Publié dans Apport théorique, Théories et formations ABA

Les guidances

Voici un article théorique qui m’a été demandé plusieurs fois. Il va s’agir ici d’expliquer ce qu’on appelle « les guidances ». La question soujacente pourrait être posée ainsi : 

Comment fait-on pour enseigner un nouveau comportement ou une nouvelle compétence à notre enfant ?

Lors de mes formations, j’utilise le schéma ci-dessous. La mise en place d’un enseignement doit être étudié et cadré, ainsi il faut envisager :

  • son utilité
  • sa description précise
  • son découpage
  • le programme qui en découle (ligne de base, guidances, renforcement, généralisation, …)
  • son évaluation.

Les gens non formés souvent ne se posent pas la question de comment apprendre à leur enfant : ils montrent et l’enfant prend, ou non, ce nouvel apprentissage. Disons que cette façon de procéder est souvent suffisante pour un enfant classique, néanmoins, pour nos enfants non typiques, cette manière de faire engendrera un apprentissage très long voire un échec.
On décrète alors que l’enfant ne peut pas faire telle ou telle chose  …  or souvent … c’est nous qui ne savons pas faire … 😉

Sur ce site, je parle presque dans chaque article de l’importance de découper les tâches (par exemple les jeux du commerce) en unités plus simples (mais pas n’importe comment, toujours dans une perspective de les chaîner ultérieurement !).

La question ici est : une fois notre petite séquence isolée, que l’on sait ce que l’on veut faire faire précisément à l’enfant, comment faire pour l’aider pour qu’il parvienne à comprendre ce qu’on attend de lui et qu’il sache faire ce qu’on lui demande de faire ? et bien grâce à l’aide que l’on va apporter et c’est ce qu’on appelle une guidance.

 

Les trois règles de base : 

  • Lors d’un nouvel enseignement, elle doit être immédiate :

Imaginez-vous que je vous demande de me dire « un singe » en roumain, je vais attendre, insister, attendre, … si vous ne savez pas, vous ne pourrez pas l’inventer! Ca parait évident mais c’est souvent ce que l’on fait avec ces enfants : on leur demande des choses qu’ils ignorent, on insiste, on attend, les enfants attendent aussi voire se braquent et partent en comportement ou encore ne voient même pas ce qu’on attend d’eux. De plus, souvent, ils ignorent comment se sortir d’une situation comme celle-ci avec un « je ne sais pas » ou « dis-moi » alors ce moment est un moment agréable pour personne! et l’enfant n’a toujours pas appris.
Alors la première règle : quand une cible n’est pas connue : on guide tout de suite !
Un singe, en roumain c’est « maimuta », alors pour cet exemple, on montre l’image, on prononce « maimuta » sans attendre. Les prochaines présentations devront également être guidées, au risque que vous prononciez mal et que vous vous mettiez à apprendre votre approximation plutôt que la prononciation correcte. Ce sera la même chose pour les enseignements de compétences de tous les jours, il ne faut pas arrêter de guider trop tôt et néanmoins, ne pas guider trop longtemps non plus! au risque d’empêcher l’autonomie sur la tâche et surtout d’engendrer une dépendance difficile à lever …

  • Elle doit être adaptée à l’enseignement et à l’enfant

Il est très important de bien choisir son type de guidance en fonction de l’enseignement visé et des particularités de l’enfant. Il faut toujours avoir en tête la fin de l’enseignement et comment on va estomper cette aide pour arriver à la tâche réalisée entièrement et seul.
Voici une question : comment enseigneriez-vous à un enfant à mettre son manteau en position debout? La différence semble insignifiante mais dans une des deux situations, l’enfant a peu de chance d’acquérir la compétence. C’est ça, trouver une juste guidance!

Alors? 😉

En A : la maman guide afin que l’enfant vienne cueillir la manche « par le bas » avec le manteau « qui tombe », l’enfant apprend donc à faire le mouvement de rechercher puis d’enfoncer son bras dans la manche.
En B : la maman maintient la manche vers le haut afin que l’enfant glisse son bras vers le haut dans le « tunnel », l’enfant apprend donc à lever le bras pour aller chercher la manche.
Et bien oui, jamais la manche d’un enfant ne se maintiendra seule en l’air et pourtant, je n’ai jamais vu un professionnel présenter le manteau avec la manche vers le bas ! et pourtant ça semble tellement évident une fois qu’on le remarque … 

 

  • Elle doit être estompable puis supprimable.

En présentant le manteau comme en A, la maman va pouvoir estomper son aide. Elle continuera à l’aider à enfiler une des deux manches, mais elle maintiendra de moins en moins l’autre manche à enfiler jusqu’à le laisser pendre dans le dos, puis la maman travaillera sur le fait d’enfiler la première manche et de finir seul avec la manche dont il maitrise l’enfilage (dit « en chaînage arrière ») . C’est cela estomper puis supprimer une guidance.
Selon les types de guidance choisis, que nous allons voir juste après, et l’enseignement visé, l’estompage de l’aide va être plus ou moins facile. Ce critère va déterminer un choix en cas d’hésitation entre deux guidances.

 

Les différents types de guidance

Il existe plusieurs types de guidances :

  • La guidance verbale : la plus répandue et celle à proscrire !! On parle toujours trop …
    Il s’agit par exemple de vouloir enseigner à un enfant comment se laver les mains et de dire : « vas-y chéri ouvre le robinet, mets les mains sous l’eau, voilà, tu prends le savon, voilà, tu frottes maintenant, ..blablabla ». Il faut se faire violence pour NE PLUS 
    Les dangers : souvent inaccessibles, ces guidances verbales génèrent des écholalies, favorisent la dépendance, n’enseignent absolument rien, …
    ATTENTION à la différencier de la consigne verbale = une consigne, c’est ce qui dit ce qu’il faut faire alors qu’une guidance verbale (interdite!) dit comment le faire …
    ex : « fais cet exercice » / « laves-toi les mains » / –> consigne verbale 
           « mets les mains sous l’eau » / « remonte ton pantalon »/ … –> guidance verbale (donc interdite)
    A noter qu’il existe une guidance « verbale spécifique» que l’on utilise pour travailler la prononciation par exemple, et qui s’appelle:
  • La guidance échoïque : utilisée pour travailler le verbal, il s’agit du « modèle » (en langue de signes ce sera également une guidance échoïque mais forcément, non verbale …). L’enseignement des tacts ou des mands se fera donc en  guidance échoïque complète, puis partielle (on laisse un délais de 2 secondes : JAMAIS de mot partiellement verbalisé !! genre « baaaaaa » pour que l’enfant dise « bateau ») puis il fera un tact pur, c’est à dire, sans guidance.
  • La guidance physique totale ou/ et partielle: on accompagne le mouvement, comme un « petit pantin » ou encore on pousse le coude vers une cible (GPP)…
  • La guidance gestuelle : pointage ou geste pour diriger l’attention de l’enfant
  • La guidance imitative : démonstration du modèle par une autre personne
  • La guidance visuelle : indices visuels placés dans l’environnement
  • La guidance tactile : toucher pour faire comprendre
  • La guidance environnementale : aménager l’environnement, …

Afin de connaître le niveau réel de l’enfant, il est important de préciser le type de guidance apportée ainsi que son intensité.  
Ce genre de support peut être bien utile :

 

Les règles de la bonne guidance à retenir

  • On parle toujours trop ! il faut s’empêcher de parler …
  • Dès le début, on pense à comment estomper. Une technique consiste dès le départ à s’imaginer ne plus être là. C’est une technique qui fonctionne bien.
  • Le plus possible, lorsqu’on peut, on adapte l’enfant à l’environnement et non l’inverse. Malheureusement, la vie fera que c’est lui qui devra apprendre à s’adapter en permanence dans toutes les circonstances.
  • Mieux vaut moins de compétences seul que plus de compétences à deux : on réduit la complexité de l’exercice. 
  • On note le type et le niveau de guidance : j’ai crée des tampons et des étiquettes pour cela. Lorsqu’on travaille à plusieurs avec un enfant, ce qui est (presque?) toujours le cas, il est important que les collègues, parents, professeurs, orthophonistes, etc, … sachent comment et à quelle intensité l’enfant a été guidé. En effet, un exercice fait dans un cahier ne nous dit rien quant à ce que l’enfant est capable de faire car on ignore ce qui a été aidé/fait par son AESH.
  • Attention aux guidances involontaires : et oui, quand on se filme, on s’aperçoit parfois qu’on a tendance à tendre tel objets de tel côté ou encore que l’enfant a perçu notre regard sur la cible
  • La dépendance à la guidance, gros risque des AESH et des parents super investis 😉 : il faut toujours faire des tâches acquises pour entrainer le non-assisté (et faire du maintien de compétence + fierté de
    faire seul!). Pour cela, se référer aux articles du site sur « la Boîte à Entrainements » (BàE).

    D’une manière générale : il faut toujours préférer simplifier la tâche que guider.
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Rings Up … attention

Voici Rings’up, de chez Gigamic. Dans l’idée, il mêle motricité, différentiation des mains, observation, rapidité, flexibilité mentale, …

Dans ce jeu, il s’agit de retourner une carte et d’enfiler sur son pouce les anneaux de couleurs comme stipulé sur la carte, le plus rapide gagne cette carte. Et hop, on continue …

Je l’ai depuis un moment, malheureusement, il sert peu.
Je trouve qu’il apporte une confusion entre la cardinalité et l’ordinalité, à moins bien sur de changer les règles du jeu.

Effectivement, il aurait fallu écrire sur les cartes « 1er », « 2ème », « 3ème » et non 1, 2, 3, … Car avec une consigne telle que : 1 [rouge], 3 [jaune], 2 [vert], … induit plus directement une quantité qu’une position sur le pouce.

Je l’utilise néanmoins avec certains enfants une fois la cardinalité bien installée et lorsque l’ordinalité commence. De plus, je verbalise systématiquement : «  le 1er est rouge, le 2ème est … » afin qu’il n’y ait pas de confusion et d’introduire les termes de l’ordinalité.  En général, l’enfant se met à verbaliser spontanément comme moi.

Blue Orange, l’éditeur, ùet à disposition des googides sur son site : on peut donc aller imprimer gratuitement des cartes d’extention du jeu ici.

 

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Mon premier Colorino

Le Colorino est un jeu très répandu, que l’on trouve très bon marché d’occasion.

Il est composé d’une planche transparente de 6X9 picots, de plusieurs planches illustrées avec des modèles colorés à insérer sous ces plaques, ainsi que des ronds de couleurs à placer aux bons endroits. 

Il permet de travailler la pince tridigitale (avant la pince bidigitale) ainsi que l’observation en plaçant en terme à terme les ronds colorés. Il est donc particulièrement indiqué dans les premiers jeux de manipulation, après les boîtes à formes.

Colorino classique : un grand format.

Il est dans toutes les maternelles : une grande planche avec un dessin sur lequel on vient placer des « boutons » colorés.
Une adaptation très simple consiste à créer une feuille d’exercice avec uniquement quelques cercles de couleurs (vous faites au feutre comme sur les photos ci-dessous), afin que l’enfant comprenne le principe et se familiarise avec le fait de « clipser » les ronds sur les picots. Pour certains enfants, cette partie motrice n’est déjà pas évidente. Petit à petit, vous augmentez le nombre de points colorés sur la feuille :

Uniquement 3 points de couleur bleue : l’enfant doit les repérer et les placer.
Neuf ronds à placer sur les points colorés de 4 couleurs différentes!

 

Colorino « mon premier colorino » : un tout petit format.

J’ai découvert « mon premier Colorino » qui est composé du même matériel que le Colorino classique (article à venir sur le « Colorino classique » sur comment l’adapter et le détourner), mais avec une planche à transparente plus petite composée uniquement de 9 picots.

J’ai flashé tout de suite dessus pour sa possibilité de travailler non seulement avec les règles « normales » (pour les petits), mais surtout la possibilité de détourner ce support pour travailler les prépositions spatiales planes. Je m’explique …

J’ai créé des fiches de 9 ronds en 3×3 ronds de couleurs. Ces fiches servent tout d’abord à être placées sous la plaque transparente.

Comme ci-dessous : on place les ronds jaunes sur les emplacements jaunes, le rond bleu sur l’emplacement bleu,..

Puis, un peu plus complexe, on met le modèle ci-dessous en vert : l’enfant doit reproduire le même mais cette fois en transposant. L’indication n’est plus en transparence par dessous mais plus loin sur le même plan. Puis, on peut tout simplement mettre le modèle verticalement ce qui engendrera un changement de plan, difficulté croissante pour la plupart des enfants.

Puis, des configurations plus compliquées :

 

Une fois tout cela maîtrisé, on peut passer à la suite ….

 

Introduire des termes visuospatiaux et mathématiques 

Je présente à l’enfant les différents cartes et je travaille les notions « tous » et « tous … sauf »:

En réceptif tout d’abord, avec les cartes :

– « donne-moi tous les verts » / « que des verts » / « uniquement des verts »
– « tous les rouges sauf un vert » / « que des rouges sauf un vert » / « que des jaunes sauf 3 rouges », etc, …

On peut également présenter un ensemble de cartes et demander « donne-moi celle sans vert ni bleu » ou « qui a ni bleu ni rouge », …

Puis, en production en manipulant le « mon 1er Colorino » :

Je reprends les cartes, en montre une et l’enfant doit faire ou me dicter ce qui est sur la carte. J’adore présenter ce genre d’exercices en alternant l’enfant et moi, souvent ils aiment nous voir travailler à leur place!

Cela permet de voir si les termes « tous », « sauf », « rangée », « ligne », « colonne » sont fonctionnels. Certains enfants me dictent patiemment « un bleu, et un bleu, et un bleu, … et ce 9 fois! » dans ce cas je guide « ahhh !! tous bleus?! » et redonne une autre fiche avec que des verts en attendant qu’il s’économise en dictant « que des verts » plutôt que de me dicter de nouveaux 9 fois « mets un vert ».

Idem pour ci-après la notion de colonnes : première colonne jaune, deuxième colonne rouge et dernière colonne bleue.
Ou « tous bleu et un seul rouge au milieu », ou « que des jaunes sauf un rouge au milieu », …


 

Ces petits exercices qui sont très ludiques pour les plus âgés, ils sont contents de retrouver les anciens jeux et cela permet de travailler des notions assez complexes, souvent peu connues et pourtant très utiles ! 

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Mémoires de travail et mémoires à court terme.

Voici un petit aménagement que j’ai tenté avec un de mes enfants dernièrement.

Je voulais différencier la mémoire à court terme visuelle et celle à court terme auditive. Bon, ce fut sans surprise pour ce jeune-là, (et pour les autres également, sauf 2 enfants non-autistes dont je m’occupe et qui ont d’autres pathos neuros) le résultat est que la restitution après modèle visuel est nettement supérieure à celle avec une entrée auditive.

Voici donc un petit tableau que j’ai crée, suite à un questionnement. En fonction du type d’entrée et du type de restitution, quelle est la mémoire la plus efficace avec mes enfants?
Ce qui parait assez logique, mon hypothèse de départ disons, est que les restitutions sans transformation (les zones grisées sur mon schéma) seront plus faciles que celles avec modifications. Ainsi, restituer verbalement quelque chose qu’on a entendu serait plus facile que restituer verbalement quelque chose qu’on aurait vu … Cependant, comme certains apprentissages sont surentrainés, peut-être que les résultats ne sont pas si évidents que ça.

Il semblerait, d’après mes tentatives auprès des enfants, que les résultats chutent quelque soit le mode de restitution demandé lorsque l’entrée est auditive …. l’attention et la mémorisation auditives semblent vraiment coûteuses ! Entrée auditive et restitution auditive semble la plus facile, c’est assez logique dans la mesure où il n’y a juste qu’à répéter en échoïque sans traitement particulier (mémoire à court terme et non mémoire de travail …).
Je pense néanmoins que le fait de souvent donner des supports visuels à ces enfants-là surentraine cette compétence déjà majorée naturellement.

En fait, ça fait un moment que je me creuse la tête pour trouver des idées de jeux ou supports afin de signifier à l’enfant la nécessite de mobiliser sa mémoire « sur demande ». Ce que je remarque au quotidien c’est que les enfants apprennent et retiennent par surexpositions mais sans volonté « intentionnelle » de retenir l’info. Si quelqu’un a des idées, je suis preneuse … 😉

L’utilisation de la sous-plaquette, qui permet de renforcer à 1/5ème de jeton, permet également de servir cette cause : l’idée est que tant que nous sommes sur cette plaquette, il faut que l’enfant conserve la séquence car il sait qu’il peut encore devoir restitué la séquence. C’est une guidance environnementale couplée à un renforcement en somme.

Mémoire visuelle …

-> Vers une production visuelle :

C’est la forme la plus facile car il n’y a pas de transformation à opérer. C’est une compétence souvent SURentrainée (malheureusement car au détriment des autres entrées) avec les enfants avec autisme.
Elle est néanmoins utile car elle permet de comprendre le principe de « se concentrer » pour « restituer ».

Vous pouvez par exemple utiliser les gobelets « crazy cups », ou « bluff dice », ou des légos ou tout autre matériel dont vous avez les éléments en double. Vous montrez à l’élève une construction à 3 éléments pendant quelques secondes, puis vous cachez sous la table / sous un chiffon et vous donnez les 3 éléments à l’enfant qui doit, de mémoire, refaire la même construction avec les 3 éléments dont il dispose. Il vérifie ensuite sa construction avec la vôtre.

-> Vers une production verbale :

Il s’agit d’abord de montrer une séquence de 3 items que l’enfant doit mémoriser, et ce pendant à peu près 5 secondes. Puis, je mets un cache. Je demande ensuite à l’enfant de me verbaliser la séquence qu’il vient d’observer.
– En restitution directe : OK
– En restitution différée : Aïe
– En restitution différée avec une tâche alternative : Aie, aïe; aïe …    🙂

L’utilisation du cache me permet d’être sûre que l’enfant comprenne la consigne, je repointe la boîte quand je repose ma consigne de restitution après une consigne intermédiaire.

-> Vers une production textuelle :

Evidemment, cela est réservé aux enfants « scripteurs fluides ». Pour les enfants dont l’écriture n’est pas automatisée, ce serait trop couteux. Il s’agit de montrer une série, la cacher, puis l’enfant doit écrire ce qu’il a vu. Comme d’habitude, on peut introduire des délai et déplacements au fur et à mesure …
On peut évidemment le faire avec un seul élément au début.
Exemple : On montre un chien et l’enfant doit écrire le mot « chien » sur un papier. Puis, on montre deux images une de fille et une de robot et l’enfant doit écrire « fille » et « robot » en lettres sur sa feuille.

 

Mémoire auditive  …

-> Vers une production verbale :

En pur verbal, j’utilise AUSSI ces petites cartes que j’aie dessinée, mais je ne lui montre pas pendant la consigne. Une fois qu’il donne oralement sa réponse, cela permet à l’enfant de vérifier de façon tangible si ce qu’il vient de dire est juste. Ainsi je « dicte » la couleur des pingouins : »jaune-jaune-blanc », puis l’enfant doit dire « jaune-jaune-blanc », c’est-à-dire, répéter cette même séquence.
Cette compétence est souvent demandée dans les bilans, cependant, je trouve l’intérêt limité dans la mesure où l’enfant répète « bêtement » quelque chose entendu sans le « traiter mentalement ». De plus, je me disais dernièrement que ça entraine peut-être l’enfant à échoïser tout et n’importe quoi (?) …

-> Vers une production visuelle :

Là, il va s’agir toujours de dicter les couleurs, mais cette fois de demander à l’enfant de produire une réponse visuelle. En l’occurrence, ici, d’aligner des personnages pingouins dans l’ordre donné. Je trouve intéressant de travailler cela en introduisant ensuite un petit délai, voire un petit déplacement … 😉
On peut également dicter des couleurs : « jaune-jaune-blanc » et l’enfant doit retrouver le bon exemplaire de séquences parmi, par exemple : « bleu-rose-blanc » « jaune-jaune-blanc » et « rouge-jaune-noir ». Plus les couleurs seront proches plus ce sera difficile !
Ici encore, vous pouvez utiliser les gobelets « crazy cups », ou « bluff dice » de chez Action, ou des légos ou tout autre matériel. Vous dites « bleu-vert-jaune » et vous donnez accès au matériel :  l’enfant devra reconstruire de mémoire la séquence dictée dans le bon ordre (aligner, empiler, peu importe …)

Support papier

Pour laisser trace de ce que je travaille en séance, j’avais crée il y a quelques années le support papier ci-dessous.
Dans le PDF, la première page est une activité avec 3 cibles et la seconde page avec 4 cibles. Vous pouvez imprimer celle dont vous avez besoin selon l’enfant.

Vous pouvez également introduire un déplacement en mettant les feutres sur un tabouret un peu plus loin du bureau pour augmenter la difficulté.

 

On peut s’en servir avec des tampons bingo, des tampons « normaux », des petits accessoires (dont le nom est bien connu de l’enfant évidemment) et pour les scripteurs : des lettres, des chiffres, etc, …

 

-> Vers une production textuelle :

Idem à ci-dessus, cela est réservé aux enfants « scripteurs fluides ». Pour les enfants dont l’écriture n’est pas automatisée, ce serait trop couteux. Il s’agit de dicter une série EN ENTIER, et après seulement, l’enfant doit écrire ce qu’il a entendu. Comme d’habitude, on peut introduire des délai et déplacements au fur et à mesure …

 

Bon, vous avez compris le principe, il y a 9 possibilités juste en considérant les 3 types d’entrées et 3 types de restitutions!
Je pense que ca peut être utile de travailler un peu tout dans tous les sens, en variant les cibles évidemment :
– des lettres
– des portraits de gens de la famille (avec restitution des prénoms des gens)
– des chiffres, …

Sachant qu’après, il est intéressant de le travailler en « mémoire de travail », en introduisant des TRANSFORMATIONS. Plusieurs articles traiteront de ce sujet (notamment ici) et donneront des idées d’activités car cette compétence est très importante pour le quotidien : on est tout le temps en train de se remémorer des petits éléments en les transformant, toute la journée, dans de nombreuses taches domestiques.

Publié dans Ecrit, Matériel générique, Motricité fine, Pré-graphisme

Crayons ardoises Woody

Petit post sur le matériel : crayon Woody de chez Stabilo. Il semblerait qu’il change de nom et il devient depuis peu Stabilo Markdry.
Ils se trouvent dans les grandes surfaces.

Pourquoi ce Woody est-il particulièrement bien pour les enfants que j’accompagne ?
– car il est gros et facilité la prise tri digitale des enfants en apprentissage de l’écrit : dommage qu’ils ne soient pas triangulaires … mais c’est déjà pas mal !
– car il est « silencieux » et sans odeur, ce qui est important pour certains enfants hyper sensibles
– car il est gras et ne nécessite pas d’appuyer fortement pour marquer le support
– car il permet d’écrire à l’infini sur des surfaces lisses en permettant d’effacer au besoin
– car il est aquarellable et permet donc de travailler également avec de l’eau pour d’autres effets.

 

Particulièrement connu pour être utilisé sur le Velléda, ce stylo est très agréable à manipuler.

Ces stylos sont beaucoup plus pratiques que les feutres Velléda qui s’émoussent, sèchent, déclinent rapidement compte-tenu de ce qu’ils subissent avec les enfants? De plus, les feutres Velléda classiques ne s’effacent pas toujours très bien, surtout sur les supports plastifiés.

On peut effacer les tracés de ce crayon avec un chiffon humide, et hop, il n’y a plus du tout de trace ! Personnellement, j’aime beaucoup aussi le fait de laver la surface avec un peu d’eau sur un chiffon : cela permet d’apprendre à nettoyer.

Le gros avantage de cet outil est qu’il permet de tracer sur des feuilles plastifiées. On a donc une possibilité d’écrire à l’infini SANS ABIMER les feuilles plastiques : pas de traces ou d’auréoles colorées lorsqu’on efface.

   

Bref, une super astuce, et bonne nouvelle, de plus en plus de couleurs viennent compléter les classiques « noir, bleu, rouge, vert, jaune » du début et il existe maintenant des beaux violets, roses, etc. 😉

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Visuo-spatial

Colorama

Vieux jeu de base de chez Ravensburger avec des formes et des couleurs.


Il est composé :
– d’un plateau avec un relief qui permet d’encastrer les pièces en plastique sur le plateau en carton.
– de formes en plastique
– de deux dés : un couleur et un forme.

On peut utiliser ce support avec différents niveaux de jeu :
– juste encastrer les formes
– utiliser un dé, l’un ou l’autre et prendre la bonne forme
– les deux dés et combiner les deux critères : forme et couleur.

 

Ici, on fait juste de l’encastrement, sans les dés.

 

Ici, on s’entraine sur le lancé de dé et on doit retrouver la bonne couleur parmi 4 couleurs.

 

Chaque dé comporte un « JOKER » qui signifie qu’on peut prendre n’importe quelle couleur ou n’importe quelle forme. Afin de rendre cela plus explicite, j’ai collé des étiquettes avec les 5 formes et avec les 4 couleurs.
La notion de « prendre ce qu’on veut » est déjà hyper complexe, un affichage plus explicite que le « joker » aide à se représenter ce qu’il faut faire.

 

Ce jeu est très pratique car il permet aussi de verbaliser autour de deux critères : l’enfant devra dire « rond rouge ». On pourra d’ailleurs nous adulte, garder les pièces et l’enfant devra nous les demander en fonction du tirage de son dé. A la manière de la PACE, l’enfant devra verbaliser correctement les deux critères si il veut se retrouver avec la bonne pièce  😉

On pourra verbaliser « rond/cercle rouge »

C’est aussi un jeu qui donne l’occasion de travailler le manque, le « il n’y a pas » / « il n’y en a plus » car quand la partie avance, on se retrouve souvent avec un tir de dé impossible à honorer. Dans ce cas, on dit ‘il n’yen a pas » et on passe à l’autre joueur. On peut faire plusieurs allers-retours comme cela quand on est en fin de partie et que presque toutes les pièces sont posées.

Enfin, pour les tricheurs et les enfants qui ont des difficultés motrices, je conseille de mettre les dés dans un emballage de Mystère (bon il faudra manger les 4 glaces vendues dans le paquet!) : cela permettra de les secouer facilement, sans les perdre et sans avoir la tentation de rebidouiller le tirage (si si certains le font!!)

 

Dans la lignée de Candy, Catch it et les autres, c’est un grand classique qui est sympa et qui change un peu. Il se trouve souvent en brocantes ou sur des sites d’occasion.

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Labyrinthes

Les labyrinthes font partie des jeux papier « basiques » pour les enfants.
Il permettent de travailler la coordination œil-main et la logique.

Honnêtement, peu d’enfants aiment ça, en tous cas dans ceux que je connais …

Ils font parties des évaluations classiques :

  • ABLLS-R : B27, en performances visuelles : où on évalue le tracé d’un point de départ à un point d’arrivée, avec une notation de 1 (peut tracer quand il n’existe qu’un choix de parcours) à 2 (labyrinthe présentant au moins 3 choix de parcours)
  • VB-mapp : Jeu 15 M, non pas pour les performances visuelles mais pour la capacité à s’engager seul dans des activités préscolaires de dessins ou d’écriture pendant 5 minutes (ex: tracer des lettres et des chiffres, labyrinthes, coloriages codés, …)

Mon amie ergo m’a conseillée de « fermer les chemins » lorsqu’ils mènent à des culs-de-sac, ainsi l’enfant comprend la voie comme étant sans issue.

Les labyrinthes permettent de voir où en est l’enfant dans la planification. Si il trace systématiquement jusqu’à arriver « dans le mur », c’est qu’il n’anticipe pas sa trajectoire. Au contraire, si on le voit faire une pause avec son stylo à une intersection et regarder les possibles, on peut se dire qu’il anticipe la tâche à effectuer, ce qui est une super compétence!

Evidemment, comme pour les autres activités, les labyrinthes doivent être présentés crescendo : un seul chemin large et peu sinueux (qu’on ne peut pas nommer en tant que tel un labyrinthe mais qui entame ce type d’activité), jusqu’à un gros labyrinthe avec des angles et avec plein de possibilités de choix.
Ci-dessous, le tout début d’un labyrinthe (lors d’une évaluation Abllsr avec une tite fille)

Pour fabriquer les vôtres, vous pouvez utiliser des générateurs comme celui-ci. Ou bien en dessiner vous-même, comme moi ci-après, afin d’être precis sur les nombres de choix, de chemins et la complexité croissante.

Remarque: les fiches labyrinthe sont plastifiées et j’utilise des crayons WOODY, ils ne sont pas donnés mais c’est vraiment plus propre et plus durable que les velledas. Ils s’effacent avec un chiffon légèrement humide.

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Mémoire de travail, Visuo-spatial

Où est Monty?

Selon les éditions et rééditions de ce jeu de chez Beleduc, il est nommé tour à tour :  « Où est Monty? », « Il est où le Minou? », « Trouve Monty », ou encore le titre dans sa version anglophone : « Find Monty ». 

 

 

Il s’agit d’un jeu sur les prépositions spatiales où il est question de dire où se trouve Monty, le petit chat gris. 


Le jeu est composé de petites cartes épaisses cartonnées avec photos de la scène, d’un dé, d’un plateau « sol » avec un tapis, d’un lit, d’un coussin bleu, d’une couette rouge et du chat Monty, qui est « réversible » (= imprimé des deux côtés).


ATTENTION : ce jeu se joue  …. de mémoire !  😉 enfin, si on peut …. en général, selon les faces du dé (et selon l’enfant évidement), je choisis de le faire de visu ou de mémoire.
Même en regardant la carte, c’est loin d’être évident : le sens du chat est notamment source d’erreurs fréquentes. (Ce recto-verso, si il pose trop de problèmes, peut être travaillé avec d’autres types de supports plus adaptés entre temps, vous trouverez des exercices en tapant « orientations » dans le moteur de recherche du site)

Le dé a 3 faces différentes :
– un lit : on doit reproduire ce que l’on voit sur la carte, c’est la consigne la plus facile du jeu. 
– une bouche : on doit verbaliser, décrire à l’autre comment aménager la scène pour reproduire ce que l’on voit sur la petite carte carrée.
– un bonhomme stylisé tête à l’envers : on doit reproduire la scène avec le modèle mais placé à l’envers … et bien ce n’est pas évident du tout !!  🙂

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Visuo-spatial

Colori, de chez Gigamic

Un petit jeu d’observation assez classique : Colori de chez GIGAMIC.

Il s’agit de trouver, comme dans un jeu de dobble, la même illustration sur les deux cartes. La difficulté dans ce jeu est que toutes les illustrations sont dans les mêmes couleurs : rouge, vert, bleu, et jaune.


Ce petit jeu est un classique, il se trouve d’occasion assez facilement. Son format ainsi que sa boîte en métal le rendent pratique à transporter!

Publié dans Théories et formations ABA

RDI : Développer la relation d’interaction avec son enfant atypique.

Depuis ma formation et mes recherches sur le RDI, de nombreux collègues me demandent en quoi cela consiste, ce que ça apporte, comment travailler cela concrètement, et ce que j’en pense globalement ….

 

Pour commencer, 

La mise en place intensive du RDI dans une famille avec laquelle je travaille a permis de superbes progrès. Beaucoup de personnes « extérieures » ont constaté qu’il était plus attentif, regardait plus l’autre, était plus présent, ..
Personnellement, j’ai été plusieurs fois surprise en séance par de « petites choses » très surprenantes quand on a l’habitude de  travailler avec ces enfants : l’enfant qui me maintient SPONTANEMENT un tampon encreur qui colle à la face du tampon, l’enfant qui me tend directement un stylo lorsque je balais du regard le bureau à la recherche de quelque chose pour écrire, ce même enfant qui branche la prise de mon chargeur quand il voit que je regarde le bas du mur, ce jeune qui me ramasse un jeu tombé de mon sac dans l’escalier alors que j’ai les mains pleines, …. 
Evidemment, toutes ces actions, l’enfant en question est complètement capable de les réaliser, ce qui est GENIAL, c’est qu’il le fasse spontanément, en déduisant de son environnement la tâche à accomplir !! 
Réellement, cet enfant a été métamorphosé par la mise en place par ses parents de ces tâches RDI.

 

Voici un point théorique sur ce qui me semble important. Attention néanmoins, ce n’est que mon interprétation et en rien un support «générique» : il s’agit de mon avis, qui vaut ce qu’il vaut !  😉

Les quelques bases théoriques que je relate ici sont issues de :

– RDI connect (site internet du Dr Gutstein et son équipe)
– Caroline Peters (formation RDI 2021)
– Lynda Murphy (RDI consultant depuis 2007)
– The RDI book de S. Gutstein : livre fondateur qui n’a pas (encore) été traduit en Français mais qui est accessible et très intéressant.

Les bases du RDI

Qu’est-ce que le RDI et quel est l’objectif du RDI ?
– RDI = Relationship Development Interaction
– Cette appellation est protégée : il faut suivre une formation, être supervisé et «cotiser» à l’organisme de formation pour obtenir son habilitation RDI consultant®.
– Ce programme a été développé pour les parents, par le Dr Gutstein.
– C’est un programme qui vise à (r)établir un lien social authentique et durable.

L’enfant doit : avoir un rôle dans l’interaction, faire sa part pour le maintenir et donc co-réguler, coordonner, collaborer.

Pourquoi je trouve que ça peut être chouette ?

– Avec le handicap, il y a une altération profonde du lien parents-enfant. Il devient malheureusement souvent «moins voire non-renforçant » à cause notamment de nombreuses extinctions de tentatives de communication de la part de l’un ou l’autre, de la difficulté dans l’échange, etc , …
– Parce qu’on peut « casser » cet élan avec ABA. L’ABA étant très structurée, surtout avec les petits niveaux, les séances sont en général cadrées, avec un contrôle instructionnel bien en place et de ce fait, cela peut éteindre les initiatives de l’enfant.
– Car, comme le précisait Caroline Peters dans sa formation sur le RDI, on observe que le social reste tjs déficitaire dans les vb-mapp
– Car l’enfant est souvent exclu des temps de tâches authentiques : il est donc «non participant » dans les activités de quotidiennes de propreté et rangement de la maison.
– Parce qu’on oublie de s’amuser nous … (tenter de trouver des activités qui soient aussi plaisante pour l’adulte tout en restant dans le partage de la même activité)

Historique :

Le RDI a été développé par Steven Gutstein et sa femme Sheely qui fondent en 1995 un centre RDI aux EU. Steven G. écrit notamment le RDI Book.

Le principe de base selon S. Gutstein :

D’après lui, il y a une « pièce manquante du puzzle pour les enfants avec autisme » qu’il appelle « dynamic intelligence » (= « l’intelligence fluide »).

L’intelligence fluide comprend :

  • Emotional Referencing : Apprendre des expériences émotionnelles des autres
  • Social Coordination : Observer l’autre et réguler son propre comportement pour participer dans les relations sociales
  • Declarative language : Utiliser la communication non-verbale pour exprimer la curiosité, pour partager des perceptions et inviter l’autre à interagir
  • Flexible thinking : Adapter, changer et modifier ses propres stratégies en fonctions des contextes
  • Relational Information Processing : (=Le traitement de l’information relationnel) C’est-à-dire, pouvoir résoudre des problèmes sans bonne réponse a priori, des problèmes qui sont ouverts avec des solutions infinies.
  • Foresight and hindsight : Traiter la prévisibilité, l’anticipation ainsi que la capacité à faire le point sur les expériences vécues et passées pour en tirer des conclusions.

OBJECTIFS de travail du RDI :

Le RDI est donc une intervention basée sur :

  • Une (re-)relation à destination des parents
  • La (re-)découverte du plaisir d’être en connexion
  • Des changements engendrés au niveau neurologique (on sait que les transmissions entre la zone pré-frontale (executif) et le système limbique (centre des émotions) se font très mal chez les TSA.)
  • Un caractère systématique et développemental
  • Une approche réaliste (même si c’est parfois de longue haleine)
  • Un programme précis (j’insiste sur ce point !!!)

Selon Gutstein, les parents doivent être les premiers guides de l’enfant comme c’est le cas chez les enfants neurotypiques. Selon lui, pour travailler le noyau déficitaire de l’enfant, on a besoin des parents et non des professionnels (mais euh …). Il serait également préférable idéalement que ceci soit travaillé avant l’apparition du langage verbal, comme c’est le cas chez tous les enfants.

Outils utilisés dans le RDI :

L’Ados, le RDA, et le RDQ. Ce dernier permet l’observation de l’enfant pour évaluer son développement relationnel. Le VB mapp nous permet de constater que des enfants ayant un « niveau 3 » n’ont cependant pas atteint le « niveau social 1 » d’un enfant de 18 mois ! Souvent car les professionnels ne savent pas le travailler, sauf en plaqué.

Steven Gutstein travaille sur trois niveaux :

Niveau 1 : Novice Niveau 2 : Apprentice Niveau 3 : Challenger
Attend Variation Collaboration
Reference Transformation Improvisation
Regulate Synchronisation Co-Creation
Coordinate Duets Running Mates

 

Regardons par exemple le niveau 1 :

Niveau 1 : Novice
Prérequis pour faire partie de notre monde ; à ce stade on attend juste de l’enfant qu’il se centre sur l’adulte, qu’il s’y intéresse. On développe le «Social Referencing».
– attente – référence – réguler – coordonner

La co-régulation est une clef pour la conversation : on échange sans mot au début : c’est ton tour, mon tour, ton tour, puis on laisse l’autre si il a commencé un geste (ou une phrase), on l’aide si il est en difficulté, il pose une question, on y répond, on en pose une autre, etc., .. Toutes les interactions sociales sont en balance comme ça avec une attention conjointe et un partage dans la réciprocité.

 

 

La Communication non verbale 

Tout d’abord, pour beaucoup de nos enfants, il faut d’abord développer le regard et l’attention continue. L’enfant regarde peu les visages, peu les gestes et/ ou pas longtemps. Il ne les identifie pas comme pouvant être des formes de communication. Il prête attention en revanche aux sons et aux consignes verbales : le canal auditif est très prioritaire. En conséquence, il loupe beaucoup d’indices interactionnels. On va dans ce cas travailler cette compétence de CnV.

On va développer la communication non verbale (CnV) de l’enfant : apprendre à lire la sienne et qu’il comprenne la nôtre.

  • Pour qu’il regarde nos gestes et mimiques
  • Pour qu’il focuse sur nous : les adultes ou ses pairs
  • Pour lui apprendre à mieux utiliser lui-même la CnV et à mieux se faire comprendre
  • Pour l’aider à comprendre les émotions et la théorie de l’esprit
  • Pour créer une situation d’échange et d’interaction plus calme, …

Voici des idées de jeux avec la CnV, (globalement, on peut faire les activités de d’habitude mais sans parler) :

  • 3 gobelets opaques, un smarties désigné par un regard
  • 3 gobelets de différentes couleurs, on regarde le gobelet dans lequel elle doit attraper la balle
  • Assis sur une chaise, le parent fait oui /non de la tête et l’enfant peut courir pour que le parent le lance dans le canapé ou le serre dans les bras
  • Jouer à « chaud-froid » mais avec des expressions du visage
  • Sauter ensemble d’une table basse en se donnant la main
  • On cache des chips avec un des parents et l’autre revient et l’enfant doit le guider pour retrouver les chips pour les donner.
  • Etc, …

Lorsqu’un enfant utilise sa communication non verbale, on va « le soutenir » en utilisant le langage déclaratif.

        Ex : l’enfant tend le pied pour qu’on lui masse, on va dire « ahhhh, je vois que tu veux que je te masse le pied ! » plutôt que d’exiger de lui une demande du type : « dis : « masse-moi ! » ». On présuppose alors que le langage verbal viendra tout seul, de façon plus adaptée et moins « plaqué ».

 

Les activités ou tâches à proposer, dites « tâches authentiques » :

Ce qui est important est d’avoir conscience que l’activité à partager n’est que le support de travail, et n’est en rien la cible. Par exemple, quand on décide de « mettre le linge sale dans le tambour de la machine à laver », l’objectif n’est pas qu’il sache faire ça, mais de partager (le plaisir ;-)) de se passer du linge de la main à la main, la joie d’aider l’autre à tirer le tiroir de lessive si il a une main prise par le bidon et l’autre par le bouchon, etc, …

Je pense donc que toutes les activités peuvent être faites ‘en RDI’, sous peine qu’on réfléchisse à comment les organiser pour favoriser cet échange. En RDI, on aime utiliser les ‘tâches authentiques’, c’est-à-dire, les tâches quotidiennes qui sont de « vraies » activités.

Comment choisir la tâche au tout début?

S.Gutstein remarque qu’il existe un type d’enseignement parents-enfant bien spécifique dans toutes les civilisations : c’est une relation d’apprentissage qu’il appelle : « participation guidée » (qui favorise les réseaux neuronaux dynamiques). Il oppose cela à « l’instruction » qui est une association de neurones avec des stimuli externes obtenue, quant à elle, par répétitions.

Le guide va donc devoir PREPARER des situations propices à l’apprenti afin d’offrir un défi cognitif qui soit juste un tout petit peu supérieur au niveau actuel de l’apprenti.

Il faut planifier dès le départ, on n’improvise jamais. On fixe une activité :

  • qui soit sympa pour l’enfant … et pour soi ! (L’enfant aime tomber sur le lit ? Rouler par terre ? Lancer des objets ?,…)
  • pour laquelle on fixera un cadre précis
  • qui soit au départ sans objet (jeux physiques par exemple). On peut utiliser un objet si le but n’est pas de l’obtenir mais bien de le partager (ex : une tablette VS un ballon)
  • si possible dans une pièce peu encombrée
  • qui soit très courte (3 mn max)

Pour trouver des idées, on peut regarder ce que fait l’enfant quand il ne reçoit pas de consigne, regarder ce qu’il fait avec ses jouets et apporter « un plus » à son activité. Ne pas lui demander « tu veux ça ? » car il risque de ne pas comprendre et le reprendre en échoïque.

Pendant l’activité, il faut :

  • donner à chacun un rôle, qui sera fixe au début
  • ne pas utiliser de communication verbale : on fait des gestes
  • attendre et ralentir

Le Langage déclaratif

En RDI, on travaille beaucoup le langage déclaratif

Cela permet :

  • De donner l’exemple de comment parler
  • Ça invite à faire, à participer, à parler sans contraindre
  • Ça pose le problème mais ça ne donne pas la solution
  • Ça favorise l’autonomie
  • On n’attend pas de réponse spécifique, ‘tout est possible’.
  • Ça aide à partager les pensées et les émotions aussi
  • Le but est de faire des commentaires plutôt que des consignes
  • Ecrire un journal

Donc, en langage déclaratif,  on :

  •  Fait des commentaires
  • Partage nos idées
  • Ne donne jamais de consigne
  • Ne pose jamais de questions , qui de fait  forcent et orientent !
  • Parle lentement avec peu de mots et des mots choisis
  • On n’attend aucune réponse particulière

 

Voici quelques exemples en ‘mode déclaratif’ ou en ‘mode ABA’ :

Lgg déclaratif – « En RDI », on dira : Cela favorisera … « En A.B.A. »: on donnerait plutôt une consigne :
« Tiens, Tonton John est là » une réponse ‘ouverte’ de l’enfant « dis bonjour à Tonton John »
« j’ai faim » interprétation de la condition de l’autre « donne-moi du pain »
« je n’y arrive pas » liberté de venir aider ou non « viens m’aider ».

 

Conclusion :

ABA et RDI s’opposent-ils ? Non.
Car les principes de l’ABA sont « universels et scientifiques » (un comportement renforcé augmente et inversement tout comme une pomme tombe si on la lâche en l’air !)
Cependant, ça peut effectivement être opposé dans l’application que l’on fait de l’ABA stricto sensus (exemple l’utilisation des jetons comme médiation de renfo). Auquel cas je dis « on va se la faire plus en mode ABA / en mode RDI ».

Clairement, ce qui a le plus impacté sur ma pratique c’est le fait de ralentir et attendre ! pour moi qui suis très speede, j’ai dû conscientiser le fait d’attendre car ce n’était / est pas (encore) automatisé. La seconde chose est que je me force à prévoir mentalement, dans chaque séance, des activités ou procédures qui invitent à développer la spontanéité, l’initiative et l’imaginaire …. 

Comme pour les autres enseignements, tout dépend de ce que l’on travaille précisément : avec une balle on peut travailler le fait d’apprendre à lancer un objet avec les compétences motrices, oculaires, proprioceptives, etc,.. que ça mobilisent, mais également, d’apprendre tout simplement que la lancer à l’autre peut être un plaisir, qu’on peut faire courir l’autre après la balle, etc, .. et que l’interaction en soi est renforçante parce qu’elle est faite avec l’autre.

Je pense réellement qu’il faut entretenir les deux car les deux sont nécessaires dans la vie : dans le montage des enseignements mais également dans la vie de tous les jours. Electron libre mais pas trop … initiative et spontanéité mais compliance et partage.

 

Si vous cherchez des activités autour des tâches authentiques, des compétences pour la vie quotidienne, vous pouvez aller lire cet article  ici.

Publié dans Aide à la création de supports, Motricité fine, Pince pouce-index

Les boutonnières

La première étape dans les boutonnières est que l’enfant comprenne le principe : faire glisser le bord du bouton dans la fente.

Quand on regarde un enfant mettre un bouton, si il n’y parvient pas, c’est souvent qu’il tente d’enfiler le bouton par son centre (là où il y a la couture) et non par le bord de la tranche du bouton. Du coup, en procédant ainsi, il faudrait que la boutonnière soit un  « trou en cercle » et non un « trou en fente » ….

Mettre un bouton requière d’avoir acquis une bonne pince bidigitale (avec deux doigts) car il faut pincer pour pousser le bouton dans la fente et le rattraper avec l’autre main en pinçant également avec deux doigt pour tirer, voire même repincer de nouveau pour dégager le morceau de tissu.

Lorsqu’on boutonne un vêtement, on a également la contrainte d’avoir plusieurs boutonnières serrées sur une même bande de boutonnières. De plus, le fait que cette bande soit cousue au reste du vêtement limite les possibilités de manipuler librement pour boutonner. De plus, lorsqu’on boutonne sur soi (qui est le but final de cet enseignement), on a une vue plongeante et verticale sur la tâche. Enfin, souvent, les boutons les plus  « fréquents » sont ceux en traction : mettre un bouton de jeans avec un bidon qui écarte bouton et boutonnière rend la tâche encore plus complexe!

 

Quelques étapes décomposées

 

Du coup, on travaille avec des boutons du plus gros au plus petit, et également en adaptant le support :

Le ruban à boutons

C’est une activité que les enfants apprécient bien. Il s’agit d’un ruban avec aux extrémités deux boutons de tailles différentes (le plus petit sera plus facile à enfiler…) ainsi que des petits carrés de tissu ou de feutrine avec une boutonnière ou à défaut, juste une fente.
Remarque pour la fabrication : les petits carrés de tissu sont très faciles à réaliser, demandez autour de vous si vous ne savez pas coudre. Il suffira, une fois réalisés, de coudre une boutonnières au milieu du carré de tissu. C’est une belle façon de recycler les chutes de tissu! Si vous êtes professionnels, je vous conseille de les faire de cette façon car si vous utilisez de la feutrine avec une petite fente, votre matériel sera rapidement abimé.

      

Si vous en faites deux, vous pouvez créer un petit jeu :
Chacun prend un ruban à boutons et on met les carrés de tissu au centre de la table. Vous lancez un dé de couleurs (il suffit d’un cube de bois dont vous coloriez les faces) et prenez un bout de tissu correspondant. Le premier à avoir 10 / 6 carrés ou encore un de chaque couleur (tout dépend du niveau de l’enfant) a gagné ! 

   

Le bouton à fleurs

Alors succès garanti : j’ignore pourquoi, les enfants le demandent parfois même en renfo !! 
Pour la réalisation : un morceau de nappe/toile cirée d’environ 20 cm sur 16 cm, un rectangle de tissu en coton (pour éviter que ca ne glisse) de la même taille pour le dessous.
Coudre comme pour les petits carrés de tissu ci-dessus, retourner l’ouvrage, coudre au centre un gros bouton en veillant à laisser une longue tige d’attache sous le bouton (voir la photo) de façon à laisser la place d’y loger les 3 fleurs qui viendront se boutonner dessus. Attention, mettez sur l’arrière un petit bouton (comme sur la photo) de façon à prévenir l’arrachement du tissu si l’enfant tire trop sur le gros bouton devant. 
Enfin pour faire les fleurs, personnellement, j’en ai fait trois dans mes chutes, le recto-verso diffère et sont de 3 tailles différentes. Attention : afin de faciliter le boutonnage, prévoyez de faire des boutonnières plus longues que vous ne l’auriez faire d’ordinaire pour un « vrai » ouvrage.

   

   

 

La bande crescendo 

Il s’agit ici d’une bande de tissu avec des boutons placés du plus petit au plus grand. Au début de l’enseignement, on demandera à l’enfant uniquement la manipulation du grand bouton se trouvant à l’extérieur de la bande. Petit à petit, au fur et à mesure des progrès, on déboutonnera et reboutonnera les boutons de plus en plus petits.
Voici un visuel : tout à gauche la bande entière, à droite avec un bouton ôté, encore à droite avec 2 boutons ôtés, etc, … jusqu’à la déboutonner complètement. 

 

Puis ensuite …

Vous pourrez utilisez des cadre type montessori où il faut boutonner « une gauche » avec « une droite ». Puis, ce même cadre mais retourné et placé sur le ventre de l’enfant afin de s’habituer à mettre des boutons en situation naturelle ensuite, puis sur de vrais habits! 

La réalisation de ces différentes étapes permet de ne pas lasser l’enfant et de le laisser expérimenter sans le guider physiquement advitam eternam.

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives

Trouve – tout

Recto, une illustration, verso, une forme ou une couleur.

Au dos de chaque carte, il y a soit une forme (losange, carré, triangle, rond, rectangle), soit une couleur (bleu, vert, violet, jaune, rouge).

Il va s’agir tout simplement de trouver sur l’illustration le critère recherché (qui figure au dos de la carte qu’on vient de retourner).

 

Par exemple:

Ici, on cherche sur l’image quelque chose de rond : il s’agit du cookie en bas à droite de l’image au premier plan.

On retourne alors la carte de droite qu’on pose sur la carte de gauche et on découvre la nouvelle illustration :
il faut trouver quelque chose de jaune, on le voit bien, c’est l’oiseau. On continue…

Cette fois, de nouveau quelque chose de rond mais sur une autre image : il s’agit du bras du canapé au premier plan en bas à gauche.

Les cartes du jeu changeant de place perpétuellement, les cibles à chercher changent …

Remarques :
Il est beaucoup plus facile de trouver les items d’une couleur donnée que de trouver les formes. On peut être tenté de trier et de présenter d’abord les cartes couleurs et ensuite de donner des cartes avec des cibles-formes.
Cependant, en faisant cela, on s’expose à ce que l’enfant ait un gros effort cognitif à fournir lorsqu’on passera aux recherches de formes car :
– les formes sont plus complexes à chercher que les couleurs, comme je viens de le préciser, et
– il faudra que l’enfant inhibe (= arrête de chercher) le critère couleur alors qu’il est habitué à cibler ce critère.
Donc, si l’enfant n’a pas une bonne flexibilité mentale, il vaut mieux rapidement introduire le critère formes, malgré sa difficulté.

Ce jeu travaille la flexibilité mentale à fond : changements d’illustration à chaque présentation, changement de cibles (couleur / formes), changement de cibles pour une même illustrations et d’illustration pour une même cible, etc., …

Publié dans Matériel générique, Théories et formations ABA

La plaquette de jetons

La plaquette de jetons est un outil très important dans la prise en charge des enfants avec des difficultés d’apprentissage ou des troubles du comportement.
Son utilisation permet de faire augmenter des comportements-cibles mais également de faire baisser des comportements non souhaités.

Cet outil paraît simple mais il demande en fait une bonne maîtrise de l’ABA.
Il y a une quinzaine d’années, je m’étonnais que personne ne l’utilise, voire ne le connaisse : c’est dommage lorsqu’on voit la puissance que peut avoir ce petit aménagement.
Aujourd’hui, il m’arrive souvent de rencontrer des professionnels (enseignants, éducateurs, psychologues, AESH) qui l’utilisent, sa pratique s’est énormément répandue mais faute de formation sur son bon fonctionnement …. ils l’utilisent n’importe comment!
Outre le fait que ça n’ait pas l’effet escompté sur le moment, le problème est qu’une mauvaise utilisation galvaude et entache considérablement l’efficacité de la plaquette.
Lorsque les enfants sont difficiles au niveau du comportement ou de la compliance, c’est particulièrement désagréable d’assister au sabotage de cet outil si précieux.

 

Voici donc quelques rappels généraux

Une plaquette de jetons doit être installée par un professionnel : elle peut être utilisée ensuite par un intervenant  « classique » à condition :
– d’être formé aux principes fondamentaux de l’ABA et
– de bien connaître les objectifs travaillés de l’enfant et son niveau général.

Les plaquettes de jetons peuvent être en tissu, en papier plastifié, en carton épais, etc, … voire dessinées sur un bout de papier.
Cependant : JAMAIS renforçant en soi, le plus neutre possible, …
PAS DE petites médailles, de smileys ou je ne sais quoi !!

Ci-dessus, une photo du type de plaquette que j’utilise depuis quelques années : une double plaquette (que je fabrique moi-même) avec un lot de 10 jetons. Cette configuration présente des avantages :
– Cela permet de transférer d’une plaquette à une autre les jetons sans en perdre et sans en avoir qui restent collés sous la manche du pull ou sur le collant tout neuf …
– Les plaquettes sont extrêmement sobres et non renforçantes en soi
– Cette double-plaquette permet de ne pas perdre de temps à rassembler ses jetons. Cependant, ça demande de « cacher » la plaquette de retrait (et de mettre en exergue celle à remplir)
– Un scratch-boucles au dos avec un bout « bi-face crochets » permet de maintenir ensemble les deux plaquettes
– Cela permet également de fixer la plaquette en cours sur le bureau (en collant un scratch-crochets autocollant sur le bureau)
– Ce scratch au dos permet également de les maintenir à plat sur le dessus d’un sac (ou d’une banane pour les moins fashions d’entre nous) pour travailler les déplacements (renforcer par exemple l’absence de trouble du comportement ou bien le respect de consignes orales, etc, …)
– Elles sont lavables et éternelles 😉 : contrairement aux supports plastifiés qui se dédoublent et se dégradent en 1 mois.
– Un dispositif permet d’y accrocher un cliqueur ou un compteur si on les utilise ave un enfant.

LE MINIMUM A CONNAITRE ET INTEGRER COMPLETEMENT AVANT SON UTILISATION.

Afin que l’entourage complet puisse utiliser la plaquette, j’avais rédigé il y a quelques années un « Mémo de la plaquette de jetons » que je vous mets ici.
Ce mémo ne saurait se substituer à une formation complète sur les mécanismes du comportement, cependant il permet de « limiter la casse » quand une formation plus approfondie n’est pas possible (remplacement d’AESH, centre aéré, …).

 

Les 10 commandements de la plaquette de jetons

 

La mise en place de cette plaquette doit être faite par un professionnel, une fois celle-ci installée, elle est utilisable par toute personne en interaction avec l’enfant. C’est un outil très pratique, qui fonctionne bien et longtemps, à condition de bien comprendre les règles de base pour bien l’utiliser.

Le principe est très simple : on donne à l’enfant des jetons (au fur et à mesure de la réussite d’une tâche et/ou d’un bon comportement et/ou de l’absence d’un mauvais, …) qu’il pourra échanger contre un temps de « plaisir/cadeau » (que l’on appelle « renforçateur »).

Il y a 3 composantes majeures :

  • Les comportements visés (ce que l’on veut obtenir de l’enfant, la tâche à réaliser, son « programme d’apprentissage ») Par exemple, poser ses mains, empiler les gobelets, faire pareil, …
  • Les jetons qu’il va gagner et les conditions pour les avoir
  • Le renforçateur que l’enfant obtiendra une fois la plaquette remplie : il doit être puissant, c’est-à-dire, très motivant pour l’enfant (DVD, voiture, …)

 

Lorsqu’on installe une plaquette à un enfant, on utilise au début une forme visuelle avec 5 jetons ( avec l’image du renforçateur ou non, personnellement je préfère sans). On passera ensuite à 10 jetons sans image du renfo. Lorsque ceci est bien installé, avec les années, on peut même mettre en place des sous-plaquettes (je détaillerai si besoin).

Cet outil a beaucoup d’avantages, en plus de s’utiliser facilement à l’école, il permet de :

  • différer le moment où l’enfant aura son « vrai » renforçateur et donc avoir des sessions de travail plus longues
  • ne pas interrompre l’activité (on peut garder des jetons dans les poches et transporter la plaquette sur un sac si besoin)
  • enseigner les bases du concept d’échanges
  • pallier le manque de motivation intrinsèque de l’enfant
  • commencer à comprendre l’abstraction (le jeton est conditionné, il n’a rien d’attirant en soi … mais est plus concret qu’une simple félicitation orale)
  • inciter l’enfant à faire des choix (parmi les renforçateurs)

LES 10 COMMANDEMENTS :

La plaquette doit toujours être visible pendant le travail et l’enfant doit regarder le jeton ajouté (dans un 1er temps) par exemple la placer sur le coté du bureau, scratchée au dessus du plan de travail, … Accès aux jetons interdit pour l’enfant  afin de garder le jeton « sacré », c’est l’adulte qui le donne!
Donner un jeton dans la seconde, en veillant à ce qu’il n’y ait PAS de mauvais comportements associés. Toujours féliciter, le faire au moment même où on pose le jeton et varier les compliments ex : « champion », « bravo », « super » SAUF si l’enfant a tendance aux écholalies.
Ne jamais parler directement du jeton par exemple « c’est bien, tu as gagné un point » car le but est qu’il les oublie pour, à terme, ne plus avoir de plaquette    Ne jamais retirer un jeton par contre, il est possible de mettre 2 jetons à la suite pour un comportement exceptionnel.
Une plaquette doit TOUJOURS être finie  même si la sonnerie de l’école retentit, lui faire faire des petits exercices rapides d’imitation mais ne jamais laisser la plaquette entamée !! Si le choix du renfo est placé sur la plaquette, il doit être changeable, exemple : si l’enfant avait choisi le DVD, il peut obtenir un ballon s’il a changé d’envie.
Difficulté crescendo, la « règle des 80-20% » c’est-à-dire que les premiers jetons sont pour des tâches faciles/acquises, et les derniers pour de l’apprentissage/du difficile. Adapter la « valeur » du jeton et le nombre de tâches par jeton à convenir entre professionnels, par exemple, on peut poser 3 questions de suite pour 1 seul jeton si les questions sont sur des acquis.

N’hésitez pas à poser des questions afin que je complète ou développe mieux certaines parties exposées ci-dessus !

 

D’un point de vue plus matériel

 

Double plaquette de jetons
Double plaquette de jetons

 

Plaquette de jetons de natation
Plaquette de jetons de natation

 

Format avec plaquettes et sac de transport.
Format avec plaquettes et sac de transport.

 

Comme vu précédemment, la plaquette peut avoir différentes formes, l’important étant qu’elle soit comprise par l’enfant et qu’elle soit fonctionnelle.
Ainsi, en fonction des besoins, elle pourra recouvrir plusieurs formes : elles peuvent être sur un petit sac pour être utilisées en sortie, sur un manchon pour être utilisées lors d’un cours de natation, …

Mais aussi, elles peuvent être imprimées et utilisées comme consommables. Cela permettra notamment de pouvoir gagner des privilèges qui pourront être consommés ailleurs. 
Par exemple, pour un enfant qui ne fournirait pas d’efforts à l’école, nous pouvons lui donner des occasions de gagner des plaquettes lors du travail scolaire dans sa classe, et seulement en ce lieu, et lui donner l’opportunité de les « dépenser » à la maison.

 

Plaquettes consommables à imprimer

Pour ceux qui utilisent des plaquettes à consommer, vous trouverez ici un pdf à imprimer.

Petits rappels :

  • Découpez les plaquettes d’avance pour toujours en avoir sur vous
  • Tenez là toujours à vue de l’enfant
  • Une fois remplie, donnez-la à l’enfant qui doit la/les conserver sur lui. Si possible, notez dessus dans quel contexte l’enfant a obtenu la plaquette (école, ergo, maison, …)
  • Une fois consommée, la plaquette doit être BARREE afin de ne pas être réutilisée : notez au dos le privilège obtenu avec la durée le cas échéant (ex : 10 mn de télé, sanctionnée avec un minuteur)
  • Chaque jour, agrafez ensemble les plaquettes de la journée et précisez la date sur le paquet. Cela permettra d’observer, si besoin, les fluctuations d’obtentions de plaquettes et de voir l’évolution (ou non) ainsi que les variations selon les périodes / types d’activités / d’intervenants / …

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Fonctions exécutives, Planification, Visuo-spatial

Chocolate fix

Voici un jeu de chez Thinkfun : un plateau avec des creux prémoulés, pour placer les 9 petits chocolats ainsi qu’un livret de défis dont la difficulté est croissante.

Le problème c’est que même les premiers niveaux sont difficiles pour les enfant que je suis. Le thème leur plait toujours beaucoup, en général, ils font semblant de manger les chocolats, mais déchantent quand il faut résoudre les défis.

Du coup, hop, une adaptation!

 

Le niveau débutant:
La couleur et la forme sont dans la même case pour combiner plus facilement.

Niveau intermédiaire:
Les informations sont réparties sur deux tableaux. Il faut donc balayer gauche droite en sollicitant un peu sa mémoire de travail : retenir la forme le temps de voir la couleur et combiner  « mentalement ».

Niveau difficile :
Il s’agit de combiner plusieurs informations réparties cette fois en trois tableaux. Les informations sont  « triées » (tableau forme/tableau combiné/tableau couleurs) puis  « mixées » (défis 10 à 12).

Sur mes adaptations :
– Avant même de faire ces adaptations, on peut proposer à l’enfant de tout simplement faire quelques défis  « côté solution », en reproduisant terme à terme. Cela permet de prendre un peu contact avec le matériel et de se mettre en confiance pour la suite. Toujours dans l’idée d’y aller marche par marche ….
– Le numéro des défis correspond aux réponses dans le  « vrai »  livret fourni par l’éditeur. L’enfant peut donc vérifier sa tâche si on lui montre l’image de la correction correspondante.
– Le niveau augmente crescendo : en augmentant dans les défis. Les présentations  « mixées » où les informations ne sont pas triées, sont plus complexes pour l’enfant car cela sollicite la flexibilité mentale pour réagencer mentalement, planifier, etc, …

Voici donc le PDF qui vous permettra d’imprimer les défis adaptés!

Publié dans Visuo-spatial

Recopier une séquence

Le fait de recopier une séquence est un exercice qui doit précéder les enseignements de lettres. Il s’agit pour l’enfant d’aligner, dans l’ordre, plusieurs éléments. C’est important dans la mesure où l’enfant procèdera comme ca pour former ultérieurement des mots : il posera successivement des lettres dans un ordre précis pour former un mot.

Le matériel :


– Comme cela peut prendre du temps, mieux vaut commencer par reproduire une séquence de petits items qui ne soient pas des lettres de façon à ce que l’enfant ne se lasse pas.
– Evitez les supports plastifiés à scratch, ils sont peu intéressants au niveau moteur, se détruisent rapidement et sont moins agréables à manipuler que de vrais petits objets. Il est facile de trouver des petits éléments en plusieurs exemplaires dans une maison : coton tiges, trombones, duplos, jetons colorés, …

 

Comment s’y prendre concrètement ?

Comme d’habitude avec une progression rapide mais à tout petits paliers:
– Utilisez au tout début des objets en double : vous faites un modèle avec 3 items et l’enfant le reproduit. Vous pouvez poser ce modèle sur une feuille blanche et fournir une feuille blanche à l’enfant pour reproduire le modèle de façon à donner un « cadre » dans lequel se mettre.
– Puis, vous pouvez augmenter la quantité d’items : 4 puis 5, … jusqu’à une dizaine d’items.
– Vous pouvez travailler en parallèle ou par la suite ce même exercice mais dont le modèle sera en 2D : un modèle papier ou bien une photo de la séquence avec votre téléphone que vous mettrez sur le bureau. Vous pouvez utiliser des Playmobil, lego, etc, qu’il aime bien, inutile de les avoir en double vu que le modèle sera une photo pris antérieurement.

Attention, ce qui est difficile souvent lorsqu’on passe en 2D n’est pas tant la succession mais le changement de plan. C’est d’ailleurs, entre autre, pour cette raison qu’il est plus facile de reproduire une séquence avec un modèle « en vrai » (= en 3D)!
Il y a donc une différence entre reproduire une séquence dont le modèle est à plat sur la table, et recopier une séquence qui serait accrochée sur un tableau ou tout simplement posée verticalement.
Donc, au début de l’enseignement, mieux vaut favoriser un modèle sur le même plan.

 

Exemple de fiches à exploiter:

Ici, des fiches réalisées pour travailler le terme à terme avec Penguins on Ice (de Learning Resources), l’enfant peut reproduire la suite telle qu’elle est sur les fiches. Attention, sur ce type d’exercice, l’enfant doit placer les pingouins de gauche à droite, il faut le guider si ce n’est pas le cas.

Je les ai dessiné en couleurs, cependant, je joins les fiches en noir et blanc de façon à pouvoir soi-même colorier voire laisser l’enfant colorier (si il aime cette activité).

Publié dans flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Langage oral, Lexique - vocabulaire, Phonologie - lecture

Les synonymes

Travailler les synonymes avec des enfants autistes? quelle drôle d’idée !
A priori, cela semble un peu trop scolaire et complexe pour être utile …
Le but n’est pas d’éviter les redondances disgracieuses à l’oral mais bien de favoriser la compréhension du vocabulaire de base pour des termes fréquemment utilisés.

Lorsqu’on travaille avec un enfant qui n’a pas ou peu de vocabulaire, il faut travailler tout d’abord les noms. Traditionnellement, il est admis qu’il faille 150 mots pour augmenter le répertoire en introduisant les verbes. Ensuite, on introduit les adjectifs …
Ca paraît très logique mais régulièrement, lorsque je vais en IME, l’un des premiers enseignements est les couleurs…


Cependant, on s’aperçoit rapidement que même dans le vocabulaire simple, quotidien et fonctionnel, les termes utilisés diffèrent d’une personne à l’autre. Il va falloir que l’enfant apprenne que des mots signifient parfois la même chose. Pour les enfants autistes qui sont souvent les rois de l’univoque, ce peut être complexe. Le pré-requis pour ces synonymes est de pouvoir associer des semblables non identiques (voir article à ce sujet) que l’on travaille au début avec des objets ou des images.
Ensuite, lorsque cette flexibilité mentale est acquise, on peut travailler sur les mots. Les non-lecteurs peuvent également travailler cela à l’oral.

Ainsi, il est important pour l’enfant de savoir que :

  • une baguette = un pain
  • un homme = un monsieur
  • une maman = une mère
  • un papy = un grand-père
  • pareil = le même, …

-> Et oui : dans les exemples ci-contre, il s’agit d’un vocabulaire très simple et en fonction des personnes, on utilisera plus volontiers un terme plutôt que l’autre. Il y a donc nécessité rapidement de savoir que ceux-ci s’équivalent.

Remarque : les synonymes sont parfois des sens proches, il s’agit de synonymes adaptés au handicap, ils sont donc très différents de ceux disponibles sur internet pour les CE1-CE2! Nous visons ici la compréhension de cibles fonctionnelles et simples.

 

Pour ce faire, j’ai crée un petit jeu. L’objectif est de mettre ensemble 2 mots pareils. Pour simplifier la combinaison, il y a un « codage » : il faut imprimer une liste sur feuilles oranges et l’autre sur feuilles jaunes. Le jeu consiste à associer une étiquette orange avec une jaune.

Synonymes simples, fonctionnels et fréquents.

En séance, j’essaie de prendre un frère ou une sœur mais si ce n’est pas possible, on joue à deux. On étale par exemple les oranges sur le bureau, on tend en éventail (ou en gros tas … 😉 ) les étiquettes jaunes, l’autre pioche et il doit retrouver le synonyme orange sur le bureau. Dès qu’il trouve, il remporte son lot. Puis, ce joueur présente à son tour les étiquettes jaunes au premier joueur et ainsi de suite!
Il n’y a pas de gagnant ni de perdant mais c’est plus ludique que de laisser l’enfant associer toutes les étiquettes seul. De plus, ca permet à l’adulte d’apparier les synonymes plus complexes pour laisser ceux accessibles pour l’enfant.

Si vous avez d’autres idées de vocabulaire très simple et fonctionnel qui n’y figurent pas, aidez-moi à compléter cette liste! 🙂

Remarque : mon ami Matt, aesh auprès d’une enfant sourde me précisait que ce support pouvait également être utile avec ces enfants là : l’accès aux synonymes étant compliqué à acquérir.

 

Pour aller plus loin …

Voici des documents papier à imprimer, idéal pour conserver l’enseignement ci-dessus, à mettre dans une BàE :

Publié dans Boîte d'enchainements, Logique, Maths

Introduction au Sudoku, « il manque …. »

Exercice facile et rapide.

 

A imprimer en une page par feuille puis idéal pour mettre dans la Boîte à Enchainement en imprimant en 4 pages par feuille et hop, dans la BàE!

Voici un PDF de 9 pages, épurés comme d’habitude, avec uniquement une case à remplir avec le chiffre manquant.

De façon à évoluer doucement vers le sudoku classique (avec les documents suivants), il y a dans ce PDF un seul chiffre à trouver : sur une ligne, sur une colonne puis sur une case. Cela permet d’entrainer le cerveau à toutes les configurations d’un futur sudoku! (cliquer sur l’image pour obtenir le PDF)

9 pages de Sudoku adapté

Pour les enfants avec difficultés graphiques, pour ne pas les surcharger, il reste la possibilité d’écrire vous-même sur des petites étiquettes autocollantes une série de chiffres que l’enfant collera.
Remarque : dans ce cas, il faut que le collage de gommette soit bien automatisé, dans le cas inverse, la tâche sera surchargée et le but est justement de l’alléger!

 

Ce document est l’occasion de travailler la verbalisation de « il manque X ». L’enfant peut comprendre aisément ce que cela signifie quand il cherche et ne trouve pas le chiffre et que l’on verbalise « il manque 4 ». 
Il y a un autre article qui traite du sujet ici : où il s’agit de trouver des images manquantes. (Pour avoir tous les articles qui travaillent « il manque … », taper dans la barre de recherche « manque ».)

Publié dans Calcul, Comparaison, Dénombrement, Logique, Matériel générique, Maths, Motricité fine, Pince pouce-index, Visuo-spatial

Les penguins on ice, les pingouins sur la banquise !

J’ai la chance d’être très bien entourée : une maman habitant dans le Sud de la France m’a fait livrer ce jeu pour me remercier des conseils pour son fils …. RHHhhoo la belle surprise! Merci, merci, merci !

Un jeu Learning Resources plutôt commercialisé dans les magasins spécialisés éducation et/ou handicap.

Jeu composé de :

_ 100 pingouins, 10 de chaque couleur : rose, bleu, violet, orange, jaune, marron, rouge, vert, noir et blanc.
_ 10 banquises en plastique bleu transparent qui sont connectables sur la longueur ou sur la largeur.
_ un petit mode d’emploi avec quelques idées de mathématiques notamment.

Petits détails importants  : les pingouins sont agréables à toucher et n’ont aucune odeur.

Multitudes de possibles :

Ce set permet de travailler les mathématiques. Il peut également permettre de d’aborder des concepts pré-mathématiques, tels que :
– du tri de couleurs, évidement
– le tri de couleurs complexe : par exemple, ne sélectionner que les noirs, jaunes et les verts. Vous verrez, les enfants peinent énormément !!
– des correspondances terme à terme : en mettant une rangée de pingouins et l’enfant doit reproduire la même rangée en les plaçant dans le même ordre de gauche à droite (il existe pléthore de supports réalisés par des enseignants) (voir l’article ici),
– des complétions de patterns (voir l’article ici)
– des algorithmes : réguliers ou irréguliers, (article à venir)
– du dénombrement dans une BàC avec des pingouins de 1 à 3 : ici
– du dénombrement avec la notion de dizaine (un banquise = 10 pingouins)
– des petites opérations mathématiques posées : « 2 jaunes + 1 bleu = ? »,
– des opérations à inférer, du type : « 3 pingouins sont sur la banquise et un tombe à l’eau. Combien en reste-t-il? »

– …mais aussi des compétences motrices : pour les petits ou les enfants avec troubles moteurs, placer les pingouins sur les picots de la banquise n’est pas évident.
– ainsi que du verbal
– ou la mémoire de travail : auditive, visuelle, …  (un article à ce sujet)

Bref, c’est un matériel basique qui permet de travailler plein de choses!

Merci Lisa, les enfants se régalent!

 

 

Des PDFs gratuits pour créer des exercices

 

Ce matériel m’inspire énormément, il est quand-même vendu assez cher (compte-tenus des matériaux et des contraintes de fabrication …) mais c’est vraiment un basique pour un ortho, éduc ou intervenant qui débute.

En attendant, vous pouvez imprimer le pdf tout en bas de l’article afin de travailler les exercices disponibles sur ce site. 

Sur mon site, vous trouverez de nombreux PDFs à télécharger en rapport avec ces pingouins.
En tapant « pingouins » dans le moteur de recherche, vous tomberez sur d’autres articles avec des idées pour les utiliser : des patterns à reproduire, des algo, des séquences à mémoriser, etc, …

 

 

Des exemples d’exploitations en vrac …


Trier certaines couleurs parmi d’autres : prendre une seule couleur (mettre les bleus dans une boite) est en général facile pour les enfants mais lorsqu’il s’agit de mettre 2 voire plus de couleurs, c’est compliqué. Or, c’est importnat de pouvoir faire ca. Ci-dessous, les enfants trient les bleus, jaunes, rouges et verts dans la boite. Les autres doivent rester sur la table.

 

Reproduire un pattern :
Tout début pour ce petit bonhomme : mettre un pingouin vert dans chaque carré. Puis, dans un moule à muffins : mettre un jaune et un vert (il a un modèle d’une case avec un jaune et un vert pour repro visuelle)

   

Petits dénombrements ed 1 à 3 avec une boite à compter :


Peut être une image de jouet et texte  Peut être une image de jouet pour enfant et texte 

 

Complétion de pattern :
Parmi un ensemble de pingouin (ici : jaune orange et bleu) il doit compléter celui qui manque ( à chaque fois j’en ai ôté un seul)

    

 

Reproduction de séquences (ABLLS-R : B13) et suite en algorithmes (ABLLS-R : B22) :

 

Petits problèmes avec addition en ligne simple : 

 

 

Comparaison de quantités avec mon tapis de comparaison : 

On trie les 4 couleurs et on répond à la question visuelle : compléter la collection, ou mettre le bon signe ou mettre le bon picto couleurs, ou mettre le picto chiffre, etc, …

     

Mémoire visuelle avec output moteur :

Avec petit dispositif en bois avec 3 trous pour cet enfant en difficulté visuo-spatiale.

     

 

Jeux « les pingouins matheux », un gros PDF qui reprend toutes les bases mathématiques :

Il y aura un article entier réservé à ce PDF : travail de « tous, aucun, que de, ni ni pas de », puis travail du cardinal avec ces notions là, puis travail de l’ordinal, etc , …

 

 

Voici un PDF avec mes dessins de pingouins si vous n’avez pas encore la chance de l’avoir acquis : 😉

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Mémoire de travail, Visuo-spatial

Pipolo : diverses versions

Il existe deux versions de Pipolo chez Djeco, ça porte donc à confusion. Il me semble que celui sur fond jaune soit plus ancien et qu’il ne se trouve que d’occasion.

Il s’agit de deux versions différentes qui ont la même règle du jeu.
Ici je ne vais parler que de celui de gauche, sur fond jaune.
Je trouve l’autre inintéressant pour nos enfants.

Ce jeu est à la base un jeu de bluff : outre le fait que je n’aime pas ce type de jeu d’une manière générale, c’est particulièrement peu indiqué pour nos enfants.
Il est très rare que je change une règle du jeu mais il était dommage de passer à côté de ce joli matériel à cause de sa règle du jeu.
J’aime l’esthétique de ce jeu, sa thématique sur les prépositions spatiales, la clarté de l’info (il y a un carton et un animal : on se place forcément du point de vue du vivant), …

Afin d’utiliser ce jeu, j’adopte donc une règle proche du UNO :
On pioche chacun 5 cartes, on retourne une carte sur la table. On doit ensuite défausser les cartes où figure soit le même animal, soit le même positionnement par rapport à la boîte.
On travaille donc : les prépositions évidement, mais aussi la flexibilité mentale et l’inhibition (parfois les enfants sont tentés d’associer par la couleur des boîtes en carton .. mais il ne faut pas 🙂 ).





Il s’agit de 12 animaux différents dans 4 positionnements différents !

 

 

 

Ce jeu peut être utilisé également avec les petits (/niveaux) en faisant du tri :
– tri par la couleur des boîtes (trois tas)
– tri par animaux (12 tas),
– tri par prépositions (4 tas).
Cela travaille la flexibilité mentale : on trie de 3 façons différentes le même matériel.


Pour mes collègues psy, cette tâche peut faire partie des Dimensional Change Card Sorting Task, DCCS (avec flexibilité mentale, mémoire de travail et inhibition) ou bien des ATI (Alternance des Tâches Indicées) avec des blocs mixtes.

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Fonctions exécutives, Lexique - vocabulaire, Matériel générique, Mémoire de travail, Phonologie - lecture

Le classique « le Lynx »

Etiquettes à piocher ……
… pour trouver un item correspondant!

Ici, on a trier des items pour s’habiller, des items pour manger et des items pour jouer :

Ensuite, à l’aide d’un dé, on doit retrouver une quantité de telle ou telle catégorie : 



On peut également trier les cartes en genre et en nombre : féminin singulier, masculin singulier, féminin pluriel, masculin pluriel.

 

     

C’est un jeu classique que l’on trouve en supermarché et qui est très fréquemment en vente d’occasion. Il existe plusieurs versions : des plateaux plus petits, des versions de même tailles mais en photos ou en dessins, ainsi que des versions dont le but diffère légèrement.

Il s’agit d’un plateau de jeu et des petites cartes avec plus de 300 petites cartes illustrées. Le but du jeu est de retrouver l’illustration sur le grand plateau de jeu. En soi, il est déjà assez intéressant à utiliser comme ca. Pour les enfants plus petits, on peut trier les images par « tranches » de plateau dans des petits sacs, cela permet d’avoir une surface à scruter moins étendue.

Le lynx 400 images | jeux de societes | jouéclub
Jeu du Lynx dans sa version la plus classique.

Le Lynx a l’avantage d’être une énorme banque d’images dont on peut se servir indéfiniment pour faire des tris selon le niveau de l’enfant. Ainsi, on peut trier par couleur, par forme, par catégorie, par fonction, par genre, par localisation, par nombre, …

Ci-dessous, des étiquettes réalisées par une maman avec laquelle je travaille :

Etiquettes à piocher ……
… pour trouver un item correspondant!

Ici, on a trier des items pour s’habiller, des items pour manger et des items pour jouer :

Ensuite, à l’aide d’un dé, on doit retrouver une quantité de telle ou telle catégorie : 



On peut également trier les cartes en genre et en nombre : féminin singulier, masculin singulier, féminin pluriel, masculin pluriel.

 

     

 
Publié dans Fonctions exécutives, Mémoire de travail, Planification

La complétion : une compétence socle.

Souvent, on travaille les mathématiques de base avant même de s’assurer de la maîtrise de compétences sous-jacentes requises.
Parmi ces compétences, il y a selon moi la nécessité de compléter de petites séries (où la numération n’est pas requise, évidement).
Cette notion fait suite à toutes les séries de « donner le même », « donner un similaire non identique », etc, …

Ici, on va voir comment travailler le « répéter une même collection ». Comme d’habitude, on complexifie tout doucement au fur et à mesure pour ne pas mettre en échec et bien respecter le rythme de progression de l’enfant.

Comment procéder?

  • On prend des boîtes à casiers ou des récipients séparés (environ 5 ou 6) : ça peut être une boîte à compter, un moule à muffins, etc, …ou des bols identiques en couleur et forme.
  • Des petits objets bien identiques entre eux et différents les uns des autres : des pièces de jeu, des objets de la maison (trombones, boutons, coton-tiges, etc, …)

On fait ensuite un modèle dans le premier compartiment et on met à disposition les éléments à placer. L’enfant doit refaire le même pattern (=le même ensemble) X fois.

On peut commencer avec un seul élément et en mettre un dans chaque case, puis 2 éléments, et ainsi de suite.

Alors une petite question :
Disons que l’on veuille mettre dans chaque case : un pingouin vert, un pingouin rose et un cube bleu. Quel est le plus facile pour l’enfant? Ajouter juste les éléments manquants (A) ou bien remplir la totalité de la case (B)?

Bon, vous vous en doutiez, vu que je pose la question … le plus facile c’est évidement ce qui paraissait le plus compliqué a priori : tout remplir.
Compléter un début de collection entamée demande plus de manipulation mentale : de faire le point sur ce qui est mis, d’ôter mentalement ce qui est déjà mis afin de n’ajouter que le manquant.

Donc, on commence à travailler le fait de répéter toujours le même ensemble (la configuration telle qu’on la voit en B) – à la manière des algorithmes _ puis on travaille la complétion d’une collection en mettant déjà des éléments (comme pour la configuration A).

Exemples de complétions à 4 items :


Il y a 4 pingouins dans la 1ère case, il faudra compléter par 2 ou 3 pingouins selon les manques ET trouver les bonnes couleurs à compléter.

 

Ici, on a des formes différentes : un marron, un jeton jaune et un pingouin rouge. On enlève un item au hasard et on donne à l’enfant pour qu’il complète dans les bonnes cases :



C’est un exercice assez complexe mine de rien lorsqu’on augmente les cibles à compléter!

Cette activité, avec complétion ou non, peut être travaillée dans le milieu naturel facilement car c’est une compétence dont on a besoin au quotidien. Par exemple :

  • en faisant des minis-pizzas (mettre un fond de sauce tomate, un mini bout de jambon, un petit carré de gruyère, etc sur toute la planche à mini-pizza
  • en faisant des mendiants : l’adulte fait les aplats de chocolat et l’enfant met sur chaque : une noisette, un raison sec, et une amande.
  • en mettant la table, …

 

Ensuite, pour continuer cet enseignement, vous pouvez aller voir l’article «  »trouver ce qui manque » ici.

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Contrôle inhibiteur, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Planification

Pippo

Un jeu super chouette de chez Gigamic … C’est une copine ortho qui me l’avait fait découvrir il y a un bon nombres d’années.


Ce jeu contient deux types de cartes :

  • des cartes où figurent 4 animaux –> qu’on va laisser en tas
  • des cartes où il y a un animal coloré –> qu’on va étaler face visible sur la table.

Il existe 5 animaux possibles : la vache, le cheval, la chèvre, le chien, le chat dans 5 couleurs possibles : rouge, vert, jaune, violet, et bleu.

Pippo, de chez Gigamic

Le but du jeu « de base » est de piocher une carte du tas, de trouver l’animal et la couleur manquantes et d’attrapper le plus rapidement possible l’animal qui correspond sur la table.
Par exemple, ci-dessus : si on regarde la carte de gauche : il manque l’animal vache et il manque la couleur jaune. Il va donc falloir attraper la carte « vache jaune » le plus rapidement possible.

Il y a aussi possibilité de jouer dans l’autre sens, pour ceux qui aiment les challenges : on tire les cartes avec les animaux uniques et on doit attraper les cartes composées de 4 animaux. C’est beaucoup moins facile!

J’aime ces petits jeux qui peuvent être utilisés en transversal avec des enfants de plein de niveaux différents …
J’utilise par exemple les cartes « animal-seul » pour faire de la verbalisation item+couleur, ou bien de la compréhension double critère (« donne-moi la vache rouge »), …

Afin de faciliter la mémorisation des possibilités d’animaux et de couleurs, j’ai fait deux petites frise qui aident à s’organiser dans la réflexion :

Les frises permettent de bien distinguer :

  • il manque le jaune et
  • il manque la chèvre

donc je cherche la chèvre jaune!

Vous pouvez imprimer, découper et plastifier cette « carte- frises » afin de la mettre dans la boîte de jeu.

Carte-frises pour Pippo
Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Dénombrement, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Maths, Planification

1, 2, 3 …comptez!

Encore une fois, différentes possibilités pour jouer à ce jeu de chez Gigamic. Il se joue de 1 à 4 joueurs.
Une version classique : on installe le jeu avec 3 démarrages de ligne, chaque joueur a 5 cartes en main (sur table en l’occurrence pour mes enfants), et la suite consiste à ordonner les cartes de 1 à 10.
Mais attention, il est interdit de mettre deux collections du même objet sur la même ligne. En général, j’explique cette contrainte une fois l’enfant à l’aise avec le reste du jeu. Ça ne pose pas de problème en soi car la notion de même/différent est une notion que je travaille en permanence, cependant, c’est quand même un paramètre supplémentaire que l’enfant devra prendre en compte.

1, 2, 3 … comptez! de Gigamic

Une originalité dans ce jeu: la pioche est en deux lots et le verso des cartes indique la valeur de la carte. On peut donc voir si l’enfant anticipe (ou non) sa future pioche en prenant une carte « utile » le cas échéant.

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Planification

Logikville adapté

Jeu classique des orthophonistes et psy : c’est LE jeu de logique par excellence.
Son grand atout: pouvoir travailler la logique sans avoir le frein du langage, et pour certains des enfants que je suis, c’est très agréable.
Graphiquement, il peut difficilement être plus laid , et c’est bien dommage.

Logikville de chez Asmodee

Le jeu est composé de cartes-défis, de 5 maisons, de personnages et d’animaux à placer selon les indications codées qui figurent sur les cartes. Les défis sont classés en difficultés croissantes.

Néanmoins, même les premiers défis sont complexes. Il faut comprendre que:

  • les personnages sont toujours à mettre en haut et les animaux en bas
  • les codages principaux sont  « x est là » et  « y est non là »
  • Il faut deviner l’emplacement de ceux pour lesquels il n’y a pas d’informations.

Afin d’automatiser ces quelques pré-requis, j’ai créé des cartes simplifiées afin de guider les enfants progressivement vers les cartes originelles.

Par exemple ci-dessous, on donne 3 maisons et les trois personnages (jaune, vert et rouge) à l’enfant.
– Les cartes 1 et 2 stipulent où mettre chacun d’eux,
– de la 3eme à 6eme carte, seuls deux personnages sont situés, il faut deviner lequel se trouve sur le point d’interrogation
– à partir de la 7eme carte, il y a des négations : le jaune est au milieu, le rouge n’est pas à gauche, donc il est à droite, donc le vert est à gauche!

 

Le pdf se trouve en bas de la page.

 
Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Mémoire de travail

Face de bouc

Petit jeu que j’ai eu dernièrement : il m’a été donné. C’est un jeu Cocktail Game qui était distribué à une période chez Quick avec les menus enfants. Quelle bonne idée !

Jeu  « démo » Face de Bouc

Je n’ai eu donc que la version démo pour l’instant : il s’agit du même jeu, sans la boîte et avec des personnages en moins, mais ça n’entrave en rien la partie.

Au plus simple, car d’autres règles existent, on pioche des cartes et on nomme les petites bébêtes comme bon nous semble. Lorsqu’on tombe sur une bébête qui a déjà été retournée au cours de la partie, il va falloir se remémorer le surnom qui lui avait été donné !

La règle est très simple et les enfants comprennent bien. Pour certains enfants autistes, il est impossible de but en blanc d’imaginer un surnom. Dans ce cas, on peut les guider en relevant avec lui certaines caractéristiques : il est bleu, il a l’air tout doux, on dirait plutôt une fille tu crois?, il ressemble à tel objet, etc, …

Au cours d’une partie avec une petite fille, elle a d’abord épuisé tous les prénoms de sa famille nucléaire, puis elle a dû en trouver des nouveaux.
Et alors que je nomme le personnage de gauche « monsieur melon » et lorsqu’elle doit nommer le personnage suivant, elle me dit  « monsieur Carotte » (personnage vert également, a priori étonnant en dehors du registre légume….)


Pour la seconde partie, remémoration, je trouve très intéressant de voir ce que retient l’enfant : plutôt les surnoms logiques? plutôt ceux que l’enfant lui-même a donné? plutôt récemment donné ou bien ceux en début de pile? (effet de récence ou effet de primauté…), plutôt ceux qui ont fait rigoler?, …

De plus cela permet d’évaluer la qualité de mémorisation sur de  « nouvelles cibles » jamais apprises précédemment et de quantifier ce que l’enfant garde en mémoire de travail le temps de la partie.
J’attends de m’entrainer un peu avant d’acheter la version complète : la version allégée avec uniquement 6 ou 7 bébêtes est en fait bien suffisante … pour moi également !