Publié dans Aide à la création de supports, Motricité fine, Pince pouce-index

Les boutonnières

La première étape dans les boutonnières est que l’enfant comprenne le principe : faire glisser le bord du bouton dans la fente.

Quand on regarde un enfant mettre un bouton, si il n’y parvient pas, c’est souvent qu’il tente d’enfiler le bouton par son centre (là où il y a la couture) et non par le bord de la tranche du bouton. Du coup, en procédant ainsi, il faudrait que la boutonnière soit un  « trou en cercle » et non un « trou en fente » ….

Mettre un bouton requière d’avoir acquis une bonne pince bidigitale (avec deux doigts) car il faut pincer pour pousser le bouton dans la fente et le rattraper avec l’autre main en pinçant également avec deux doigt pour tirer, voire même repincer de nouveau pour dégager le morceau de tissu.

Lorsqu’on boutonne un vêtement, on a également la contrainte d’avoir plusieurs boutonnières serrées sur une même bande de boutonnières. De plus, le fait que cette bande soit cousue au reste du vêtement limite les possibilités de manipuler librement pour boutonner. De plus, lorsqu’on boutonne sur soi (qui est le but final de cet enseignement), on a une vue plongeante et verticale sur la tâche. Enfin, souvent, les boutons les plus  « fréquents » sont ceux en traction : mettre un bouton de jeans avec un bidon qui écarte bouton et boutonnière rend la tâche encore plus complexe!

 

Quelques étapes décomposées

 

Du coup, on travaille avec des boutons du plus gros au plus petit, et également en adaptant le support :

Le ruban à boutons

C’est une activité que les enfants apprécient bien. Il s’agit d’un ruban avec aux extrémités deux boutons de tailles différentes (le plus petit sera plus facile à enfiler…) ainsi que des petits carrés de tissu ou de feutrine avec une boutonnière ou à défaut, juste une fente.
Remarque pour la fabrication : les petits carrés de tissu sont très faciles à réaliser, demandez autour de vous si vous ne savez pas coudre. Il suffira, une fois réalisés, de coudre une boutonnières au milieu du carré de tissu. C’est une belle façon de recycler les chutes de tissu! Si vous êtes professionnels, je vous conseille de les faire de cette facon car si vous utilisez de la feutrine avec une petite fente, votre matériel sera rapidement abimé.

      

Si vous en faites deux, vous pouvez créer un petit jeu :
Chacun prend un ruban à boutons et on met les carrés de tissu au centre de la table. Vous lancez un dé de couleurs (il suffit d’un cube de bois dont vous coloriez les faces) et prenez un bout de tissu correspondant. Le premier à avoir 10 / 6 carrés ou encore un de chaque couleur (tout dépend du niveau de l’enfant) a gagné ! 

   

Le bouton à fleurs

Alors succès garanti : j’ignore pourquoi, les enfants le demandent parfois même en renfo !! 
Pour la réalisation : un morceau de nappe/toile cirée d’environ 20 cm sur 16 cm, un rectangle de tissu en coton (pour éviter que ca ne glisse) de la même taille pour le dessous. Coudre comme pour les petits carrés de tissu ci-dessus, retourner l’ouvrage, coudre au centre un gros bouton en veillant à laisser une longue tige d’attache sous le bouton (voir la photo) de façon à laisser la place d’y loger les 3 fleurs qui viendront se boutonner dessus. Attention, mettez sur l’arrière un petit bouton (comme sur la photo) de façon à prévenir l’arrachement du tissu si l’enfant tire trop sur le gros bouton devant. 
Enfin pour faire les fleurs, personnellement, j’en ai fait trois dans mes chutes, le recto-verso diffère et sont de 3 tailles différentes. Attention : afin de faciliter le boutonnage, prévoyez de faire des boutonnières plus longues que vous ne l’auriez faire d’ordinaire pour un « vrai » ouvrage.

   

   

 

La bande crescendo 

Il s’agit ici d’une bande de tissu avec des boutons placés du plus petit au plus grand. Au début de l’enseignement, on demandera à l’enfant uniquement la manipulation du grand bouton se trouvant à l’extérieur de la bande. Petit à petit, au fur et à mesure des progrès, on déboutonnera et reboutonnera les boutons de plus en plus petits.
Voici un visuel : tout à gauche la bande entière, à droite avec un bouton ôté, encore à droite avec 2 boutons ôtés, etc, … jusqu’à la déboutonner complètement. 

 

Puis ensuite …

Vous pourrez utilisez des cadre type montessori où il faut boutonner « une gauche » avec « une droite ». Puis, ce même cadre mais retourné et placé sur le ventre de l’enfant afin de s’habituer à mettre des boutons en situation naturelle ensuite, puis sur de vrais habits! 

 

La réalisation de ces différentes étapes permet de ne pas lasser l’enfant et de le laisser expérimenter sans le guider physiquement advitam eternam.

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Ergo manipulations diverses

Le développement de la motricité fine va conditionner les activités qui vont pouvoir être faites par l’enfant. Auprès des enfants que j’accompagne, beaucoup pour ne pas dire tous, présentent des difficultés motrices.

Avant même de s’intéresser à la motricité fine, comme dit ma copine ergo Lauriane, il faut prendre conscience que le développement moteur des membres supérieurs s’initie au niveau de l’épaule, puis progresse vers les doigts en passant par le coude, puis le poignet, la main et les doigts de manière différenciés.
Il faut respecter cette progression du proximal au distal sans sauter d’étapes sous peine de renforcer de mauvaises compensations qui seront complexes à retirer par la suite.

Lorsque la motricité globale et la posture sont adéquates, on peut s’atteler au développement de la coordination œil-main, de la coordination des deux mains (peut-être un futur article à rédiger mais cette fois en compagnie d’un(e)ergo … si certain(e)s me lisent …)  et de la motricité fine avec notamment, la fameuse « pince pouce-index » et toutes les manipulations que j’adore dites « manipulations dans la main ».

Petit mémo vocabulaire 😉 ces parties sont basées sur les nerfs qui les desservent.

Ici, je vais présenter des idées de petites activités afin de donner l’occasion à l’enfant d’entrainer les manipulations cependant, il est PRIMORDIAL de consulter un ERGOTHERAPEUTE si votre enfant a des problèmes moteurs manifestes.
Les informations ici vous permettront, je pense, de prendre conscience de toute la complexité de cette motricité et de souligner qu’on ne s’improvise pas ergothérapeute comme on ne s’improvise pas psy ou dentiste ! Nous, les pros non ergo ou parents pouvons/devons soutenir ces enseignements en donnant des occasions de manipuler mais nous devons nous référer aux recommandations précises de l’ergo qui garantira la validité d’une activité en fonction du développement sensori-perceptif de notre petit élève.

Avec un enfant sans handicap, on va pouvoir expliquer notre attente afin de travailler un objectif précis de motricité, mais … la tache se complique lorsqu’on accompagne des enfants qui ne peuvent pas comprendre nos consignes orales. Il va donc falloir organiser l’environnement de manière à ce que le matériel oriente un maximum vers le geste qu’on veut entrainer et parfois aider avec une guidance (imitative voire physique) pour obtenir le geste moteur exact que l’on veut voir apparaître.

Donc la réflexion autour du type de support à présenter est primordiale !!

Les types de pinces :

Pour attraper un objet, le bébé va faire évoluer sa prise tout au long de son développement. Petit à petit, l’enfant va adapter son geste moteur en fonction de ses capacités et de ses besoins :  attraper un gros objet ou seulement le maintenir? saisir un petit objet? le maintenir? le faire coulisser pour le faire rentrer dans quelque chose? le faire pivoter pour changer son orientation?

Ce développement de la préhension va permettre une multitude de compétences :

– soulever des objets à deux mains (souvent les enfants du cabinet oublie leur main d’appui)
– ajuster avec deux mains la position d’un objet
– manger de petits aliments
– fermer un zip
– mettre des boutons
– mettre des pressions
– attacher ses chaussures
– ouvrir des contenants comme des sachets zip
– utiliser une pince à épiler
– manipuler un trousseau de clefs
– écrire évidement !
Quelques soient la taille et la forme des objets à manipuler, il pourra ensuite, dans l’idéal vers 5 ans, obtenir une pince fonctionnelle et efficiente en fonction de l’activité qu’il veut réaliser.

Un article dédié entièrement aux activités avec la pince se trouve ici. 

Différents types de pince :

Elles sont généralement décrites en fonction du nombre de doigts utilisés.
Il y a les prises palmaires : par exemple la prise à pleine main avec l’objet contre la paume (quand on tient un verre ou une balle de tennis), ou encore la prise palmaire de force où toute la main est sollicitée et certains doigts sont tendus (brosse à dents ou couteau). Il y a les pinces tétra digitales quand on porte un sac de courses ou encore la pince tri digitales, qu’on connait bien dans l’éducatif avec la tenue de tous les outils scripteurs.

Ici, nous allons nous intéresser particulièrement au travail autour de la pince bi-digitales (2 doigts).
La pince pouce-index est la préhension qui arrive le plus tardivement dans le développement des prises, l’enfant ne pourra pas acquérir la pince pouce-index sans avoir fait l’expérience d’autres prises avant.
Ci-après, des photos où vous pouvez apprécier différentes prises, parfois adaptées à l’activité, parfois pas. Vous pouvez vous amuser à regarder si la pince vous semble fonctionnelle ou non, si elle permet d’avoir de la force ou de la précision, …

   


On distingue deux façons de pincer entre le pouce et l’index pour manipuler des objets :

— la prise en pince brute = la prise en pince inférieure :
c’est lorsque l’enfant tient un petit objet entre les coussinets de son pouce et les coussinets de son index. La prise sera « en canard » (entre 9 et 11 mois), il y a comme une forme de goutte/boudin qui apparait entre le pouce et l’index.

Par exemple ci-dessus, on voit que les doigts de l’enfant sont raides le long du crayon, la pince est « coincée » et ne pourra pas être souple en restant dans cette position. (C’est un enfant qui n’écrit pas encore)

Idem ici. Même si la prise s’améliore quand même un peu.

— la prise en pince soignée = la prise en pince supérieure :
elle se développe après la pince brute, où là, l’enfant va utiliser le sommet de ses doigts et non les coussinets pour saisir les petits objets. On verra un beau rond entre le pouce et l’index. C’est cette pince qui va être utilisée pour tenir un stylo.

 
Sur les photos ci-dessus, on voit bien le cercle se former dans la commissure et ce sont les sommets de doigts (et non les coussinets) qui sont sollicités.

Bon, on a dégrossi un peu les préhensions, maintenant, voyons tout cela en mouvements …

Les mouvements dans la main :

Les manipulations dans la main se réfèrent à la capacité à déplacer un objet d’un endroit à un autre dans une MÊME main. Il existe 3 types de mouvements distincts auxquels être attentif lorsque l’enfant manipule ou fait des activités :

  • Les translations – des doigts vers la paume ou l’inverse.
  • La rotation simple – qui consiste à faire tourner un objet sur une surface plane dans un mouvement simple.
  • La rotation complexe – qui inclut davantage de mouvements des doigts pour faire faire une rotation complète à un objet. Dans ce type de rotation, le pouce est beaucoup plus actif.
  • Le shifting – il s’agit de déplacer nos doigts sur l’objet pour le prendre différemment ou pour réajuster une prise. C’est par exemple un mouvement qu’on utilise pour replacer un outil dans sa main ou pour boutonner ou déboutonner.

Les translations

Il en existe 2 types :
— la translation des doigts vers la paume : un mouvement au cours duquel on prend un objet entre les doigts et où on le transfère vers la paume de la main.
— la translation de la paume vers les doigts : il s’agit du mouvement inverse. L’objet part de la paume et est transféré vers les doigts, par exemple introduire dans un distributeur à café, une par une des pièces qu’on a dans notre main.

 

Le plus facile est celui « Finger-to-palm » (des doigts à la paume) :

Il s’agit, par exemple, de ramasser des petits éléments tombés par terre : nous allons en ramasser un, puis un second puis un 3ème en les stockant dans notre main. Ce sont les doigts : auriculaire, annulaire et majeur qui font remonter le butin au creux de la paume, les deux restants (pouce index) vont continuer à ramasser en pince les autres petits éléments.
Les enfants qui n’ont pas cette capacité vont ramasser en poignées ou ramasseront un par un les éléments en les posant au fur et à mesure sur la table.

Si vous savez déjà que ce mouvement ne fait pas parti du répertoire de gestes de votre enfant, commencez au plus facile.
Voici comment moi je procède en général, mais les conseils d’ergo sont les bienvenus :
-1-  La première étape est de pouvoir saisir un élément alors qu’on a déjà quelque chose en paume.
Mettre une gomme dans le creux de la main de l’enfant en faisant une guidance physique (la moins invasive possible) pour qu’il la maintienne bien et posez un jeton qu’il devra prendre avec sa pince pouce-index. Mettre une tirelire à disposition peut être une astuce pour que l’enfant comprenne qu’il faut saisir le jeton et le mettre quelque part. Ce peut être utile pour les enfants à qui ne comprendraient pas la consigne de « prends le jeton »

-2- La seconde étape est que l’enfant saisisse le jeton mais enchaine directement en mettant ce jeton dans sa paume : il devra surement dans un premier temps tourner sa main légèrement vers le ciel (en supination) afin d’aider ses doigts (auriculaire, annulaire’ majeur à maintenir) à récupérer le jeton. On voit bien ce mouvement dans la vidéo ci-après.

Exemple d’activités :
Essayez de varier au maximum le matériel pour ne pas que l’enfant se lasse. De plus, il faut choisir des éléments petits de façon à ce qu’ils puissent être facilement stockés dans la paume de sa (petite) main.

Ici, on voit que sa main est déjà « pleine » et il ramasse un dernier jeton avec son pouce et son index!

Ici, le défi est plus complexe : je demande à cette jeune de me donner « tous les violets » : cette consigne implique indirectement le fait qu’elle en saisisse plusieurs et donc, qu’elle doive en stocker au fur et à mesure pour me donner le tout ensuite.

Sur les photos ci-dessous, on voit qu’elle prend les éléments petit à petit et les maintient auprès de sa paume au fur et à mesure :

    

On peut utiliser des petits élastiques mous de chez action, ou des petites graines, pois chiche, haricots rouges, petites perles, des petits bouts de pate à modeler ou des jetons. Le tout étant du matériel qui tient facilement dans la main et qui peut se saisir facilement avec une pince pouce-index.

 

Le mouvement inverse, plus complexe est le « Palm-to-finger (de la paume vers les doigts) » :

Ici, on va proposer par exemple à l’enfant de mettre les jetons dans la fente d’une tirelire mais cette fois, il va devoir prendre un lot de pièces dans le creux de la main et faire rapatrier ces pièces une par une depuis la paume vers le bout de ses doigts pour pouvoir les insérer dans la fente.

En utilisant de gros objets au début, cela facilitera la tache !

Sur la photo ci-après je me sers d’un Pop-it pour faire des lignes de couleurs de pompons. On remplit les trous ligne par ligne. Je donne 6 pompons jaunes dans le creux de la main de l’enfant et je lui demande de les mettre sur la ligne. Idem avec 6 autres jaunes que je lui donne en tas dans sa paume, idem avec les bleus … etc.

Il doit rabattre les pompons du coté radial de sa main pour le saisir avec son pouce et son index. Evidement, sans guidance, il prendrait tous les pompons dans sa main gauche et utiliserait sa main droite pour se servir en pompons un par un, stockés dans sa main gauche !  malin …  Donc, afin qu’il ne s’aide pas de sa seconde main, je lui tiens!

Ci-dessous, un enfant a deux pots et doit trier les 3 pompons qu’il a dans la main en les faisant descendre un par un. C’est du tri de couleurs comme on le fait classiquement seulement au lieu de mettre les pompons en tas sur la table, on les place dans la paume de l’enfant.  C’est encore très compliqué pour cet enfant alors j’oriente ses doigts de façon à ce qu’ils fassent descendre les pompons à trier :

Ci-dessous, j’ai mis dans la main de la petite fille 5 ou 6 pompons de différentes couleurs et je lui demande de les trier. Elle devra en faire « monter » un depuis sa paume jusqu’à sa pince pouce-index pour pouvoir ensuite le mettre dans la bonne case (il y a eu un loupé dans les jaunes ;-p ). Cet exercice est légèrement plus complexe que le précèdent car elle doit en plus être attentive au futur emplacement du pompon.

Ci-dessous, ça se complique. Avec une autre élève : je lui donne une poignée de jetons qu’elle devra faire monter un par un dans ses doigts pour pouvoir les présenter devant la fente et les insérer.
Là, on voit que sa pince est « bof bof » comme dirait son ergo Lauriane ! 😉 : faute d’être parvenue à remonter suffisamment le jeton jusqu’à l’index, elle l’insère avec une pseudo pince bi digitale pouce-majeur !

Autres idées : on peut varier et complexifier : on met plusieurs éléments dans la main de l’enfant et on lui demande d’en restituer une quantité donnée.
Par exemple ci-dessous, on a utilisé un dé ( ici de 1 à 3 car les éléments sont gros pour que ce soit plus facile) et on doit poser à coté du dé la quantité de pierres précieuses indiquée. On peut utiliser un dé à 6 faces (voire plus) si la taille des éléments à contenir dans la main le permet.

Dé fabriqué et pierres précieuse du coffre au trésor de chez ACTION (moins de 2€)

Et enfin, beaucoup plus difficile : on lui demande un élément spécifique contenu dans sa paume.
Ce peut être un item particulier : on met une noisette, une perle et un dé dans la paume de l’enfant et on lui dit « donne-moi le dé » et il doit manipuler les éléments dans sa paume et faire remonter à l’index afin de donner le dé demandé!

Ci-dessous, on met 3 billes de couleurs différentes dans sa propre main et dans la main de l’enfant. Ensuite, on doit donner le plus rapidement possible la couleur indiquée par le dé. Là par exemple, il va falloir intervertir le bleu et le jaune car le bleu se présente en seconde position.

Les noisettes viennent du jeu Feed Fuzzy de chez Gladius. On a joué avec 6 couleurs de noisette en en prenant qu’un seul exemplaire de chaque et en se les répartissant. En fonction de ce que le dé indique, ce doit être soit moi soit l’enfant qui met la bonne noisette.

Lorsqu’il y a des petits éléments maintenus à l’intérieur de la paume, on appelle ca « avec stabilisation » et cette compétence apparait vers 2 ans. Elle est très pratique dans la vie quotidienne. Les enfants « sans stabilisation » vont prendre des objets un par un et les poser (sur une table ou dans l’autre main) mais ne vont pas pouvoir les stocker dans la main au fur et à mesure qu’ils ramassent de nouveaux petits éléments.

Le shift

Le « shifting » correspond à manipuler des objets en utilisant le bout des doigts dans un mouvement souvent d’avant en arrière, on ajuste une prise grâce à la pulpe des doigts. Ce mouvement va impliquer par exemple le fait de plier les doigts pouce-index et de les tendre et de les replier … etc. Ce sont tous les petits ajustements que nous faisons sans avoir recours à l’autre main pour replacer un objet qui serait mal positionné.

On utilise cela par exemple pour tirer une languette (sans reculer le poignet ou le reste de la main.), pour décoller deux feuilles qui colleraient ensemble, pour étaler des cartes à jouer dans sa main, pour ouvrir le bouchon de feutre à une seule main, piocher une seule carte dans une pioche, découper une forme où il faudra faire bouger le papier en le tournant, pour ajuster ses doigts sur un crayon de haut en bas sans utiliser l’autre main, reculer les doigts sur une clef pour l’ajuster devant la serrure, ou encore quand on engage un bouton dans la boutonnière et qu’on doit ensuite le tirer à travers la fente en pinçant puis en pliant les doigts pour l’extraire de la fente, comme dans la photo ci-dessous :

L’enfant va shifter son boudin de pate à modeler en le hissant petit à petit pour le présenter sous les lames des ciseaux.

Les rotations

Rotation simple (RS) : tourner ou faire rouler un objet de 90 degrés ou moins avec les doigts se déplaçant comme une unité. (comme par exemple dévisser un couvercle de dentifrice)

Rotation complexe (RC) : tourner un objet complètement, en le retournant, et ce à l’aide de mouvements isolés des doigts et du pouce. (comme par exemple retourner un trombone). Cela va être par exemple d’écrire avec un crayon et de le retourner pour gommer sans utiliser l’autre main.

Pour solliciter ces rotations, on pourra par exemple :
– utiliser un crayon à double mine : un coté d’une couleur et l’autre d’une autre comme sur la photo ci-après (à défaut on peut utiliser un coton tige dont chaque bout serait mouillé avec une encre différente) (=RC)
– un crayon double avec un coté fin et un coté épais (
Twinmarkers): ils sont plus répandus (surtout chez action) et on peut demander à l’enfant par exemple de reproduire un algorithme « fin fin épais, fin fin épais, …) (=RC)
– utiliser des « mosaïques champignons » où l’enfant doit faire pivoter avec une seule main le petit picots (voir photo ci-après) (=RS/RC)
– faire mettre des trombones sur des cartelettes plastifiées (pour construire un jeu où on devra les attraper avec une tige magnétique par exemple), l’enfant devra prendre le trombone et le retourner si il ne se présente pas du on côté (=RS/RC) (voir photo ci-après, l’article pour imprimer les cartelettes est ici)
– visser des écrous sur des vis (=RS)
– utiliser des dés qu’on devra faire pivoter dans les doigts pour retrouver une certaine configuration (voir l’article là où on fabrique gratuitement le support) (=RS/RC)
– les puzzles : où il faudra faire pivoter la pièce pour la placer correctement
–  et plein d’autres encore !

Ici, le jeune (T21) ne doit pas lancer les dés (inhibition) mais les tourner dans ses doigts pour recomposer la série de nombres comme sur le modèle.

Sur les photos suivantes, j’ai bidouillé un feutre de chez action pour qu’il puisse avoir 2 mines de couleurs différentes. Je demande à l’enfant de colorier tel rond en rouge, tel rond en bleu et tel autre rond en rouge. L’enfant doit retourner son outil en se débrouillant d’une seule main.

Sur cette feuille il y a différents ronds à colorier, je donne oralement les consignes et l’enfant doit, selon les besoin, faire tourner son feutre. Cet enfant a adoré !

Détail du stylo « bidouillé » : j’ai mis un scotch illustré autour pour les reconnaitre parmi les autres feutres qui ne sont pas bicolores.

Feutre bi-mine de chez ACTION : on alterne épais/fin en faisant des algorithmes plus ou moins complexes.

Mettre des trombones sur un petit support cartonné et plastifié est un bon exercice de rotation (RC) :

Travailler avec des pièces ! : les empiler, les aligner en les ayant en paume, les retourner pour voir toujours la même face, les enfiler dans une fente verticale (type machine à café) … plein de possibles existent !

Conclusion sur les mouvements dans la main :

Souvent lors des manipulations dans n’importe quelle activités, on a une combinaison de différents gestes avec les deux mains et/ ou dans une seule main.

Par exemple : on a un lot de différents petits objets playmo dans la main et on les fait tomber tous sauf le balais qu’on veut mettre dans la main du playmobil, puis on fait migrer ce balai jusqu’au bout des doigts (car on tient le personnage dans l’autre main), on le tourne si il n’est pas dans le bon sens pour que le bonhomme puisse balayer et ensuite on l’ajuste par micro-mouvements pour l’avoir bien dans notre pince pouce-index pour pouvoir ensuite le mettre en face de la main du playmo et pousser pour que ça s’enclenche.

Et bien là, on a fait tous les « in hand » ! 😉

Ce qu’il faut retenir : si l’enfant a des difficultés importantes, il faut qu’il puisse bénéficier RAPIDEMENT et PRECOCEMENT d’un suivi ergo afin de ne pas cumuler un retard trop important. Ce professionnel pourra donner des conseils qui seront précieux pour l’avancée des autres domaines développementaux.

Comment un enfant peut-il aimer jouer aux Playmobil si mettre un personnage assis est déjà un défi trop important? Comment apprendre à tracer des lettres si déjà on ne maîtrise pas le déplacement de son avant-bras?

Donner des occasions multiples et variées de manipuler, être attentif aux gestes de l’enfant et réfléchir en amont aux activités et aux gestes qu’elles impliquent me paraissent 3 points essentiels pour soutenir l’enfant dans sa progression.

 

Merci à Alicia, ergothérapeute, de m’avoir relue

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Abaque ville ou Stack Towers

Tout comme Croque-chaussettes que vous aviez pu voir dans cet article, Abaque Ville (Stack Towers) est un jeu néerlandais de chez BS Toys.
Abaque ville fait parti des 3 jeux envoyés par BS TOYS pour que je les teste avec les enfants qui présentent des problèmes neuros. C’est quand même très sympa de leur part : merci !
Les pièces sont très colorées et en bois, c’est bien agréable …

Matériel :

Ce jeu est composé de 3 tiges sur un support en bois. Il y a 42 perles en bois de 7 couleurs différentes. Ce sont ces couleurs qui m’ont tout de suite séduite ainsi que la possibilité de ne mettre qu’une seule tige de bois pour adapter et rendre la tâche plus facile et/ou moins longue.

 

A noter, il y a dans la boîte également une petite cordelette sur laquelle on peut enfiler les perles. Personnellement, je ne l’ai pas utilisé.

Exercice de motricité fine facile à réaliser

Je vous avais déjà montré mes petits rectangles de tissus à boutonner ici.
Cela permet à l’enfant de le contraindre à utiliser sa seconde main pour écarter la boutonnière afin d’enfiler le rectangle sur la tige en bois. Souvent, les enfants que j’accompagne n’utilise pas du tout leur main d’appui …  🙁
Pour en faire un jeu, quand l’enfant peine moins, je distribue 10 rectangles chacun et on lance un dé de couleurs (voir l’article sur les dés ici) : on place un rectangle correspondant à la couleur du dé et le premier qui n’en a plus, gagne.
Plus tard, lorsque l’enfant maîtrise sur la tige en bois, je lui fais enfiler sur un ruban (voir photo ci-après)

   

Parenthèse couture : au niveau matériel, il vous faut des chutes de tissu et une machine à coudre qui fait les boutonnières. Eventuellement une Grand-Mère sympa si vous ne savez pas coudre. C’est extrêmement simple : faire deux rectangles cousus endroit contre endroit et laisser une ouverture de moins d’un centimètre. Couper les angles pour ne pas faire de surépaisseurs. Retourner par l’ouverture et refermer l’ouverture. Ensuite, faites une boutonnière au milieu : les miennes mesurent 2,5 cm. Et c’est prêt !!
Pour les plus confiantes, vous pouvez fermer le rectangle, couper les coins, retourner et fendre légèrement au centre là où sera la future boutonnière : dans ce cas il n’y aura pas d’ouvertures à reboucher.

Proposition d’enseignement à l’élève

Comme prévu, j’ai rapidement crée des fiches plus faciles pour mes enfants pour qui le jeu tel quel était inaccessible.
Sur le support en bois, on ne place que la tige centrale et on sélectionne pour l’enfant les deux pièces de la carte. On guide, on estompe, comme pour les autres enseignements !

Globalement ; il faut que l’enfant apprenne à regarder le modèle en commençant PAR LE BAS, puis à examiner les perles dont il dispose pour choisir la bonne, puis à la sélectionner pour la mettre sur la tige. Puis, re-regarder le modèle pour examiner celle qui se place directement au-dessus, etc, …
Donc : au début apprentissage sans erreur : on guide physiquement en faisant pointer à l’enfant la bonne pièce et on ne donne pas accès aux pièces tant que l’enfant n’a pas regardé!!!, puis en dirigeant sa main vers la bonne pièce, puis … etc … et on estompe ensuite.

Ici, on voit un petit élève avant et après le début de l’enseignement. Ces vidéos sont sur la même séance d’apprentissage.  Il s’agit de Crazy Cups mais la démarche est la même.

Vidéo 1 :
Dans cette vidéo, il est question de prendre connaissance de ce qu’il  sait faire là, aujourd’hui, sans enseignement  préalable : c’est la Ligne de Base (qu’on appelle LDB pour les intimes). Je présente à l’enfant la carte et les gobelets, il doit se débrouiller. On repère qu’il a compris mon attente mais comme il commence par le haut (ce qui est un peu logique quand-même) il est rapidement perdu et échoue. Donc, quand on observe ça, surtout, on ARRETE VITE pour ne pas qu’il prenne de mauvaises habitudes.

Empiler au Crazy cups : Ligne De Base à ne faire qu’une fois sans insister !

 

Vidéo 2 :
Après quelques essais et quelques guidances (Guidances environnementale : je fais disparaitre les étages non concernés avec un cache blanc pour qu’il regarde le bon élément, je vérifie qu’il regarde bien la cible (il me facilite la tâche car il verbalise même si je ne lui ai pas demandé) si ce n’est pas le cas, je le bloquerai pour ne pas qu’il ait accès aux pièces, puis, je guide physiquement pour qu’il prenne le bon gobelet et j’estompe rapidement car je vois qu’il se dirige vers les bonnes couleurs de gobelets. Il ne faut pas qu’il s’habitue à être trop guidé pour ne pas apprendre à être passif.

 

A la fin, il sonne et je dis « très bien » pour toute la séquence jusqu’à la sonnerie. Sonner est un comportement attendu car je le travaille pour le futur jeu de Crazy Cups.

Adaptation : des cartes avec 2 à 3 éléments sur une tige

Voici donc des cartes adaptées avec 2 ou 3 éléments à placer (PDF en cliquant sur l’image) :

Modèle posé à côté pour que l'enfant se repère mieux
Modèle posé à côté pour que l’enfant se repère mieux.   
Cartes à 2 et à 3 éléments.
Cartes à 2 et à 3 éléments.

Ce petit jeu à empilement fait partie des basiques dans l’éducation : suivre un modèle, saisir des petits éléments, coordinations oculomotrice et bimanuelle, repérage spatial, etc, …

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Les bouteilles-tirelires et autres matériels pour la pince

Dans cet article, il va être question de présenter de petites activités qui stimulent la pince pouce-index, indispensable à l’utilisation d’un outil d’écriture notamment.
Cependant, même si l’écriture est la principale motivation des parents, cette capacité motrice est très importante dans la vie de tous les jours, pour les gestes quotidiens qui aideront l’autonomie de l’enfant.

Quelque soit le niveau de l’enfant, il est essentiel de travailler la capacité à manipuler des objets : pour le développement moteur mais aussi pour le développement de tout le reste ! Comment un enfant peut-il jouer au playmobils si il ne parvient déjà pas à les manipuler un minimum?
De mon point de vue, les enfants qui ont accès à l’écrit devraient se voir proposer toujours multiples activités à manipuler. Les enfants en général aiment beaucoup cela, même les « grands » et souvent les activités motrices sont laissées, à tort, à l’abandon une fois que l’enfant sait tenir un crayon. Il faudrait pouvoir lui proposer d’ouvrir ou fermer un sachet zip, ouvrir ou fermer correctement un sachet en le repliant et en le tournant, dérouler un rouleau de sac poubelle et en séparer un délicatement en le déchirant, … plein de petits gestes que l’on fait nous quotidiennement sans en prendre conscience. 

Les activités ci-dessous sont des activités pour les « petits » cependant, elles conviennent aux enfants plus âgés si ils sont en difficulté. J’ai essayé de présenter ici des activités fabricables facilement, en achetant le moins possible ou avec du matériel que l’on a déjà. Le maître mot sera quand-même VARIER VARIER VARIER car, surtout si vous n’êtes pas ergothérapeute, vous ne pourrez faire le tour de ce qui est nécessaire exactement dans la progression de l’enfant. 

ATTENTION : je vous conseille vraiment le recours à un ergothérapeute si votre enfant/élève est en difficulté. Ce dernier fera un bilan complet, vous proposera des activités et dispensera des conseils et stratégies à tous les intervenants de votre patient voire même, si besoin, réorientera vers un psychomotricien pour « dégrossir » les mouvements.

En effet, presque tous les enfants que j’accompagne ont/ont eu un suivi ergo. Cliniquement, j’observe systématiquement des difficultés motrices : une main « morte » que l’enfant n’utilise pas ou encore une non-dissociation des doigts voire des poignets. Souvent, les enfants peinent à utiliser une pince fonctionnelle et restent en préhension globale de la main, (ce que ma copine ergo métaphorise en disant « il faut lui enlever ses moufles »). Si l’enfant n’a pas de différentiation des doigts, il ne pourra pas accéder à la motricité fine.

Avant même de travailler la pince, assurez-vous que votre jeune sache manipuler des objets sans différencier les doigts, par exemple, faire des activités de boite à formes ou de grosses pièces telles que celles dans les encastrements en bois ou encore des cubes à empiler les uns sur les autres.

De plus, dans les premier temps, pensez à solliciter le travail de la pince en veillant à ce que son poignet soit en extension : de cette façon, la pince sera favorisée « naturellement ». 

 

Les tiges avec des perles/tissus.

Enfiler des éléments sur une tige présente l’avantage d’avoir une partie stable et de pouvoir affiner sa coordination œil-main sans avoir à dissocier l’action des deux mains : elles sont complémentaires.
Selon la taille de la tige, la taille des pièces mais aussi la taille des trous, la tâche sera plus ou moins aisée. Afin de laisser l’enfant en réussite, comme d’habitude, il faudra augmenter petit à petit la difficulté. 

Pour les enfants pour qui il est trop complexe d’enfiler, ils peuvent aussi au début ôter des perles que l’intervenant aura mis lui. 

Sur les deux photos ci-dessous, on voit des grosses tiges, bien stables et des pièces à gros trous. La pièce jaune est la plus facile à mettre car, contrairement aux formes carrées, il n’a y aps d’ambiguïté sur la face om se trouve le trou. De plus, si vous le pouvez, ôtez les tiges excédentaires et laissez-en une seule, la consigne sera plus simple à comprendre.
(photo de gauche : smartgames « jour et nuit » et photos de droite, BS toys Stack Towers)

Ci-dessous, j’utilise un support de bois et des petits bouts de tissu.
Il s’agit de petits rectangles percés avec une boutonnière : ils sont donc obligatoirement à tenir à deux mains afin d’ouvrir la fente pour pouvoir les glisser. C’est un super exercice car cela oblige l’enfant à utiliser ses deux mains. : il doit pincer le tissu avec ses deux mains et tirer en visant la tige.

 

Ci -dessous, un abaque de chez Miniland : ses formes géométriques à enfiler sont particulièrement complexes car il y a un petit « débord » autour du trou qui oblige à viser juste!

Les mosaïques-champignons

Ca n’a pas réellement de nom mais ma copine ergo appelle ça « mosaïque champignon ». Il en existe de différentes sortes en fonction des marque mais le principe est le même : des petits picots à enfoncer dans une planche à trou. Quand j’étais petite, il y en avait des avec allumettes en bois, ca s’appelait Coloredo (à ne pas confondre avec Colorino!) et maintenant, il en existe même avec des led intégrées qui clignotent et animent le décor quand on a reproduit correctement le dessin demandé !!! 

quercetti fantacolor basique : avec sa planche en plastique blanche et ses petits champignons Les champignons s’enfoncent si on force bien, sinon, ils ne pénètrent pas dans la planche.
— Coloredo vintage : avec des sortes d’allumettes en bois dont le bout est coloré
— la mosaïque-champignon : comme sur la photo ci-après qui a des trous à quelques endroits sur le plateau. Les champignons s’enfoncent sans aucune résistance.

Les perles

Comme pour les autres activités, il va falloir adapter les perles avec de niveau de votre enfant. L’avantage des perles c’est qu’on les trouve partout, de toutes tailles et couleur et avec des trous de tailles variables. Il va falloir être attentifs à ces différences afin de créer une difficulté croissante petit pas par petit pas.

Ci-dessous, des perles de 4cm avec des trous de presque 1cm, les enfants doivent les enfiler sur des fils rigides (caoutchouc ou fil type cure-pipe). Sur l’image tout à gauche, les trous sont énorme et la ficelle est formée avec des cure-pipe enroules : le fil est donc très très rigide!

       

Ci-dessous, les mêmes perles avec un lacets souple.
J’ai enroulé du scotch très serré au bout du lacet et je l’ai fait tourner entre mes doigts afin de former une longue aiguille (voir la photo ci-dessous)

Puis, des perles avec des trous beaucoup plus petits mais toujours un fil rigide.

 

Et pour les champions du monde : les perles de chez ACTION « Mini Disk Beads set » : les perles mesurent 3 millimètres et le fil moins d’un millimètre ! 😉 Regarder la taille des perles oranges au bout de la flèche !! 

Les tirelires

Une activité toute simple à faire soi-même et qui est incontournable! La bouteille-tirelire : une bouteille et une fente faite au cutter pour rentrer des jetons, bâtonnets, cure-dents, … 

Cette activité peut également servir pour travailler la coopération et l’autonomie, notamment pour ceux qui font des « boîtes teacch ».

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Pour les ergo qui me lisent, je conseille le jeu « zingo » dont je parle dans cet article, où il y a un distributeur de jetons qu’on doit ré-enfoncer dans une petite boite. La fente oppose une légère résistance qui oblige l’enfant à bien pincer en enfonçant au risque de la voir ressortir. 

 

Le travail avec des pinces!

Il en existe énormément et de toutes les tailles, force et formes! Vous en trouverez dans les magasins discount en pince à sucre, pince à toast, à cornichon…  qui correspondent à des gestes plus ou moins différents avec une opposition du pouce qui diffère.
Il y a également les pinces à linges avec différentes forces et formes.
Personnellement, j’aime bien introduire rapidement un petit « défi » cognitif : attraper pour mettre quelque part, pince pour associer par couleurs, …

ATTENTION : au delà de la pince que vous utilisez, il y a l’importance ce que l’enfant aura à pincer !! plus l’objet est mou plus c’est facile et inversement. On commencera donc par des pompons ou des petits tissus et on fait varier petit à petit.

Voici des exemples :

Des pinces en plastiques pour enfants :
la verte est très très molle et s’écarte bien alors que la bleue est légèrement plus dure et surtout; les pompons sont plus difficiles à attraper. Ce sont donc deux niveaux bien différents, contrairement aux apparences.
Ici, j’utilise le matériel du jeu « Opération Boule de neige » avec des pinces glanées en magasins discounts.

   

Les pinces chirurgicales :
on ramasse des élastiques pour les trier. L’ouverture n’étant pas très grande, il faut bien viser :

 

Les pinces à sucre de la grand-mère :
elles sont excellentes pour travailler l’opposition du pouce et souvent, elles se meurent dans la fond du placard alors, autant les utiliser intelligemment.
La cerise sur le gâteau ? les enfants l’adooooooooorent, probablement dû au côté « mécanique ».

Ci-dessous, l’enfant doit trier des pompons par couleurs : les pompons étant « mous », c’est assez facile et cela permet de se familiariser avec cette pince au fonctionnement inconnu : maintenir index et majeur sous la collerette et pousser avec le pouce pour ouvrir les mâchoires de la pince!

Sur les photos ci-dessous, un autre enfant utilise cette même pince mais avec les pingouins (de chez Learning Resources dont je parle beaucoup sur ce site), c’est plus complexe qu’avec les pompons.
Sur la seconde photo, j’ai fait tourner le poignet de l’enfant pour que l’on puisse voir le bouton au creux de la main (donc sur la photo le pouce de l’enfant est mal positionné).
Il s’agit d’un bracelet que j’avais bricolé avec une ficelle et un bouton au bout. L’objectif de ce dispositif est que l’enfant replie ses doigts longs : le bouton est maintenu par les deux derniers doigts (annulaire et auriculaire) et les trois premiers sont sollicités pour tenir correctement la pince. Cette position prépare/ancre la prise tridigitale sollicitée pour la prise du crayon.

Mes petites pinces avec des mains en silicone (donc antidérapantes) que j’adore :
Elles permettent d’agripper les petits objets en plastique dur plus facilement qu’avec des pinces sans silicone. Ces pinces s’achètent sur amazone notamment. 

 

 

Veggie de BS Toys où il faut pincer des légumes :
les pinces sont tres souples mais rigides et prendre des objets en bois rigides et lourds est assez compliqué.

Pincer des pinces à linges de la même couleurs que des légos :

Dr Microbes de BlueOrange où il faut trier des virus : ici le défi est uniquement de ramasser les petits virus avec la pince

 

 

Il existe beaucoup de pinces dans le commerce : selon leur force et leur résistance, la difficulté sera accrue. 

 

Voici plein d’autres petites activités en photos : 

Les tampons : selon la forme ils obligeront les enfants à bien maintenir la pince avec l’opposition du pouce,

    

Magnifique opposition du pouce 😉  grâce au tampon à rouler :

Les enfants adorent ce tampon à rouler : afin de faire ce tracé, il va falloir que l’enfant saisisse et garde cette position et maintenir cette opposition du pouce qui forme un beau cercle, comme sur les photos ci-dessous. Si il n’y a pas ce cercle dans la commissure du pouce, cela signifie que la pince n’est pas mature et que les muscles sont moins actifs.

 

La pâte à modeler qui n’est plus à présenter:

Ici, je donne des boules et l’enfant doit les écraser entre ses doigts pouce-index :

Ici, il s’agit de planter des champignons en plastique dans un boudin de pate à modeler:

 

Mettre ou ôter des connecteurs travaille la musculature de la pince !
Chez action, prix imbattable 😉

Les ventouses (Crock socks chez BS toys) :   

 

Les playmobils que j’adoooooooooooooooore :

Ils offrent également beaucoup de possibilité de faire travailler la motricité fine et la pince en particulier. Ci-dessous, on peut voir tous les petits éléments que les enfants adorent manipuler mais qui sont néanmoins un réel défi compte-tenus de leurs tailles et de la force qu’il faut appliquer pour faire rentrer un outil dans la main d’un perosnnage playmobil :

 

Il faut saisir le petit objet, l’orienter convenablement, maintenir le bras du playmo pour qu’il ne bouge pas et enfoncer l’objet dans la main correctement orientée du playmo !! Sacré travail quand même … 

Ici, un balai : il est plus facile à tenir que les couverts ou les brosse à dents !

Ci-apres, avec des couverts : challenge encore plus complexe vu la taille des couverts!

Mais aussi des supports amusants à fabriquer !

Une bande de boutonnage avec des boutons de plus en plus petits à fabriquer :

Un bonhomme tennis ; qui gloutonne des petits jetons et donc, augmente la musculature de la pince pour ouvrir la bouche :

L’utilisation de grosses fermetures éclair, fermeture zip peut faciliter la manipulation de l’introduction de la glissière :

  

Voici des bandes fabriquées en tissu avec des pressions (dites pression Kam) :
Ces lanières peuvent être utilisées pour former des boucles, des lanières plus grandes, … et permettent de s’exercer à mettre une pression femelle avec une pression mâle et d’ajuster son geste afin de verrouiller les pressions.  

Quelques photos ci-dessous: 

Ici, il faut refermer les boucles de façon à former les maillons d’une chaînette.

Ici, l’enfant  les met bout en bout afin de former une grande lanière.

Ici, notre ado enfile les boucles sue la lanière.