Le maniement de la pelle et de la balayette est un enseignement que je trouve très ludique.
Dans un autre article, ici, on abordait : « Ramasser les miettes et laver une surface plane ».
Je pense que la pelle et la balayette est une compétence encore plus simple que la manipulation d’une éponge!
Voici donc un enseignement préliminaire ou complémentaire ; pousser des éléments vers une pelle avec une balayette ! Quel que soit l’âge de votre petit élève, entre la co-régulation, la planification, la coordination des mouvements et l’ajustement moteur, ces petits exercices seront bons à (ap)prendre pour tous !
Matériel :
— une pelle et une balayette : les deux seront réservés à cet usage pour qu’ils restent propres le temps que l’enfant apprenne à les manipuler convenablement.
— des petits éléments GROS et LEGERS.
— un plan d’attaque ou un programme bien rédigé pour s’organiser dans les étapes 😉
Il faudra investir dans une pelle et une balayette (chez Action moins de 1€ le lot) : la mienne est labélisée « balayette propre » pour ne pas être utilisée pour de la vraie saleté du cabinet. Vous devrez choisir également des petits éléments à répartir sur le sol : choisissez au début des éléments légers, gros et en relief, ils seront plus faciles à pousser et à faire monter dans la pelle.
Il est difficile de gérer les deux mains en même temps qui font des gestes différents. Au début de l’enseignement, prenez un des 2 rôles : soit vous êtes le « balayeur », soit vous êtes le « teneur de pelle » !! L’enfant aura ensuite l’autre rôle et s’habituera à observer la forme finale du comportement global attendu.
La majorité des fois, je donne à l’enfant la balayette à gérer, c’est donc comme cela que je vais vous présenter l’article.
Enseignement par étapes successives :
Le comportement final attendu est que lorsque l’enfant voit des miettes ou des résidus au sol, il aille chercher la pelle et la balayette pour ramasser et verse le contenu à la poubelle.
Cette dernière étape pourra se travailler à part de la session d’enseignement car c’est un comportement relativement facile : il s’agira uniquement de verser dans la poubelle.
Cependant, le balayage en tant que tel est un geste TECHNIQUE qui requièrt un enseignement organisé. Il y a évidement plusieurs chemins possibles, en fonction de l’enfant.
Voici une proposition qui devrait être efficiente pour la plupart d’entre eux.
Etape 1 : L’enfant est le « balayeur » et pousse dans la pelle maintenue par l’adulte.
Dans cette étape, on va mettre par terre des éléments :
— gros et légers (pour qu’ils soient faciles à monter dans la pelle : des gros jetons de Colorino, des cubes en plastique, bouchons en plastique, des papiers mis en boulettes)
— assemblés en tas concis
— devant la pelle qui sera correctement orientée en face du tas à ramasser.
Choisissez bien les éléments et « essayez-les » avant de les proposer à l’élève : si ils sont lourds (comme les pingouins de chez Learning Ressources) ce sera trop difficile et rendra l’exercice trop complexe.
L’objectif ici est de comprendre qu’il faut que les éléments « montent » dans la pelle.
Au début, on guide l’enfant en guidance physique. ATTENTION, comme pour toute guidance physique, vous fixerez attentivement les yeux de l’enfant qui doit regarder ce qu’il fait. Si il regarde ailleurs, vous arrêtez tout de suite votre guidance jusqu’à ce qu’il re-regarde dans la bonne direction et ainsi de suite. Ca ne sert à rien de le faire balayer si il a le nez en l’air !
Petites difficultés à ajouter petit à petit : des éléments moins grands, puis des éléments plus éparses mais toujours globalement en ligne droite devant la pelle.
Ici, l’enfant pousse les singes (ils sont très légers) dans la pelle que je tiens fermement dans la bonne direction.
Etape 2 : L’enfant est le « balayeur » et pousse dans une zone définie au sol.
Ici, c’est du scotch de masquage mis en carré d’environ 15 cm de coté : le but étant de les rassembler en zone légèrement plus petite que le bord de la pelle.
Cette étape est plus complexe que la précédente pour bien des enfants car il n’y a plus de butée finale comme on avait avec le fond de la pelle. Selon la dextérité des jeunes, cela peut représenter un vrai challenge de mesurer sa force.
Complexe ; ces jetons montent difficilement la petite marche à l’avant de la pelle.
Lorsque l’enfant a réuni ses éléments dans la zone délimitée, vous allez lui faire pousser dans la pelle que vous tiendrez vous ou qu’il commencera à tenir lui-même (en main sur main).
Etape 3 : L’enfant est le « balayeur » et pousse dans SA pelle.
On arrive à la fin : l’enfant rabat les éléments dans un petit carré délimité puis positionne sa pelle devant et pousse son tas dedans.
Il faudra estomper le carré de scotch (vous pourrez par exemple juste mettre un petit bout puis juste pointer du doigt une zone imaginaire) et guider de moins en moins le maintien de la pelle.
Si votre élève peine avec la pelle, vous pouvez introduire une « étape 2 bis » où vous inversez les rôles et où l’enfant devient chef de la pelle et c’est vous qui poussez dans sa pelle. Cela lui permettra d’avoir un temps où il n’aura que la pelle à gérer. Attention si vous faites cette étape de bien mettre la pelle dans la main non dominante de l’enfant car quand il aura la balayette à gérer, il la tiendra dans sa main de prédilection ! 🙂
Etape 4 : L’enfant emmène le tout à la poubelle.
Afin de rendre cet apprentissage fonctionnel, utilisez sur la fin de l’enseignement des vrais petits bouts de papier L’enfant devra les mettre dans la pelle et allez jeter le contenu à la poubelle.
Et hop !! une vraie compétence pour l’avenir, un beau chaînage en autonomie 😉
Verser dans la poubelle ne représente souvent pas de difficulté!
Pour aller plus loin …
Vous pouvez sur le même principe travailler avec le balai : l’enfant aura une zone scotchée plus grande mais le principe restera le même. Il poussera le tout dans une pelle et hop, à la poubelle!
Vous pouvez également aller voir l’enseignement de ramasser les miettes sur une table et laver une surface plane là dont je vous parlais en début d’article. Votre intérieur va bientôt briller de mille feux !
(Merci Maîtresse Aline pour la correction des fautes :-p )
On ne le dit jamais assez : il est important, dès que votre petit élève sait faire quelque chose, qu’il le FASSE SEUL.
Le fameux « ahhhhhh si si il sait faire ça » mais quand on teste vraiment, sans aucun indice, l’enfant ne démarre pas ou ne fait pas l’activité.
Souvent, les enfants avec handicap ne parviennent pas à s’occuper seuls : ils déambulent, stéréotypent ou manipulent 2 secondes un objet ………. mais ne jouent pas à proprement parler.
La compétence de jouer, comme les autres compétences, va devoir s’apprendre.
En attendant que cela soit travaillé et acquis (on ne va pas se mentir, souvent c’est très très long) on peut proposer à l’enfant des activités à faire en autonomie et autogestion. Cela permet de l’occuper « intelligemment » en entrainant sa motricité, son sens de la déduction, sa capacité à enchainer les tâches simples, …
Attention, des photos de boîtes seront ajoutées fréquemment, pensez à repasser par ici régulièrement !
(dernier ajout 22/04 /25)
D’un point de vue matériel
Personnellement, j’utilise les boîtes de rangement de chez action, il s’agit de la collection IRIS, contiennent 5 litres et mesurent 34 x 20,6 x 11 cm. Je trouve ce format très pratique pour mettre les activités : elles ne prennent pas trop de place et en même temps leur forme en longueur permet d’y placer des activités de grandes tailles. Le fait d’acheter une série de boîtes strictement identiques permet de les stocker plus facilement et plus élégamment (sachant que c’est quand-même un atout esthétique discutable … 😉 ). L’objectif étant d’enchainer plusieurs boites, le fait qu’elles puissent s’encastrer les unes dans les autres va permettre de faire des piles hautes qui ne tomberont pas.
Tout dépend de l’enfant mais je vous conseille d’acheter entre 5 et 10 boites.
Il s’agit ici de tâches très simples à réaliser : ces boîtes pourront évidemment petit à petit être remplacées par des tiroirs hauts voire plus tard par des pochettes à compartiments avec des exercices-papiers, comme pour nous lorsqu’on a des documents à traiter.
L’objectif : qu’il enchaine les boites et qu’il travaille tout seul alors que vous vous faites autre chose, dans la même pièce voire dans une autre pièce !
D’un point de vue pédagogique
REGLES d’or :
On fait TOUJOURS dans le même sens : l’élève prend les boites une par une à gauche, réalise la tâche au centre de la table et pose à droite en empilant sur le couvercle de la précédente.
on ne met dans les boites que du SUPER ACQUIS !! forcément si l’enfant ne sait pas faire il va vous attendre … logique ! Vous hésitez entre deux activités : choisissez la plus facile !
une SEULE activité par boite
on sélectionne des activités avec un produit permanent : une tâche dont on pourra voir le résultat, avec un changement d’état en final qui nous permette de voir si la tâche a été réalisée ou non
on VARIE le plus souvent possible le contenu des boites : même si vous pensez que « c’est pareil », variez variez variez !! Deux trousses qui vous semblent identiques ne le sont pas : parfois le zip est plus ou moins facile à tirer, la « zipette » est plus ou moins facile à tenir, etc … En variant, vous éviter à l’apprenant de se lasser et vous lui offrez la possibilité de généraliser l’enseignement.
on repère les boites que l’enfant aime pour pouvoir composer d’autres activités funs pour lui et les mixer avec des boîtes moins attractives pour lui
favoriser des contenus « fonctionnels » ou fun pour l’enfant en question
la consigne doit s’imposer visuellement (sinon il va attendre ou vous demander ce qu’il doit faire et ce n’est pas le but)
ZERO VERBALISATION pendant que l’enfant fait ses boites à part pour lancer l’activité, une consigne du type : « fais ça ». N’oubliez pas le but est de vous estomper le plus rapidement possible et qu’il soit seul !! Je vous conseille de filmer l’enfant qui réalise son enchainement des X boites afin de pouvoir apprécier à quel point il a réalisé tout ça SEUL !! Filmer permet de voir quelques guidances dont on n’aurait pas eu conscience pendant la séquence.
Personnellement, je n’aime pas les séquentiels avec les numéros de boites car je trouve que ça rend plus difficile la tâche : l’enfant a une pile, il prend une par une les boites en les traitant au fur et à mesure et quand il a fini il peut s’en aller faire sa pause. Si cela vous semble nécessaire, vous pouvez faire une photo de l’état final attendu de l’activité et la coller dans la boite (il est important de la coller car sinon l’enfant va tenter de faire quelque chose avec) . Pour ma part, je ne le fais pas car en général les enfants savent/ trouvent quoi faire et j’aime que le SD soit « naturel ».
Commencer l’enseignement
Comme pour tout, cela a besoin d’être enseigné sans sauter les étapes et sans aller trop vite sous peine d’avoir un résultat bancal et de devoir aider l’enfant dans les étapes. Or, si on l’aide, cela n’a plus de sens !
On va commencer à présenter à l’enfant une seule boite, fermée, avec l’activité acquise qui se trouve dedans. La boite sera sur la gauche de l’enfant et on peut placer dès le départ en prévision de la suite un couvercle de boite afin de matérialiser où l’enfant devra poser sa boite une fois le travail réalisé.
On va alors guider le fait de prendre la boite, l’ouvrir, sortir les éléments pour réaliser l’activité. L’élève réalise ensuite l’activité et on l’aidera pour replacer l’activité dans la boite sans redéfaire ce qu’il vient de produire. Notre aide devra se cantonner à la gestion de l’organisation et aux petites manipulation autour la boite (les verbes en orange) et non sur l’activité.
Dès que 2 boites seront acquises séparément, on pourra poser à gauche de l’enfant deux boites l’une sur l’autre et lui faire poser.
Exemples et idées :
Ici, je vais tenter de mettre des idées SIMPLES et FACILES à réaliser avec des objets du quotidien ou des jeux pas chers. L’objectif est de faire des boites destinées à des enfants petits ou en grande difficulté car c’est souvent pour eux que les idées manquent. Evidemment si vous avez d’autres idées, je suis preneuse et les ajouterai dans cet article !! 😉
ATTENTION : l’objectif n’est pas d’acheter des éléments pour faire exactement les mêmes boites que moi !! Le but ici est bel et bien de trouver des choses dans votre environnement à vous, qui soient accessibles et si possible gratuites, afin de varier et de mettre dans vos boites des objets « de la vraie vie ». Faites le tour de votre maison ou de la structure dans laquelle vous travaillez et attrapez des choses pour constituer des supers boites qui changent de celles de la veille ! 🙂
–> Des pinces et des éléments à pincer.
Ici, un pull rouge et une très grosse pince (très souple) rouge. Ici, le sens de la pince est facile à repérer car c’est souvent ce « détail » qui pêche … Variantes et évolutions: réduction de la taille des pinces et correspondances couleurs entre les pinces et les éléments, …
Une variante plus complexe: pincer sur le tissu de la couleur de la pince.
Niveau difficile des pinces : elles sont toutes petites et l’élève doit les placer sur les pastilles de couleur :
–> Des éléments à ranger dans une trousse ou pochette zippée.
Ici, un lot de petits singes à mettre dans la pochette et refermer la pochette avec le zip. Variantes et évolutions: feutres avec une trousse, crayons, cartes à jouer, …
Variante avec une pochette non-zippée mais à coulisse. Contrairement à la trousse rigide ci-dessus, il faudra maintenir la gueule du sac ouverte pour ranger les disques verts!
Lot de lingettes démaquillantes de chez Action avec son sac vendu avec.Une sacoche et des cartes de jeux : il faudra les ranger et fermer le zip.Une boite métallique de jeu et des cartes : il faudra les ranger et fermer la boite.Mettre les jetons dans les cases (un par case).Ranger des dosettes de café dans un « tube à dosettes ».
–> Des « tirelires ».
Ici, il s’agit d’une bouteille de crème fraiche (vidée 😉 ) avec une fente et l’enfant doit insérer les jetons dedans.
Variantes et évolutions : des bâtonnets genre bâton de glace où l’enfant sera obligé d’orienter, des cure-dents dans un mini trous, des jetons plats, …
Tirelire avec tout petits bâtonnets.
–> Des puzzles à encastrements
Ici, délibérément faciles. Variantes et évolutions : des puzzles en carton et avec de plus en plus de pièces.
Ci-dessous, un puzzle à deux pièces en carton qui tient dans la boite même lorsque les pièces sont assemblées :
–> Des picots à insérer dans la grille.
On en trouve facilement : une grille et quelques picots selon le niveau de l’élève. Variantes et évolutions : des puzzles en carton et avec de plus en plus de pièces.
Une variante avec ce même matériel : l’apprenant doit ranger les picots dans la boite grillagée.
–> Des perles à enfiler.
Ici, un lot de un fil chenille (donc épais et rigide car il contient un fil de fer) et des perles avec de gros trous! Variantes et évolutions : fils plus fins et/ou souples et perles plus petites, …
–> Challenges de motricité.
Ici, on met des élastiques autour de la balle à picots : l’enfant doit les enlever. On peut également mettre une petite boite pour les mettre dedans après :
Monsieur Jaune : une balle de tennis fendue (plus la fente est longue, moins il faut de force pour appuyer sur les côtés pour ouvrir la bouche) et des jetons plats.
Variantes et évolutions : fente plus courte et plus de jetons.
Le fouet et des pompons : l’objectif est de « délivrer » les pompons coincés dans le fouet et de les mettre dans la petite boite en plastique.
Cela travaille la différenciation des doigts, le bimanuel et la planification.
–> Des feutres ouverts qu’il faudra refermer.
Ici, un lot de trois corps de feutre et trois bouchons. Variantes et évolutions : un tube de dentifrice vide, un pot de confiture et autres pots variés où l’enfant retrouvera le bon bouchon et le placera sur le bon récipient.
–> Des éléments à ranger dans des boites.
Ici, un lot de feutres et une boite transparente. Variantes et évolutions : différents éléments à placer dans des boites dont les systèmes de fermeture seront plus complexes (par exemple avec des ailettes à rabattre).
–> Des éléments à visser
Ici, il s’agit de fermer deux pots de confiture dont les tailles sont très différentes. Le geste est complètement différent de fermer une boite car il faut faire pivoter son poignet pour visser les couvercles.
Variantes et évolutions : différents pots avec des tailles plus proches, des vis avec des écrous pour enfants, …
Vissanimo de chez Djeco : petits filetages, pour que ce soit plus facile, j’ai ôté une partie du jouet (les ventres).
–> Des feuilles avec des tampons / feutres et des zones
Ici, un tampons auto-encrés et une feuille (à imprimer de ce site). Variantes et évolutions : différents exercices où on peut coller des gommettes ou tamponner ou colorier des éléments dans des zones.
Mettre un tampon dans chaque cercle.Petit coloriage : attention, ce doit être acquis. A réserver aux enfants très à l’aise avec le coloriage.
Vous trouverez de nombreux petits exercices « teacchables » sur ce site, à choisir selon le niveau et les envies de l’enfant.
–> Jeu type Colorino avec des jetons à placer.
Ici, tous de la même couleur car il n’est pas question de reproduire une image particulière. Il faut « juste » les encastrer sur les tétons.
Variantes et évolutions : Colorino avec modèles précis à reproduire avec différentes couleurs (il y en a sur le site)
Variantes et évolutions : avec des Duplos à assembler pour former une tour.
On peut évidement par la suite mettre un modèle en image à reproduire, comme ci-dessous :
La carte est scotchée verticalement dans la boîte afin d’apparaître clairement.
–> Challenge « vie quot’ « : avec des tâches de la maisonnée.
Ici, chaussettes de bébé à associer par paires et à retrousser pour les maintenir ensemble.
Je rappelle que dans ces boîtes, l’enfant doit MAITRISER cette activité, ici on n’apprend pas, on enchaine des tâches acquises.
Variantes et évolutions : On peut aussi ajouter 4 pinces à linge et l’enfant devra les coupler deux par deux avec une pince.
Variantes et évolutions : On peut, selon l’âge de l’enfant évidement, lui faire habiller des poupons :
Là faut lui remettre son pantalon !
Variantes et évolutions : le tapis à boutonner, l’enfant doit enfiler la boutonnière de la fleur sur le bouton de la pelouse (support à fabriquer) :
Variantes et évolutions : des sachets ouverts avec des pinces à placer sur les ouvertures pour fermer les sachets.
Variantes et évolutions : Plier du linge carré, ici des lingettes en vrac : l’objectif est évidemment de tout plier (enseignement déjà fait, l’enfant SAIT DEJA plier !!)
–> Tris selon des critères (couleurs, tailles, formes, quantités, etc.).
Ici, j’ai mis des petits pots refermables (faciles à ouvrir et à fermer) et l’enfant devra trier par couleurs puis fermer les pots.
Ici, seulement 2 pots avec 2 couleurs différentes.Trois pots (étiquetés avec une couleur mais ils pourraient ne pas l’être!!) avec des pompons de trois couleurs différentes. L’enfant va inférer qu’il doit trier et fermer les couvercles avant de tout remettre dans la grande boite.
Variantes et évolutions : des abaques de chez Nathan. L’élève est habitué à ce type de tri sur des piquets et donc, c’est un acquis pour lui : il peut faire seul et sans erreur.
L’enfant sait faire ça, il trie donc facilement. Mais attention, ce ne serait pas le cas d’autres enfants…. c’est à choisir avec attention pour chacun d’eux !
–> Jeux premiers âges classiques
Ici, j’ai pris un jeu de gobelets à encastrer ; on peut en mettre moins en choisissant un gobelet sur deux par exemple pour que les différences soient plus flagrantes et que l’activité soit plus rapide à exécuter.
Il faut mettre les gobelets les uns dans les autres.Il faut mettre ensemble les deux parties pour reconstituer les aliments.Ici, il faut refermer les œufs.Oréo : il faut associer les deux parties.Ici, placer les œufs dans les emplacements creux.Ici, jouet avion à assembler.Ici, jeu de motricité : il faut déplacer des petites boules dans la grosse boule transparente.
–> Petits éléments à conditionner
Ici il s’agit d’un emballage de jetons avec les jetons à replacer et le carton à coulisser pour refermer le paquet à la fin.
Et voilà : l’élève a réalisé tout avec succès !! 😉
Autre exemple ; mettre des élastiques autour d’une cartonnette :
Ranger des trombones sur un papier cartonné ;
Ici trois trombones à placer. Par la suite, on peut complexifier en mettant plusieurs papiers à assembler, ajuster puis à mettre ensemble avec un trombone.
Variantes et évolutions : pour préparer à des exercices de conditionnements, on pourra aussi mettre des petits emballages (sachets / boites transparentes /…) avec une quantité stipulée dessus. Le jeune devra faire des lots de 10 (ou 20 ou 50 exemplaires) en les plaçant dans les emballages prévus.
Des boîtes avec une quantité : l’enfant doit mettre la quantité demandée dans les boites.
–> Activités avec scratchs
Vous pouvez également mettre des petites activités « scratch » aussi pour changer un peu. Cependant, ATTENTION de ne pas tomber dans le « tout scratch » : profitez du fait d’avoir des boites pour mettre des choses à manipuler car les enfants aiment et cela permet de continuer à entrainer la motricité fine !!!
Fiches avec des petites quantités de 1 à 3 inclus.
Conclusion
L’important sera de mettre de l’acquis et de changer continuellement le contenu pour que l’enfant « découvre » et continue à être motivé pour ces tâches. Idéalement, il faudrait que l’enfant ne fasse jamais deux fois la même boite. Lorsque cela est possible, essayer de prendre les mêmes éléments mais de créer des challenges différents. Par exemple : les perles qui servent à faire un collier vont servir la prochaine fois à faire uniquement du tri de couleurs puis serviront à être comptées pour être mises par lot de 5 dans des petits pots individuels.
Respectez le sens : l’élève prend les boites une par une à gauche, réalise la tâche au centre de la table et pose à droite en empilant sur la précédente.
Quand l’enfant maitrise bien, qu’il peut se permettre de moins manipuler, on peut passer à des exercices plus en 2D, comme des classeurs d’autonomie (voir cet article là) puis des exercices-papier de boite à enchainements (voir là) pour enfin n’avoir plus qu’une pile de papiers, comme sur nos bureaux à nous. :-p
(Merci Maitresse Aline d’avoir corrigé mes fautes )
Dans cet article, on va utiliser un support PDF avec des poissons colorés : ce document va pouvoir être utilisé avec tous les enfants, ou presque.
Dans un autre article sur les vêtements, on avait plusieurs critères : la taille, la couleur et les motifs. Ici, on aura la couleur, la taille et avec ou sans bulles et avec ou sans nageoires.
Du tri, à la discrimination complexe : voici quelques exemples d’activités.
Sur le versant visuel
Le tri de couleurs et d’attributs:
Trier les poissons par couleurs est l’étape la plus facile qu’on puisse faire.
Néanmoins, lors de ce tri de couleur, l’enfant va devoir mettre ensemble, dans la même case : des grands, des petits et des avec et sans bulles.
Ces petits détails peuvent poser problème à certains enfants car les poissons sont à mettre ensemble alors qu’ils ne sont pas tout à fait identiques … Si votre élève n’y arrive pas, ce peut être pour cette raison.
Dans ce cas, il faudra imprimer plusieurs fois la page poisson du PDF pour avoir plein de poissons strictement identiques (par exemple que des grands poissons sans bulles) et voir si il peut les trier par couleurs. Ensuite, vous introduirez des poissons différents petit à petit car il FAUT que l’élève sache trier par couleur même si les poissons ont des variations sur d’autres critères.
Exemple de tri de couleur, une case pour chaque couleur et des poissons qui peuvent être différents (en dehors du critère couleur).
Ensuite, je fais trier les grands VS les petits mais afin de ne pas être parasité par les couleurs, je lui fais trier des noirs et des blancs. Les poissons sont strictement identiques mais sont placés légèrement différemment d’une carte à l’autre.
Si votre enfant n’y arrive pas, allez voir cet article qui explique le travail de petit/grand. Il est plus difficile de trier petit/grand sur papier que en vrai !
Tri de poissons en noir et blanc : il y arrive parfaitement.Tri de poissons en couleurs : cet enfant a du être guidé car même si il « sait » le faire, la tentation de mettre le poisson rouge avec un autre poisson rouge est trop forte. Inhiber le critère couleur pour pouvoir trier par taille est un effort à fournir qui demande une attention CONSTANTE.
Afin d’éviter le « une chance sur deux », j’ai fait une troisième taille de poissons, avec des très petits poissons.
Pour que le PDF reste pratique à utiliser je n’utilise que les « très petits poissons » à cette étape. Après, je ne les utilise plus dans les consignes écrites.
Taille grand, taille moyen, taille petit.
Le tri de « a cet attribut » ou « n’a pas cet attribut »
Pour faire du tri X ou pas X, il faut d’abord que l’enfant tolère de mettre ensemble des différents.
Par exemple pour le tri de couleur de « rouge » VS « pas rouge » on va d’abord s’assurer que l’élève puisse mettre dans la même case les « jaune+vert+bleu » et puisse isoler les rouges.
« Les rouges » VS « les jaune-vert-bleu »
C’est seulement lorsque cela est toléré que vous pouvez travailler sous la forme « vert » ou « pas vert ».
Il existe un pictogramme « vert barré » dans le PDF mais le concept de quelque chose de barré comme étant quelque chose qui « n’est pas » est un enseignement en tant que tel. Etant utilisé très très fréquemment dans la vie en général, la « croix » sur quelque chose qui signifie « pas » sera à enseigner car c’est utile pour la compréhension des pictogrammes.
« Les verts » VS « les non-verts »
Après, on continue avec « avec » et « sans/pas » de bulles :
Pareil que précédemment, on peut utiliser juste la croix et non les bulles-barrées pour faciliter la discrimination visuelle dans un premier temps.
Donc, je commence en général par un picto vierge, comme ci-dessous :
« avec des bulles » VS « pas de bulles » : ce dernier étant représenté avec un pictogramme tout blanc.« avec des bulles » VS « pas de bulles » : ce dernier étant représenté avec un pictogramme croix, mais il n’y a pas encore de bulles derrière la croix.« avec des bulles » VS « pas de bulles » : ce dernier étant représenté avec un pictogramme avec des bulles barrées. Cette représentation est complexe car source de confusion (il y a des bulles derrière la croix !!)
Sur le versant langage oral : compréhension et production
Combinatoire avec plusieurs critères : ici la taille et la couleur combinés.
On va demander à l’enfant ;
« Petit poisson rouge. » et si c’est ok, on augmente la complexité de la demande avec des petits mots en plus : « Où est le petit poisson rouge? » ou « Montre-moi le petit poisson rouge. » ou « Donne-moi le petit poisson rouge. », « Trouve le petit poisson rouge. », …
Si l’enfant n’y arrive pas, on prend que 2 poissons jaunes et on dit « petit poisson » puis « petit poisson jaune » (même si de toutes façon il n’y a que des jaunes!!!)
« Petit poisson bleu », puis avec une phrase plus longue « montre moi le petit poisson bleu ». ici, l’enfant a bien pris en compte les deux critères demandés (la taille et la couleur) et le retrouve dans un champs de 8 poissons différents.
Combinatoire avec plusieurs critères dont une négation : ici la taille et la présence/absence de bulles combinés
La négation à l’oral :
L’élève a déjà fait le tri visuel des bleus et ceux qui ne le sont pas. Maintenant, en fonction de la consigne verbale « bleu » / « pas bleu » il devra donner le bon poisson.« Donne un grand poisson sans bulles »
Puis, on peut demander un ensemble de X poissons avec le(s) même(s) critère(s) :
Tous les verts – Tous les poissons avec des bulles – Tous les poissons verts avec des bulles, …
On peut également demander à l’enfant de décrire le poisson : pour les non verbaux ou les apprentis-verbaux, on peut utiliser les bandes phrases du PDF:
L’élève prend dans l’ordre les pictogrammes pour les caractéristiques du poisson : » //grand poisson// bleu // avec bulles//. » et il pourra verbaliser ensuite.
Sur le versant langage écrit: compréhension complexe.
Différents niveaux disponibles: un vert, un bleu et un rouge où il y aura du mélange de cardinal et ordinal ainsi que des négations. C’est ici.
Vous pouvez évidemment aussi travailler ces notions avec les non-lecteurs en lisant les étiquettes-consignes.
Attention : je précise ici qu’à partir du moment où vous avez lu / aidé à lire / reformulé la consigne écrite, ce n’est plus du langage écrit mais du langage oral !! Si vous voulez évaluer la compréhension écrite d’un élève, il ne faut PAS ne serait-ce que reformuler ce qu’il vient de lire !! Il doit faire avec ce qu’il a lu lui-même !
Comment procéder ?
Pour travailler avec ces petites étiquettes, il faudra former une ligne d’une bonne dizaine de poissons et piocher une carte.
Selon l’enfant et la consigne sur l’étiquette, vous pourrez lui demander de pointer ou bien prendre des petits jetons aimantés (ils adorent car peuvent les ramasser avec le baguette aimantée!!) pour qu’il puisse répondre.
Sur les deux photos ci-dessous, on voit que le « quatrième poisson » peut être différent du « quatrième poisson rouge » :
Voici d’autres exemples de consignes complexes, où mon petit élève excelle 😉 :
Pour aller plus loin …
J’ai ajouté dans mon PDF le critère « avec / sans nageoires » car il existe un support pédagogique de chez Mot à Mot, intitulé Danger Requins, qui reprend les critères : couleur, bulles et nageoires. C’était donc intéressant de travailler avec ce dernier paramètre afin de préparer les enfants à ce jeu.
Là encore, je prépare un enfant à des questions du jeu « Danger Requins » en le faisant trier un ensemble de carte (que je choisis consciencieusement) en « oui / non » selon une proposition écrite donnée.
Ce jeu « Danger Requins » est bien intéressant pour les inclusions, les quantificateurs, les connecteurs logiques, les relatives, les ordinaux, ….
Il est vendu avec un CD qui permet d’imprimer des exercices bien utiles également pour avoir un exercice tangible en fin de séance.
Voici un article qui vient compléter celui sur les négations que vous trouverez ici et là sur le site.
Ici, on va travailler à partir d’un seul PDF : des lapins et des accessoires ! 😉
Il va s’agir de décrire les lapins avec/sans leurs accessoires : utiliser les mots « avec » , « pas de / sans » et le mot « et » pour lister plusieurs accessoires. L’élève pourra les avoir dans son répertoire « en réponse de l’auditeur » et si il est verbal, les utiliser pour rendre compte de ce qu’il voit sur les illustrations.
Dans le PDF, vous trouverez :
– Page 1 :des pictogrammes pour remplacer ou aider le discours oral : des lapins nus, les accessoires isolés, des pictos écrits « ET », « SANS », …
– Pages 2 et 3 : les lapins avec un seul accessoire
– Page 4 et 6 : les lapins avec 2 accessoires
– Page 7 : les lapins avec 3 accessoires
– Page 8 : des lapins « nus » supplémentaires (pour trier ou pour dessiner des accessoires si besoin)
La couleur du coin en haut à droite permet de trier plus facilement : plus il y a d’accessoires, plus le gris est foncé.
Je vous conseille de lire l’article avant d’imprimer les pages afin de n’imprimer que ce dont vous avez besoin.
Un seul accessoire :
Ce thème utilise délibérément un vocabulaire très simple et connu des enfants : lapin, slip, chapeau, balle, gants, pull, chaussures, lunettes, et carotte.
Pour cette série « lapin », il faudra procéder petit à petit comme ci-dessous avec des tris successifs.
Selon le niveau de langage de l’enfant, on modifiera nos exigences :
Niv 1 : On demandera à l’enfant uniquement de tacter : « (un) ballon », « (un) chapeau », … mais rapidement on passera au niveau 2 et on exigera que l’élève répète « avec … ».
Niv 2 : On demandera à l’enfant de tacter : « avec (un) ballon », « avec (un) chapeau », …
Niv 3 : On demandera à l’enfant de tacter l’expression complète : » (un) lapin avec (un) ballon », » (un) lapin avec (un) chapeau », …
Ce tri va être accompagné d’une verbalisation/signes /PECS. Notre exigence variera selon les élèves.Idem avec 3 accessoires isolés : « un lapin avec un pull », …
On pourra ensuite travailler une phrase avec verbalisation de tous les mots clef : » (C’est un) lapin avec (des) lunettes. »
Verbalisations selon le niveau des enfants :
Niv 1 : « (un) ballon », « (des) gants », « (des) chaussures », « (un) chapeau », …
Niv 2 : « avec (un) ballon », » avec (des) gants », « avec (des) chaussures », « avec (un) chapeau », …
Niv 3 : « lapin avec (un) ballon », » lapin avec (des) gants », « lapin avec (des) chaussures », « lapin avec (un) chapeau », …
Introduction de la négation : pas / sans
Tri pour différencier « avec un pull » VS « sans pull », accompagné de la verbalisation :
Idem mais on varie en mettant la négation à droite pour changer :
Ensuite, on reprend les boîtes de tri et on demande à l’enfant « donne sans chapeau », « donne avec chapeau », … etc en randomisé. L’enfant devra reprendre de la boîte de tri pour vous les redonner selon votre consigne orale. Afin d’appuyer nos propos, on peut également se servir de pictos !
« Pas (ou « sans ») chapeau », « chapeau », « pas (ou « sans ») chapeau », « pas (ou « sans ») chapeau », « chapeau », « chapeau », « pas (ou « sans ») chapeau », « chapeau », …
Ensuite il faudra apprendre que « sans » ou « pas » ne veut pas forcément dire que le lapin n’a pas d’accessoire du tout. Il peut être sans carotte mais avec un chapeau. Il faudra donc travailler sur plusieurs types de propositions :
Avec une suele et meme consigne, en fonction du choix qur le bureau, la consigne : « Donne-moi le lapin sans ballon » –> la difficulté va varier selon les propositions :
« Donne-moi le lapin sans ballon » — Avec deux propositions : un lapin sans rien et un lapin avec un ballon. C’est relativement « facile ».« Donne-moi le lapin sans ballon » — Avec deux propositions : un lapin avec un chapeau et un lapin avec un ballon. C’est plus complexe …
Deux accessoires :
« Donne-moi le lapin avec chapeau et carotte » parmi des qui n’ont que l’un ou l’autre accessoire et un qui a les deux.
Au départ, on va simplement trier d’après deux picogrammes : un lapin avec des lunettes et avec un pull, … les enfants avaient tendance à me mettre deux images dans la case : un lapin avec des lunettes et un autre lapin avec un pull, il faut qu’ils puissent inférer qu’il faut que le même lapin ait les deux !!
Puis donner une consigne du type : « avec un chapeau et avec une carotte », à l’oral, sans aide de pictos
Ici, la consigne est » un lapin avec un chapeau et avec une carotte » et c’est relativement facile car j’ai choisi à dessein de ne mettre que trois images et toutes avec un chapeau. Pour augmenter la difficulté, je pouvais mettre une image du type un lapin avec carotte et un autre accessoire que chapeau.
Ensuite, le niveau « expert » avec un champ comme celui sur la photo ci-dessous et des consignes, positives ou négatives du type : « montre le lapin avec un chapeau et avec une carotte » mais également « montre le lapin avec des gants et sans chapeau », … l’élève devra être attentif à TOUS les mots sous peine de se tromper !
Puis, on mixe avec des consignes où tous les mots vont apparaitre et seule la discrimination « avec » « sans » et « ni » indiquera si il faut que le lapin ait ou n’ait pas cet accessoire :
Par exemple :
Montre moi :
— un lapin avec ballon mais sans chaussures
— un lapin avec des chaussures et un ballon
— un lapin sans chaussures ni ballon
— un lapin avec des chaussures et sans ballon, ….
Dans chaque phrase énoncée il y a les mots « lapin » « ballon et chaussures : seuls les petits mots clefs indiquent si les accessoires doivent être présents ou non !
Trois accessoires : le bon placement du « et ».
Cet enseignement ne sera pas pour tous les enfants car c’est du « peaufinage ».
Ici, on va travailler le fait d’énumérer et de dire « et ». L’objectif est de placer ce mot correctement. On ne dit pas : « il y a des gâteaux et des yaourts et du pain et du jambon et du … » on va énumérer et mettre le « et » en avant-dernière place. C’est le bon placement de « ET » qu’on va tenter d’automatiser.
Pour cela on va faire des lignes avec des quantités variables d’objets et on va faire placer à l’enfant l’étiquette « ET » en avant dernière position. Ce peut être fait même avec des non-lecteurs en global.
Tact simple de « un pull ET une balle », « un chapeau ET un slip ».Je place les étiquettes en mettant « C’EST » au début et « ET » à l’avant dernière place, puis petit à petit, je le laisse placer les deux étiquettes tout seul en mettant le même espace entre chaque étiquette pour ne pas induire la réponse qui ira là où il y a un espace vacant.
Différents articles traitent de cette question de la négation. Tapez « négation » dans le moteur de recherche afin d’avoir tous les liens qui traitent du sujet et ne pas en louper !
Un autre article va suivre très prochainement avec des poissons par taille, couleur, nageoire et bulles! Tenez-vous prêts sur Facebook !
Le titre est bien explicite : l’idée dans cet article est de comprendre la différence entre « et » versus « de … jusqu’à » et tous leurs dérivés.
Ces notions sont importantes car elles permettent de mieux comprendre son Emploi du Temps (« de vendredi à dimanche ») et d’une manière générale la notion de durée (« de 8h à midi »).
Avec les pingouins (ou une bande numérique quelconque avec des petits personnages)
L’adulte verbalise « 2 ET 7 » –> normalement l’élève sait le faire. Il a l’habitude de ce genre d’exercice.
Puis, on prend exactement les mêmes chiffres et on remplace « et » par « jusqu’à » : l’élève va surement faire pareil qu’avant : il va placer 2 pingouins aux deux bornes et là, on le guide pour qu’il « remplisse » entre les deux valeurs. On va donc mettre en concurrence les deux : « X et Y » différent de : « X jusqu’à Y »
Une fois que l’élève est à l’aise, il va falloir qu’il comprenne qu’on peut dire « X jusqu’à / jusqu’au Y » mais aussi dire « X à/au Y ». En général, ce stade, ca va tout bien car il a appris à être attentif.
Puis, on prend des jours de la semaine par exemple :
Ici, j’ai pris des étiquettes pour que la forme soit semblable à l’exercice précédent. Petit à petit, on façonnera pour, à terme, utiliser l’emploi du temps de l’élève.
Pour aider un peu mon élève, j’ai tracé une flèche sous le mot « jusqu’à » : c’est une guidance que j’enlève très rapidement.
Dans une frise complète du mois
Il s’agit ici de la frise pour le mois de mars 2025. Je ne sais pas si je mettrai à disposition tous les mois mais je vais essayer de le faire le temps que les enfants avec qui je travaille ça comprennent.
Il faut imprimer et découper ce PDF et coller comme ci dessous sur le photo :
On colle sur les surplus de papier qu’on laisse lors de la découpe.La frise du mois est coupée en bandes puis assemblée pour former une longue bande!
Au début, il va s’agir de repérer le jour d’aujourd’hui :
Puis, on dit des dates et l’élève doit les repérer :
– le 5 mars?
– le 31 mars ?
– le …
Cet exercice va nous permettre d’observer si l’apprenant s’organise dans sa recherche sur le mois : va-t-il chercher les grands nombres plutôt sur la droite et les petits au contraire au début de la frise ou cherche-t-il au hasard?
Les dates en condensées également vont pouvoir être associées :
Ici, l’enfant place les flèches correspondantes aux dates : il doit la verbaliser à chaque fois.Là, j’ai sélectionné une date avec un jeton bleu et l’enfant doit écrire la date en abrégée dans la partie grise des flèches vierges.
Ensuite, on va pouvoir poser des consignes telles que : « et demain? » et l’enfant devra placer son jeton au jour d’après … et d’autres consignes du même type.
« Tous les lundis »
Une fois que l’enfant parvient à repérer des jours précis qu’on lui dicte (ou qu’on lui écrit pour les lecteurs), on peut continuer avec des instructions comme celles qui figurent dans le PDF.
Cette page de consignes est destinée à être lue et cotée par l’adulte mais si vous travaillez avec des enfants qui sont à l’aise à l’écrit, ils peuvent aussi la remplir eux-mêmes. Ces consignes servent à voir où sont les difficultés de votre élève afin de travailler intensément chaque étape, classée des plus faciles aux plus complexes.
Les 3 parties séparées représentent des notions différentes.
Arrivent maintenant les périodes de plusieurs jours avec :
— « de telle date à telle date ».
— « pendant » cette semaine
— « la semaine d’avant telle date »
— « la semaine d’après telle date », etc.
Ici, elle doit sélectionner « toute la semaine » : du lundi au dimanche. Pour l’aider, je ne lui ai donné que 7 jetons 😉Les jetons transparents permettent de voir au travers les jours sélectionnés.
Des activités d’écoute et de productions orales
Lorsque l’élève est à l’aise en compréhension orale (et écrite pour les lecteurs), on va pouvoir lui apprendre à verbaliser des intervalles, c’est-à-dire, qu’il puisse dire « de tel nombre à tel nombre » (et plus uniquement le comprendre).
Pour travailler cela, vous pouvez prendre les petites fiches ici (que vous pouvez plastifier) ainsi que des fiches à colorier. Je vous conseille d’imprimer au minimum 4 pages par feuilles voire moins pour avoir des petites surfaces à colorier car l’objectif n’est pas de passer des heures à remplir les cases !!
Ensuite :
1) Vous lui faites une dictée du type ; « prends le feutre bleu clair, colorie le 3, le 5 et le 10 », puis « prends le marron, colorie du 1 au 4 » et ainsi de suite.
2) Ensuite, c’est vous qui coloriez et lui qui vous dicte : vous guidez de façon à ce qu’il n’énumère plus tous les chiffres « colorie 1, 2, 3, 4, et 5 » comme il risque de le faire au début mais qu’il dise bien « de 1 jusqu »à 5″. Si il dit « 1 et 5 », vous ne coloriez QUE le 1 et le 5 pour qu’il perçoive que selon sa consigne, vous ne colorierez pas les mêmes cases !!
Les élèves aiment ce type d’exercice quand c’est nous, les adultes, qui bossons ! 😉
Là, l’enfant me dicte ce que je dois colorier : il met son doigt pour ne pas se tromper.Une erreur de verbalisation : toute la zone a été colorié en rouge au lieu des deux extrémités.
Pour travailler sur les notions de temps et de durées, vous trouverez d’autres articles complémentaires sur ce site dans les rubriques plus spécifiques (cf moteur de recherche avec les heures ou les dates).
Vous connaissez l’album « Le loup qui voulait changer de couleur » d’Orianne Lallemand et magnifiquement illustré par Eléonore Thuillier?
Cet ouvrage a été le commencement d’une très longues séries d’aventures de ce super Loup, il existe de nombreuses histoires disponibles aujourd’hui et elles sont régulièrement exploitées dans les salles de classe depuis des années.
J’avais crée il y a forrrrrrrrrrrt longtemps les costumes de chaque jour de la semaine car un enfant du cabinet était fan du Loup. Il avait découvert cette histoire avec sa maitresse et avait un peu jeté son dévolu sur ce petit personnage, ce qui a permis plein d’enseignements divers ! J’avais d’ailleurs du faire chaque costume en double-exemplaires …
Cet article est un peu différent des autres. A plusieurs reprises, on m’a demandé (via mon site de couture) comment j’avais fait les différents costumes de ce super Loup, extrait de « Le loup qui voulait changer de couleur ».
Et il y a quelques jours, Val’idées (son Facebook est là et son blog génialissime ici) m’a sollicitée dans ce sens. Elle est une grande fana du Loup et le décline à toutes les sauces dans ses propositions d’enseignements de classe depuis des années ……… je ne pouvais donc pas refuser de l’aider ! 🙂
Parce que ces costumes permettent de travailler les jours de la semaine, qu’ils permettent de faire sortir le personnage de l’histoire et parce que lui enfiler ses vêtements fait travailler la motricité fine, voici les explications !!
Certaines tenues sont faciles à mettre, d’autres moins. L’élève pourra demander de l’aide et c’est l’occasion de travailler les demandes !
L’idée est de faire avec des restes et de la récup donc n’hésitez pas à demander aux copines. Et si vous ne savez pas coudre, demandez à des personnes dans votre famille !!!
Lundi
Dans le pot de peinture verte :
De la feutrine verte cousue, un élastique souple (couleur la plus proche possible de la couleur du corps du Loup)
J’ai découpé une forme de tache et ai cousu un élastique de 8 cm de long sur deux bords opposés de la tache.
Pour le gant : il s’agit dune forme ovale, j’ai cousu endroit contre endroit et j’ai retourné. J’ai cranté la partie à enfiler pour ne pas avoir un bord droit disgracieux.
Ensuite, il faut tacher le gant ainsi que la grosse tache avec de la vraie peinture : ca tient depuis des années sans problème !
(couture de 0,5 non comprises)
Mardi
Thème Père Noel :
Bon, là, j’avoue, j’ai sous traité à ma mère car j’avais la flemme de tricoter en petit comme ca.
Maman avait du faire un peu au pif (car elle est douée) mais vous trouverez des tutos sur le net (ici par exemple, ou ici).
Son exemplaire n’a pas de système de fermeture, la tête passe sans problème.
Mercredi
Comme une princesse.
Cette fois, j’ai pris une chute de tissu à volants et une chute de pois, bien roses. J’ai récupéré des fleurs en plastique que j’ai cousu dessus tout autour du corsage pour que le Loup soit magnifique ! 😉
Il s’agit d’un rectangle rose foncé de 16 X 46 cm (couture de 0,5 non comprises) et une bande de 4 X 46 cm (CnC).
J’ai glissé un élastique dans l’ourlet du haut pour resserrer.
(couture de 0,5 non comprises)
Jeudi
Jour du bain :
Pour la serviette enroulée, j’ai fait le même principe que pour la princesse : un rectangle (de 13 X 50 cm mais ca peut être bcp moins large) et un élastique. J’avais pris de la polaire douce mais vous pouvez prendre de la matière serviette en sacrifiant un gant de toilette par exemple.
Pour le bonnet, il s’agit de deux disques verts clairs de 11 cm, j’ai dessiné dessus un feutre indélébile des poissons comme sur l’illustration de Eléonore. Les disques sont cousus ensemble et j’ai ensuite fait une glissière pour passer un élastique-cordon. Du coup, il est réversible complètement.
(couture de 0,5 non comprises)
Vendredi
Dans la boue :
J’avais acheté un rectangle de feutrine marron dans le commerce. J’ai découpé grosso-modo une flaque, j’ai fait un trou pour le tête et ai illustré avec des mouches. J’aurai du faire u piqué libre dessus à la machine ca aurait été plus joli mais bon, j’en avais marre.
Samedi
Avec les pelures d’orange !
Très rigolo à faire. J’avais récupéré un bout de toile cirée orange. J’ai découpé des spirales plus ou moins grande dans la toile cirée et les ai tendu pour obtenir des bouclettes. Ca rend bien, hein?
Pour le laçage : j’ai fait un biais orange dans un reste de tissu orange à pois blancs et j’ai fait une boutonnière et ai cousu un bouton blanc.
J’ai délibérément fait ce lien bien long pour que ce soit plus facile de boutonner. A ras du bouton, c’était pas facile au niveau moteur de maintenir le tout pour fermer.
Après, il faut coincer les pelures dans le biais avant de faire une petite couture à ras tout du long.
Dimanche
En paon multicolore !!
Cette fois, le lien est fermé avec une pression Kam en forme d’étoile, mais le principe est le même : on coince les plumes dans le biais vert! Je voulais faire varier les systèmes de fermeture.
Idem, j’ai laissé le lien bien dépasser pour ne pas que les pressions soient à ras du tissu (voir le schéma ci-dessous)
Les plumes sont grosso modo des bandes en forme de cravate, plus ou moins longues. J’ai découpé dans plein de couleurs de polaire différentes, comme ca, j’ai des coupes à cru.
Pour les sequins, j’ai utilisé de la peinture-colle (les trucs pour les gosses) et j’en ai collé sur presque toutes les plumes. Mais là encore, il faut utiliser des restes qui trainent : des perles, des bijoux fantaisie.
(couture de 0,5 non comprises)
Et voilà !!
J’espère que ca va servir à plein de gens, mais je n’en doute pas.
Ces histoires du Loup sont tellement tops qu’elles sont indémodables, comme ses magnifiques habits ! 😉
Ici, il sera question de prendre conscience des différentes vues, des superpositions, et des perspectives; les vues de face, de profil, de dos, de dessus, de dessous ….
Les prépositions spatiales (devant, derrière, gauche, droite, dessus, dessous) sont traitées dans plusieurs articles : vous pouvez saisir les mots-clefs dans le moteur de recherche.
Un article dédié à l’orientation se trouve là.
Pour comprendre les points de vue : de face, de dos et de profil il va falloir surtout manipuler et se déplacer autour de ces éléments une fois placés.
Vues de face, de dos et de profil
Activité 1 :
Playmobils avec reproduction : de face, de profil et de dos. (PDF ici)
J’ai pris en photo des rangées de Playmobil afin de travailler la manipulation des personnages, l’élève devra tourner son personnage pour obtenir la même vue.
Au début l’enfant doit juste reproduire ce qu’il voit et prendre conscience que le playmo a « plusieurs côtés ».
Ensuite, on pourra nommer ces positionnements : « vue de face, vue de face, vue de profil, … ».
Vous pouvez évidement faire vos propres photos avec vos figurines : inutile d’imprimer, vous présentez la tablette à l’enfant et il la reproduit d’après l’image sur la tablette.
Ci-dessus, sur la photo, c’est un exercice où l’enfant place les personnages playmobils dans le bon ordre et dans le sens indiqué. On pourra ensuite faire cet exercice en PACE, en dictée : un des deux a la photo et décrit ce qu’il voit et l’autre doit placer les figurines selon les consignes dictées. On vérifie grâce à la photo.
Version avec photo imprimée.
Activité 2 :
Décrire des images avec des personnes sous différents points de vue.
Ici, il s’agit d’un jeune qui est lecteur. L’écrit va donc l’aider à bien prononcer ces expressions qu’il découvre.
L’enfant pourra décrire plus tard : « c’est une femme, vue de dos », « c’est un homme, vue de profil » etc.
On demandera à l’élève : « donne moi la dame vue de dos », « donne le monsieur vue de profil », … parmi des cartes avec un homme vue de dos et une dame vue de profil par exemple.
Ce type d’exercice va préparer la compréhension de la description que l’on va retrouver dans les exercices d’inférences type « passe-temps » qu’on retrouve ici.
Jeux du commerce :
Dans le commerce, il existe deux jeux que j’aime particulièrement.
1) Le magnifique jeu « Sur un arbre posés … »de chez Smartgames (article entier ici) que je trouve incontournable dans le handicap pour le côté moteur en plus de son travail de la logique. Je l’utilise d’ailleurs souvent en n’utilisant que le coté solution : l’enfant doit reproduire ce qu’il voit avec les oiseaux dans le bon sens.
2) Avec Reverso : sans même parler de faire les défis en tant que tel, la simple reproduction des modèles n’est pas si simple, justement !
L’article dédié est là.
Les différents plans et les superpositions :
Jeu du commerce avec différents plans :
Nathan avait édité plusieurs supports pédagogiques avec des éléments à placer (Toporama, Atelier de Topologie).
Ce sont cependant des supports relativement chers (résistants et en bois) adaptés aux écoles : on en trouve parfois sur le marché de l’occasion.
Il existe une version dans le « Kit Maternelle » qui n’est plus édité mais qu’on trouve souvent en occasion.
On peut également en fabriquer avec des jouets (Playmobil encore une fois ou autre) en faisant des photos de scènes avec des éléments qui sont devant et d’autres derrière, comme ci-après.
Dans ce matériel pédagogique, il y a des fiches à reproduire et des éléments en bois à coincer à la verticale dans le support. Les fiches ont une difficulté croissante.
Ici, il faut que l’enfant comprenne que l’arbre n’est pas « coupé » mais que le cheval est devant l’arbre et c’est pour cela qu’on ne voit pas le bas de l’arbre. Pour beaucoup d’enfants, c’est « évident » mais pour d’autres, c’est vraiment une difficulté…Ici, il y a une scène plus complexe avec des éléments répartis sur trois plans.
Jeu du commerce avec différentes superpositions : Space Placement
Il s’agit d’un petit jeu avec des bâtonnets, des pastilles de couleurs vives et des cartes. L’avantage est que tous les éléments sont en double donc vous pouvez le faire en « vrai ».
Dans un premier temps, je vous conseille de le faire en reproduction réelle : vous retournez deux cartes pour vous faire des fonds vierges et vous faites un modèle en superposant les éléments (oui car c’est le but de l’exercice 😉 ). Ensuite, l’enfant doit reproduire sur sa carte à lui la même construction en veillant à superposer correctement.
Ci-dessus par exemple, il va s’agir de poser d’abord le bâton PUIS de poser la pastille rouge dessus.
J’ai ensuite redessiné des cartes afin de s’entrainer avec des modèles imprimés et où la superposition est donc moins visible.
Les deux premières pages du PDF contiennent des modèles avec des superpositions, les autres permettent de varier et de travailler en dictée de placement pour ceux qui voudraient allier le tout au verbal.
Vous pourrez ensuite présenter les « vraies » cartes disponibles dans le jeu :
Jeu du commerce avec différentes superpositions : Code Couleur
Ce jeu de chez Smartgames est assez connu des orthophonistes et des ergothérapeutes.
L’enfant dispose de petites plaquettes transparentes qui doivent, premièrement, être orientées correctement, mais également, être superposées dans un ordre précis pour reconstituer le modèle sur une image. Ces deux dimensions sont à travailler séparément si cette activité vous parait trop complexe.
Afin d’aider l’enfant à s’organiser, je vous conseille au départ de sélectionner les bonnes plaquettes et d’introduire petit à petit des distracteurs.
Vues de face et du dessus
Jeu du commerce : Logic City
Dans ce jeu du commerce, il est question d’agencements et de perspectives. Les cartes fournies présentent : au recto : la construction à faire vue de face et vue du dessus (comme sur la photo ci-après) et au verso : la construction vue de 3/4 pour vérifier sa réponse.
On a des agencements de maisons à reproduire avec des vues du dessus et de face.
Si l’élève a des difficultés en visuo-spatial, une première étape peut être de reproduire la construction coté solution. Petit à petit on présentera les défis.
Jeu du commerce : Hôtel Logic
Ce jeu est extrêmement complexe. Honnêtement, je le conseille uniquement si vous avez des jeunes hyper performants qui aiment ce genre de défis cognitifs car les challenges sont rapidement très (voire trop) complexes à réaliser.
Il s’agit de placer des bâtonnets de bois en fonction des indications sur la carte où figurent une vue de chacune des faces de l’immeuble. Les défis ont une difficulté croissante.
Jeu du commerce : Recto verso de chez Tiki Éditions.
J’adore ce jeu car il est question de performance visuelle mais également, de communication.
Je vous conseille de placer le couvercle de la boite en dessous afin de réhausser le plateau à hauteur des yeux : ce sera plus facile. Ensuite, on regarde une carte qui a un recto et un verso et chaque joueur doit réaliser le challenge d’après ce qu’il voit. Il va falloir discuter afin de se mettre d’accord sur certains placements car cela peut ne pas convenir à la construction que l’autre doit obtenir.
Avec ce jeu, on comprend donc que selon le coté où on se trouve, on ne voit pas la même chose! et on devra se parler et échanger afin que les deux obtiennent la figure demandée dans le défi.
Ce jeu collaboratif est normalement contraint par des timers avec des temps impartis mais évidemment, vous pouvez jouer sans !
Les playmobils
Ci-dessous, je vais vous décrire une activité telle que je l’organise au cabinet avec mes propres playmobils. Vous pouvez reproduire cette méthodologie également en prenant en photo et en imprimant vos modèles sur ce même principe. A défaut, vous pouvez quand même imprimer les PDF et faire travailler « de tête » en abstraction « quel animal voit quelle face? »
Le PDF est ici.
Première étape:
Je présente au jeune les différentes cartes qui représentent différents points de vue de la même scène et je vois si il parvient à les reproduire ou non. Si il n’y arrive pas, il faudra aller travailler avant les orientations (voir ici notamment). Si c’est ok, on poursuit.
Idem avec la voiture et les autres objets à orienter.
Deuxième étape:
On va ensuite placer les éléments comme la scène vue de dessus : on place les animaux tout autour.
Ensuite on va attribuer « qui voit quoi? » …
Pour y parvenir, il faudra que l’enfant se déplace autour de la table pour aller voir les différentes faces selon l’endroit où il se trouve.
Pour les dessinateurs en herbe …
Pour les enfants qui aiment dessiner et qui se débrouillent bien, on va pouvoir leur demander de reproduire en dessinant chaque face d’une scène.
Par exemple, ci-dessous, la voiture vue sous différents angles ainsi qu’un décor de playmobils (collés avec de la pate à fix)
Il existe bien évidement d’autres jeux du commerce pour ces notions de point de vue mais je ne les ai pas 😉
–> On pourra ensuite aller vers des concepts plus abstraits tels que la question des liens familiaux et du changement de point de vue : la maman de maman, le grand-mère de papa, .. sera abordée dans un autre article, sur la famille !
Comprendre les dates de péremption est utile pour une vie en autonomie. Cette compétence qui requièrt beaucoup d’acquis ne sera cependant pas accessible à toutes les personnes avec handicap.
Pour certains qui ont la chance d’avoir un niveau académique suffisant, il sera possible, étape par étape, d’apprivoiser ce concept complexe de dates de péremption.
Attention, comme pour beaucoup de compétences qui demandent un long temps d’enseignement, il est important de se demander si le jeu en vaut vraiment la chandelle … et si il n’est pas préférable de se centrer sur des cibles plus utiles et plus fonctionnelles.
Les prérequis
Pour savoir si un produit est consommable ou non, il faut déjà être au clair sur les notions de repérage dans le temps comme :
– savoir lire une date en raccourci
– savoir repérer des dates sur un calendrier
– avoir conscience de la date d’aujourd’hui
– savoir classer avant / après, mais pas seulement …
De nombreux exercices préparatoires se trouvent sur ce site :
Je vous invite à rechercher sur le site ici et ici : vous retrouverez des exercices avec des dates à relier, des dates entières à transformer en dates raccourcies, des dates (mois-année) à ordonner, etc. Bref, des activités variées qui prépareront à la lecture des dates de péremption.
Se repérer sur les produits
Ensuite, ce n’est pas gagné pour autant ;-).
Il va falloir :
— Trouver l’emplacement de ces fameuses dates sur les produits : en fonction des emballages, elles sont plus ou moins cachées.
Même si c’est inutile, il y a bel et bien une date de limite de consommation sur le chocolat! ;-p
En m’intéressant à la chose, je me suis aperçue que j’avais moi-même parfois des difficultés à trouver l’emplacement … tellement les endroits sont vicieux!
On pourra aller en cuisine et demander à l’enfant de montrer ou d’entourer les dates sur les emballages.
— Repérer, parmi les nombreux chiffres et lettres entremêlés, quels sont ceux qui peuvent évoquer, dans leur format, une possible date :
Lorsqu’on regarde de près, on se dit que si on avait voulu faire plus complexe, on n’aurait pas pu faire mieux !
— Transformer ces dates raccourcies en dates du type « juillet 2026 ».
Comparer à la date d’aujourd’hui
Des exercices en parallèle ou en amont peuvent alors être repris afin que le jeune puisse se dire « avant : on mange », « après : on mange pas / on demande si c’est OK à un adulte ».
Ci-dessous, une activité avec un jeu qui se repère bien dans le temps. La tablette est un outil de son quotidien et je veux qu’il sache qu’on peut l’utiliser pour connaitre la date (en plus de l’heure qu’il a très bien identifié comme étant toujours indiquée sur une tablette).
Dans cet exercice-papier, il doit coller les dates avant ou après. Les dates sont délibérément proches afin de faciliter la compréhension avec une sériation suivie (8 juillet, 9 juillet, 10 juillet, …) mais ensuite les dates seront estompées et non suivies petit à petit.
Exercices pratiques
Support avec des photos d’emballages
A l’initiative d’une maman, j’ai complété ce super support bien malin. Il s’agit de photos très variées de parties de packaging.
Vous pourrez l’imprimer en recto-verso et le trouverez ici
Ce support permet de s’entrainer :
— à repérer une date parmi tous les codages obscures stipulés
— lire ou écrire (selon les capacités de l’enfant et vos envies) la date en question
— ordonner des dates (l’enfant pourra trier les étiquettes en ordre chronologique)
— dire si les produits sont consommables ou non. (Pour l’instant, ils le sont tous car nous n’avions pas de périmés chez nous … dans quelques mois ce sera bon et dans quelques années tout sera pourri et il faudra refaire des étiquettes ;-)) .)
Support non périssable 😉
Afin d’éviter cet écueil, les filles de Tasolutionautisme sont plus malignes et ont crée un PDF qui permet justement d’inscrire la date afin de pouvoir s’en servir ad vitam aeternam.
Vous pouvez acheter ce support (8€) sur leur site ici. Vous n’aurez plus qu’à imprimer.
Je trouve intéressant dans un premier temps de sélectionner des étiquettes de produits que vous avez dans votre placard, par exemple une brique de lait, et de faire écrire à votre apprenant la date de limite de consommation de cette brique-là.
Cela permettra de faire le lien avec les « vrais » produits de la maison et que l’enfant puisse repérer que les dates changent : selon les briques de lait, la date n’est pas la même !
La dernière étape consistera à faire associer qu’une date antérieure signifie que le produit n’est plus bon.
Les enfants n’ont pas forcément conscience qu’il y a de la nourriture qui peut devenir « non consommable ».
Pour faciliter cette compréhension, n’hésitez pas à montrer aux enfants les produits qui sont périmés de manière très visible …. la crème rose et bleue oubliée dans le fond du frigo ou le pain un peu vert avec des poils.
Cela permettra de « voir » plus concrètement ce que signifie « mauvais à manger / dangereux » …
Si le sujet des emballages et des produits vous intéresse, il y a sur le site d’autres thèmes comme ici par exemple.
Zingo est un jeu de loto « amélioré ». Le principe du jeu est que chaque joueur a un plateau de 9 images qu’il doit compléter à l’aide de petites tuiles jaunes. Il y a deux niveaux de difficulté : un coté vert et un coté rouge.
Deux possibilités de jeu : soit on rempli le plateau, soit on fait une sorte de bingo : le premier ayant aligné 3 images (en diagonale, verticalement ou horizontalement) a gagné!
Selon moi, la fonction « loto » est la partie la moins intéressante de ce jeu : le Zingo est surtout super pour travailler la motricité fine et la communication.
Une façon originale d’obtenir les tuiles
Les tuiles jaunes apparaissent grâce à un distributeur qui les présente par série de deux. On se sert alors en fonction de ce dont on a besoin : si deux joueurs sont intéressés par une tuile, le premier qui l’a la garde.
Pour obtenir des tuiles, on manipule la partie à glisser du distributeur vers l’avant puis vers l’arrière, « chrak-chrak » dit un de mes suivis : ce mouvement fait apparaitre deux nouvelles tuiles jaunes dans les parties creuses du devant.
Les enfants adorent le faire, ça a un côté magique 🙂
Remettre les tuiles non utilisées dans le distributeur
Si une des deux tuiles, ou les deux, n’intéressent personne, alors, il faut remettre les tuiles dans la fente du distributeur pour libérer la place.
L’enfant doit donc remettre la/les tuile(s) dans la boite via la petite fente. Cette dernière présente une résistance qui fait que l’enfant est obligé de pousser la tuile sous peine de la voir ressortir. L’enfant est donc contraint à bien maintenir sa pince pouce-index, fermement et d’accompagner la tuile légèrement en force pour que celle-ci rentre dans la boite.
On voit avec les photos ci-dessous que l’enfant est en difficulté et utilise bien la pince pour viser mais ensuite, il utilise tous ses doigts-longs pour maintenir la tuile et la pousser.
J’adore cette partie et parfois, n’utilise ce jeu que dans ce but : je donne à l’enfant une dizaine de tuiles qu’il doit remettre dans la fente. Ceci est un travail de la pince plus complet que de simples tirelires où les éléments « tombent » dans la fente. Là, il faut viser et maintenir l’axe.
Et la communication verbale et non verbale!
En général, quand je joue avec ce jeu, je prends aussi un plateau mais je laisse l’enfant prendre la tuile, je la prends uniquement si l’enfant n’en a pas besoin ou si il l’a déjà. Le hasard peut faire que je gagne quand même ! ;-p
Du coup, lorsque l’enfant n’a pas besoin des deux tuiles qui sont proposées, je fais une moue « non j’ai pas besoin » en pinçant la bouche. C’est intéressant car l’enfant regarde et valide à mon expression faciale si il peut les ranger dans la boite et faire chrak-chrak pour en redistribuer ! Cet échange de regards, corégulés, est très important : il participe à la communication sans avoir besoin de parler et cela est plus naturel que de verbaliser « c’est bon, j’ai pas besoin » à chaque distribution.
Bref, ce petit jeu est vraiment original pour les enfants petits ou en difficulté : même si cela reste un loto « basique » le distributeur apporte vraiment un plus !
Je pense qu’en France, vous ne le trouverez que sur le marché de l’occasion mais il se trouve facilement (autour de 5€)
Ce jeu de chez Learning Resources est composé de 20 formes en plastique (avec des couleurs différentes et différents motifs) et de fiches avec des défis (recto-verso, donc 40 challenges en tout). C’est un jeu assez sympa car les formes sont grosses (environ 5 cm) et il y a possibilité de faire des activités variées grâce à ce matériel.
Cependant, le jeu originel est EXTREMEMENT complexe : les défis sont incroyablement difficiles.
Je ne l’utilise donc jamais dans toute son intégralité : j’utilise l’illustration des cartes-défis mais jamais les défis en tant que tel.
Ici, je vais donc vous proposer diverses activités à partir de ce matériel : de la perception visuelle évidement mais aussi de la mémorisation, de la reproduction de modèles, de la compréhension, de la dictée de figure complexe, …
Vous pourrez imprimer un PDF des pictogrammes de CAA si besoin ainsi que des cartes de constructions simplifiées.
Travailler sur les formes, les couleurs et les motifs :
On va pouvoir faire des activités classiques de discrimination, telles que : « où est le carré/cube violet? montre-moi le rond / cercle qui n’a pas de rayures, trouve la croix orange, …
Ou encore, en ligne, l’élève va tacter la couleur, le motif ou la forme ou encore en réceptif où l’enfant va devoir montrer la bonne couleur/motif/forme en autoclitics.
Travail de perception et reproduction de modèles :
Pour que l’enfant apprenne à reproduire un modèle d’après image, il faudra qu’il en ait la compétence motrice, qu’il s’organise dans sa chaine d’actions, qu’il regarde le modèle, qu’il prenne la bonne pièce, qu’il la place, qu’il re-regarde le modèle et ainsi de suite, en commençant par le bas.
Bref, comme d’habitude, cela demande plusieurs compétences qu’il faudra travailler une par une si nécessaire.
Par exemple, si l’enfant peine à mettre les éléments les uns sur les autres, on va commencer juste par lui faire empiler et non lui faire reproduire une image!
Dans ce jeu, il y a des boules qui ne sont pas évidentes à superposer car l’enfant doit comprendre et orienter la pièce de manière à trouver le méplat qui permettra à la pièce de ne pas rouler!
Ici, l’enfant est en difficulté au niveau moteur : il peine à faire tenir les formes les unes sur les autres, il n’ajuste pas son geste et n’utilise pas son autre main pour stabiliser, l’édifice tombe systématiquement. La compétence motrice sera à travailler avant afin d’aller doucement vers la reproduction d’un modèle.
Voici mes étapes, qui ne sont surement pas universelles mais qui peuvent vous servir à construire une progression à petits pas.
Etape 1 ; en parallèle, chaque élément un par un.
Ce travail se fait en 3D. Je vous conseille de mettre deux petits « tapis de placement » (ci-dessous, il s’agit d’un post-it orange) afin de circonscrire les zones où placer sa construction.
Le travail va se faire en imitation, l’enfant devra bien observer l’adulte.
L’instructeur et l’enfant ont chacun un lot de pièces identiques – par exemple 3 formes ainsi qu’un petit tapis.
L’adulte prend une pièce et la met sur son tapis, l’enfant doit regarder et prendre la même pièce dans son lot et faire de même. L’adulte prend la seconde pièce et l’élève doit à nouveau observer et mettre au bon endroit cette seconde forme (sur l’exemple de la photo c’est facile car c’est un totem mais on peut évidement faire des modèles où on pose à coté à gauche ou à coté à droite.) ATTENTION à ne pas verbaliser, l’enfant doit juste observer : PAS de blabla du genre tu vois on met à gauche la sphère blabla -> non!
Cette étape va apprendre à bien observer, à se familiariser avec le « parcours » de la pièce, à manipuler les objets pour ne pas qu’ils tombent, à comprendre qu’une construction se commence du bas, …
Reproduction avec un modèle en réel, sur un petit post-it (pour aider à se repérer pour le premier cube) et on construit ensemble en imitation. Je prends un, l’enfant prend le même et le met au même endroit, …
Etape 2 ; on fait un modèle en vrai et l’enfant le reproduit.
Seconde étape de reproduction : cette fois-ci l’adulte construit le modèle en entier en 3D, puis, l’enfant construit la même tour. Les deux sont en « vrai » donc l’enfant peut facilement comparer sa construction.
D’une manière générale, on NE PARLE PAS, on va guider l’enfant en lui faisant pointer (à lui-même, ce n’est pas vous qui pointez, c’est lui!) la première pièce à placer (celle en bas) et l’enfant va chercher la même pièce et la place dans son espace pour commencer la construction. Puis, on le guide pour qu’il pointe la seconde pièce, etc, …
Il doit apprendre à pointer /regarder la pièce en autonomie pour ensuite pouvoir reproduire tout seul une construction. Si c’est vous qui pointez la pièce à prendre l’enfant ne le fera jamais en autonomie, il attendra votre pointage!
Etape 3 ; on montre un modèle dessiné et l’enfant le reproduit.
Ci-dessous, on progresse. Il va s’agir de reproduire un modèle en 2D. Evidemment, c’est plus complexe qu’avec un modèle réel à reproduire, j’ai donc verticalisé mon image (sur l’ipad) afin de réduire la difficulté au maximum. En effet, le changement de plan augmente la complexité : mettre le modèle à plat sera en effet encore plus complexe pour mon élève qui devra, lui, construire en hauteur.
Voici un PDF où j’ai dessiné les formes afin d’avoir des modèles plus simples que ceux proposés par Learning R.
Vous pouvez imprimer et verticaliser les images pour aider l’enfant avant de les mettre bien à plat pour rendre la tâche plus complexe.
Reproduction d’un modèle de 2 pièces sur Ipad verticalisé, avec des distracteurs.Reproduction d’un modèle de 4 pièces sur Ipad verticalisé, avec distracteurs.
Les fiches fournies dans le jeu suivent une progression croissante de difficulté mais comme dans la plupart des matériels du commerce, l’exigence augmente rapidement :
Exemple de reproduction d’une construction qui provient d’une fiche fournie dans le jeu.
Travail de langage : dictée de formes.
Les cartes simplifiées dessinées ci-dessus peuvent également servir à un travail de verbalisation.
L’enfant a une carte et doit décrire ce qu’il y voit et nous dicter quoi faire pour reproduire la figure : « Tu prends un rond bleu, pose, tu prends un carré orange et tu le mets à gauche du rond bleu, …etc. »
Evidemment, ce travail peut être fait dans l’autre sens : on explique à l’élève quoi faire oralement et celui-ci doit nous écouter et faire la construction SANS support imagé. On lui montre ensuite l’illustration pour vérifier sa production.
En général, les enfants aiment beaucoup ce format d’exercice où l’adulte travaille aussi !! 🙂
Travail de mémoire
Toujours à partir des cartes simplifiées de mon PDF, l’élève regarde l’image quelques secondes et on retourne la carte. Il doit ensuite reproduire la construction de mémoire.
Je vous conseille d’utiliser mes fiches simplifiées car de mémoire, c’est vite compliqué : chaque pièce comprend plusieurs critères (la forme, sa couleur et son motif) alors la mémoire est vite surchargée.
Travail de discrimination et de compréhension :
Enfin, avec ce matériel, on va pouvoir aborder des consignes de repérage complexes telles que : quelle forme est à droite? quelle couleur est la boule à gauche? quelle forme est en double? quelle forme il manque? quel motif est sur toutes les formes?
Quelle est la forme manquante? L’enfant doit verbaliser « il manque la forme croix ». Afin de l’aider, je lui ai mis une bande des possibles de formes et une des couleurs.
Voire même des consignes plus complexes comme celles proposées dans les défis, telles que sur le défi ci-dessous : 😉
Bref, ce matériel permet de travailler des compétences bien variées, et ce avec des enfants quelque soit leur niveau. Avec ses couleurs bien flashies, il est assez chouette et est en quelque sorte un matériel générique pour des séances en ITT
Lorsqu’un enfant a suffisamment de mots isolés, il va pouvoir commencer à les combiner. Cette étape, dans toutes les langues, se fait à environ 50 mots de vocabulaire. Il va alors falloir introduire des verbes afin de pouvoir commencer à produire de petites phrases où les combinaisons de mots deviendront infinies.
Dans le VBmapp, on a dans le niveau 2 l’apparition « combinaison de 2 mots (ou plus) » dans les différents opérants verbaux : dans les demandes (J8), les tacts (J9) et les RA (J9).
Quelles cibles? comment le travailler?, et avec quels matériels pédagogiques ? voici des propositions …
Quoi ? quelles cibles?
Même si l’enseignement du vocabulaire mériterait un article complet (qui viendra sans doute), voici quelques remarques rapides :
le lexique à enseigner doit être un choix DELIBERE et INTELLIGENT : des mots utiles pour CET enfant-là.
Donc, deux domaines A PRIORISER :
les mots du quotidien de l’enfant (télécommande, cuillère, …) même si ils sont peu attrayants (comme le papier-toilette …)
les mots relatifs aux éventuels intérêts (restreints) de l’enfant : on enseignera le nom de certains dinosaures si l’enfant aime particulièrement ces animaux mais ce vocabulaire sera complètement inutile si le jeune ne s’y intéresse pas.
Il faut se représenter les cibles d’enseignement comme dans une pyramide : à la base on a le minimum très prioritaire, puis on monte avec des cibles de moins en moins quotidiennes.
Trop d’enfants avec handicap sévère se retrouvent avec du vocabulaire de comptines (oui, je DETESTE les comptines pour le handicap …. ) : la girafe, le chou, le navire, la baleine, … alors qu’ils n’ont pas le lexique utile : cuillère, slip, ou papier toilette ! (certes, moins glamour …)
Quelles combinaisons et quand ?
Lorsqu’on parle de combiner 2 mots, il peut s’agir de deux choses :
sujet/personnage + verbe d’action (ex: « bébé dort »)
nom+ adjectif (ex : « balle rouge » / « petit poisson » )
Ces combinaisons vont être à travailler. Ici, on va s’intéresser particulièrement aux deux premières combinaisons, celles avec des verbes.
Des exemples d’activités avec des combinaisons « nom/adj » apparaissent souvent sur le site car je le travaille tôt en compréhension pour la flexibilité cognitive.
L’article qui traite de cela est là, mais vous en trouverez par exemple dans l’article sur un menu bien épicé (ici) ou encore dans l’article où vous pouvez imprimer le jeu speed des habits ici.
Pour les cotations, je vous conseille d’utiliser un code-couleurs selon les opérants verbaux, voici le mien :
– expressif : rouge
– réceptif : vert (parmi 4/6/8 et je le précise)
– textuel : bleu
– transcriptif: orange
– intraverbal : violet
– copy to copy : rose
Pour m’organiser, je fais des étiquettes avec mes codes couleurs comme cela, c’est beaucoup plus simple dans les cotations pour tout le monde. Je colle ces étiquettes dans les cahiers, sur les feuilles de données, etc, …
Et au dos de la boîte de mes stylos !
Comment l’enseigner? avec quoi ?
Quelques conseils en vrac sur les procédés et les matériels :
TOUJOURS enseigner sur VRAIS objets, (surtout les verbes d’ACTIONS!!! on fait les actions à enseigner devant l’enfant, en vrai !!) avant de faire le travail éventuellement sur images …
CIBLER par utilités et pas par catégories lexicales : il est inutile d’enseigner tous les habits de manière exhaustive, il faut cibler les priorités (on enseigne le pull/pantalon/slip mais pas forcément le débardeur, la salopette et le gilet). Cela parait logique mais dans la pratique, on enseigne souvent à tort toute la liste car les images sont sur le support donc on se dit que pendant qu’on y est …. 😉
On travaille avec au moins 3 exemplaires dudit objet : on présente à l’enfant un slip rouge, un petit slip Cars, un grand slip blanc …
Si on travaille sur images : PAS sur des pages d’imagiers où il y a une guidance situationnelle qui gênera l’apprentissage mais sur des images ISOLEES et dont le fond est blanc pour éviter toute pollution visuelle. Vous trouverez des lexiques complets avec des images en trois exemplaires à imprimer gratuitement sur mon site ici.
On travaille en réceptif et en expressif (voire ensuite en textuel et transcriptif avec certains enfants).
Il vous faudra beaucoup de situations d’enseignements variées et des supports pédagogiques différents : une étude a montré que les enfants présentant des troubles du langage avaient besoin de 3X plus d’essais pour apprendre un nouveau mot que les enfants neurotypiques du même âge (Rice et al., 2014).
Vous pouvez construire un petit outil dont je parlais ici , nommé « Actions en Famille » en prenant des photos de vous pour créer un recueil d’actions avec de personnes connues de l’enfant.
L’idée est que l’enfant prenne conscience que les mots ont un sens et qu’ils peuvent être combinés à volonté :
On peut faire varier le sujet :
Le lapin dort
Le papa dort
Le chat dort.
On peut faire varier le verbe :
Le lapin saute
Le lapin dort
Le lapin boit, …
Puis les compléments directs :
Le lapin mange une banane,
Le lapin mange une carotte, … puis compléments indirects éventuellement (le lapin donne une banane au singe)
Attention, tous les supports pédagogiques ne sont pas bons à prendre !
D’une manière générale, il faut se méfier des boîtes de jeu « grand public » du commerce : ils sont souvent mignons mais … pas adaptés pour le travail intensif et la construction de la compréhension d’un enfant en difficulté. On retrouve très souvent des guidances de réponse qui rendent le support complètement inexploitable.
Un autre écueil, les termes : fille/garçon/homme/femme/dame/homme sont des mots souvent difficiles à acquérir, les enfants disent souvent « papa » et « maman » par défaut. En général, les termes « bébé » et « papy/mamie » sont plus faciles.
Pour cette raison, il peut être intéressant de travailler dans un premier temps avec des animaux qui font des actions -même si effectivement il est rare de voir un lapin qui se mange une p’tite glace – car cela permet d’éviter l’utilisation fille/garçon si l’enfant ne la maîtrise pas. C’est pour cela que je vous propose « bandes d’animaux » (ci-après).
Parce que la diversité et la pertinence des supports sont primordiales, voici quelques propositions de matériel.
Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à laisser un message.
Le support pédagogique « Bandes d’animaux » à imprimer :
Il s’agit d’un support pédagogique qui permet de verbaliser des petits phrases simples avec vocabulaire simple de 10 animaux et 10 actions:
– le chat
– le crocodile
– le chien
– le perroquet
– le lapin
– le cochon
– le crabe
– le lion
– la vache
– le singe.
qui :
– téléphone
– boit
– dort
– court
– lit (un livre)
– mange (un cookie)
– joue du piano
– fait de / joue à l’ordinateur
– descend les escaliers
– s’assoit.
Les bandes sont déclinées en 3 couleurs :
— Roses : Le sujet varie, le verbe est fixe
— Bleues : Sujet invariant mais verbe qui change
— Violette : le sujet varie et le verbe aussi : il y a des animaux et des actions toutes différentes sur une même bande !
Vous pouvez imprimer, plastifier, découper et les accrocher en porte-clefs. Vous pouvez scotcher les bandes afin de créer des longues séries de 10.
Scotch mis au bord pour venir joindre les deux bandes.
Je vous conseille de ne pas couper la lisière de gauche afin de pouvoir percer la bande blanche et mettre un anneau. Ensuite, vous collerez les pages avec du scotch en « bouts touchants » pour faire de longues bandes :
Une version « classeur d’autonomie petites phrases » est également disponible ici. Je vous conseille de l’utiliser après avoir fait les phrases ci-dessus en échoïques afin que l’enfant ait pris l’habitude les les verbaliser (oralement ou dans sa tête) cela permettra de lui faire réviser « tout seul » son verbal. Si il a pris l’habitude de le faire « juste visuellement » il y a moins de probabilité qu’il verbalise en même temps.
D’autres fiches additionnelles vous permettront de travailler les stimuli multiples avec deux possibilités X2 : « le renard nage » que l’enfant ne devra confondre ni avec le renard qui joue ni avec un autre animal qui nage!
Il y aura d’autres supports pédagogiques avec ces animaux afin d’introduire le « que fait? qui? où? » à la suite de cet article…. je les teste actuellement.
Les outils pédagogiques dans le commerce pour travailler le langage oral avec les enfants en retard de langage.
Le loto des amis – Orthoédition
Comme son nom l’indique, il est sous forme de loto. Il y a les mêmes actions faites par un garçon, une fille et divers animaux (un lapin et une tortue), des phrases également avec des compléments ainsi que la possibilité de travailler la négation dans les phrases : le lapin mange VS le lapin ne mange pas.
Ce qui est super je trouve, c’est que « le lapin ne mange pas » est représenté par un lapin qui ne fait rien et non par un lapin qui mange et qui serait barré. C’est la négation la plus naturelle et la plus transférable par la suite je trouve.
Construisons des phrases simples – Editions Passe-temps. Il existe deux versions : le 1 et le 2.
Ce support propose des cartes avec des gens (monsieur/garçon/fille et dame) qui font des actions simples qui demandent un COD.
Il y a un « tapis de parole », on choisit une carte (parmi une série de 30 cartes) que l’on va pouvoir décortiquer en sélectionnant les bonnes cartelettes : Sujet – Verbe_ Complément.
Ce matériel offre la possibilité de bien décomposer la phrase : on peut ôter les compléments dans un premier temps pour travailler uniquement « S + V » (ex : le papa coupe ») et on ajoute ensuite le complément quand l’élève est pus à l’aise.
Il existe deux versions, avec des verbes différents :
— Version 1 : brosse, pousse, lave, boit, coupe, mange.
— Version 2 : dessine, lance, ouvre, prend, cache.
Mes premières phrases – Editions Passe-temps. Il existe deux versions : le 1 et le 2.
Il s’agit de suites d’images avec les mêmes personnages représentés 5 fois en train de faire des actions différentes ou bien de 5 personnages différents en train de faire des actions identiques. Les enfants aiment bien ce support en général, il a bien du succès.
La présence de structures répétitives rend ce support intéressant : la mamie boit de l’eau, la mamie boit du lait, la mamie boit du café, … les illustrations sont très belles et quelques détails humoristiques trainent ici et là.
Les enfants adhèrent bien à ce matériel en général ; les bandes sont très très grandes !!
Que fait-il que fait-elle – Oiseau magique
C’est un support qui n’est plus édité et qu’on trouve parfois sur le marché de l’occasion. Je l’adooooore.
Il y a 48 illustrations d’actions, chacune est en double : un exemplaire fille et un garçon.
De plus, les enfants sont habillés d’accessoires de couleurs (chaussettes, lunettes, écharpe)
Avec ces cartes, le jeu contient également des cartes en longueur avec un bonhomme filaire (fille ou garçon) et une action filaire (saute, pousse, mange, …)
Ce jeu est intéressant car au delà du développement de la phrase avec le lexique d’actions et la possibilité d’utiliser les pronoms il/elle (et de trier fille/garçon), il permet de travailler sur les descriptions grâce aux accessoires qui varient.
On peut les associer sur plein de critères et on peut également les associer à des textes (non fournis mais je les ai tapés si ça vous intéresse) afin de travailler la lecture et la compréhension.
Les phrases jumelles – édition Passe-temps
C’est un support des éditions passe-temps : il s’agit d’un format pochette transparente comme ils en font plein. Il traite 54 cartes-images avec la possibilité de travailler des phrases plus ou moins complexes (phrases simples et phrases coordonnées). Ce support permet de travailler les pluriels.
Contrairement aux supports présentés au-dessus dans cet article, ce support pédagogique contient des cartes-textes qui permettent d’associer avec une image (compréhension écrite simple)
Syntaxe en action – Ortho&Logo
Il existe deux versions de « syntaxe en action », le 1 et le 2.
Pour la structuration morphosyntaxique en réceptif et expressif . Ces jeux sont sous forme de planches de loto, avec des bandelettes phrases + cartes images avec des personnages/animaux, des action et des compléments. Plusieurs niveaux de difficulté : pour travailler le sujet + V + COD + adjectif. Ils permettent également de travailler le langage écrit.
Il existe également « Syntaxe en Action » que j’aime beaucoup. On peut y travailler notamment des petites phrases : sujet, V, COD. Il permet de traiter l’allongement de phrases avec de petites descriptions ou des réponses à « qui? », « où » et « que fait » avec des illustrations de personnages différents qui font des actions différentes dans différents lieux, type « le chat mange dans la cuisine ».
Apprendre la grammaire avec des jeux de cartes – Retz
Il s’agit d’un livre accompagné d’un CD avec une application qui permet de créer des jeux de cartes, de loto, de memory, … que l’on peut imprimer en couleur ou en NetB. Il est initialement édité pour les maternelles, de la PS à la GS : sa base est donc simple, comme on les aime !
Selon les séries, les cartes mettent en apprentissage : la phrase simple, l’accord d’un adjectif, l’utilisation du mot « avec », la production de phrase type « X et Y », les phrases négatives (fait des bulles/ne fait pas de bulles), la description simple avec motifs ou quantités et même les subordonnées relatives et causales.
Enfin bref, cet ouvrage fournit des illustrations simples et pertinentes pour travailler la production de petites phrases.
Jeu des familles de mots – Nathan
Ce support permet, comme les autres de produire des petites phrases simples : sujet verbe + un élément de couleur.
Ce jeu contient des bandes (avec des séries de personnages différents qui font la même action / le même personnage qui fait des actions différentes/ et des séries avec des compléments de couleur ou de lieux) ainsi que des cartes avec différentes règles du jeu.
Jeu de langage – Nathan
Ce support est intéressant à utiliser en PACE. Il est composé de planches et de cartes qu’il faut apparier.
Pour chaque illustration, il existe des petites variations : des éléments avec des couleurs différentes, avec un parapluie ouvert ou fermé, un t-shirt jaune ou un bleu, un caddie plein ou vide, un ou deux bébés souris, une souris sur ou sous le pont, etc, …
Par exemple, il y a l’illustration du singe avec un ballon bleu, une autre avec un ballon vert, un autre avec un jaune et un autre avec un rouge. Ainsi, l’apprenant est contraint à préciser la couleur pour obtenir la bonne illustration.
Vous en connaissez d’autres? n’hésitez pas à laisser un message ou à me contacter par mail afin que j’ajoute vos idées de supports ici ! 😉
Les abaques servent à la base à faire des mathématiques en permettant de traiter le calcul de très grands nombres.
En général, ils sont plus utilisés fréquemment chez les petits pour la motricité, le tri et parfois de petits calculs.
Différentes marques et modèles
Vous trouverez en brocantes ou en occasion beaucoup de modèles différents pour les petits. Le plus facile étant un seul pic sur lequel on vient placer de très gros anneaux à tenir à deux mains.
Ce type de modèle est simple … si on fait abstraction de la sériation par tailles, bien sur !
Il permet de travailler la motricité : mettre ou enlever les anneaux de la tige.
Abaque Lamaze- premier âge.
Ensuite, il y a beaucoup de petits abaques de type culbuto : avec une ou plusieurs tiges, ces modèles sont intéressants car ils demandent à ce que l’enfant stabilise avec sa main non dominante le support afin de faciliter le placement dans le trou des formes.
Abaques de type culbuto avec un support à bascule.
Et enfin, il existe des abaques plus spécifiquement conçus pour le tri, la reproduction de modèles visuels, ou le dénombrement.
En fonction des marques, les formes à enfiler auront des petites différences qui pourront avoir des répercutions sur les performances de l’enfant.
En effet, les abaques de Nathan présentent des petits rebords autour du trou qui rendent parfois la tâche complexe. Chez Miniland, par exemple, ce rebord est encore plus saillant et certains enfants ne parviennent pas du tout à enfiler les formes sur les tiges!
Il existe également des abaques Numerano de chez Nathan (sur cette photo avec une utilisation détournée) que j’utilise uniquement pour la motricité et le dénombrement simple sur une seule tige. Les éléments carrés sont pratiques car ils ne tournent pas et qu’ils n’ont pas de rebords, donc ils sont plus faciles à enfiler.
Numerano Nathan. (utilisation non conventionnelle)
Le tri de couleur et de forme
Les abaques de Nathan sont un grand classique dans les maternelles.
En général, je commence avec deux pics (un à chaque extrémité) et deux formes / couleurs. Puis, j’ajoute une troisième forme / couleur et ensuite je mets les 5 tiges avec 5 formes / couleurs.
Il faut que l’élève soit en capacité de trier ces formes dans des boites avant de lui demander de le faire sur des tiges car enfiler sur les abaques demande une certaine motricité.
La version chez Miniland est moins chère que celle de chez Nathan et se trouve plus facilement d’occasion.
De plus, vous trouverez dans les abaques Miniland de grandes fiches avec une difficulté croissante qui présentent des petits codages (genre tableau-double entrée). Vous pouvez en acheter ici.
Abaques de chez Miniland.
Numération
Ça paraît logique, mais si l’objectif est la numération et non la motricité, il convient que cette dernière ne soit plus un souci avant de s’en servir en tant que support pour les mathématiques.
En général, je commence avec un seul pic et une seule consigne (sur la photo c’est une consigne double avec quantité + couleur)
Vous pouvez imprimer les bandelettes ci-après afin de travailler sur des compétences variées de tri :
Trier violet VS rose et inhiber le fait de mettre des éléments sur tous les pics. Les « X » signifient pas d’abaque.Sélectionner le bon éléments avec 3 critères associés (ici, ils sont tous jaunes pour que ce soit plus facile)Dénombrer une quantité données d’une forme donnée.
Il y a très longtemps, j’avais fait des supports pour tableau cartésien.
Si vous n’avez pas les abaques, vous pouvez imprimer ce document (cliquer sur l’image ci-dessous) pour remplacer.
Il y a possibilité de travailler avec une difficulté croissante :
Ici, il n’y a qu’une seule colonne donc c’est relativement simple. L’enfant doit néanmoins choisir le bon parmi tous les éléments.Ici, il a fait sans guidance mais jusqu’à présent, je l’aidais en ne lui faisant faire que la dernière colonne ou la dernière ligne car pour faire l’intégralité du tableau, il était encore en difficulté.
Afin de changer un peu, j’ai fait une série de tableaux : avec une seule ligne, avec deux lignes, avec 5 lignes guidées et enfin avec 5 lignes non guidées.
Cela permet de travailler doucement avec l’enfant les différentes étapes.
Lorsque le jeune sait dénombrer de 1 à 10, il va pouvoir faire des paquets de 10. Pour le début du dénombrement; vous pouvez aller par là.
Vous trouverez un autre article qui fait référence au fait de faire des paquets de X items, c’est là.
Faire des ensembles de dix, former une dizaine va permettre ensuite de dénombrer plus facilement et d’organiser son dénombrement.
La manipulation permettra à l’enfant de comprendre. Sans manipulation des unités qui deviendront une dizaine, l’élève pourra retenir « par cœur » que le grand bâton orange « c’est 10 » mais au moindre changement de représentation ou à la moindre irrégularité, il sera perdu car il n’aura pas compris le principe de « un ensemble » (lot, tour, sachet, plateau, billet, …) = 10 unités.
Trois remarques :
— Il faut donc être patient et faire dénombrer à l’enfant beaucoup de grosses collections et ne pas passer trop vite à des représentations groupées de la dizaine.
— Contrairement à ce qui est recommandé dans la plupart des méthodes et pédagogies en mathématiques : on ne noie pas dans du langage avec des enfants avec autisme !! On se tait et on laisse le jeune observer. On utilise des mots-clefs qu’il connait (pareil / différent) et on ne blablate pas « tu vois là c’est 10, c’est pareil que 2 fois 5 blabla… »
— On manipule et on n’utilise pas de fichier de maths papier avant que la notion soit bien comprise !
Par rapport à l’écriture chiffrée.
Maria Montessori a popularisé la représentation des nombres avec des plaquettes superposables. Il s’agit de bien différencier les unités des dizaines des centaines des milliers.
Par exemple, ci-dessous, pour écrire douze, on ne met pas un 1 et un 2 (ce qui ferait 3) mais un carton de 10 où on placera sur le zéro le chiffre 2 des unités. On a donc douze qui est égale à 10 unités + 2 unités.
Ces plaquettes sont souvent vendues avec le matériel Montessori et sont en général en bois (pour pouvoir faire le fameux « magie du nombre ») mais on en trouve facilement sur le net à imprimer.
Attention, pour rester dans la pédagogie Montessori, il faut respecter le code couleur vert/bleu/rouge car ces couleurs serviront ensuite pour les unités de mille, etc.
Il existe également les tables de Seguin, bien intéressantes dans cette même idée de codage de 10 et d’un certain nombre d’unité(s), puis de 20 et des unités, …
Remarque : attention aux nombres de 11 à 16
Ces nombres ont un statut spécial : onze, douze, treize, quatorze, quinze et seize sont des nombres dont la dénomination n’est pas logique. Après seize, les nombres sont transparents dans le sens où dans « dix-sept », on entend le 10 et le 7 et idem pour les nombres jusque « dix-neuf ». Ensuite, on a 20 et ça reprend jusqu’à 29 eeeetttttt 30 et on continue.
Il y a donc un passage un peu compliqué avec les nombres de 11 à 16 qui sont à connaitre par cœur.
Les échanges et les manipulations
L’objectif est que 10 devienne 1 ensemble plus rapide et plus économique à former que de prendre 10 petites unités une par une.
Par exemple, il est plus facile de percevoir qu’il y a 25 unités ci-dessous lorsqu’on a 2 barres de 10 et 5 unités plutôt que lorsqu’on a 25 unités blanches.
Ci-dessous, exemple avec des bâtonnets de glace (à 0.47 centimes les 100 bâtons chez action, il faut en acheter 2 paquets pour être tranquille!)
Je fais faire des paquets de 10 bâtonnets et on met un élastique autour. Le fait que ce soit lui qui les compte encre bien dans sa tête qu’il y a 10 bâtons dans chaque fagot.
Ci-après, on est avec des Connectors (de chez Action également) et on les met par paquet de 10.
On voit que l’enfant met bien 20 Connectors (2 paquets de 10) dans chaque case de boite à compter :
Manipuler, manipuler, manipuler … en alternant des quantités avec et sans dizaine :
L’utilisation d’un dé (avec des nombres de face variables selon le niveau de l’enfant) peut apporter un peu de fun et de changement pour des activités dénombrements :
Les équivalences : le début du calcul
Ci-dessous, on reprend le tapis de comparaison que j’utilise bien avant les histoire de mathématiques afin que l’enfant comprenne qu’on recherche un même (qu’il soit strictement identique ou semblable). Normalement, le jeune connait la forme de cet exercice : on met de chaque coté des « trucs qui seront pareils ».
Différence entre comptage-dénombrement et calcul :
Avec les « comptages-dénombrement » et « les comptage-numérotage » (voir l’article ici) on égrène les quantités, on ajoute ou retire un par un les unités.
Dans le « calcul »: on va utiliser une stratégie de décomposition-recomposition qui va faire trouver un résultat. Ce n’est ni à force de compter-numéroter, ni à force de répéter que le calcul mental apparait.
Cette équivalence est la plus fréquente. L’enfant dénombre et met le résultat en écriture-chiffrée en face.En général, cette équivalence-là est également beaucoup travaillée.
Dix connectors en vrac = 1 lot de 10 connectors ensemble.
Mais il y aura d’autres types d’équivalences :
Les réglettes cuisenaires permettent également de faire des comparaisons de quantités en les associant :
Dix, c’est aussi cinq et encore cinq.
Le matériel pour manipuler : lequel choisir ?
Rappel quant au dénombrement
Pour parvenir à dénombrer, il faut que l’enfant puisse mettre en œuvre plusieurs compétences simultanément. Pour les enfants avec autisme, les difficultés peuvent être multiples mais d’expérience, ce qui pose le plus problème est l’adéquation unique et le principe d’abstraction. (Les 5 principes du dénombrement (Gelman).)
Au début, pas le choix, on va dénombrer des grandes quantités, au delà de 10. Le jeune va « ressentir » que c’est loonnnnnnnnnggg.
Ce qui me semble important dans un premier temps est de pouvoir bénéficier de dizaines qui soient « vérifiables » : que l’on puisse, au besoin, recompter qu’il y ait bien 10 unités à l’intérieur.
Voici un petit récapitulatif de ce que j’utilise au cabinet.
Changer de matériel permet évidemment de généraliser mais également, cela permet de moins se lasser : c’est donc très important.
Il y a du matériel dans le commerce, spécialement conçu pour ce travail de numération et de codage de la dizaine :
Ten-Trays (de chez Learning Resources)Les cubes Mathlinks (de chez Learning Resources)La Banque de chez MontessoriNumérano (de chez Nathan)Picbille (de chez Retz)Argent factice que vous pourrez trouver par exemple sur Tout pour le jeu.Les réglettes Cuisenaire.La Base 10, que vous trouverez sur Tout pour le jeu.
Il y a du matériel que l’on peut détourner ou fabriquer soi-même :
Elastiques à cheveux et anneaux en plastique pour faire des groupes de 10.Plaquette de 10 points rouges, fabriquée « maison »+ unités.Lots de 10 Connectors (vendus chez action à 4€) + unités.Tour de 10 Légo-Duplos+ unités.Barrette de 10 perles à repasser + unités.Sachet de 10 marrons + unités.Fagot élastiqué de 10 stylos + unités.Sachet de 10 os (de P’tits Malins de chez Ludo&Méninges) + unités.Fagot de 10 bâtonnets de bois + unités. (Magasin Action 0,47 € les 100)
La suite avec des dizaines et des unités :
Toujours en manipulation !!
Elle a adoré le côté « on joue à la marchande » 😉
Ci-dessous, on voit que le Cocotte a une double barquette rose à sa disposition avec les dizaines et les unités séparées.
On travaille avec les connectors (action) mais aussi les bâtonnets (action aussi) et d’autres représentations de quantités afin qu’elle ne soit pas figée dans sa représentation des dizaines.
Vous pourrez maintenir l’enseignement avec des exercices sur papier :
Pour la notion de « faire des paquets de X », vous pouvez aller dans l’article dédié ici.
Pour une petite Cocotte fana de Peppa Pig, j’avais fait des cartes avec des nombres à scratcher (ajout nov.2024) :
L’élève doit dénombrer et entourer quand il arrive à 10, puis surcompter 11, 12, 13, 14, 15, 16. Il doit ensuite écrire ou scratcher le nombre « 16 » dans la partie grisée.
Afin de renforcer l’idée de dizaine, vous pouvez demander à votre élève de faire des paquets de 10 afin de dénombrement plus facilement :
Former des dizaines avec des tampons en remplissant des casiers de 10 :
Ou encore, fabriquez des tampons de 10 et de 1 pour que l’élève manipule les dizaines sur papier :
Enfin, une version papier avec des dizaines faites de différentes façons :
Travail de construction de la dizaine avec des représentations en « barrettes Montessori » :
Afin que l’élève comprenne que « la dizaine » est un tout qui a un statut particulier, je fais apparaitre la barrette de 10 en grisée.
Il va être intéressant de voir comment votre élève dénombre les éléments.
Par exemple, avec l’enfant ci-dessous, il dénombrait les perles une par une et n’utilisait pas la dizaine en tant que lot global. Du coup, au lieu de le laisser pointer un par un les perles avec son stylo velleda, je l’ai guidé en main sur main pour faire une glissade en trait en verbalisant« diiiiiiix » puis, il peut surcompter : « onze », « douze » en pointant une an une les unités.
Là, il avait compris l’idée et du coup, il a enchaîné en arrêtant de dénombrer une par une les perles de la barrette de 10.
Travail de construction de la dizaine avec des représentations en « plaquette de 10 » :
Cela correspond au « ten trays » que j’utilise beaucoup en manipulation avec les enfants au cabinet. Un article entier sur les Ten-Trays se trouve ici.
Voici donc la version papier avec des jetons libres et des lots de 10 jetons qui apparaissent toujours rangés en plateau de 10. Le fait que les jetons soient « libres » quand ils sont inférieurs à 10 rend le dénombrement plus facile visuellement.
Une version avec des jetons rangés dans des plateaux même lorsqu’ils ne sont pas par 10, c’est ici :
Dans le PDF ci-dessous, j’ai dessiné des crayons dans une boite bien ouverte, ceci afin que l’élève puisse toujours tout recompter 1 à 1 les éléments en cas de doute.
Vous trouverez ci-dessous la même chose mais codé en Picbille :
Puis, ensuite, voici la continuité de ce travail mais cette fois codé en Lubienska; avec des centaines et des milles (Ok c’est bien plus complexe mais je le mets là faute d’avoir un autre endroit plus pertinent!)
Bon, vous le savez, j’aime bien dessiner des vêtements …
En fait, plus sérieusement, j’aime ce thème car je me dis que c’est par essence le lexique à connaître, a priori, tous les enfants même avec un handicap important sont habillés 🙂
Voici un PDF qui vous permettra de travailler plein de compétences diverses.
Notamment : la performance visuelle, le terme à terme, les comparaisons simples et complexes, l’expressif, le réceptif, le dénombrement, la négation, …
Petite remarque : si vous hésitez entre utiliser le mot « habit » ou le mot « vêtement », demandez à la famille de l’enfant quel mot ils utilisent eux par défaut et si c’est indifférencié, choisissez plutôt le « habit » car il donne « habiller » 😉 (vêtement / vêtir est quand même moins utilisé)
Ce PDF comprend :
un lot de t-shirts
un lot de pantalons
— > de 4 couleurs différentes (bleu, jaune, rouge, vert), dans 3 motifs possibles (pois, rayures, uni).
une valise (qui vient du site freepik)
ATTENTION : en imprimant une seconde fois les 4 dernières pages du fichiers en 4 pages par feuille (au lieu de les imprimer normalement en A4), vous obtiendrez des petits vêtements et donc, vous pourrez également travailler, en plus du nom des vêtements, des couleurs et des motifs, la notion de tailles grand/petit! Soit 4 « stimuli multiples » au total !!
Egalement :
un lot de cartes pour les non lecteurs : avec des critères en pictogrammes à combiner (numérotés en violet)
un lot de cartes pour les enfants lecteurs : avec un travail sur le vocabulaire de description et la nécessité de préciser le vêtement + la couleur + le motif afin de trouver le bon habit à mettre dans la valise. (numérotés en bleu).
des pictogrammes pour mieux comprendre les attentes de l’intervenant et pour les enfants non-oralisant.
Le PDF a été construit de façon à ce que si vous restez dans la même série (les numérotés violet ou les numérotés bleu) il n’y aura jamais besoin deux fois du même vêtement ! Bien pratique !
Vous pourrez travailler plein plein de choses : le tri visuel, évidement, le tri complexe mais aussi l’écoute, la combinaison de critères, la verbalisation (en PACE), la flexibilité mentale (en posant des questions variées sur des vêtements qui se succèdent), mais aussi la lecture ! Vous pourrez également faire des codages et des inventaires à double-entrée !
Pour travailler la notion des tailles ou encore celle des motifs de façon intensive, reportez-vous aux articles dédiés (voir moteur de recherche).
Pour des idées d’exploitations en images, vous pouvez lire la suite …
Tri par couleurs :
Vous pourrez faire trier les habits par couleurs : soit en mettant des boites à disposition de l’élève (plus facile) soit en demandant à l’enfant de poser sur la table en s’organisant dans les tas (plus difficile) comme ci-dessous :
Vous pourrez également faire trier une seule couleur « tous les vêtements verts », les autres devront tous aller dans l’autres case (souvent complexe pour les jeunes)
Ce tri pose presque toujours problème! Autant les apprenants maîtrisent facilement et très tôt le tri de chaque couleur isolée, autant la sélection ou l’exclusion de plusieurs couleurs est vraiment complexe pour eux. Exemple : on met à gauche les vêtements verts et à droite tous les autres! aie aie aie !
Tri par type de vêtements :
La difficulté est que l’enfant va devoir inhiber les couleurs en acceptant de poser un jaune sur un rouge par exemple alors que l’apprenant a souvent l’habitude de trier par couleurs.
La même chose mais sans pictogramme de guidance :
Associer des images identiques :
Pour cela, on se sert du coté « solution » des cartes du PDF.
L’enfant devra tout simplement retrouver les mêmes vêtements. Il faudra qu’il soit vigilant aussi aux motifs sur les habits.
ATTENTION : pour les enfants avec qui on doit travailler le verbal « 2 composants » ou « 3 composants », on peut travailler cet exercice en PACE. Cela consiste à réaliser cet exercice mais sans laisser les habits à portée de main. Du coup, l’enfant doit décrire l’image et verbaliser les éléments sur la carte pour que l’adulte le lui donne.
Par exemple, ci-dessous, le jeune devra verbaliser : « t-shirt jaune rayures » et l’adulte lui donne, puis « t-shirt rouge rayures » et l’intervenant lui tend, etc. Si le jeune se trompe, il va se retrouver avec la mauvaise image dans les mains et se rendra compte qu’il faut qu’il corrige ses dires et/ou soit plus précis quand il parle.
Ci-dessous, c’est le même exercice mais avec 3 de suite, pour un jeune plus à l’aise :
Retrouver des images en combinant des critères (en pictogrammes) :
Cet exercice est accessible aux non-lecteurs: on va combiner des critères : type de vêtement / couleur / motif.
L’enfant devra retrouver les vêtements qui correspondent aux codages :
Lire les indications et sélectionner le bon vêtement :
Cette fois-ci, même si les phrases sont volontairement courtes et simples, il faut que l’élève soit lecteur :
Introduction de la notion de tailles
Sur la photo ci-dessous, on voit des vêtements en deux tailles : il a suffit d’imprimer un exemplaire normalement et un exemplaire en 2 pages par feuille.
On peut ajouter une caractéristique à nos demandes, par exemple : « donne moi un petit pantalon jaune à pois », ou « donne-moi tous les pantalons jaunes à pois », …
Répondre à des questions variées
On peut évidement faire l’exercice dans l’autre sens en travaillant sur les questions :
« qu’est-ce que c’est? » -> « c’est XXX »
« c’est quel motif? » et l’enfant répond « motif XXX »
« c’est quelle couleur? » « couleur XXX »
« c’est quelle taille? » « taille XXX ».
Comparaison selon un critère donné
Vous trouverez sur le site un article sur le « égal ». Je l’introduis très tôt, avant même que l’enfant puisse faire des opérations mathématiques.
Ici, il va s’agir de placer des vêtements (t-shirt ou pantalon) et comparer (avec égal ou non-égal) ou selon un critère donné (en pictogrammes).
A chaque fois, on pourra donc travailler sur ces trois axes : soit compléter la collection, soit mettre le bon signe, soit mettre le bon critère.
Au niveau de quoi ces deux t-shirts sont identiques ? en motifs ! oui, ils ont les mêmes motifs, ils sont en « pois ».
Ensuite, on peut garder les mêmes vêtements et les comparer selon plusieurs modalités:
Ici, au niveau de la couleur ? l’élève place le signe ; oui, ils sont différents.
Au niveau de la quantité ? ils sont pareils.
Au niveau du motif ? ils sont différents.
On pourra également comparer selon le type de vêtement, selon la taille, … et également inverser en demandant cette fois en quoi ils sont pareils et en quoi ils sont différents et le jeune devra trouver quel habit mettre sur le tapis de comparaison.
Ce t-shirt bleu à gauche est identique en couleur à …. l’enfant choisit et place le t-shirt bleu là. Oui !Ici, une des parties est vide, l’élève doit compléter afin qu’il y ait la même chose en quantité, donc, il faut que l’élève mette deux vêtements. Ici, on voit d’ailleurs qu’il a pris les mêmes vêtements et les mêmes motifs mais évidemment, il aurait pu mettre 1 pantalon et 1 t-shirt. On pourra restreindre les choix de l’enfant afin de le forcer à faire ce genre de mixage.
Voilà pour les possibilités d’exploitation de ces petits vêtements.
Vous pouvez également utiliser des dés en les fabriquant facilement, comme dans l’article sur le Speed des Habits) et faire piocher à l’enfant le bon vêtement d’après le jet des quatre dés : grand/petit, couleurs, motifs et habits.
Après des années auprès d’enfants avec des handicaps importants, j’ai développé une petite progression pour le dénombrement « spéciale » handicap.
Malheureusement, le VB mapp ou l’ABLLS ne vous seront d’aucun recours car je les trouve « légers » sur la partie « maths » l’un comme l’autre. Disons qu’ils peuvent permettre de faire une évaluation mais ne vous aideront pas à enseigner si l’enfant n’a pas la compétence.
Les enfants qui ne dénombrent pas du tout (donc qui n’ont pas le 1 à 3) doivent bénéficier d’un traitement spécifique. Souvent, les tentatives vaines d’explications et de propositions de tâches beaucoup trop complexes pour l’élève l’ont plus embrouillées que aidé.
Les « mauvaises » idées du quotidien, comme faire compter 1, 2, 3, 4, … quand on monte les marches d’escalier, par exemple, vont participer à la confusions ordinal et cardinal … c’est la confusion entre le comptage et le dénombrement, on en parlera après.
Souvent, avant même le dénombrement, je commence par faire discriminer à l’enfant « beaucoup / peu » avec des caisses d’objets (voir ici). Ce peut donc être un article intéressant à consulter avant de poursuivre celui-ci.
Un autre article sur le tout début du dénombrement se trouve ici sur le site. Vous y trouverez d’autres idées d’activités.
Cependant, pour certains enfants, même avec une progression douce, le dénombrement reste difficile.
Je vous propose donc de revenir ici sur l’introduction de la quantité et du petit dénombrement, en présentant les activités de manière différente et via des opérants différents.
RAPPEL : PAS d’écriture chiffrée avant que l’enfant ne puisse manipuler les quantités de 1 à 3 minimum! Certains chercheurs précisent même qu’il est préférable d’éviter de nommer les chiffres avant que la manipulation de quantité de 1 à 3 ne soit parfaitement fluide. Je partage clairement leur point de vue : vous verrez que dans cet article, nommer ou écrire les quantités se fait à la fin de toutes les activités, et pas avant.
Privilégiez des mises en situations épurées et isolées et PAS d’exercices-papier au début de l’enseignement!
Important : comprendre le dénombrement
Pour aider les enfants qui sont en difficulté dans ce domaine, il va être important de prendre en compte les éléments suivants.
Pour parvenir à dénombrer, il faut que l’enfant puisse mettre en œuvre plusieurs compétences simultanément. Pour les enfants avec autisme, les difficultés peuvent être multiples mais d’expérience, ce qui pose le plus problème est l’adéquation unique (souvent à cause des techniques d’enseignement antérieures « mal débutées ») et le principe d’abstraction (lié à la pensée autistique de la catégorie unique).
Les 5 principes du dénombrement (Gelman) : 1- Le principe de l’ordre stable : connaître la comptine numérique, en général, ça c’est ok. 2- Le principe de la correspondance terme à terme ( = adéquation unique) on associe un mot-nombre et on n’en associe qu’un seul. Là, en général, ça commence à pêcher. Les enfants décalent souvent lorsqu’ils récitent la comptine et qu’ils déplacent les éléments à compter. Il faut être vigilant dès le tout début de l’apprentissage du dénombrement à cette correspondance terme à terme.
Il est EXTREMEMENT important que la comptine soit plaquée sur le lot au moment où l’élément rejoint le groupe et non au moment où l’enfant prend l’élément.
C’est à dire, qu’il est crucial de présenter l’exercice de façon à ce que l’enfant n’étiquette pas le mot-nombre à un seul élément mais à l’ensemble des éléments (comptage VS le dénombrement). 3- Le principe cardinal : le dernier mot-nombre énoncé correspond à « combien il y en a en tout? ». En général, quand c’est répété, les enfants sont à l’aise. Mais là encore, ce qui va importer est le fait que l’enfant comprenne que ce dernier mot-nombre est le nom de l’ensemble de tous les éléments et ne désigne pas uniquement le dernier placé. 4- Le principe de la non-pertinence de l’ordre : peu importe dans quel ordre on compte les éléments, on obtient le même résultat. Si les intervenants prennent soin de varier la façon de dénombrer, c’est en général ok. 5 – Le principe d’abstraction : peu importe ce que l’on compte, les caractéristiques des objets ne doivent pas impacter. Idem, si les intervenants varient leurs propositions, pas de souci en général.
Mais le plus gros écueil, selon moi, reste le problème du type d’activités choisies et de leurs présentations qui souvent, favorisent la confusion entre le comptage et le dénombrement !
Le comptage-numérotage VS le comptage-dénombrement:
Dans la vie quotidienne, les enfants sont confrontés tôt aux « mots-nombres » et l’entourage soutient maladroitement cet enseignement. Le souci est que cette exposition favorise la compréhension du nombre comme l’étiquetage et non comme quantité.
Je m’explique : la chaîne 3 sur la télé (c’est une seule chaine malgré le fait que ce soit la chaîne « trois »), le comptage quand on monte les marche de l’escalier c’est la marche numéro 5 qui est sous le pied de l’enfant et non un ensemble de 5 marches, le numéro 11 sur la maison c’est une seule maison et pas cette maison + les 10 autres d’à côté, etc.
Les « mots-nombres » de l’environnement naturel de l’enfant sont souvent associés à des numéros et non à des quantités.
La notion la plus importante va donc être de garder en tête le fait qu’il faille que le jeune comprenne que le mot-nombre correspond à plusieurs éléments (et non au « petit-nom » du « petit dernier »).
Pour les deux questions, la réponse est B.
Voici les explications :
Dénombrer en pointant les éléments force l’étiquetage-numérotage, donc, c’est clairement à EVITER.Dénombrer en rassemblant permet d’envisager le mot-nombre comme un TOUT. C’est l’ensemble qui fait 4 jetons et c’est donc une configuration à privilégier.
Pour le dénombrement sur les doigts, personnellement, je ne le fais jamais avec les enfants au cabinet.
Déjà, comme dans le cas expliqué au-dessus, on a ce même problème de désignation de un seul et non de l’ensemble.
Ici, l’enfant est censé dire « 4 » mais en réalité, c’est « 1 doigt », même si c’est le 4ème.
Un second problème avec l’utilisation des doigts pour compter pour les enfants TND, c’est que les doigts même rabattus vers la paume sont « encore là ». Quand on montre 3 sur les doigts par exemple, on a quand même les 7 autres qui sont là même si ils sont repliés. Cette subtilité est quand même pas évidente pour des enfants « rigides ». C’est clairement source de problème pour un enfant avec autisme.
En conclusion, il va être très important d’être vigilant quant à ce qu’on propose comme activité et comment on l’organise. Des détails qui semblent anodins peuvent complètement embrouiller ces élèves en apprentissage.
Ces jeunes ont souvent eu un historique d’enseignement des mathématiques compliqué pendant leur scolarité ce qui fait que le dénombrement est souvent pairé négativement. Cela aussi est à prendre en compte et il est important de prendre son temps, de varier les supports, de renforcer correctement, sous peine de voir des troubles du comportement apparaitre.
Un enseignement de « comptage-numérotage » fera illusoirement croire que l’enfant a compris mais il n’en sera rien : l’enfant devra comprendre la signification cardinale des mots-nombres, sans quoi la décomposition des nombres et le calcul seront impossibles.
On commence en reproduisant avec la même forme de réponse.
Avec objets tous identiques
Pour cela, je commence toujours par la notion de « le même ». Je vous conseille de conditionner un espace de travail au départ avec deux boites (ou deux plateaux identiques) afin qu’il n’y ait pas d’ambiguïté quant à la forme : l’enfant saura qu’il faut regarder « ici » et qu’il doit mettre les éléments « là » et donc, il pourra se concentrer sur le fond du « problème ».
On part de « le même » sans que ce ne soit des maths, par exemple, l’enfant doit placer la même image dans son espace que dans l’espace modèle.
On met une carte (par exemple maison), on laisse l’enfant choisir entre 3 images pour mettre la même. C’est juste pour comprendre le principe de où placer l’item.On continue avec deux items à placer. Attention, il s’agit de deux éléments différents, ce n’est pas « 2 », mais c’est « un » (champignon) et encore « un » (tortue) et non pas le même exemplaire en double.
Il faut vraiment que l’enfant ait compris où regarder et où poser avant de continuer avec de la quantité. Si ce n’est pas le cas, il faut continuer cette étape.
Ensuite, on va poursuivre en introduisant tout doucement le fait de mettre deux fois le même.
Au niveau matériel , je vous conseille de prendre des objets ronds afin que l’enfant ne soit pas déconcentré à vouloir orienter les objets d’une certaines façons (je pense notamment aux pingouins de la banquise de Learning Resources où les enfants sont concentrés sur l’orientation des pingouins et perdent l’objectif de quantité)
On va mettre par exemple : un seul bouton : « bouton », et après, avec trois boutons : « bouton » « bouton « et « bouton ». Idem avec des marrons ou d’autres choses strictement identiques.
L’élève va se baser sur le visuel, c’est ce qu’on lui demande, il va le reproduire comme quand il avait une tortue et une maison dans l’exemple ci-dessus.
Pour renforcer les quantités 1, 2 et 3, j’aime bien demander à l’élève de mettre la même quantité plein de fois, par exemple, dans un moule à muffins.
Essayez de prendre un support où il est « habituel » de mettre la même quantité dans chaque (moules à muffins, petits pots identiques, …) et ne pas utiliser la BàC (Boîte à Compter) où a priori on mettra par la suite des quantités différentes dans chaque case. Cela risque d’embrouiller l’enfant par la suite. Pour l’instant, on essaie de réduire l’ambiguïté sur le support au maximum !
Ici, du tri de constellations organisées.
Cela reste du tri « visuel ».
Version « simple » : tout est de la même couleur.Version « complexe » : il faut que l’élève inhibe la couleur pour trier uniquement par rapport aux points.
On va mettre une quantité donnée dans toutes les cases, par exemple « deux marrons » et l’enfant devra mettre, sans consigne de quantité, la « même chose » donc deux marrons dans la dernière case. Ensuite, on laisse les deux dernières cases vides et l’enfant fera pareil et ainsi de suite.
Ici, il est possible de faire en chainage arrière, on met devant l’enfant une quantité identique et on le laisse mettre dans le dernier emplacement. Puis, on le laisse mettre les deux derniers, etc.Là, l’élève met les 5 lots (de 1 bouchon) tout seul !Exercice très proche du précèdent : mettre « 1 » dans chaque emplacement.
Ensuite, on va pouvoir prendre des items différents. Ci-dessous, des animaux différents.
Ci-dessous, on a des items et l’enfant doit mettre la même chose dans « sa » caisse (la rouge) : les éléments doivent être strictement identiques.
« éléphant » –> l’élève met un éléphant.
L’élève va mettre « la même chose » que sur le modèle (par exemple : A et B, et aussi : A, B, et C )
Tigre et nounours –> il met « tigre + nounours ».
et petit à petit, on va faire des doublons (par exemple : « A et encore A ») , puis des doublons sur certains mais pas tous (par exemple : « B et B et C », ou encore : « A et B et B ».
Par exemple, ici, on a : « nounours » et « nounours » (= 2 nounours) ou « tigre » et « tigre » :
Ci-dessous, on a un exemple où l’enfant doit placer la même quantité, mais avec un léger changement : le modèle n’est plus « en vrai » mais c’est une photo :
Deux pingouins sur l’image, l’élève doit mettre « pingouin + pingouin »Ici, on associe une collection dessinée : le jeune doit mettre la même chose. Et ce, 5 fois d’affilée.
Quand vous voyez que l’élève est bien à l’aise avec cette reproduction en terme à terme, on va pouvoir poursuivre.
L’idée est que petit à petit, l’enfant va associer que « un pingouin » c’est quand il y en a un et « deux pingouins » c’est quand il y a « pingouin pingouin » puis « trois pingouins » c’est quand il y a « pingouin pingouin pingouin », …
A ce stade, normalement, vous n’avez pas forcément encore utilisé de « mot-nombre ».
Des exercices comme ceux-là, il va falloir en faire beaucoup. Dans les exercices ci-dessus, on a épuré au maximum en prenant des items non orientables, puis orientables mais identiques et petit à petit, l’enfant devra être en capacité de mettre playmobils (=1), puis playmobils + playmobils (=2), puis playmobils +playmobils +playmobils (=3) dans des cases même si ils ne sont pas strictement identiques entre eux.
Par exemple, ci-dessous, mettre toujours la même quantité dans plein de cases identiques, comme dans des moules à muffins par exemple :
On pourra également le présenter différemment : associer des collections déjà formées.
On montre une boite avec 3 marrons et l’enfant doit donner la boîte où il y a 3 marrons.Si vous craignez que l’élève tripote les marrons dans les boites, vous pouvez également travailler avec des boites transparentes fermées (mais on voit quand même moins bien …)
Ensuite, on se familiarise avec les écritures chiffrées.
Parce qu’en tant que lecteur on ne se rend pas forcément compte de la difficulté de discriminer les écritures des chiffres.
Avant même de savoir que ce dessin : »2″ se prononce « deux » et représente « quantité 2 », on va s’assurer que l’enfant discrimine bien les écritures chiffrées (= écriture en chiffres arabes)
On va donc tout simplement faire du tri d’étiquettes avec des écritures de chiffres comme sur la photo ci-dessous. Dès le départ, je lui fais trier des écritures qui ont des polices différentes afin de l’habituer aux variations et ainsi que l’enfant retire la forme principale du tracé et non un détail qui serait insignifiant (par exemple un sérif)
Souvent, les enfants savent déjà lire ces chiffres, même si ils n’ont aucune idée de ce qu’ils signifient. Si ils ne se trompent pas dans ce tri visuel, on pourra faire correspondre du verbal en disant « deux » quand l’enfant pose le 2, etc.
Pour un travail intensif sur les écritures chiffrées, avec des chiffres rugueux, des sens de tracés, c’est par là
Ce tri, comme les précédents, est un tri d’items qui ont la même forme. On ne mixe pas (encore) les écritures chiffrées avec les quantités. Cela viendra après, quand on se sera assuré que tout ce qui est ci-dessus est OK.
L’enfant trie les étiquettes en écritures chiffrées.
Voici des photos d’activités en vrac :
Il existe des dés qui vont de 1 à 3. Je les utilise souvent car en général, ils plaisent aux enfants.Associer une écriture chiffrée à une quantité.Associer une écriture chiffrée à une quantité.Ici, je demande à l’enfant « donne-moi tous les deux ». Il faut qu’il associe la forme sonore à la constellation. Comme il me donne la carte à chaque fois, il ne les voit plus et donc, chaque nouvel essai est un essai « pur ».Mon élève a trié les étiquettes d’écritures chiffrées. Il doit maintenant les scratcher sur les fiches avec les collections à dénombrer. Il prend dans le tas de gauche, colle et met à droite quand il a fini, il repioche, etc.
On continue en associant avec différentes formes de réponse.
Pour avoir un comptage – dénombrement fonctionnel, il va falloir que l’enfant sache à terme : dire la quantité, lire le chiffre, reconnaitre le chiffre, reconnaitre la quantité, recopier le chiffre, écrire le chiffre quand il voit la quantité, écrire le chiffre quand il l’entend, … bref, qu’il sache verbaliser/produire les quantités dans tous les sens.
Si l’élève a bien compris la notion de quantité, ces différentes modalités seront faciles à acquérir.
Ci-dessous, je vous mets des images qui vont permettre en un coup d’œil de percevoir les modalités possibles.
C’est ce que les initiés appelleront : en tact, en RA, en transcriptif, en textuel, en copy to copy, … avec un input verbal, un output écrit, …
D’autres supports pédagogiques et d’autres matériels:
Pour le dénombrement, il faudra varier au maximum les supports afin que l’élève se détache des objets et s’intéresse à la quantité en tant que telle.
De nombreux autres articles sur ce site traitent des petites quantités :
Utiliser du matériel différent va être essentiel pour le principe d’abstraction : on peut tout compter !
A propos du matériel Montessori
ATTENTION: il ne faut pas travailler les petites quantités avec le matériel Montessori « barrettes colorées » !
Dans le matériel Montessori vous avez « La Banque » avec toutes les perles de la même couleur – en général jaune – et vous avez les fameuses « barrettes » de couleurs où chaque quantité correspond à une couleur bien précise.
Couleurs des perles des barrettes Montessori de 1 à 10
La quantité dans les barrettes est donc codée et travailler avec les barrettes colorées revient à faire apprendre à l’enfant que 3 c’est rose, 1 c’est rouge, 2 c’est vert, ce qui n’a aucun sens.
Ce matériel sera néanmoins extrêmement pratique et utile pour manipuler les quantités et commencer les calculs (additions, multiplications notamment …)
On utilisera donc des perles unicolores esseulées (de la Banque par exemple) ou des barrettes qui seraient toutes de la même couleur mais en tous cas, pas celles codées.
Perles (unicolores) de la Banque MontessoriBarrettes Montessori non adaptées lors de l’enseignement du petit dénombrement.
Le passage aux exercices sur papier :
Lorsque tout cela est fluide en manipulation, on peut commencer à introduire des exercices sur feuille + éléments à manipuler avant d’arriver à des exercices uniquement « papier ».
Collections avec nombres à scratcher :
On va donc petit à petit associer une écriture chiffrée à une collection, comme ci-dessous :
Maintenant, l’élève doit attribuer la bonne étiquette à une collection donnée.
Idem, mais avec des collections de 4 à 8 items, thème de la mer (édit du 19-01-25) :
Vous pouvez l’imprimer en recto-verso : il y a les réponses derrière au dos des cartes.
Autre format d’exercice :
L’élève doit placer des jetons dans les cases. Celles-ci sont délibérément de forme allongées afin que l’enfant ne soit pas tenter de placer les jetons en constellations de dé.
Associer une quantité (de jetons aimantés) à une écriture chiffrée
Puis des exercices uniquement sur papier, comme ci-après où il faut relier des écritures chiffrées à des collections désorganisées :
(Si votre élève ne sait pas relier des éléments, un article est dédié ici.)
Autre exercice papier, avec dénombrement de quantité de 0 à 4, avec possibilité de tamponner sa réponse plutôt que de l’écrire (ajout dec.2024) :
Les cercles pour renseigner la réponse sont étalonnés sur la taille des tampons ronds (genre les lots de tampons que l’on trouve chez action, aldi, lidl), vous pouvez imprimer ces exercices en 1 page par feuille mais aussi en 2 pages par feuille. Dans ce dernier cas, les cercles seront plus petits mais seront encore suffisamment grands pour que l’enfant tamponne dedans le bon chiffre.
pour la suite : le concept de dizaine! c’est par ici !
Voici un court article sur un jeu qui m’a été recommandé par une super maman : il s’agit d’un récent Smartgames de la gamme IQ nommé Reverso.
Ce jeu est tout petit, il mesure moins de 7 cm, il tient dans la main et dans la poche ! Son prix est tout aussi petit : 5.90€, qui dit mieux? 😉
Cependant, à ce tarif, le jeu est vendu dans son plus simple appareil : il n’y a pas de livret de défis!
Le jeu est composé d’une grille en plastique dur avec 4 fois 4 trous et de petits éléments en plastique souple et doux ( sans odeur pour les enfants que ça incommoderait). Les éléments sont très agréables à manipuler et s’apparentent à des fidgets.
Il n’est cependant pas recommandé pour les plus jeunes car les pièces sont petites, pas faciles à manipuler et les éléments appellent au machouillement ! 🙂
Il est top pour les ados, vous allez voir pourquoi ….
L’objectif du jeu
On place la pièce verte n’importe où et on tente ensuite de caser toutes les autres pièces sans recouvrement ni trou libre, évidemment. Ce qui va être intéressant dans ce jeu est le fait qu’il y ait 2 faces, on va pouvoir retourner la grille afin de travailler recto-verso.
Il est top au niveau moteur : les pièces s’enfoncent bien et se retirent tout aussi bien.
L’application sur le smartphone
En achetant le jeu, vous avez accès à une appli (via un QR code) qui vous propose des défis avec une difficulté au choix : starter (trois pièces placées), junior (deux pièces placées), expert (1 pièce placée).
Par exemple, on commence avec un défi « starter » : on doit placer les trois pièces indiquées (sur la photo ci-dessous : la rouge, la jaune et la verte). Ensuite, on doit placer les 3 restantes pour compléter la grille avec les 6 éléments.
Une astuce très ludique : si l’enfant ne sait pas, il peut réaliser des défis en étant guidé via l’application.
Il y a un bouton « show hint » qui permet d’avoir un indice et nous fait découvrir l’emplacement d’une pièce supplémentaire. On peut de nouveau presser « show hint » et le faire petit à petit en ayant la solution de l’emplacement.
C’est un moyen super pour les « grands » de découvrir ce jeu en étant en autogestion et donc, en étant moins « bébéifié ».
Le côté moins pratique est que les jeunes ne disposent pas toujours d’une tablette/smartphone en libre service. Dans ce cas, je vous propose une version papier des défis Reverso.
Des défis en format « porte-clef »
Grâce à la maman citée en début d’article, nous disposons de supers modèles avec des niveaux de 1 à 3.
Mise en place des éléments qui figurent sur la carte-défi.Placement des éléments par derrière la grille.
Voici un PDF avec les 3 niveaux que vous pouvez imprimer, plastifier et découper. Ensuite, perforer à l’emplacement indiqué et mettez-les sur un porte-clef. Vous obtiendrez des défis dans un format nomade qui ira bien avec ce petit jeu transportable.
Défis Reverso à imprimer, plastifier et mettre en porte-clef
Merci à Sandrine de nous avoir fait découvrir ce jeu et pour son travail !
Pour aller plus loin
Chez Smartgames toujours, je vous conseille vraiment Sur un arbre posés… (article dédié ici.
Il existe également d’autres jeux tels que Rectoverso ou Hotelogic dont je parlerai dans un futur article sur les points de vue.
Normalement, en quelques photos, cet article devrait répondre à pas mal de questions quant au matériel !
J’ajouterai en fonction des demandes des confrères et consœurs et de mes séances car il y a quand même 25 domaines et 544 compétences à répertorier et photographier !
En attendant, j’ai commencé avec les « jalons » qui posent le plus de questions quant au matériel adapté pour les faire passer car avec l’ablls, …. il faut être précis ! et j’adore ca 😉
Pour rappel : des infos sur d’autres tests, évaluations et bilans sont dispo sur le site. Pensez à utiliser le moteur de recherche.
PS : si vous êtes coutumier de l’ABLLS, n’hésitez pas à me contacter … 😉
On ne le répètera jamais assez, pour être en capacité d’écrire des lettres ou des chiffres : le corps, le bras, le poignet, la main et les doigts ont besoin d’avoir été entrainés.
Avec la pression de l’école, les parents sont souvent en demande de faire écrire les enfants mais souvent, ces derniers n’ont pas les prérequis. Vous trouverez d’ailleurs sur ce site de nombreux articles avec des idées pour le travail de la motricité fine ici.
Donc attention, il ne faut pas griller les étapes sous peine de rendre la tâche aversive, de mettre l’apprenti en échec et d’automatiser des gestes qui seront très compliqués voire impossibles à rattraper ultérieurement ….
Ici, peu de blabla, voici des supports pédagogiques !
Quelques points essentiels cependant :
Avant même d’utiliser un outil pour tracer, il faut que l’enfant ait une idée générale du « chemin », de la « forme » du chiffre
les chiffres sont posés sur la ligne du bas et se tracent sur 2 interlignes, quelque soit le lignage
on évite les tracés avec des pointillés (comme pour le tracé des lettres d’ailleurs) car ils favorisent le contrôle visuel au détriment du « mouvement général ». L’utilisation de « gros tracés » (voir plus loin dans cet article) favorisera ce bon encodage !
les chiffres sont à tracer toujours dans le même sens : il faut s’assurer que tous les intervenants ont le même ductus ! Vous trouverez ci-après un tableau récapitulatif des sens des tracés, pour le 5, il y a deux possibles : il faudra choisir en fonction de l’enfant.
Vous pouvez imprimer une page avec cette image afin de la coller dans le cahier de liaison interpro de vos enfants : tous les intervenants auront le sens des tracés des chiffres de leur élève !
Quelques outils, dans l’ordre de progression
Les chiffres en relief
L’utilisation des chiffres en relief est une façon de découvrir les chiffres grâce à un retour sensoriel et sans la contrainte de la gestion de l’outil.
J’utilise le terme « en relief » plutôt que rugueux car on peut les réaliser avec tout type de matière, pas uniquement du papier de verre :
– carton ondulé,
– feutrine,
– papier texturé de chez action,
– des plots de colle au pistolet,
– de la peinture gonflante,
– de la colle sur laquelle on met des paillettes avant qu’elle ne sèche,
– des cure-pipes collés,
– etc.
Le problème est que souvent les chiffres utilisés pour les supports du commerce ou ceux disponibles sur le net ont des soucis de tracés : les chiffres sont jolis mais présentent des caractéristiques inadéquates. Afin de pallier cet écueil, je les ai dessiné moi-même pour qu’ils soient simples, fonctionnels et actualisés (le tracé des chiffres et des lettres évolue en permanence et de légères modifications apparaissent).
Pour ceux qui ne savent pas comment tourner une image afin de l’avoir à l’envers, voici un document directement retourné et à imprimer !
Cliquez ci-après pour obtenir le PDF :
Fabriquer vos propres planches de chiffres rugueux
Ci-après, vous trouverez une page PDF avec des chiffres en miroir à imprimer.
Vous pourrez ensuite coller cette page imprimée au dos d’un papier de verre ou de toute autre matière à reliefs. Ensuite, vous découpez le pourtour des chiffres. Enfin, vous pourrez les coller sur des rectangles de carton ou de bois très fins (comme sur ma photo). Les rectangles mesurent 12 cm sur 9 cm de large et il vous en faudra 10 en tout. Vous pouvez faire un trou à la perceuse (mèche de 10) pour les lier avec une petite ficelle par exemple. (je n’ai pas eu le temps de la faire encore à l’heure où j’écris l’article 😉 )
Ici, j’ai utilisé du bois très fin plastifié (récupéré de plateaux repas jetables d’un traiteur d’entreprise) que j’ai découpé en rectangles puis j’ai collé mes chiffres rugueux dessus.Cet enfant prend les petites fiches de bois à gauche, fais le tracé avec son doigt puis le met sur la pile de droite. Il continue à prendre sur la pile de gauche. Ce comportement d’enchainer lui a été appris antérieurement.
Les chiffres « en herbe »
Toujours dans la même idée de s’intéresser au mouvement et non au tracés : voici les parcours en herbe !
D’un point de vue matériel :
Vous pouvez imprimer le PDF, le plastifier et perforer à l’emplacement des trous gris qui vous permettront de joindre les fiches ensemble avec un anneau. Si vous voulez réduire la taille finale des chiffres (par défaut ils mesurent 7 cm de hauteur), vous pouvez imprimer en changeant les paramètres d’impression (2 pages par feuille, etc.) Perforez comme sur la photo ci-dessous :
Otez le réservoir d’une perforatrice classique de bureau pour viser la croix et pensez à incliner la perforatrice pour ne pas perforer de l’autre côté ! 😉
Le principe est de faire parcourir le chiffre à une figurine, si possible aimée de l’apprenant.
J’ai décliné en 2 formats : le grand qui se prête aux déplacements de figurines type Playmobils et un format plus petit où on utilisera des chatons Playmobils ou d’autres personnages plus petits. Les deux formats se trouvent dans le même PDF ci-dessous :
Les chiffres « flous en gros tracés »
Les chiffres ci-après sont destinés à de multiples activités autour du chiffres, et notamment, permettent de commencer à tracer avec des outils ! Je les ai dessiné délibérément en contours très larges et flous afin que l’apprenant ne se sente pas contraint de respecter un tracé « trop » précis, comme nous le verrons ci-après.
Il y a 2 versions sur ce même PDF ;
– une version avec un fond blanc : l’objectif est de mettre en valeur le tracé et de ne pas polluer visuellement avec des lignages
– une version avec un lignage : il s’agit d’un Lignage Gurvan revisité, un lignage spécial handicap (je développerai ultérieurement ces histoires de lignages dans un autre article dédié), où l’objectif sera que l’apprenant commence à appréhender l’environnement du chiffre en lui faisant respecter des proportions plus précises (notamment 2 hauteurs d’interligne)
Vous trouverez également :
– des étiquettes vierges de la même taille que les étiquettes-modèles et avec les lignages spécial handicap (en bas de la 3eme page du PDF) : les élèves pourront reproduire au même format avec les mêmes repères que sur le modèle
– une bande « Gurvan » agrandie (avec seulement 5 interlignes) où l’apprenant devra écrire plus petit et se repérer afin de tracer ses chiffres dans 2 interlignes comme il l’a appris.
D’un point de vue matériel : procédez de la même manière que ci-dessus pour le PDF des parcours en herbe afin de vous faire un petit porte-clef de chiffres.
Avec de la pâte à modeler
Dans un article précédent, je montrais toute la magie de la pâte à modeler. L’avantage est que lorsqu’on passe à l’écriture des chiffres (et lettres) l’apprenant est plus âgé et aime reprendre la pâte à modeler qu’on ne lui présente plus beaucoup du fait qu’il ait grandi.
Avec une seringue de pâte à modeler, faites un serpentin (pré-coupé à la bonne longueur ou non selon l’enfant) et ensuite, demandez à l’enfant de le placer tout du long du chemin du chiffre.
Avec des outils scripteurs
Avec des feutres welleda ou des crayons woody (article dédié ici), vous allez pouvoir tracer les chiffres sur le support plastifié.
ATTENTION : pas de pointillés qui accentuent le contrôle visuel et la crispation des doigts : je l’ai repéré tant de fois en plus de 10 ans auprès des enfants !!
Le jeune, a fortiori si il recherche la perfection comme certains TND, va vouloir coller parfaitement aux pointillés, il va être lent pour être très précis et ne pas dépasser … bref, l’inverse de ce que l’on souhaite voir apparaitre : un mouvement fluide et automatisé !
J’ai même connu deux enfants tellement entrainés sur ce type de support qu’ils me traçaient les chiffres … en pointillés !
Ci-dessous, on voit une jeune qui trace bien dans la zone bleue :
Une fois bien entrainé sur les étiquettes, vous pouvez les imprimez en tailles réduites (en changeant les parametres d’impression pour 2 pages par feuille par exemple)
Et ensuite, on pourra tenter de faire une série de chiffres sur le support à lignes « Gurvan adapté au handicap », comme ci-dessous :
Bon, j’avoue la ligne en dessous, c’est moi qui l’ai faite ! X-)
Les chiffres en page complète :
Voici un PDF avec les chiffres de zéro à neuf, avec un estompage du stimulus, comme on dit dans le métier. Selon votre imprimante, je pense que le résultat va varier mais vous pourrez jouer sur les paramètres d’impression pour adapter les saillance des chiffres à vos besoins.
Les chiffres avec estompage du stimulus
Les chiffres se traçant toujours sur 2 interlignes, vous pouvez également utiliser un super tampon à rouler d’une hauteur de 1,5 cm que les enfants adorent (oui, je sais, moi aussi …). J’en parle plus longuement dans cet article dédié ici.
Et voilà pour cet article sur les chiffres ! Les lettres suivront … 🙂
Pour travailler sur les intrus, il faut avant que l’enfant ait bien compris l’idée du « même ».
Afin de vous assurer que l’enfant ait compris différent / identique, je vous conseille de travailler les activités de cet article.
Dans la notion d’intrus, on a l’idée qu’au sein d’un ensemble, un élément (ou plusieurs) va se démarquer des autres. Plus la différence entre le lot d’objets et l’objet cible (le fameux intrus) sera importante, plus ce sera facile. Et inversement.
Comme d’habitude, on va travailler avec une difficulté crescendo …
Au niveau vocabulaire, il est intéressant de connaitre le mot « intrus » mais on utilise préférentiellement le terme « différent » car il est plus écologique : en effet, dans la vie quotidienne, il faut reconnaitre qu’on n’utilise pas souvent le terme « intrus »!
De la même manière on utilisera les termes : « le même », « pareil », « égal », « identique », etc … petit à petit.
Voici donc, en images, des progressions possibles …
Premières étapes : en réel
Il faut présenter à l’enfant pleeeeiiiiiiiiinnn d’items strictement identiques et un très différent. On peut associer une verbalisation du type « oh oh …. non » en le retirant. Ceci afin que le jeune remarque que cet item n’a « rien à faire là ».
Plus les autres seront nombreux et identiques, plus ce sera facile de retrouver l’intrus qui sautera aux yeux !
Ici, la voiture saute aux yeux : beaucoup de pingouins tous identiques et un intrus dont la forme et la couleur diffère.Ici, la tache rouge saute aux yeux : beaucoup d’éléments tous identiques et un intrus dont la forme et la couleur diffère.Mêmes éléments que ci-dessus mais on voit que la tache rouge ressort un peu moins vu que l’ensemble de « dames bleues » est moins grand.Un ensemble de chaises playmobil : le lot est moins grand mais il y a une grande différence visuelle. (Ici guidé car le jeune ne savait pas)Ici, assez facile aussi mais le fait que les jetons soient « en vrac » rend l’exercice un peu plus complexe mais nettement plus intéressant et naturel. C’est une situation beaucoup plus écologique : dans la vie, on trouve rarement des choses à « analyser » bien alignées …Ici, les duplos de couleurs différentes rendent moins saillant le playmo-intrus ! 😉La couleur verte commune gomme les différences entre les éléments : l’apprenant devra être vigilant pour ne pas se tromper ! De plus, le petit cochon gêne à l’uniformité du « groupe ».Les couleurs rendent la tâche complexe. Le lapin bleu est « noyé » dans les cochons multicolores (qui en plus sont présentés dans tous les sens). En situation, le lapin « dépasse » ce qui aide quand même à l’identifier comme intrus mais sur cette photo, c’est vraiment pas facile !)Trouver un intrus parmi un ensemble non homogène : ce sont tous des lits (mais tous différents) et il y a la lampe (allumée pour qu’on la repère bien 🙂 )Trouver un intrus parmi un ensemble non homogène : que des chaises (mais elles sont toutes différentes) et il y a un lit (qui ressort car très volumineux en comparaison des chaises).Ensemble non homogène et restreint : que des tables différentes et une machine à laver.Ensemble restreint : que des canapés (différents entre eux) et un toilette.Ensemble restreint et intrus qui a sensiblement la même forme que les autres …
Etapes suivantes: sur images avec ensemble restreint
Petit aparté quant aux outils de sélection :
Sur images, on ne peut plus « retirer » l’intrus, il va donc falloir symboliser ce retrait par quelque chose. Je vous conseille vraiment de ne pas utiliser de jetons transparents. Il est important que l’enfant associe « le retrait » à « une croix » car c’est un symbole souvent utilisé pour représenter la négation. Pour cette même raison, éviter de chercher un intrus en l’entourant, en tous cas au début de l’enseignement.
Comme vu dans un article précédent, le fait d’être un peu rigide sur « entoure = sélectionne » et « barre = exclure » va clairement vous aider quand vous ferez faire des raisonnements type « qui est-ce ».
Outil d’exclusion : des croix
Pour faire les fameuses croix : j’imprime des contours de croix sur un papier rouge et je les découpe. Puis, je les aligne dans une feuille à plastifier et je les découpe en carrés.
J’ai fait différentes tailles pour pouvoir se prêter à tous les supports possibles. Edit du 24/07 suite à demande : le pdf des croix vierges est ici.
Sur la deuxième image, on voit un exercice papier sur les intrus : on met une croix sur celui qui n’est pas de la même catégorie. Plus tard, vous pourrez ne plus travailler avec les « sélecteurs externes » et faire pointer à l’enfant l’intrus.
Les prémisses de la justification 🙂
Ce qui va être intéressant avec ces activités de recherche d’intrus, c’est que l’on va pouvoir demander à l’enfant de justifier le « pourquoi? » cet item là est à exclure! Et ça, c’est vraiment chouette.
Pourquoi on barre le jaune? parce que c’est pas un violet.
Pourquoi pas la voiture ? parce que c’est pas un animal, …
Ensuite, on pourra travailler les intrus de catégories, intrus de calcul, intrus de caractéristiques, de fonction, on peut également comparer des boites dont une des masses est différente, retrouver des intrus en situation « naturelle » : un feutre dans un lot de crayons, une cuillère dans un ensemble de fourchettes, … bref, c’est illimité !
Il y a des articles sur Noël, sur Pâques, sur la Saint-Valentin et bien … maintenant il y a aussi Halloween !
Donc, pas forcément de logique dans les enseignements, il s’agit juste d’activités autour des sorcières et araignées.
Comme d’habitude, un support type « classeur d’autonomie » :
Avec association de images-images identiques.
Boîte à compter :
Avec des images identiques à apparier, de plus en plus ressemblants entre eux.
Comme d’habitude, il y a deux séries afin que les élèves ne connaissent pas l’ordre par cœur.
Des images à orienter : gauche et droite.
Il s’agit de trier chacune des images en deux tas selon leur orientation.
Le repérage du sens est de plus en plus complexe à percevoir : l’orientation des chapeaux est plus facile à détecter que l’orientation des citrouilles de la fin du document.
Coloriage codé non-lecteurs :
Ci-dessous, un codage-coloriage très simple. (accessible aux non-lecteurs)
Il s’agit de regarder le référentiel des couleurs et de colorier le dessin de la bonne couleur.
Les pingouins codés d’Halloween :
Si vous avez les pingouins de Learning Ressources, vous pouvez faire faire ce petit codage sympa sur le thème d’Halloween. Si vous n’avez pas les pingouins, vous pouvez en fabriquer en version papier (c’est franchement beaucoup moins sympa) en allant dans l’article consacré aux pingouins sur ce site.
Vous l’avez déjà eu en « avant-première » que Facebook mais le voici ici rangé dans sa catégorie :
L’élève doit placer les pinguions sur la banquise en fonction du codage. L’élève doit regarder le dessin sur la bande (= un château) et doit aller regarder à quel pingouin ca correspond (le pingouin noir), puis, il regarde le dessins d’à coté, il voit le chapeau de sorcière ( chapeau = pingouin rose), puis …
Si votre apprenant est trop en difficulté sur les codage, allez voir sur le site il y a beaucoup d’exercice qui prépare aux codages comme ca. C’est quand même utile car beaucoup d’activités demandent cette compétence.
Cherche et compte :
Maintenant, un « cherche et compte », avec de petites quantités :
Et voilà!
L’année prochaine, il y en aura surement d’autres mais c’est tout pour 2024 ! 😉
Loco Circus est un Smartgames recommandé pour les 3 ans et plus … clairement, pas évident à cet âge. Le design est certes assez enfantin mais ce jeu demande quand même pas mal de capacités !
Plus concrètement, il s’agit d’un puzzle et d’un casse-tête.
On a une locomotive, un petit wagon de 2 places et un grand wagon de 3 places. On dispose également de 5 types de chargement avec des formes en plastique qui sont isolées ou reliées ensemble par une cordelette.
L’objectif est de placer les formes en fonction de certaines contraintes qui apparaissent dans le livret de défis.
Pour réaliser un défi, il faut donc observer : quel(s) wagon(s) utiliser ? ensuite, dans quel sens les orienter? puis , quel(s) chargement(s) sont nécessaires et enfin, comment les agencer ?
Le choix et l’orientation des wagons
Les deux premières étapes n’étant pas évidentes, j’ai fait des supports intermédiaires.
L’enfant n’a pas à se soucier des formes, il se concentre uniquement sur les wagons et leurs orientations.
Je commence par une « boite à Viki » où l’enfant doit sélectionner, d’après une image (verticalisée) le bon wagon parmi 3. Ci-dessous, ok, le choix de l’enfant est correct, il le met dans la boîte.
Attention, il va falloir travailler l’orientation du wagon, il devra être dans le même sens que sur l’image.
La question de l’orientation est souvent problématique : si votre élève requière un enseignement intensif là-dessus, je vous conseille d’aller voir là.
Ci-dessous, sur l’image, on voit que le « carré » est à gauche et le « rond » à droite, c’est bon, on montre à l’apprenant en pointant l’image puis la forme sur le wagon afin qu’il suive des yeux et voit que ça correspond.
Wagon orienté correctement par rapport à la carte = TB !
Ensuite, on augmente la difficulté avec plusieurs wagons.
Pour aider à la représentation, j’ai mis une longue bande de papier en support afin que l’enfant ait des rails (oui oui , il y a un jeu de mot 🙂 )
Le fait de ne pas avoir à tous les placer est, pour certains enfants, une réelle difficulté.
Ici, reproduction d’une carte avec loco + 1 wagon.
Là, on a deux wagons et donc, deux orientations à surveiller :
Ici, reproduction d’une carte avec loco + 2 wagons, qui doivent être orientés correctement.
Le placement des formes dans les wagons
Attention, la grande difficulté par rapport aux formes, c’est lorsqu’elles ont deux côtés différents : des « bi-formes » (sur la photo entourées en orange). Dans ce cas, la forme « saillante » que l’enfant voit va être différentes de la forme « en creux » que l’enfant va devoir placer correctement dans le wagon 🙂 Donc, tant que les défis requièrent uniquement les « mono- formes » (celles non entourées en orange), il n’ y a pas de difficulté particulière.
Comme pour la plupart des Smartgames, il est possible au début de faire faire à l’enfant le côté des solutions des défis (et non les défis eux-mêmes). Ainsi, ils vont s’habituer à manipuler les éléments, à comprendre le principe d’encastrement simple et pourront être en réussite avant qu’on introduise les « vrais » défis.
Ci-dessous, mise en place de l’activité « prémâchée » : le livret côté solution, le bon wagon et le bon chargement que je lui prépare à côté de lui.
L’élève a réussi et a apprécié manipuler le matériel. L’élève est parvenu à placer correctement les wagons, puis à placer le bon ensemble de formes.
Ici, pas de probleme pour placer l’étoile rouge qui se trouve à droite, car c’est une « mono-forme ».
Cependant, dans le lot de deux, on a une « bi-forme » : dans la cargaison de la locomotive, on voit une empreinte en forme de carrée mais on voit une forme ronde (bleue) sur le livret ! Alors ça, … pas facile !
En isolant cet écueil comme on le fait là, l’apprenant pourra comprendre la subtilité de ces pièces « bi-formes » et réaliser les encastrement avec succès. Il faut néanmoins les travailler en isolant pour ne pas que le train traverse la pièce … en volant ! 😉
Suite et fin …
Les défis du livret ont une difficulté croissante, comme chaque fois chez cet éditeur. Les derniers sont pas évidents du tout.
Ce beau jeu plait beaucoup : la thématique du train rencontre un franc succès au cabinet !
Loco Circus est vraiment sympa tant pour l’exercice cognitif que pour la manipulation bi-manuelle. Les wagons et la loco roulent, ce qui oblige une certaine vigilance et le maintien du convoi pendant la manipulation des chargements.
REMARQUE : sur le site de chez Smartgames, vous pouvez imprimer les livrets de défis. Cela vous permet de sauvegarder vos livrets des enfants peu méticuleux (les spirales déchirent vite les pages) et de ne pas avoir les solutions au dos si vous voulez faire travailler vos apprenants seuls sans tricheries.
Malheureusement, peu de jeunes ont la chance d’arriver au collège.
Ceux qui y parviennent ont besoin de supports remaniés, voire complètement adaptés.
C’est donc ici que je mettrai les activités pour les jeunes collégiens, triées par matières, au fur et à mesure que je les créerai.
Outils « génériques » pour le collège :
Ecrire la date :
Voici des lignes en Gurvan pour écrire la date du jour. En les découpant, vous pourrez les coller dans un cahier pour que votre élève dispose de lignes « adaptées » afin de bien poser son écriture. (Il faudra imprimer la page 1 si vous voulez le français!)
ATTENTION : il y a une version française et une version anglophone !
Vocabulaire général :
Classeur, gomme, intercalaires, … fiches consommables pour un élève qui commence à connaitre le vocabulaire mais qui a besoin de le maintenir pour ne pas le perdre ou à éventuellement mettre dans un BàE si l’enfant maîtrise le vocabulaire.
Avant cela, on n’oublie pas de les travailler en VRAI !
« Montre-moi l’agrafeuse. » –> parfait ! 😉
Dans ces exercices, pour chaque item, on a une entrée lecture avec une sortie image, et inversement afin de s’assurer que le jeune les maîtrise dans les deux sens :
Ci-dessous, le jeune doit recopier les mots récemment appris :
Révision des consignes scolaires et différence entre surligne et souligne :
Surligne et souligne servent à faire repérer des éléments : si on ne vise que cette fonction, le mieux est de ne pas embêter l’élève avec ce geste technique sachant qu’un coup de tampon suffit à servir la cause. Cependant, avec certains enfants qui n’ont pas de problème de graphisme, ajouter « souligne » et « surligne » à leur répertoire peut être intéressant.
Comme pour les autres mots de consignes scolaires, il faut que l’élève maitrise le geste mais aussi sa signification (un trait dessus ou un trait dessous le mot).
Pour le travail intensif de ces consignes, je vous conseille ce support pour Boîte à Compter de chez Nathan que j’avais fait il y a quelques temps, vous pouvez aller dans cet article pour le télécharger : ici
Un PDF avec des consignes à suivre « entoure », « colorie », « barre », « souligne », « surligne », « encadre » :
Le maniement du scotch :
Souvent, ils adorent ! 😉 On peut faire avec du scotch de masquage (violet de chez Action) qui permet de scotcher et déscotcher facilement, qui est plus épais et qui est opaque. Puis, on passe au scotch traditionnel.
Avec du scotch de masquage (de chez Action) qui est facile à manipuler.Avec du scotch de « normal » qui est plus compliqué à utliser.
Un exercice supplémentaire afin de travailler la demande d’outils scolaires :
Les étiquettes :
Tout d’abord, voici des petites étiquettes à imprimer/découper afin de les joindre à des exercices standards (de ce site ou d’ailleurs). Elle vous permettront d’indiquer que l’objectif de votre exercice n’est plus tant la réalisation de l’activité en elle-même qui est acquise pour cet élève mais bel et bien la demande d’outils.
Afin d’être transposable à tous les exercices possibles, j’ai préféré ne pas remplir les colonnes, l’enfant pourra ainsi demander : « gommette », « colle », « ciseaux », « feutre [couleur X] », « correcteur », « gomme », … bref, ce dont il a besoin, que vous aurez saboté, ou non !
Vous pourrez donc remplir le(s) mot(s) à demander (en verbal ou en CAA), ici : « ciseaux » et « colle » et indiqué si il a eu besoin de guidance ou si il est parvenu seul à faire son mand.
Cet enfant maitrise l’exercice d’appariement de lettres, l’objectif ici était de lui donner l’exercice sans ciseaux ni colle. Il devra me les demander. Il a su sans guidance visuelle ni échoïque, j’au donc cocher la case « seul » pour les deux mands (ciseaux et colle).
Pour des raisons pratiques, j’imprime sur papier vert afin de les différencier facilement des étiquettes bleues de travail en autonomie de boite à enchainements.
Un exercice papier dédié à ces demandes :
Souvent, les élèves savent ce qu’ils doivent faire : souligner, entourer, colorier, découper, mais ne demandent pas les outils afin de réaliser la tache.
Dans l’exercice ci-dessous, l’apprenant va devoir faire toutes les consignes de la feuille en N’AYANT PAS accès direct aux outils nécessaires. Il va donc devoir les demander. C’est ici !
Attention, même si votre apprenant a dans son répertoire de dénominations et de réceptifs le nom des outils scolaires, assurez-vous qu’ils les aient également en mands! 😉
C’est également un exercice qui viendra compléter le jalon 6 des mands du VBmapp !
Dans ces exercices, il faudra :
– de la colle pour coller
– des ciseaux pour découper
– une règle pour tracer
– un stylo/crayon pour écrire
– un feutre pour colorier
– un tampon de la date pour tamponner la date
– du scotch pour réparer (la feuille que vous aurez PREALABLEMENT déchiré selon la déchirure dessinée 😉
– une agrafeuse pour agrafer.
Si vous voyez d’autres verbes à ajouter pour que ce soit plus fonctionnel encore, je suis preneuse!
Là, c’est l’étape intermédiaire : mon élève a les bons outils sous les yeux et doit me les demander pour que je lui tende. L’étape d’après sera de ranger les outils et il faudra que je les sorte au fur et à mesure de ses demandes.
Un exercice sur les catégories mais dont le but est de travailler les consignes de sélection (entoure, barre, souligne, …) :
Ajout pour les demandes : discriminer le type de trace et demander l’outil adéquat pour effacer, « gomme » VS « correcteur ». (ajout décembre 2024)
Attention, pensez écrire au crayon des choses dans les cases vides afin que l’enfant puisse gommer ! 😉
Identifier des erreurs et les corriger :
En visite au collège, je me suis aperçue que le jeune n’avait jamais été confronté au fait de devoir repérer des erreurs au tableau. Le prof de maths demandait à des élèves de venir écrire leurs réponses qui parfois étaient erronées. J’ai alors crée ce petit document avec que mon élève comprenne que lorsque quelque chose est écrit au tableau, ce peut être juste mais ce peut être faux (notamment quand un élève est interrogé)! et qu’il était intéressant de regarder afin de « jouer » à trouver les éventuelles erreurs des camarades.
En fait, je trouve que cet enseignement est utile car j’ai eu peur qu’il s’intéresse « trop » aux réponses des copains erronées et qu’il remette en question des connaissances justes qu’il a acquises !
Voici donc une page d’exercices avec une seconde pour les créer vous-même en fonction de l’enfant. L’idée est d’y écrire des erreurs très très grossières de façon à ce que l’enfant doute direct de cette réponse! ensuite, vous pourrez introduire des réponses moins évidentes où l’enfant devra se questionner un peu. (Cela peut rejoindre les exercices vrai-faux où il y a deux colonnes à cocher)
Anglais
Certains supports ont été créé uniquement en anglais, d’autres sont des traductions de supports déjà existants en français sur ce site et que j’ai traduit en anglais.
ATTENTION : à l’inverse du français, en anglais, les noms des mois et des jours sont considérés comme des noms propres et donc, s’écrivent avec une majuscule.
Ecrire la date :
Voici le même document Gurvan que ci-dessus afin d’écrire la date en anglais : (il faudra imprimer la page 2)
Les jours de la semaine :
Les couleurs:
Réalisées sur la base des classeurs d’autonomie, ces fiches permettent de mettre cet enseignement en maintien :
Les mois de l’année :
Les parties du corps :
Les pièces de la maison :
Dans les documents ci-dessous, l’intervenant devra écrire les chiffres aléatoirement afin que le jeune ne puisse pas apprendre par cœur les réponses.
Il y a une version en Français pour ceux qui voudraient réviser un peu avant de les étudier en anglais ! 🙂
Merci à mon pote Matt de « Commentçasesigne », un site super (de Langue des Signes Française) d’un mec tout aussi génial et qui m’a filé son image de maison 🙂
Les nombres :
Support papier avec lecture du nombre en anglais et où il faut écrire le nombre en chiffres arabes :
Support papier avec lecture des nombres en Français ou en chiffres arabes et où le jeune doit écrire en lettre en anglais :
Colorier d’après les consignes : chiffres en lettres et couleurs. :
Informatique
Le lexique pour les objets du bureau ainsi que l’informatique se trouve dans la rubrique « lexique 3 exemplaires » du site, ici. Même principe que ci-dessus, on s’assure que l’apprenant puisse nous pointer les objets en vrai (l’ordinateur, l’imprimante, …)
Puis, lorsque le vocabulaire est connu, vous pouvez donner ce type d’exercices à votre élève afin de les mettre en maintien :
Physique chimie
L’électricité (à suivre)
D’autres matières suivront …
D’autres matières suivront en fonction des besoins.
Si vous êtes enseignant dans un collège et que vous voulez participer à cet article, vos contributions sont les bienvenues …. 🙂
Relier est une compétence scolaire socle : elle permet aux enfants d’être questionnés sans qu’ils aient à fournir un effort d’écriture important. C’est donc une compétence pratique à maîtriser pour les élèves en difficulté.
Cet enseignement est double : les élèves doivent d’un côté apprendre le geste moteur et la coordination œil-main pour aller d’un point à un autre mais également, comprendre qu’on « relie » deux items quand ils ont un lien.
Souvent, les apprenants commencent à tracer sans trop regarder vers où ils vont … on obtient donc des gros changements de direction qui risqueront d’engendrer des erreurs.
Dans le cas où votre élève sait relier, les exercices au bas de cet article vont pouvoir être imprimés en 2 (ou 4) pages par feuille et vous permettre d’entrainer la capacité à enchainer seul des exercices-papier !!
Un tracé qui mène quelque part
Pour commencer, souvent, j’utilise du matériel « en relief » plutôt que du papier.
Par exemple, ci-dessous, une ardoise avec deux jetons (sur lesquels j’ai collé des images de Tchoupi que l’enfant que j’accompagne aime particulièrement) et l’élève doit tracer un trait pour relier les deux. On peut dans un premier temps lui donner une mini voiture ou un playmobil et le faire déplacer d’un Tchoupi à un autre. Puis, on peut prendre des outils d’écriture : on penche l’ardoise à 30° de façon à ce que l’enfant s’habitue à bien poser le bord ulnaire et qu’il puisse tracer d’un côté à lautre. Ensuite, on ajoute des jetons avec d’autres personnages/couleurs afin d’augmenter le niveau.
L’important est que l’enfant comprenne qu’il ne trace pas « en errance » mais qu’il « va quelque part ». Pour cela, il faut, comme toujours, bien observer l’enfant et surtout surveiller son regard afin de s’assurer que ses yeux fixent la cible et non le bout du crayon.
On peut également demander à l’apprenant de relier d’un point à un autre en mettant des aimants identiques sur un grand tableau fixé au mur et en lui demandant de se déplacer en traçant tout du long.
Comment faire si l’enfant ne le fait pas spontanément ? Vous pourrez guider légèrement le regard en pointant la cible et vous maintiendrez la main de l’enfant jusqu’à ce que l’élève ait regardé (ne serait-ce qu’un coup d’œil) la cible. Et comme pour toutes les guidances, il faudra estomper rapidement. Si vous êtes obligés de guider longtemps, c’est qu’il faut revenir à des enseignements préparatoires car des pré-requis sont manquants.
Un tracé maîtrisé
Un support pour comprendre que relier peut être horizontal mais également dans tous les sens. Des traits grisés permettent à l’enfant de « rester » dans une zone, mais ATTENTION néanmoins à ne pas rester sur cet exercice trop longtemps car il renforce le contrôle visuel.
Dans le fichier ci-dessus, vous trouverez des exercices évolutifs pour relier dans toutes les directions et apprendre à aller chercher la cible.
Les exercices ci-après sont sensiblement identiques aux précédents mais sans tracés gris :
Un tracé qui relie deux éléments semblables
Ci-dessous, vous trouverez des fiches d’exercices avec difficultés crescendo. On voit que dans les premières pages, les items à relier sont bien séparés, puis, les items sont collés ce qui est plus complexe visuellement.
Ci-après, vous trouverez des images à relier où les items sont « collés », strictement identiques, en format paysage (tracés plus longs) :
Un document pour un fan de Monstres et compagnie : ici (Si vous voulez créer des supports avec les intérêts de vos enfants, n’hésitez pas à me solliciter pour que je vous envoie la trame et que je les mette sur cette page afin que d’autres élèves en profitent !)
Ci-dessous (ajout du 19/09/24), des quantités à relier avec une écriture chiffrée avec des quantités désorganisées de 1 à 3, puis 1 à 4, puis 1 à 6 :
Un tracé à la règle
Plus tard, en fonction des élèves et si ils sont bien compris le principe, on pourra leur demander de réaliser les traits à la règle. Cet outil demande un enseignement isolé (apprendre à positionner, à maintenir, et à glisser) puis, on reprendra alors les exercices « faciles » du haut de l’article car l’utilisation de la règle majore la difficulté de relier. Peut être un article viendra un jour pour cet enseignement…
Si vous êtes arrivé jusque-là, c’est que votre élève maîtrise cette compétence. Il va donc pouvoir faire plein d’exercices !! 😉 voire les enchainer dans une Boîte à Enchainements.
Sur ce site, vous trouverez beaucoup de supports avec des éléments à relier. C’est une façon « d’interroger » que j’aime bien car c’est peu couteux pour les élèves graphiquement (car on ne trace que des traits) et cognitivement (car les possibilités de réponses sont finies) et ces exercices-papier leur permettent de réviser régulièrement tout en limitant les probabilité d’erreurs.
L’utilisation du pronom correct est bien difficile pour la plupart des enfants avec autisme. Même en les corrigeant systématiquement à l’oral, les erreurs persistent : cela demande à être travaillé intensément et de façon très structurée afin de soulever tous les écueils un par un.
Je commence en général par l’enseignement de :
« toi » et « moi » + des prénoms (puis, « c’est lui / elle ») –> cet enseignement nous aidera également pour « ma ta sa mon ton son,… » qui est aussi un enseignement bien rock ‘n’ roll
« je » et « tu » + des prénoms que l’on remplacera ensuite par les pronoms: il ou elle.
puis les verbes pronominaux en verbalisant par exemple : « je me mouche », « elle se couche », « tu te laves », « papy se rase »…
Nous allons construire un jeu de cartes qui va nous aider pour travailler les notions ci-dessus.
A noter que même si cet enseignement est encore trop tôt pour votre élève, vous pouvez quand-même fabriquer le support de cartes « Actions en famille » car il vous permettra de travailler des jalons du VBmapp tels que les tacts du niveau 2 jalon 9 (50 combinaisons nom/verbe ou verbe/nom à deux composantes connues pour des phrases du type : maman mange, papa dort, mamie conduit, .. A VOS APPAREILS PHOTOS ! 🙂
Comme beaucoup de familles me demandent pour travailler les notions de moi/toi et je/tu, je tente un article avec des vidéos. Cet article ne va pas être très digeste, mais bon, j’espère qu’il pourra aider quelques intervenants et familles. Si vous avez des idées complémentaires, remarques ou trouvailles sur ce sujet, je suis évidemment preneuse pour ajouter à cet articles vos conseils !
Fabriquer les cartes « Actions en famille »
Le principe
Voici une idée que j’avais eu pour un enfant il y a quelques années : il s’agit de créer un support sur mesure pour l’élève avec un lot d’images qu’on appellera : « Action en famille ». Ce lot contient des photos de personnes de l’entourage du jeune avec au moins 2 personnes qui peuvent le faire travailler à table (donc éduc, psy et les parents idéalement).
Chaque personne sera prise en photo en train de réaliser une action du quotidien. Pour que cet exercice ait un sens, il faut au moins 2 personnes en plus de l’enfant. Ces deux personnes doivent être des personnes qui travailleront avec lui. Pourquoi? c’est tout l’intérêt du changement de focus, nous allons le voir ci-après.
Il faut donc tout d’abord sélectionner une série de verbes faciles, si possible intransitifs dans un premier temps (puis plus complexes) et de la vie de tous les jours. Il faut privilégier les verbes susceptibles d’être le plus utilisés par l’ enfant et/ou sa famille : mange, boit, fait du vélo, dessine, lave ses dents, met ses chaussettes, regarde l’ordinateur, tond la pelouse, …
Il y a cependant des verbes « universels» pour tout le monde, voici des verbes que j’utilise d’ordinaire :
bois,
dors,
mange
coupe
nage, (photos à la piscine …)
lave
lancer
lit
joue à la tablette,
regarde la télé,
……
Par exemple sur cette image : A : l’enfant B : la maman C : moi (Camille)
D’un point de vue matériel :
Il est important d’utiliser le « même style » et la même taille de photos pour tout le monde. Sans cela, l’enfant risque de se dire « les grandes photos faut que je dise « moi » ». Afin de vous faciliter la tâche, voici ma trame en format word ici 🙂 Une fois les photos insérées, vous les plastifiez et découpez. Votre super support est prêt !! Pour les jeunes élèves qui n’ont pas validé les jalons 9 en tact et RA du VB Mapp, vous pouvez utiliser ces cartes « Actions en famille » pour faire verbaliser « papa dort », « maman boit », … comme expliqué ci-dessus. Ces verbalisations ont plus de sens que de travailler sur des cartes avec « le lapin danse », « la tortue conduit » et permettent évidement une validité sociale bien supérieure … 😉
Comment utiliser ce support?
Première étape : c’est qui?
Toute première étape : répondre à la question « c’est qui? » et c’est toujours l’élève qui pioche les cartes unilatéralement (car par la suite ce ne sera plus le cas …) Au début, normalement, l’enfant dit « c’est + prénom » et il faudra donc corriger avec une guidance échoïque : « c’est moi » en associant TOUT DE SUITE une guidance pointage de son doigt vers lui. Le but étant de ne plus donner cette guidance échoïque (car elle est relative en fonction du locuteur) le plus rapidement possible pour ne donner que la guidance pointage (qui elle est éviter l’ambiguité).
Dans la vidéo ci-dessous on voit que l’enfant y parvient bien (ce n’était pas le cas du tout la séance précédente) mais que ça reste couteux car on voit qu’il est lent par rapport à son débit quand il donne les prénoms. Il doit inhiber son prénom et le mien pour dire « toi » et « moi » à la place. RAPIDEMENT : il va falloir qu’au moins une autre personne reprenne cet enseignement avec ces mêmes cartes afin que l’enfant ne se dise pas « toi = Camille ». En effet, quand il sera face à son père, il faudra qu’il dise « c’est toi » quand il verra son père et « c’est Camille » quand il me verra moi en photo ! https://youtu.be/9WwoMiTmWSs
Deuxième étape : qui fait X?
Le fait d’introduire la notion d’action complexifie légèrement la tache qui devient double. L’enfant doit rechercher la bonne action puis ne pas sa tromper en disant « prénom/toi/moi ». Là, on voit que les réponses sont un peu plus lentes que précédemment et quelques erreurs d’inhibition apparaissent (il donne 2 fois des prénoms au lieu de toi/moi mais se corrige) https://youtu.be/Um05wKfkI3U
Troisième étape : « c’est qui? » avec plusieurs locuteurs, en bilatéral :
Selon les enfants, il faudra une étape intermédiaire tant le « mélange » des toi/moi est compliqué. Ici, il s’agit juste de piocher dans un tas de photo en faisant le commentaire « c’est moi » quand on prend une photo de soi-même. En fait, cette étape parait inutile mais pour cet enfant par exemple, quand je prenais ma photo et que je disais « c’est moi » il me disait « noooooooon arrête, c’est toi ». Ceci est donc une étape intermédiaire : faire accepter à mon élève que quelqu’un d’autre que lui prononce « moi ». Sur la vidéo ci-après, on voit le début de accepter le moi de l’autre …. (on dirait presque un titre psychanalytique !!) https://youtu.be/otnEqaxhLhs
En bilatéral :
Puis, ça se complique !! Il faut que l’enfant soit très à l’aise avec les étapes précédentes avant de passer à cette troisième étape. On va placer le tas de cartes au milieu de la table pour verbaliser, chacun son tour, qui est sur la photo. Au début, on peut sélectionner uniquement les cartes avec l’enfant et les cartes avec un parent (ce sera plus facile que de faire toi/moi tout de suite). Donc, quand une photo de l’enfant sera retournée, on aura la réponse « c’est moi » si c’est lui qui parle mais l’enfant entendra « c’est toi » si c’est moi qui ait pioché sa carte. Cela va donc l’embrouiller mais toute la subtilité du toi/moi se trouve dans cet écueil ! VIDEO à venir
Quatrième étape : « je / tu + action »
Au début de l’enseignement, choisissez les verbes faciles. L’objectif est la verbalisation de « je », « tu » et non de tacter le bon verbe. L’enfant va avoir une tache multiple alors autant ne pas surcharger : on sélectionne des verbes très faciles pour lui.
En unilatéral :
Etape préliminaire, uniquement trier et dire : « je » / « tu » : j’ai organisé l’espace de façon à ce qu’il mette vers moi les cartes « tu » et vers lui les cartes « je ».
Il doit trier les cartes une par une dans des compartiments et il doit verbaliser : « je passe l’aspirateur », « tu bois », « papa mange », « je mange », … Dans la vidéo ci-après, afin d’alléger la tache, je n’ai sélectionné que les cartes avec lui et moi, j’ai ôté ses parents.
En bilatéral :
Puis, l’intervenant aussi pioche et donc, cela va compliquer. Une vidéo sera à suivre …
Comme ci-dessus avec les toi/moi, si je commence par piocher, selon les possibilités, je dirais par exemple « je/ tu/elle (la maman) +verbe». Puis, c’est l’enfant qui pioche une nouvelle image et qui devra dire « je/tu /elle + verbe». L’enfant ne devra pas plaquer automatiquement en répétant « je » quand il s’agit de moi (Camille) sur la photo.
Comme ci-dessus, il y aura un changement selon le locuteur : en travaillant avec une autre personne, à part son « je » (car il reste lui-même!) les autres pronoms vont changer. Il ne pourra plus dire « tu » quand il voit une photo de Camille et qu’il est en train de travailler face à sa maman : il faudra dire « elle » pour une photo de Camille et « tu » cette fois pour les photos de sa maman. Il y aura donc un grand effort de flexibilité pour adapter en permanence!
Afin que l’enfant n’encode pas automatiquement « tu » = Camille et « elle » = maman, il faudra travailler de façon équilibrée dès le départ avec Camille ET la maman, afin d’éviter une automatisation difficile à lever par la suite.
Tout ça pourra également être enrichi au fur et à mesure avec des possessifs du type : « elle met SES chaussures », « tu mets TES chaussures» et « je mets MES chaussures », etc, … Les joies de la langue française!
Pour aller plus loin …
Il n’est pas du tout facile de créer un jeu « générique » autour de ces notions. Je trouve néanmoins que l’idée de se mettre un chapeau de « Décline Je Tu » de Virginie Dubois (de chez Cit’inspir) est vraiment sympa ! Voir l’article qui est consacré à ce jeu ici !
Beaucoup de supports pédagogiques du commerce permettent de travailler la compréhension à partir d’images en Noir et Blanc.
Il s’agit de repérer des éléments au travers de consignes plus ou moins complexes.
Ici, je vais présenter quelques supports que j’utilise mais bien évidement, je vous invite à mettre en commentaire ceux que je ne connaitrais pas afin que je puisse encore dépenser des fortunes tout le monde en profite.
Je tente de les ordonner par difficulté mais évidemment, ce n’est pas un tri « fixe » : souvent les supports sont organisés avec des niveaux crescendo et l’accessibilité dépend des enfants et des notions abordées.
Chacun de ces supports peut être travaillé soit en écrit soit en oral, selon comment vous le présenterez mais ils ont tous pour particularité d’être en noir et blanc avec des éléments indicés à retrouver !
REPERAGE D’ELEMENTS DANS UN ENSEMBLE
Supports gratuits sur le net :
Quand même je cite ceux-là car même si il n’y en a pas beaucoup, ils sont utiles.
Les recherches purement visuelles illustrées, accessibles aussi aux non-lectures : les « Cherche et trouve » et « I spy » :
Des illustrations en noir et blanc où il faut repérer des éléments dans une grande scène : ces activités s’appellent des « cherche et trouve » ou encore des « I spy » en anglais. Ces activités peuvent dégrossir un peu la compétence et habituer l’enfant a repérer quelque chose dans une scène avec une entrée visuelle d’un dessin à retrouver dans un grand dessin.
Sur le site Hoptoys : un téléchargement gratuit de « cherche et trouve » très faciles.
Par exemple ici, il s’agit de retrouver les images isolées autour de la scène. L’enfant voit l’image et doit la retrouver une image dans la scène.
Il existe aussi des supports-papier où il faut repérer, dénombrer et écrire une quantité de chacun des items :
l’enfant doit s’organiser un peu et dénombrer.
Ici, vous trouverez une version crescendo de « Cherche et compte » avec des petites quantités, l’objectif étant de comprendre le principe :
Vous pourrez ensuite présenter à votre élève des « cherche et compte » plus complexes que vous trouverez sur le net, comme celui ci-dessous:
Les recherches pour les lecteurs : (type « Cherche et trouve » et « I spy » mais avec de l’écrit)
Un peu plus compliqué, on a le même genre de scènes mais cette fois, la consigne est écrite et non plus illustrée. Le mot doit être lu et compris pour que la consigne soit traitée.
Voici un exemple d’activité où il faut retrouver un élément avec une entrée « lue » : l’enfant doit retrouver un vélo sans image de vélo. Il lit le mot et doit retrouver une image.
On arrive tout doucement à de la consigne écrite comme on aura ci-après …
Les « Je lis, je fais » : avec un seul énoncé très simple, puis plusieurs phrases. Comme celui que j’avais écrit sur les Monsieur-Madame : des illustrations avec des petites consignes très très simples qui sont dans cet article.
Si votre élève n’est pas à l’aise avec les termes de consignes : colorie, souligne, encadre, entoure, barre : vous trouverez des activités sur la page dédiée à la compréhension des consignes.
Vous avez également des choses très épurées sur les sites suivant :
— Instit 90 : ici
— Paulette trottinette avec des phrases très simples de « Lecture et consignes » aussi : ici
— Les fiches de Val’idées : ici
— D’autres fiches de Val’idées avec des le Loup : ici avec 13 séries dont certaines avec des adaptations de codages de couleurs.
—> Voici maintenant des supports payants que j’utilise régulièrement …
COMPREHENSION GENERALE
Compréhension de lecture et autres ouvrages de Les Editions Passe-temps
J’adore les éditions Passe-temps, comme vous pouvez le remarquer régulièrement sur mon site.
Voici un exemple du contenu : intéressant pour comprendre de petits textes simples.
« Attention, j’écoute » de chez Chenelière éducation
Attention j’écoute est un recueil de feuilles d’exercices qui regroupe 25 thèmes différents (animaux, fruits, oiseaux, boulangerie, …).
Pour chaque image (NetB), il y a deux pages de consignes avec des niveaux différents. Le premier est plus du repérage simple d’items avec quelques inférences et le second est plus complexe avec des catégories, des négations, etc.
« Ecouter, comprendre et agir », de chez Chenelière éducation
Ecouter, comprendre et agir est un ensemble de 33 activités avec une illustration en noir et blanc et une page de consignes à donner à l’oral. Chaque activité a un objectif, par exemple : compréhension des termes spatiaux, des subordonnées relatives, termes relatifs aux notions de grandeurs, aux notions de quantités, …
« De l’image à l’action », de chez Chenelière éducation (et oui, encore!)
De l’image à l’action : dont j’adore les illustrations et que j’utilise très souvent en créant des consignes simplifiées ou du moins adaptées.
Pour chaque activité (= illustration en noir et blanc) il y a une page de consignes et une page de questions.
« C’est dans l’image 2 », de chez l’Oiseau Magique
On le trouve parfois sur le marché de l’occasion : il s’agit dune mallette avec 12 planches illustrées de scènes de vie (le jardin, le musée, la piscine, …) et des consignes variées (entoure, barre, ajoute, trace, raye, compte …) et des questions pour repérer les éléments significatifs dans les scènes.
Afin d’éviter l’effet d’apprentissage et pour que les questions soient parfois plus absorbables, j’ai recrée des questions sur les différentes scènes (comme ci-dessous).
Les consignes originelles, sur la scènes ci-dessus, par exemple, sont : 1) Colorie la partie du tuyau d’arrosage qui se trouve entre le robinet et la brouette, 2) Dans le potager, colorie 3 salade, 3) Faire une croix sur la fourche, 4) Dans la brouette se trouvaient 4 outils. Un râteau, un arrosoir, une bêche et un seau. Lequel manque-t-il? …
COMPREHENSION PREPOSITIONS SPATIALES
Voici les prépofiches dont j’avais parlé dans l’article sur les prépositions spatiales ici.
Exemple ici : j’ai sélectionné une série de questions (il y en a énormément donc pas de risque d’apprentissage par cœur) et l’enfant répond aux consignes. Il est lecteur donc doit se débrouiller … (2 erreurs ici)
COMPREHENSION MATHEMATIQUES
« Maths en scènes » de chez le Grand Cerf
Regroupe 12 grandes scènes en noir et blanc (la plage, le restaurant, le magasin de vêtements, la campagne, l’atelier,…) pour retrouver des éléments concrets pour répondre aux questions posées. A chaque illustration correspond une fiche recto-verso avec des questions plus ou moins complexes.
Les élèves peuvent lire les questions et retrouver les éléments en coloriant/entourant les éléments.
J’aime beaucoup ce support et grâce à lui, j’ai pu remarquer des difficultés que je n’avais pas vues avec certains élèves, comme la fameuse expression : « salade à 1€ pièce » où l’enfant le dit qu’elle coute une pièce de 1€ …. 🙂
Par exemple, sur cette image : 1) Combien y a -t-il de fenêtres sur le phare? Colorier la moitié de cette quantité en vert et l’autre en rouge. 2) Sur le bateau promenade « Opocus », il y a 4 personnes. Combien de personnes doivent monter à bord pour qu’il y en ait 8 en tout? Les dessiner. Etc.
« Problèmes en images », de chez Educaland
Ce support photocopiable se présente sous forme de classeur transparent : il contient 35 grandes images en noir et blanc ainsi qu’une page de questions.
Il y a des questions d’observations mais aussi des questions de déductions avec travail de la compréhension du vocabulaire mathématique : contient, somme, dépense, retient, manque, économise, distance, gain,… avec également des prépositions : à coté, à travers, entre, à moitié, autant, …
Il existe le « problèmes en images 1 » qui correspond aux cycle 2 et le « problèmes en images 2 » qui correspond au cycle 3.
— « problèmes en images 1 » :
avec les notions : coute, rend, dépense, retient, contient, rajoute, manque, parcourt, économise, double augmente et partage et des substantifs tels que : montant, poids, somme, remise, double, distance, gain, dimensions, achat, retard … et d’autres comme : supplémentaire, paire, identiques, sauf, y compris, excepté, …
— « problèmes en images 2 » :
contient des décimaux et nombres entiers, les 4 opérations, des mesures, pourcentages, échelles. Les termes sont plus pointus que dans le tome 1 avec par exemple ; « prestations, orientation, recette, hors, capacité, masse, acompte, volume, norme, avantageux, promotion, proportion, … Bref, un vocabulaire parfois plus spécifique et surtout plus poussé.
Scènes imagées en noir et blanc de chez Imag’ines
Se présentent dans une grande boite qui contient 10 grandes scènes très denses, en format A3 et un classeur de consignes avec différents niveaux : c’est un réel atout !
Il existe 7 niveaux pour chaque planche : le niveau débutant présente des phrases simples (colorie barre entoure dessine) où il faut repérer des éléments par des indices (catégories, caractéristiques, lieux, …) et le niveau le plus élevé comporte un texte avec des négations, des inférences, des relatives et tout le reste ! 😉
Je vous laisse aller sur leur site afin de regarder la vidéo explicative qui détaillera bien mieux que moi !
Encore une fois, pour ce support-là, il est possible aussi de créer facilement des consignes qui seraient encore plus faciles que le niveau un, avec tout simplement des éléments à repérer et à colorier d’une couleur donnée.
(Photo du site des auteures)
Et vous? des supports avec des scènes en noir et blanc indicées, vous en connaissez d’autres ?