu

 

Voici un exemple d’un exercice fait avec un enfant:

Publié dans Apport théorique, Fonctions exécutives, Langage oral, Mémoire de travail

Mémoires de travail et mémoires à court terme.

Voici un petit aménagement que j’ai tenté avec un de mes enfants dernièrement.

Je voulais différencier la mémoire à court terme visuelle et celle à court terme auditive. Bon, ce fut sans surprise pour ce jeune-là, (et pour les autres également, sauf 2 enfants non-autistes dont je m’occupe et qui ont d’autres pathos neuros) le résultat est que la restitution après modèle visuel est nettement supérieure à celle avec une entrée auditive.

Voici donc un petit tableau que j’ai crée, suite à un questionnement. En fonction du type d’entrée et du type de restitution, quelle est la mémoire la plus efficace avec mes enfants?
Ce qui parait assez logique, mon hypothèse de départ disons, est que les restitutions sans transformation (les zones grisées sur mon schéma) seront plus faciles que celles avec modifications. Ainsi, restituer verbalement quelque chose qu’on a entendu serait plus facile que restituer verbalement quelque chose qu’on aurait vu … Cependant, comme certains apprentissages sont surentrainés, peut-être que les résultats ne sont pas si évidents que ça.

Il semblerait, d’après mes tentatives auprès des enfants, que les résultats chutent quelque soit le mode de restitution demandé lorsque l’entrée est auditive …. l’attention et la mémorisation auditives semblent vraiment coûteuses ! Entrée auditive et restitution auditive semble la plus facile, c’est assez logique dans la mesure où il n’y a juste qu’à répéter en échoïque sans traitement particulier (mémoire à court terme et non mémoire de travail …).
Je pense néanmoins que le fait de souvent donner des supports visuels à ces enfants-là surentraine cette compétence déjà majorée naturellement.

En fait, ça fait un moment que je me creuse la tête pour trouver des idées de jeux ou supports afin de signifier à l’enfant la nécessite de mobiliser sa mémoire « sur demande ». Ce que je remarque au quotidien c’est que les enfants apprennent et retiennent par surexpositions mais sans volonté « intentionnelle » de retenir l’info. Si quelqu’un a des idées, je suis preneuse … 😉

L’utilisation de la sous-plaquette, qui permet de renforcer à 1/5ème de jeton, permet également de servir cette cause : l’idée est que tant que nous sommes sur cette plaquette, il faut que l’enfant conserve la séquence car il sait qu’il peut encore devoir restitué la séquence. C’est une guidance environnementale couplée à un renforcement en somme.

Mémoire visuelle …

-> Vers une production visuelle :

C’est la forme la plus facile car il n’y a pas de transformation à opérer. C’est une compétence souvent SURentrainée (malheureusement car au détriment des autres entrées) avec les enfants avec autisme.
Elle est néanmoins utile car elle permet de comprendre le principe de « se concentrer » pour « restituer ».

Vous pouvez par exemple utiliser les gobelets « crazy cups », ou « bluff dice », ou des légos ou tout autre matériel dont vous avez les éléments en double. Vous montrez à l’élève une construction à 3 éléments pendant quelques secondes, puis vous cachez sous la table / sous un chiffon et vous donnez les 3 éléments à l’enfant qui doit, de mémoire, refaire la même construction avec les 3 éléments dont il dispose. Il vérifie ensuite sa construction avec la vôtre.

-> Vers une production verbale :

Il s’agit d’abord de montrer une séquence de 3 items que l’enfant doit mémoriser, et ce pendant à peu près 5 secondes. Puis, je mets un cache. Je demande ensuite à l’enfant de me verbaliser la séquence qu’il vient d’observer.
– En restitution directe : OK
– En restitution différée : Aïe
– En restitution différée avec une tâche alternative : Aie, aïe; aïe …    🙂

L’utilisation du cache me permet d’être sûre que l’enfant comprenne la consigne, je repointe la boîte quand je repose ma consigne de restitution après une consigne intermédiaire.

-> Vers une production textuelle :

Evidemment, cela est réservé aux enfants « scripteurs fluides ». Pour les enfants dont l’écriture n’est pas automatisée, ce serait trop couteux. Il s’agit de montrer une série, la cacher, puis l’enfant doit écrire ce qu’il a vu. Comme d’habitude, on peut introduire des délai et déplacements au fur et à mesure …
On peut évidemment le faire avec un seul élément au début.
Exemple : On montre un chien et l’enfant doit écrire le mot « chien » sur un papier. Puis, on montre deux images une de fille et une de robot et l’enfant doit écrire « fille » et « robot » en lettres sur sa feuille.

 

Mémoire auditive  …

-> Vers une production verbale :

En pur verbal, j’utilise AUSSI ces petites cartes que j’aie dessinée, mais je ne lui montre pas pendant la consigne. Une fois qu’il donne oralement sa réponse, cela permet à l’enfant de vérifier de façon tangible si ce qu’il vient de dire est juste. Ainsi je « dicte » la couleur des pingouins : »jaune-jaune-blanc », puis l’enfant doit dire « jaune-jaune-blanc », c’est-à-dire, répéter cette même séquence.
Cette compétence est souvent demandée dans les bilans, cependant, je trouve l’intérêt limité dans la mesure où l’enfant répète « bêtement » quelque chose entendu sans le « traiter mentalement ». De plus, je me disais dernièrement que ça entraine peut-être l’enfant à échoïser tout et n’importe quoi (?) …

-> Vers une production visuelle :

Là, il va s’agir toujours de dicter les couleurs, mais cette fois de demander à l’enfant de produire une réponse visuelle. En l’occurrence, ici, d’aligner des personnages pingouins dans l’ordre donné. Je trouve intéressant de travailler cela en introduisant ensuite un petit délai, voire un petit déplacement … 😉
On peut également dicter des couleurs : « jaune-jaune-blanc » et l’enfant doit retrouver le bon exemplaire de séquences parmi, par exemple : « bleu-rose-blanc » « jaune-jaune-blanc » et « rouge-jaune-noir ». Plus les couleurs seront proches plus ce sera difficile !
Ici encore, vous pouvez utiliser les gobelets « crazy cups », ou « bluff dice » de chez Action, ou des légos ou tout autre matériel. Vous dites « bleu-vert-jaune » et vous donnez accès au matériel :  l’enfant devra reconstruire de mémoire la séquence dictée dans le bon ordre (aligner, empiler, peu importe …)

Support papier

Pour laisser trace de ce que je travaille en séance, j’avais crée il y a quelques années le support papier ci-dessous.
Dans le PDF, la première page est une activité avec 3 cibles et la seconde page avec 4 cibles. Vous pouvez imprimer celle dont vous avez besoin selon l’enfant.

Vous pouvez également introduire un déplacement en mettant les feutres sur un tabouret un peu plus loin du bureau pour augmenter la difficulté.

 

On peut s’en servir avec des tampons bingo, des tampons « normaux », des petits accessoires (dont le nom est bien connu de l’enfant évidemment) et pour les scripteurs : des lettres, des chiffres, etc, …

 

-> Vers une production textuelle :

Idem à ci-dessus, cela est réservé aux enfants « scripteurs fluides ». Pour les enfants dont l’écriture n’est pas automatisée, ce serait trop couteux. Il s’agit de dicter une série EN ENTIER, et après seulement, l’enfant doit écrire ce qu’il a entendu. Comme d’habitude, on peut introduire des délai et déplacements au fur et à mesure …

 

Bon, vous avez compris le principe, il y a 9 possibilités juste en considérant les 3 types d’entrées et 3 types de restitutions!
Je pense que ca peut être utile de travailler un peu tout dans tous les sens, en variant les cibles évidemment :
– des lettres
– des portraits de gens de la famille (avec restitution des prénoms des gens)
– des chiffres, …

Sachant qu’après, il est intéressant de le travailler en « mémoire de travail », en introduisant des TRANSFORMATIONS. Plusieurs articles traiteront de ce sujet (notamment ici) et donneront des idées d’activités car cette compétence est très importante pour le quotidien : on est tout le temps en train de se remémorer des petits éléments en les transformant, toute la journée, dans de nombreuses taches domestiques.

Publié dans flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Langage oral, Lexique - vocabulaire, Phonologie - lecture

Les synonymes

Travailler les synonymes avec des enfants autistes? quelle drôle d’idée !
A priori, cela semble un peu trop scolaire et complexe pour être utile …
Le but n’est pas d’éviter les redondances disgracieuses à l’oral mais bien de favoriser la compréhension du vocabulaire de base pour des termes fréquemment utilisés.

Lorsqu’on travaille avec un enfant qui n’a pas ou peu de vocabulaire, il faut travailler tout d’abord les noms. Traditionnellement, il est admis qu’il faille 150 mots pour augmenter le répertoire en introduisant les verbes. Ensuite, on introduit les adjectifs …
Ca paraît très logique mais régulièrement, lorsque je vais en IME, l’un des premiers enseignements est les couleurs…


Cependant, on s’aperçoit rapidement que même dans le vocabulaire simple, quotidien et fonctionnel, les termes utilisés diffèrent d’une personne à l’autre. Il va falloir que l’enfant apprenne que des mots signifient parfois la même chose. Pour les enfants autistes qui sont souvent les rois de l’univoque, ce peut être complexe. Le pré-requis pour ces synonymes est de pouvoir associer des semblables non identiques (voir article à ce sujet) que l’on travaille au début avec des objets ou des images.
Ensuite, lorsque cette flexibilité mentale est acquise, on peut travailler sur les mots. Les non-lecteurs peuvent également travailler cela à l’oral.

Ainsi, il est important pour l’enfant de savoir que :

  • une baguette = un pain
  • un homme = un monsieur
  • une maman = une mère
  • un papy = un grand-père
  • pareil = le même, …

-> Et oui : dans les exemples ci-contre, il s’agit d’un vocabulaire très simple et en fonction des personnes, on utilisera plus volontiers un terme plutôt que l’autre. Il y a donc nécessité rapidement de savoir que ceux-ci s’équivalent.

Remarque : les synonymes sont parfois des sens proches, il s’agit de synonymes adaptés au handicap, ils sont donc très différents de ceux disponibles sur internet pour les CE1-CE2! Nous visons ici la compréhension de cibles fonctionnelles et simples.

 

Pour ce faire, j’ai crée un petit jeu. L’objectif est de mettre ensemble 2 mots pareils. Pour simplifier la combinaison, il y a un « codage » : il faut imprimer une liste sur feuilles oranges et l’autre sur feuilles jaunes. Le jeu consiste à associer une étiquette orange avec une jaune.

Synonymes simples, fonctionnels et fréquents.

En séance, j’essaie de prendre un frère ou une sœur mais si ce n’est pas possible, on joue à deux. On étale par exemple les oranges sur le bureau, on tend en éventail (ou en gros tas … 😉 ) les étiquettes jaunes, l’autre pioche et il doit retrouver le synonyme orange sur le bureau. Dès qu’il trouve, il remporte son lot. Puis, ce joueur présente à son tour les étiquettes jaunes au premier joueur et ainsi de suite!
Il n’y a pas de gagnant ni de perdant mais c’est plus ludique que de laisser l’enfant associer toutes les étiquettes seul. De plus, ca permet à l’adulte d’apparier les synonymes plus complexes pour laisser ceux accessibles pour l’enfant.

Si vous avez d’autres idées de vocabulaire très simple et fonctionnel qui n’y figurent pas, aidez-moi à compléter cette liste! 🙂

Remarque : mon ami Matt, aesh auprès d’une enfant sourde me précisait que ce support pouvait également être utile avec ces enfants là : l’accès aux synonymes étant compliqué à acquérir.

 

Pour aller plus loin …

Voici des documents papier à imprimer, idéal pour conserver l’enseignement ci-dessus, à mettre dans une BàE :

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Fonctions exécutives, Lexique - vocabulaire, Matériel générique, Mémoire de travail, Phonologie - lecture

Le classique « le Lynx »

C’est un jeu classique que l’on trouve en supermarché et qui est très fréquemment en vente d’occasion. Il existe plusieurs versions : des plateaux plus petits, des versions de même tailles mais en photos ou en dessins, ainsi que des versions dont le but diffère légèrement.

Il s’agit d’un plateau de jeu et des petites cartes avec plus de 300 petites cartes illustrées. Le but du jeu est de retrouver l’illustration sur le grand plateau de jeu. En soi, il est déjà assez intéressant à utiliser comme ca. Pour les enfants plus petits, on peut trier les images par « tranches » de plateau dans des petits sacs, cela permet d’avoir une surface à scruter moins étendue.

Le lynx 400 images | jeux de societes | jouéclub
Jeu du Lynx dans sa version la plus classique.

Le Lynx a l’avantage d’être une énorme banque d’images dont on peut se servir indéfiniment pour faire des tris selon le niveau de l’enfant. Ainsi, on peut trier par couleur, par forme, par catégorie, par fonction, par genre, par localisation, par nombre, …

Ci-dessous, des étiquettes réalisées par une maman avec laquelle je travaille :

Etiquettes à piocher ……
… pour trouver un item correspondant!

Ici, on a trier des items pour s’habiller, des items pour manger et des items pour jouer :

On peut également trier les cartes en genre et en nombre : féminin singulier, masculin singulier, féminin pluriel, masculin pluriel.

     

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Tête de pioche

Tête de pioche est un petit jeu de cartes de chez Piatnik.
On doit piocher 5 cartes à dos bleus sur lesquelles figurent 4 têtes d’animaux. Puis on tire une carte-consigne (à dos rouge, sur laquelle il y a 2 têtes d’animaux) qui indique quelle(s) carte(s) doi(ven)t être défaussée(s).

Par exemple, sur la photo ci-contre.
On doit se défausser de cartes sur lesquelles il n’y a ni lion, ni chien.
Donc, la seconde carte en partant de la gauche.

 

Les cartes-consignes peuvent présenter 3 situations:

  • La présence de 2 animaux sur la carte
  • La présence de l’un et l’absence d’un autre.
  • L’absence de deux animaux.


Afin d’introduire ce jeu, toujours pour le faciliter avant de passer aux vraies règles, j’ai photocopié quelques cartes-consignes que j’ai coupé afin de ne garder qu’une seule tête :

Ci-contre, il faudra se défausser de la carte de gauche, celle avec un ours.

Ci-contre, il faudra se défausser de la carte de droite car il n’y a pas de chien.

Une fois cela bien maîtrisé, on peut introduire les cartes-consignes fournies dans le jeu ça passe tout seul!

J’aime beaucoup ce petit jeu : il permet également de faire de la compréhension et de la verbalisation de négations par la suite.
En effet, une fois bien à l’aise avec un support visuel, on peut travailler les termes de la négation en présentant 3 ou 4 cartes à l’enfant et en consignant :

  • Donne-moi la carte sans lion
  • Donne-moi la carte où il n’y a pas de lion
  • Donne-moi la carte sans lion ni vache
  • Donne-moi la carte où il n’ya pas de lion et pas de vache, …

On peut ensuite le travailler en expressif, l’enfant doit  « lire » la carte-consigne :  « sans cheval et sans chien »,  « avec lion et sans vache », …

Donc, ce petit jeu tête de pioche est un super basique avec : flexibilité mentale, négations, verbalisation de la négation, …le tout pour moins de 10€ .

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Des chiffres arabes aux chiffres écrits.

Voici différents documents autour des chiffres et des nombres, en écriture chiffrée et en lettres. 

Tous les chiffres sont en « français » : 4 « ouvert » et 7 « avec une barre.

Ces petits exercices peuvent être utiles également lorsque la notion est acquise afin d’imprimer en 4 pages par feuille et de les mettre dans ce que j’appelle une boîte d’enchaînement.

Colorier les chiffres selon un codage :

Relier des écritures chiffrées ensemble.

Relier des chiffres et nombres en écritures chiffrées et en lettres.

Publié dans Langage oral, Lexique - vocabulaire, Phonologie - lecture

Le lexique des parties

Afin d’enrichir le vocabulaire, surtout dans le handicap, il est souvent nécessaire de travailler ce vocabulaire de façon intensive et spécifique. 
Seule une exposition fréquente va permettre de mémoriser ces parties d’éléments.
Comme pour tout enseignement, privilégiez les vrais objets, ou reproductions miniatures d’objets avant d’utiliser les images comme celles ci-dessous.

Vous trouverez un extrait sur en vidéo ici. On y voit une série d’essais avec mélanges de tact et de RA avec une voiture Playmobil, puis une seconde vidéo où on voit le même élève travailler sur des images ici.

 

N’ayant pas trouvé de supports avec des images dans le commerce ou sur le net, je m’y suis attelée.

J’ai donc réalisé une série de dessins (voir liste ci-après) en coloriant en jaune les parties à travailler:

Associations de cartes « parties d’items » avec des mot écrits.

Les parties d’objets peuvent donc être enseignées au début sur table, voici des petites idées pour travailler cela:

  • montrer une image avec une zone jaunie et l’enfant doit montrer cette même zone sur un objet réel, et répéter le nom de cette partie
  • associer la même image sur une planche d’images (comme un loto, il faut imprimer les image 2 fois) et verbaliser la partie
  • prendre un item (ex : le pied) et devoir verbaliser toutes les parties qu’on peut trouver dedans (ex : orteils, ongles, talon, cheville, …)
  • dire une partie et l’enfant doit retrouver l’item, …
  • sur la photo ci-dessus, l’enfant (lecteur) doit également associer le mot écrit à l’image.

 

Voici un extrait en vidéo : 

Voici les items dont il m’a paru important de travailler les parties, et qui sont donc disponibles en images :

ATTENTION : certains choix de lexique vont vous sembler bizarres!! J’illustre et crée les documents en fonction de ce qu’il me semble des basiques MAIS AUSSI en fonction des intérêts des enfants que j’accompagne. Ainsi, il ne faut pas imprimer les pages qui vous semblent non pertinentes (par exemple « le détendeur » ne sera utile qu’à un enfant qui fait de la plongée, « l’évent » et les « fanons » de la baleine ne font vraiment pas partie du lexique primordial dans la vie d’un individu sauf si son intérêt restreint est les baleines)

 

Liste du vocabulaire illustré des parties

Grille de cotations pour les parties : ici.

Vous pouvez cliquer sur la liste ci-dessus afin d’imprimer le document et cocher le vocabulaire acquis ou non de l’enfant.

L’arbre

le tronc, le feuillage

L’arrosage

le tuyau, le robinet

L’oiseau

le bec, les ailes, les pattes, la queue

L’ordinateur

la souris, le clavier, l’écran, la tour, la touche espace, la touche entrée

La boîte à compter

les cases, la fente

La bouteille

le bouchon, l’étiquette

La chaussure

la semelle, le scratch, le lacet

La lessive

le bidon, le bouchon

La main

les ongles, les doigts, le poignet

La marmite

les poignées, le couvercle

La montre

le bracelet, le cadran, le fermoir, les aiguilles

La plante

la terre, la tige, la feuille, la fleur

La tondeuse

le guidon, le bac (de récupération), les roues

La voiture

la portière, les phares, les roues, le pare-brise, le coffre, les poignées

Le batteur électrique

les fouets, la prise, le bouton, le fil/câble

Le bureau

le tiroir, le placard, la planche, les poignées

Le couteau

le manche, la lame

Le crayon

la mine, la gomme

Le dentifrice

le tube, le bouchon

Le feutre

le bouchon, la mine

Le jeu de société

le dé, les cartes, le plateau, le pion

Le lit

l’oreiller, le matelas, le sommier, la couette

Le manteau

la capuche, les boutons, la poche

Le pantalon

les poches, la braguette, le bouton

Le pied

les ongles, le talon, la cheville

Le porte-monnaie

les pièces, les billets, la carte

Le pull

les manches, le col

Le sac à dos

la poche, les bretelles, la fermeture éclair, la pression

Le stylo

l’encre, la mine, le capuchon,

Le vélo

les roues, le guidon, les pédales, la selle

Les toilettes

la lunette, la chasse d’eau/ le réservoir

 

D’autres suivront régulièrement en fonction de la vitesse d’apprentissage de mes enfants en suivi … Si vous avez des besoins, contactez-moi, je pourrai rajouter des items.


 

Voici une séquence à table : 

 

Les étiquettes des mots écrits sont disponibles en script et en cursif.

Ci-dessous, exemple de mise en forme chez une famille. Tout est équipé de scratch de façon à prévenir un éventuel effet d’apprentissage du type « la souris se pose en haut à gauche, la tour en haut à droite, etc … »

 

Une autre façon de présenter : ci-dessous, l’élève associe le mot écrit à une image. Il faut donc qu’il trie et qu’il apparie.

 

Ecrire / coller le nom des parties (24 pages), illustration ARASAAC et non de moi, ce qui permet de généraliser le support :

 

Relier les parties d’items aux items (10 pages) :

 

Pour les enfants scripteurs : voici un « copying a text » qui va préparer le transcriptif. Il s’agit tout simplement de recopier le mot en cursif  (avec la même casse donc).

 

 

Voici un document avec un espace libre d’association : l’enfant pourra donc écrire tous les mots qui lui reviennent associés à un mot. ICI
Par exemple :

— on écrit « MANTEAU » dans le rectangle à gauche et à droite l’enfant va pouvoir écrire : « la poche, les boutons, la capuche, la fermeture éclair, etc, …
— on écrit « BATEAU » dans le rectangle à gauche et à droite l’enfant va pouvoir écrire : « la coque, le mat, le matelot, le cockpit, le gouvernail, etc, …

 

Si vous avez des remarques, vous pouvez me contacter  !

Publié dans Langage oral

Quelle est la question?

J’aime beaucoup les supports de travail pour aider à développer la conversation.

Voici un lot de cartes que j’aime bien utiliser. Il n’est plus édité je crois mais se trouve facilement sur Pinterest. Ce matériel est appelé  « quelle est la question? », il contient 56 cartes avec chacune une scène où l’un des personnages pose une question. J’ignore le nom de l’éditeur, peut-être Webber?

Lorsque je fais une séance avec un enfant, il pioche une carte, donne son idée de question puis il passe cette même carte à son accompagnant qui donne une idée, puis à moi et on tourne ainsi et on s’arrête quand on n’a plus d’idées.

Les enfants apprécient car les adultes travaillent aussi, on peut dire des trucs rigolos et que parfois les adultes sèchent un peu!

Publié dans Langage oral, Lexique - vocabulaire

La fonction des objets

La fonction des objets permet de relier des noms à des verbes. C’est à travailler quand l’enfant a un bon lexique de noms et quand apparaissent les verbes d’action.


Pour une meilleure compréhension de la consigne j’utilise avec les enfants une formule à compléter du type:  » un X c’est pour ……? ». Cette formule est plus facile à comprendre que la question « à quoi sert X? » qui sera introduite ultérieurement.

Voici des cartes avec des objets quotidiens qui peuvent être associés à des verbes simples : 

Cartelettes crées à partir des (superbes) illustrations ARASAAC.

Pour mes collègues psy : Cet enseignement fait notamment partie de l’évaluation du VB-mapp et de l’ABLLS-R et ces cartes peuvent être utilisées évidemment à l’oral en « pense-bête » par un bilanteur.
Dans le VB-MAPP, cela fait partie de « Réponses de l’Auditeur par Fonction, Caractéristique et Catégorie » (RAFCC) qui apparait au niveau 2. Je précise que si ces cartes ont été utilisées en enseignement, il est nécessaire de varier le support pour procéder à l’évaluation …

Comme pour le reste, on peut/doit travailler cette notion dans tous les sens !
– en triant les objets par fonction
– en réceptif: « donne-moi quelque chose avec lequel tu écris » –> l’enfant donne un stylo
– en expressif : « Qu’est ce qu’on peut conduire? » –> l’enfant dit « voiture »
– en intraverbal : sans support visuel
– et même en textuel et transcriptif si l’enfant en a les compétence.

 

Un exercices ci-dessous avec des illustrations (pas de moi mais d’ARASAAC) où l’enfant doit coller / écrire (à vous de choisir selon le niveau de l’enfant) la fonction des objets.

Un autre document, avec des fonctions à relier à des objets, idéal pour mettre dans une BàE en l’imprimant en format 4 pages par feuille :

 
Enfin, ce dernier PDF peut être travaillé soit en textuel, soit en transcriptif avec intraverbal.
 
Ci-dessous, un enfant doit lire la consigne « quelque chose qu’on utiliser pour … » et il doit rechercher parmi les étiquettes disponibles une qui pourrait correspondre. Parmi ces étiquettes, il y a de nombreux mots qu’il ne connait pas, peu importe, il se met à chercher des mots qu’il connait. 
 
 
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